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Les photographies et images (tasswir wa sowra)
M
23 mai 2005 16:11
Salam,

J'aimerai convaincre un ami de bruler ses photos de famille, mais
il me dit qu'il ne peux pas car il les garde comme souvenir.
Savez vous dans quelle limites sont autorisé les photos ?
Je veux des dalils pour le convaincre.

PS : Les khawarij, les tablighi, les ikhwanis, les soufis et autre
clown, je n'ai pas besoin de vos avis. Je ne veux que des propos de
ahlou sounna wal jama3a, baraka allaho fikoum
p
23 mai 2005 18:58
salamo alaikoum akhi:
inchallah akhi je vais te laisser ces preuves peut etre que tu pourra le convaincre:


Peut-on prendre des photos ?


Darul-Ifta


Question : Quelques savants en Grande-Bretagne considèrent permis le fait de prendre des photos d'adorateurs alors qu'ils suivent les prières en congrégation et d'enfants qui lisent le Qur'an, parce que ces images, si elles sont imprimées dans des magazines et des journaux, peuvent avoir un effet positif sur les non-musulmans et les encourager à découvrir l’islam et les musulmans.


Réponse : La louange est à Allah et que les prières et les bénédictions soient sur le messager, sa famille et ses compagnons. Prendre des photos des créatures qui ont une âme est interdit, que ce soit une image d'un être humain ou d’un animal, ou que ce soit un adorateur ou quelqu'un lisant le Qur'an ou d'autres actes similaires. Ceci parce que la prohibition de ceci est fermement établie dans les ahadith authentiques. De ce fait, il n'est pas permis d'imprimer des images dans des magazines, des journaux ou des bulletins. Même si ce sont des musulmans faisant leurs ablutions (Wudhu) ou lisant le Qur'an, que ce soit dans l'espoir de répandre l’islam ou d’encourager à se renseigner et à l'accepter. Ceci parce qu'il n'est pas permis d'employer l'interdit comme moyen d'étendre l’islam. Les types de médias permis sont nombreux, donc ils ne doivent pas être abandonnés en préférant d'autres types de médias interdits par Allah. La situation présente dans les pays musulmans n'est pas une preuve de la permission (des images) , plutôt cela est interdit en raison de la preuve authentique concernant cela. Donc, il est nécessaire de désapprouver la prise d'images conformément à cette preuve. Qu’Allah bénisse et envoie la paix sur notre prophète Muhammad, sa famille et compagnons.



Le Comité Permanent pour les verdicts religieux et la guidée islamique d'Arabie Saoudite


Article tiré du site assalafi.com

Source : Fatawa Al-Lajnat id-Da'imah, 1/484.

Traduit en français parles salafis de l’Est.


Sur le forum tu as une option recherche dispo ici :

[www.darwa.com]?



L'avis concernant les photos, les images, les jouets pour enfants ?
mardi 24 juin 2003, par Oummou Souleyman


BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm


Question :

Les opinions et les jugements concernant les jouets des enfants sont devenus nombreux. Quel est le jugement en ce qui concerne les poupées et les animaux tri-dimensionnels [les jouets] ? Il y a ceux qui jugent que leur possession est permise avec la condition qu'ils soient déconsidérés, et que l'on ne leur donne pas d'importance ni d'attention. Puis il y a ceux qui jugent que cela est totalement interdit. Quel est le jugement correct ? Egalement, quel est le jugement concernant l'utilisation de ces cartes imagées utilisées pour enseigner aux enfants les lettres de l'alphabet, les chiffres, et les manières de faire l'ablution et la prière ? Puissiez-vous m'informer et qu'Allâh vous récompense !

Réponse :

L'acquisition d'images de ce qui a une âme [dhawat al-arwah] n'est pas permise, excepté les images gardées par nécessité comme les images des hafidhat an-noufouss [les cartes d'identités et les permis de conduire]. Les autres images en dehors de cela ne sont pas permises d'être conservées comme les jouets d'enfants, ni dans le but de les éduquer. Ceci de par la généralité de l'interdiction de faire des images [taswir] et de les utiliser.

Il y a tant de jouets d'enfants qui ne contiennent pas d'images. Et il y a d'autres moyens de les éduquer en dehors de l'utilisation de ces images [souwar].Quiconque permet l'acquisition d'images pour les jouets d'enfants, son opinion est rejetée, car il s'est basé sur le hadîth mentionnant les poupées de 'Aisha (radhiallâhu 'anha) lorsqu'elle était enfant. Cependant ce hadîth est abrogé par le hadîth qui interdit la confection d'images.

Il a également été dit que les images mentionnées dans le hadîth n'étaient pas de même forme que les images présentes de nos jours. Plutôt, elles étaient faites de chiffons et morceaux de tissus, de bouts de bois et de brindilles connus à leur époque. Ils n'imitaient pas la forme des animaux comme ceux d'aujourd'hui. Ceci n'est pas l'opinion correcte et Allâh est plus savant !

Les images connues de nos jours sont identiques aux animaux. En fait, certaines bougent même comme le mouvement de ces animaux. [1]

Question :

Quel est le jugement en ce qui concerne les photos et dessins sur les vêtements d'enfants, sachant que les vêtements d'enfants ne sont souvent pas exempts d'images ?

Réponse :

Il n'est pas permis d'acheter des vêtements sur lesquels il y a des photos et dessins de ce qui possède une âme parmi les humains, les animaux ou les oiseaux. Car prendre des photos et les utiliser est harâm [interdit], de part les nombreux ahadîth authentiques qui les interdisent et menacent d'un châtiment sévère là-dessus. Le Prophète (sallallâhu alayhi wa salam) a maudit ceux qui faisaient des images [2] et a informé qu'ils seraient le plus sévèrement châtiés le Jour du Jugement Dernier [3].

Ainsi il n'est pas permis de porter un vêtement sur lequel il y a des représentation figurées, ni il est permis d'habiller un enfant avec ces images. Ce qui est obligatoire plutôt, c'est d'acheter des vêtements sans aucune représentations figurées, et il y en a beaucoup. [4].

Question :

Que dites-vous quant au fait d'acheter [de posséder] des magazines dans lesquels il y a des images ? Ces images font-elles parties de celles qui sont interdites ?

Réponse :

Acheter [ou posséder] des magazines dans lesquels il y a des images est permis si le but de leur achat était pour ce qu'ils contiennent de connaissance bénéfique. Et il convient pour quiconque les achète, d'effacer toutes photos avec de l'encre ou ce qui y est similaire. Cependant, si le but dans cet achat est pour ce qu'il contient comme images, alors cela est interdit. [5].

Question :

Quel est le jugement quant au fait d'accrocher des photos au mur ? Quel est le jugement quant au fait de posséder des photos des gens ?

Réponse :

Il n'est pas permis d'accrocher ou de garder une photo de tout être possédant une âme. Il est obligatoire de détruire de telles images. Ceci car le Prophète (sallallâhu alayhi wa salam) a dit à 'Alî (radhiallâhou anhu) :

« Ne laisse pas une image sans l'effacer ».

Il est aussi authentifié dans le hadîth de Djâbir que le Prophète (sallallâhu alayhi wa salam ) a interdit le fait d'avoir des images dans les maisons.

Ainsi, toutes les photos gardées comme souvenirs doivent être déchirées et brûlées. Cependant, les photos dont on a besoin par nécessité, comme pour des papiers officiels d'identité ou autres, peuvent être gardées. [6].

Question :

Le fait de prendre des photos avec un appareil est-il harâm [interdit] ou pas ?

Réponse :

Oui, prendre des photos de tout ce qui possède une âme parmi les humains et les animaux et autres qu'eux est harâm. Et il est du devoir de celui qui a pris les photos de se repentir à Allâh et de rechercher son pardon et d'être triste de ses actions passées, et de ne jamais y revenir.

Et en Allâh est le succès, et que les prières et salutations d'Allâh soient sur notre Prophète (sallallâhou alayhi wa salam), sa famille et ses compagnons. [7].

Question :

Le fait de faire dessiner [prendre des photos] tout ce qui a une âme parmi les humains et animaux, est-il considéré comme un kufr [mécréance] majeur ou mineur, ou est-ce juste un péché ?

Réponse :

Cela n'est pas considéré comme étant un kufr majeur, mais cela fait en revanche partie des grands péchés, à cause de ce que cela contient comme sérieuse mise en garde et malédiction envers celui qui fait ces images. En plus de cela, il est considéré comme étant complice du Shîrk akbar [grande association à Allâh].

Et en Allâh est le succès, et que les prières et salutations d'Allâh soient sur notre Prophète (sallallâhou alayhi wa salam), sa famille et ses compagnons. [8]



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[1] Silsilah Kitâb ad-Da'wah 8/23-24 - Tiré fatwa-online.com

[2] sahîh Al-Bukhârî volume 7, hadith 67

[3] sahîh Al-Bukhârî, volume 7, hadith 64,65

[4] Al-Muntaqa al-Fatâwa, SHeikh Sâlih Ibn al-Fawzân, vol.3 p.339, fatwa n°505 - Tiré de fatawa-online.com

[5] Fatâwa al-Lajna ad-dâ-ima lil-bouhouth al-'Ilmiyyah wal Iftah - vol.1 p.691 - Tiré de fatawa-online.com

[6] Fatâwa al-mar-â al-Muslimah - Sheikh Ibn BâZ - Tiré de fatawa-online.com

[7] Fatâwa al-Lajna ad-dâ-ima lil-bouhouth al-'Ilmiyyah wal iftah - vol.1 P.670 - Tiré de fatâwa-online.com

[8] Fatâwa al-Lajna ad-dâ-ima lil-bouhouth al-'Ilmiyyah wal Iftah - vol1 p.676 - Tiré fatawa-online.com
p
23 mai 2005 19:00
Voici la parole de chaykh mouqbil :

(Après avoir énuméré l'interdiction et les concéquences facheuses de la télévision , chaykh mouqbil - rahimahoullah - poursuit en disant : )

<< La seconde fitna est la fitna de la fabrication d'images. Les prêcheurs à la religion d'Allah, qui prennent des images sur les Minbars (podiums, pupitres) - un prêcheur à l&#146;islam, ma sha Allah, disant aux gens : « ô gens ! Vous devez adhérer à la Sunna du messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam)! Persévérez dans la Sunna du messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam). » Et il désobéit au messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam). Et le messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) a ordonné à 'Ali de ne laisser aucune tombe élevée sans qu'il ne la nivelle, ni aucune image sans qu'il ne l'efface. Le mot image (dans ce hadith) est dans une forme indéfinie négative. Donc, il inclut tout type d'image. Puis, après cela, la personne nous vient avec une fatwa du noble shaikh disant qu'il est permis à une personne d'être filmée à la télévision et de tourner une vidéo pour la da'wa. Nous ne sommes pas désorganisés dans la religion d'Allah. Et le Seigneur Tout Puissant dit dans Son Noble Livre : « Et l'aide vient seulement d'Allah. » Nous ne pouvons pas faire quoi que ce soit pour la da'wa si Allah ne le veut pas. Et Allah ne fera jamais rien pour nous à moins que nous ne soyons droits et accrochés à la Sunna du messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam). Allah est loin de toute imperfection! L'étudiant en science est sur quelque chose d&#146;extrêmement dangereux. Ne savez-vous pas qu'Allah le Très-Haut, dit :
« Et craignez Allah et Allah vous apprendra. »
« ô vous qui croyez, si vous craignez Allah, Il vous donnera Al-Furqan (la perspicacité dans le jugement et la distinction du juste et du faux). »
« ô vous qui croyez! Craignez Allah et croyez en Son messager (Muhammad) et Il (Allah) vous donnera une part double de Sa miséricorde et Il vous donnera une lumière avec laquelle vous marcherez et Il vous pardonnera. »

Allah menace ceux qui dévient parmi les étudiants en science. Il dit :
« Et si Nous voulions, Nous pourrions certainement emporter que Nous vous t&#146;avons révélé (Muhammad), alors tu ne trouveras aucun protecteur contre Nous. »

La question, ô mes frères, est droite. Tenez donc ferme et droit pour Lui (Allah). Le Seigneur Tout Puissant dit dans Son Noble Livre :
« Reste droit (agissant sur les ordres de la religion) comme il t&#146;a été commandé. »

La fatwa de Yussuf Al-Qardhawi doit être jetée contre le mur (Yussuf Al-Qardhawi a donné une fatwa disant que les images sont permises). Et la fatwa du noble shaikh, qui a donné une fatwa disant que filmer des images est permis en télévision doit aussi être jetée contre le mur.

Pourquoi ? Écoutez la parole du prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) quand il est entré dans l'appartement de 'Aisha et qu&#146;elle avait couvert une petite pièce avec un rideau qui contenait des images.Le prophète a refusé d'entrer et il a dit, « ô 'Aisha! En vérité, les gens qui auront la punition la plus sévère le Jour de la Résurrection seront ceux qui ont fait ces images. » Certaines personnes disent, « Ceux qui font les images ou le photographe, sont les pécheurs. » Et vous êtes allés chez lui pour qu'il puisse prendre votre image et vous le lui avez permis. Et le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Quiconque parmi vous voit un mal, qu&#146;il le change de sa main et s'il n'est pas capable, avec sa langue et s'il n'est pas capable, avec son c&#156;ur et c'est le plus faible de foi. » Et l&#146;imam Ahmad a rapporté dans son Musnad d&#146;après Jabir (radhiyallahu 'anhu) que le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) est entré dans la Ka'ba et a trouvé des images sur les murs. Donc, il a demandé de l'eau et un chiffon (pour les enlever). Cela prouve qu'elles n'étaient pas tridimensionnelles (c'est-à-dire des statues). Aussi, le hadith du rideau prouve qu'elles n'étaient pas des images tridimensionnelles (c'est-à-dire des statues).

Dans les deux Sahih il est rapporté d'après un hadith d'Abû Hurayra (radhiyallahu 'anhu) du prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) sur ce qu&#146;il rapporte de son Seigneur (qu'Allah a dit) : « Et qui fait un plus grand mal que celui qui va et crée comme ma création. Qu&#146;il crée donc une grain de poussière ou une graine ou un grain d'orge. » Aussi, dans Al-Jami' de At-Tirmidhi dans un hadith d'Abû Hurayra il est rapporté que le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Un cou sortira du Feu (de l'Enfer) et il aura deux yeux pour voir et deux oreilles pour entendre et une langue qui parle. Il dira : ' En vérité j'ai été rendu responsable de traiter avec trois : avec toute personne arrogante et têtue, quiconque a pris un autre dieu avec Allah et ceux qui ont fait des images. ' »

Dans le Sahih d'Al-Bukhari il est rapporté que le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a maudit les fabricants d'images. Et vous êtes associé avec lui (en cela) parce que vous l'avez approuvé. Plutôt vous lui avez donné l'autorisation de prendre votre image. Quelque chose d'autre reste et qui est que la personne peut dire : « (En ce qui concerne) les images qui sont sur l'argent ? » Les images qui sont sur l'argent, sont de la vantardise des rois et des présidents. Ce n'est pas une preuve. Cependant, si vous craignez pour votre argent, prenez-le et le péché est sur celui qui vous y a contraint (c'est-à-dire à utiliser de l'argent avec des images de gens dessus). De même pour la question de la carte d'identité, du permis de conduire, du passeport et d'autres choses parmi ces questions. Le péché est sur celui qui vous a contraint à faire cela si vous y êtes forcés. Un étudiant en science m&#146;a écrit ces jours-ci - qu&#146;Allah le récompense par un bien- en disant : « Je veux venir pour demander la science chez vous, mais je pense que l'on interdit les images et j'estime que je ne suis pas forcé de faire cela, car en vérité il m&#146;est possible de chercher la science dans mon pays. » Donc je lui ai répondu en disant qu'il avait raison, qu&#146;Allah le récompense par un bien. Ceci est la question. Ainsi concernant l'image, ne prenez pas d'image à part pour une question qui est une nécessité dans laquelle vous craignez que quelque chose vous arrive, ou à votre richesse ou à votre honneur que vous ne pouvez pas supporter. Puis, après cela, soyez sûr, soyez sûr, soyez sûr, que si l'Amérique et la Russie disent : « Le lobe d'oreille doit être photographié au lieu de la photographie complète de la personne » alors ils (les musulmans) diront certainement cela avec eux. Ils se précipitent pour suivre l'Amérique et la Russie. Et ces images, ils disent qu'il est possible qu'elles paraissent semblables. Oui, il est possible que des images paraissent semblable. Une personne qui travaille au bureau d'Immigration (au Yémen) m'a informé, il m&#146;a dit : « Combien de criminels ont une barbe et ensuite rasent leur barbe et reviennent (ici au Yémen) et nous ne sommes pas même conscients de cela, ô Allah, à moins que le nom ne soit le même (c'est-à-dire sur leurs documents). Donc nous restons dans le doute sur ce type et menons une enquête sur lui. Et s'il est persistant nous disons que peut-être ce n'est pas lui. Parfois la personne peut enlever la photo et mettre une autre photo à sa place et cela arrive. » Et Allah est Celui auprès de qui est cherché l'aide.

Puis, après cela, il y a l'espion. Il vient dans les pays islamiques avec une serviette diplomatique. Il ne vient pas comme une personne pauvre, sous l&#146;apparence d'un homme appauvri, d'un étudiant en science, de celui qui vit à peine en juste proportion. Il vient avec la serviette d'un diplomate. Il n'entre pas dans cette mode. Ainsi, ô mes frères! Les gouvernants musulmans ont commencé à se précipiter derrière l'Amérique, la Russie
et les ennemis de l&#146;islam.

Nous demandons à Allah de les corriger et de les guider. Nous devons faire du'a (invocation) pour eux (les gouverneurs musulmans) pour qu&#146;ils soient pieux et guidés. Nous avons mentionné deux maux corrupteurs parmi les maux de la télévision. Reste ce que certains veulent faire passer leur position pour valable en employant un hadith dans le Sahih d'Al-Bukhari, dans lequel le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Sauf pour décorer un vêtement. » Sa parole : « Sauf pour décorer un vêtement » peut avoir des significations différentes. Est cette parole est-elle vraiment attribuée au messager (sallallahu 'alayhi wa sallam). Je vous mentionnerai l'histoire (autour de cette narration). Qui est qu&#146;un compagnon a rapporté à ses frères que le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Les anges n'entrent pas dans une maison qui contient un chien ou une image. » Puis, il est tombé malade et ils (ses frères) lui ont rendu visite et ont trouvé des images sur les murs (de sa maison). Et ils ont dit : « Gloire à Allah! Tu nous as dit auparavant que les anges n'entrent pas dans une maison qui contient un chien ou une image, et (tu as) ces images! » Alors un de ses amis leur dit : « N&#146;avez-vous pas tous entendu ? Il a dit : ' Sauf pour décorer un vêtement. ' » Cela pourrait signifier que c&#146;était la parole du messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) et pourrait signifier que ce n'était pas sa parole. Ceci est une chose. Il pourrait aussi signifier l&#146;ornement sur un vêtement comme les arbres et les choses qui n'ont pas d'âme. Donc, cela (la permission des images) concernerait les choses comme les arbres et les choses qui n'ont pas d'âme.>>

( Tiré du site salafs.com - source : Ijabatus-Sa'il 'ala Ahimm il-Masa'il, pp.245-246 )
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Puis voici la parole de chaykh ibn baz :

Question : Quelle est le jugement sur le fait d&#146;accrocher des images dans les maisons et en d'autres lieux ?

Réponse : << Le jugement sur cela est que c&#146;est interdit si les images présentent quelque chose qui a une âme, comme les gens ou d'autres créatures animées. Ceci en raison de la parole du prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) à 'Ali (radhiyallahu 'anhu) : « Ne laisse pas d'image sans l'effacer, ni de tombe élevée sans la niveler. » Ce hadith a été rapporté par Muslim dans son Sahih. Aussi en raison de ce qui est authentifié de 'Aisha (radhiyallahu 'anha) qui a dit : « J'ai accroché un rideau sur une petite pièce que nous avions et il y avait des images dessus. Ainsi quand le prophète (Sallallahu 'alayhi wa sallam) l'a vu il l'a démoli et son visage a changé (en raison de la colère) et il a dit : « ô 'Aisha, en vérité les gens de ces images seront punis le Jour de Résurrection et il leur sera dit : « Donnez la vie à ce que vous avez créé ! » Ce hadith a été rapporté par Muslim et d'autres. (Al-Bukhari aussi a rapporté cela dans son Sahih, n°7557, Livre At-Tawhid.) Cependant, si les images sont sur un tapis qui n&#146;est pas respecté (c'est-à-dire sur lequel on marche), ou un oreiller qui est allongé, alors il n'y a aucun mal en cela. Ceci, en raison de ce qui est confirmé du prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam), qui avait rendez-vous avec Jibril. Mais quand Jibril est venu, il a refusé d'entrer dans la maison. Donc le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) lui a demandé pourquoi et Jibril a dit : « En vérité dans la maison il y a une statue, un rideau qui comporte des images et un chien. Ainsi, ordonne que la tête de la statue soit coupée, que l'on fasse du rideau deux oreillers qui sont mis de côté et étendus et commande que le chien soit sorti. » Donc le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) l'a fait et ensuite Jibril est entré. » Ce hadith a été rapporté par Nasa'i et d'autres avec une bonne chaîne de narration. (Il a été aussi rapporté par Abû Dawud, n°4158 et At-Tirmidhi, n°2806.) Aussi, dans ce hadith il a été rapproché que le chien était un chiot qui a appartenu à Al-Hassan ou Al-Hussayn (les petits-fils du prophète) et il était sous un lit dans la maison.

En effet il a été authentifié que le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « les anges n'entrent pas dans une maison dans laquelle il y a une image ou un chien. » (rapporté par Al-Bukhari et Muslim.) Et cette histoire de Jibril prouve que l'image qui est sur un tapis et à des endroits semblables, n'empêche pas les anges d'entrer. Conformément à ce qui a été confirmé dans le Sahih que 'Aisha (radhiyallahu 'anha) a fait un oreiller du rideau mentionné et le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) s&#146;allongeait dessus. >>

Article tiré du site salafs.com

Source : Al-Fatawa min Silsilati Kitab id-Da'wa, Vol. 1, pp. 19-20 et Fatawa 'Ulama' il-Balad il-Haram, pg.568.
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Ensuite voici la fatwa du comité permanent des grands savants d'arabie saoudite :

Question : Quelques savants en Grande-Bretagne considèrent permis le fait de prendre des photos d'adorateurs alors qu'ils suivent les prières en congrégation et d'enfants qui lisent le Qur'an, parce que ces images, si elles sont imprimées dans des magazines et des journaux, peuvent avoir un effet positif sur les non-musulmans et les encourager à découvrir l&#146;islam et les musulmans.

Réponse :<< La louange est à Allah et que les prières et les bénédictions soient sur le messager, sa famille et ses compagnons. Prendre des photos des créatures qui ont une âme est interdit, que ce soit une image d'un être humain ou d&#146;un animal, ou que ce soit un adorateur ou quelqu'un lisant le Qur'an ou d'autres actes similaires. Ceci parce que la prohibition de ceci est fermement établie dans les ahadith authentiques. De ce fait, il n'est pas permis d'imprimer des images dans des magazines, des journaux ou des bulletins. Même si ce sont des musulmans faisant leurs ablutions (Wudhu) ou lisant le Qur'an, que ce soit dans l'espoir de répandre l&#146;islam ou d&#146;encourager à se renseigner et à l'accepter. Ceci parce qu'il n'est pas permis d'employer l'interdit comme moyen d'étendre l&#146;islam. Les types de médias permis sont nombreux, donc ils ne doivent pas être abandonnés en préférant d'autres types de médias interdits par Allah. La situation présente dans les pays musulmans n'est pas une preuve de la permission (des images) , plutôt cela est interdit en raison de la preuve authentique concernant cela. Donc, il est nécessaire de désapprouver la prise d'images conformément à cette preuve. Qu&#146;Allah bénisse et envoie la paix sur notre prophète Muhammad, sa famille et compagnons. >>

Le Comité Permanent pour les verdicts religieux et la guidée islamique d'Arabie Saoudite

Article tiré du site salafs.com
Source : Fatawa Al-Lajnat id-Da'imah, 1/484.
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Je dis : donc il apparaît clairement ici que ce sont tous types d'images comprenant un être animé (qui possède une âme) qui sont prohibé , avec n'importe quel types d'appateils , puisque les images de la télé sont prises avec une caméra ou camescope et sont également interdites car cela représente également une image (voir fatwa de chaykh mouqbil ci dessus
et de chaykh al jaabiri ci dessous) .

Quand au fait que l'on voit à certains moment des chouyoukh salafi à la télé saoudienne , cela est une exeption faite pour les savants qui prêche la religion . Mais c'est un point de divergence , car nous avons vu chaykh mouqbil - rahimahoullah - ne pas être d'accord avec cela , dans l'article ci dessus . Wa allahou a'lam .

Pour ce qui est de la soeur - qu'allah te fasse miséricorde - concernant ta question sur le fait de garder ou non des photos qui sont à l'interieur d'un album : voici la réponse de chaykh 'Oubayd al jaabiri - hafidhahoullah :

Shaykh 'Oubayd Al Jabiri

- Question :
Quel est le jugement de la prise d'images par un appareil photographique, et de celui qui garde certaines photographies, mais qui les laissent dans un endroit caché comme une sac ?

- Réponse :
<< Cette question est composée de 2 parties.
- La première concerne le jugement général de la réalisation d'image de ce qui possède une âme, que ce soit avec l'appareil photographique, ou la caméra vidéo, ou par le dessin manuel.
Et tout cela entre dans ce que les textes ont cité, parce que les textes n'ont pas préciser d'exception en cela. Il a dit, que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui, : " Tout faiseur d'images est en enfer ".

Et il a dit, que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur Lui : " Les plus châtiés des gens le jours du jugement sont les faiseurs d'images ", et d'autres choses encore. Et on peut restreindre de cela ce qui est obligatoire pour un besoin, comme la photographie de la carte d'identité, ou du passeport, ou le permis de conduire. Et aussi pour la sécurité civile, si elle diffuse dans ses différents postes la photographie d'une personne ayant commis un acte répréhensible dans le but de l'appréhender, et de se méfier de lui, jusqu'à ce que son mal ne puisse plus se répandre. Et sa photographie peut être présentée et diffusée à ceux qui peuvent le connaître ou le croiser afin qu'il soit arrêté. Je pense que pour tout cela il n'y a aucun mal incha Allah Ta'ala.

Et pour cela, voilà comme preuve, que celui qui a autorisé cela, prétend que cela est juste une image comme l'ombre. Alors la réponse est tout d'abord que cela est une image, un dessin, dans la langue, et dans l'esprit des gens, et de même légalement dans le sens des textes. Et cela est général, et il n'y a pas à restreindre une chose d'une autre, je veux dire dans le cas où ce qui est représenté possède une âme.

Deuxièmement, nous disons que votre parole se base sur un rapprochement entre deux opposés. Car celui qui regarde une ombre ne sait pas à qui elle appartient, alors que celui qui regarde une photographie il sait de qui il s'agit. Si c'est un homme ou une femme, jeune ou vieux, et il le reconnaît, et il dit c'est untel ou untel.

Troisièmement, si tu vas chez le photographe, et tu lui dis, prend l'image de mon ombre, il ne comprendra pas ce que tu veux lui dire, alors tu lui dis, que tu le veuilles ou non, fait mon portrait, prends une image de moi. Et on n'a jamais entendu dire prend une image de mon ombre.
Quatrièmement, et c'est un point de vue, est que cette photographie ressemble à celui qu'elle représente plus qu'un simple dessin, les traits et les formes apparaissent plus.
Cela pour la première question.

- Et la deuxième partie de la question concerne le fait de mettre ces photographies dans un endroit inaccessible, comme un sac.
Nous disons que s'il y a une bonne raison pour garder ces photographies, car on peut nous en demander de temps à autre pour le travail, ou alors la sécurité civile parfois nous en demande, ou bien que l'obtention du permis de conduire soit proche, et qu'il ne veuille pas avoir besoin de réaliser plusieurs fois des photographies et donc il préfère en avoir en permanence sous la main en cas de besoin, dans ce cas là il est autorisé d'en garder, tout en les cachant comme tu l'as précisé dans ta question, dans un tiroir ou un sac.
Mais si c'est juste une question de garder des photographies, et qu'il sait qu'il n'en aura aucun besoin alors je lui recommande de les détruire, de peur que ses héritiers ne les trouvent après sa mort, et qu'ils ne les prennent pour se rappeler de lui quand il était vivant, et cela est une tentation. Et cela est ce qu'il m'a été donné de voir à travers ta question, et Allah est plus savant. >>
p
23 mai 2005 19:01
akhi j'esper que sa te suffira .

inchallah si tu a besoin d'autre chose je suis la contacte moi.
m
23 mai 2005 19:23
Moh93,

Clown toi même

Une soufis
'
24 mai 2005 01:09
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...




Pour information:





Que dit l'Islam sur les images ? ...et sur la photographie ?



La question de l’image (dessinée ou peinte), qui est étroitement liée à celle de la photographie, fait l'objet de divergences entre les savants musulmans.


Mais avant même d'en venir à ces divergences, il faut savoir que les termes employés dans les Hadiths et qui se rapportent à la question sont les mots arabes "Soûrah" (qui pourrait être traduit en français par "forme", "figure", "image"winking smiley, ainsi que certaines de ses formes dérivées comme "At Taswîr" (qui est l'infinitif du verbe "sawwara". "At Taswîr" signifie littéralement créer, organiser, distinguer en donnant une forme particulière. C'est cette racine que l'on retrouve dans un des attributs de perfections d'Allah, "Al Mousawwir". Ce terme est également mentionné dans plusieurs passages du Qour'aane, relatant la Création Divine. ).

On comprend donc à partir de là l'usage du mot "Soûrah" pour désigner aussi bien les statues et les idoles (appelées "as souwar oul moudjassadah"winking smiley que les gravures, les illustrations et les images peintes. C'est d'ailleurs à partir de ce même mot qu'a été composé le terme de "at taswîr ouch chamsiy" (la photographie).



En ce qui concerne les images…

Les Hadiths évoquant le "soûrah" et le "taswîr" présentent certaines divergences au niveau du contenu, ce qui a occasionné les différentes opinions existant entre les savants musulmans à ce sujet.

Tandis que certaines Traditions (c'est le cas notamment d'un Hadith rapporté par Abou Houraïra (radhia allâhou anhou) et cité par l'Imâm Boukhâri r.a et l'Imâm Mouslim r.a.) laissent supposer que toute forme d’images (que celles-ci représentent des êtres animés ou inanimés) sont condamnables, d’autres laissent comprendre que certaines formes d'entre elles sont licites et autorisées. Ainsi, Ibné Abbâs (radhia allâhou anhou) rapporte des Hadiths (voir Sahih Boukhâri, "Bâb bayit tasâwîr allati laysa fîha rouh", ainsi que Sahih Mouslim) indiquant clairement que la représentation d'êtres inanimés est tolérée en Islam, et que l'interdiction ne s'applique qu'aux êtres animés.

D'autres Hadiths encore montrent que même parmi les représentations d'êtres animés, seules celles qui sont suspendues, celles qui sont gardées avec respect ou par vénération sont interdites (Voir pour cela le Hadith du Sahîh Mouslim rapporté par Aïcha (radhia allâhou anha), qui dit en ce sens qu'elle avait un voile sur lequel étaient dessinés des êtres vivants; le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) lui ordonna de le découper et de s'en servir pour faire des oreillers et des coussins. Dans un autre Hadith, il est dit que Djibraïl (alayhis salâm) refusa une fois d'entrer dans la maison du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) parce qu'il y avait un rideau avec des êtres animés. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) ordonna alors qu'on le retire et qu'on l'utilise comme tapis. Ce Hadith est cité par An Nasaï r.a.)

Enfin, certains Hadiths montrent que ce sont les statues et les idoles qui sont interdites, et non pas les illustrations et les images qui ne sont pas en relief et qui se trouvent par exemple sur des vêtements (Hadith rapporté par Bousr (radhia allâhou anhou) et cité par l'Imâm Boukhâri r.a., confirmé par un autre Hadith de Sahl Ibné Hounayf (radhia Allâhou anhou) et authentifié par l'Imâm Tirmidhi r.a.)

Par ailleurs, certaines Traditions désignent explicitement une des causes principales de l'interdiction du "taswîr" comme étant le fait qu'il mène progressivement l'être humain vers le "chirk", le polythéisme.

Donc, comme évoqué plus haut, c'est dans le processus de conciliation entre ces différents types de Hadiths que sont apparues les divergences entre les savants et juristes. Pour simplifier, je vais essayer de donner dans les lignes suivantes une synthèse des différents avis émis sur la question:

A- Il y a consensus d'opinion sur l’interdiction des idoles et des statues, comme le rapporte notamment Qâdhi 'Ayâdh r.a.

B- Il est permis de produire ou d'acquérir une image représentant quelque chose d’inanimé (arbre, paysage…), à condition que cette chose ne soit pas l’objet d’un culte pour une quelconque religion.

C- Il est permis de garder des images d’êtres animés, si elles sont de très petite taille, comme c'est le cas sur les pièces de monnaies par exemple.

D- C'est au sujet des images représentant des créatures animées (homme, animal) que les avis entre les savants divergent:

Si une image de ce genre est placée à un endroit où on ne lui accorde aucune considération (sur un tapis par exemple…), selon l'avis d'une bonne partie des oulémas, il est permis de la conserver, comme le rapporte l'Imâm An Nawawi r.a. dans son commentaire du Sahîh Mouslim. Et si elle placée ailleurs (sur un rideau, un vêtement ou accrochée au mur par exemple…), alors selon les savants des écoles hanafite, châféite et hambalite, il n'est pas permis de la garder. Mais d’autres savants (dont une bonne partie des oulémas de l’école mâlékite) pensent au contraire que, même dans ce genre de cas, il est permis de garder de telles images sous certaines conditions :

l’image ne doit pas représenter une divinité ou une créature à laquelle un culte est voué.
l’image ne doit pas être le produit d’un artiste qui cherche pas son geste à imiter la création de Dieu.
l’image ne doit pas non plus avoir pour but de glorifier ou de vénérer une personnalité humaine.
(Certains des savants qui partagent cet avis pensent que les images n'étaient pas permises au début de l'Islam, puis qu'elles ont été autorisées, et l'interdiction n'est restée que pour les idoles et les statues.)

En ce qui concerne la photographie…

Pour en venir maintenant à la question de la photographie, il est encore une fois évident que sur ce point aussi les avis sont partagés, et ce pour la simple et bonne raison que ce procédé n’existait pas à l’époque du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam). Pour pouvoir statuer sur la question, les oulémas ont eu recours au "Idjtihâd" (voir le mini-lexique pour le sens de ce terme).

Certains oulémas (c'est le cas notamment d'une bonne partie des savants indo-pakistanais ainsi que ceux d'Arabie Saoudite; Cheikh Albâni r.a. était également de cet avis…) comparent la photographie à l’image dessinée, et la déclarent illicite si elle représente une créature animée (hommes, animaux…), sauf en cas de nécessité (Papiers d’identité…).

De très nombreux autres savants contemporains considèrent au contraire que la photographie n’est qu’un reflet de la réalité (à l'instar du reflet qui apparaît dans un miroir) et ne peut être comparée à une image dessinée. Selon eux, la photographie est donc permise, tant qu’elle ne montre pas quelque chose d’illicite. Cheikh Wahbah Zouheïli défend cet avis dans son ouvrage "Al Fiqh oul Islâmiy wa Adillatouh" (Volume 9 / Page 238).

(Références: "Al Halâl wal Harâm fil Islam" du Dr Yousouf Qaradâwi, "Al Halâl wal Harâm" de Cheikh Khâlid Sayfoullah, "Takmilah Fath oul Moulhim" de Moufti Taqi Ousmâni et "Al Fiqh oul Islâmiy wa adillatouh" de Cheikh Wahbah Az Zouheïli).

Wa Allâhou A'lam !

Dieu est Plus Savant !


Source: [www.muslimfr.com]






Pour ceux (amateurs de science) qui veulent une étude plus approfondie sur la question (et qui n'ont pas peur de lire et de réfléchir smiling smiley ):




Les représentations d'êtres vivants (sûra) sont-elles autorisées ?


Questions :

Est-il permis de garder chez soi des photographies ? J'ai entendu dire que les anges n'entraient pas dans une maison où il y avait des portraits ; est-ce vrai ?

Puis-je devenir photographe-reporter sachant que je devrai alors faire les photographies de personnes ? Or on m'a dit que cela était interdit ?


Réponse :

Ces questions font l'objet de longs débats chez les savants. Deux aspects apparaissent en fait ici :
- réaliser (fabriquer) des représentations (at-tas'wîr) ;
- garder chez soi (utiliser) des représentations réalisées par quelqu'un d'autre (iqtinâ' us-sûra).
Voici ce que nous pouvons dire…


1) Ce qui n'est pas directement concerné par le débat :

1.A- Les représentations de ce à quoi des hommes rendent un culte :

Qu'il s'agisse d'une représentation faite dans du volume ou sur une surface, quel qu'en soit le support, il est interdit de garder et à fortiori de réaliser la représentation d'un être à qui des hommes rendent un culte. J'ai écrit que cela n'était pas directement concerné par le débat sur l'image, car cela contredit déjà un principe établi : l'idolâtrie ne peut être faite ni être encouragée par un musulman (le musulman est tenu de respecter la liberté de culte de ceux qui sont idolâtres, même en pays musulman, mais il ne peut pas encourager l'idolâtrie). Aussi, utiliser une idole ou une icône, ou bien en fabriquer, cela contredit ce principe et ne correspond donc pas à l'éthique musulmane.

1.B- Les représentations de la nudité humaine ('awra) :

Qu'il s'agisse d'une représentation faite dans du volume ou sur une surface, quel qu'en soit le support, il est interdit de garder et à fortiori de réaliser la représentation de ce qui relève de la nudité humaine ('awra). J'ai écrit que cela n'était pas directement concerné par le débat sur l'image, car cela contredit déjà un principe établi : la nudité des humains ne doit pas être dévoilée sans nécessité absolue aux regards de tout le monde. Alors, regarder cela par le support d'une image ou bien directement, fabriquer une telle image ou l'utiliser, cela contredit ce principe et ne correspond donc pas à l'éthique musulmane.

1.C- Les représentations des êtres vivants mais non animés (mâ lâ rûha fîh) (comme un arbre, un paysage, etc.) :

Aussi bien la réalisation que l'utilisation d'une telle image est permise d'après la grande majorité des savants. En effet, les Hadîths disent qu'il sera demandé à celui qui aura réalisé une représentation (sûra) d'y insuffler une âme ; ceci indique bien que l'interdiction intéresse des représentations d'êtres vivants et animés (humains, animaux, etc.) et non pas celles d'êtres en soi inanimés (paysages, arbres, fruits, maisons, voitures, etc.).

1.D) Les représentations réalisées et gardées par nécessité (comme les photographies de passeport, de carte d'identité, etc.) :

Cela n'est pas non plus directement concerné par le débat, car la nécessité entraîne la permission, et cela est donc autorisé.


2) Ce qui est concerné par le débat : les représentations des êtres animés (mâ fîhi rûh) ne correspondant à aucun des cas du point 1 :

C'est ici que le débat s'enracine. Et ce débat concerne deux dimensions :
– réaliser des représentations d'êtres animés ;
– garder (chez soi au ailleurs) des représentations d'êtres animés.
De plus, la nature du support sur lequel cette représentation est réalisée entre aussi en compte, et deux grands cas apparaissent :
– les représentations faites dans du volume ;
– les représentations faites sur une surface.

Nous avons donc plusieurs points à étudier :
– peut-on réaliser des représentations d'êtres animés dans du volume (mâ lahû zill) ?
– peut-on garder chez soi des représentations d'êtres animés faites dans du volume (mâ lahû zill) ?
– peut-on réaliser des représentations d'êtres animés sur une surface ?
– peut-on garder chez soi des représentations d'êtres animés faites sur une surface ?
– la photographie tombe-t-elle sous la coupe des règles concernant les représentations ou bien n'est-elle que le reflet d'une réalité ?

Nous allons, ci-après, en 2.A, 2.B et 2.C, passer ces différents points en revue...


2.A) Les représentations faites sur une surface (mâ lâ zilla lahû) :

2.A.a) Pour ce qui est de réaliser de telles images (taswîr as-sûra) :


Voici un premier groupe de Hadîths : "Ceux qui auront l'(une des) plus grandes punitions le jour du jugement seront ceux qui auront fait des représentations" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5606, Muslim, n° 2109, de Ibn Mas'ûd). "Ceux qui réalisent ces représentations seront punis, et il leur sera dit : "Donnez vie à ce que vous avez créé"" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5607, Muslim, n° 2108, de Ibn Umar). "Celui qui fait une représentation en ce monde sera puni et il sera exigé de lui le jour du jugement qu'il insuffle une âme dans ce qu'il avait fait ; il ne pourra pas l'insuffler" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5618, de Ibn Abbâs). "Toute personne ayant fait des représentations sera dans l'enfer, où on suscitera, pour chaque représentation qu'il aura faite, un être qui le punira" (rapporté par Muslim, n° 2110, de Ibn Abbâs).

Et voici un second groupe de Hadîths. Le Prophète a dit : "Ceux qui auront l'(une des) plus grandes punitions le jour du jugement seront ceux qui imitent la création de Dieu" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5610, Muslim, n° 2107, de Aïcha). Le Prophète a également dit que Dieu dit : "Qui est plus injuste que celui qui s'est mis à créer comme Je crée. Qu'ils créent donc une graine ! Qu'ils créent une fourmi !" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5609, Muslim, n° 2111, de Abû Hurayra).

De l'interdiction de réaliser une représentation d'êtres animés, les savants ont relevé deux objectifs :
a) éviter que l'homme ait en lui le sentiment de partager avec Dieu le pouvoir de créer (qasdu mudhâhâti khalq-illâh) ; c'est la cause que le Prophète a énoncée explicitement dans certains Hadîths ;
b) éviter que le musulman fournisse à des hommes ce qui pourrait leur servir pour le culte d'idoles ; ont cité cette cause des savants comme Ibn Hajar : "…yudhâhî sûrat al-asnâm, allatî hiya-l-asl fî man' it-tas'wîr" (Fat'h ul-bârî 10/ 485).

Les sévères avertissement cités dans les Hadîths que nous avons vus concernent-ils tout acte de réalisation d'une représentation d'un être animé, ou bien seulement certaines représentations ?

Certains savants, entre autres An-Nawawî et Ibn Hajar, sont d'avis qu'elles s'adressent à toute personne ayant fait la représentation d'un être animé, quelle que soit cette représentation (Shar'h Muslim 14/ 81, Fat'h ul-bârî 10/ 478-479).

Certains autres savants pensent pour leur part que "ces sévères avertissements concernent uniquement celui qui fait des images avec l'objectif d'imiter Dieu. Car une telle personne devient par ce sentiment incroyante. Dans le chapitre (…), ce Hadîth est relaté avec les termes suivants : "Ceux qui auront l'(une des) plus grandes punitions le jour du jugement seront ceux qui auront imité la création de Dieu" [rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, n° 2107]. Quant à celui qui n'a pas cet objectif, fabriquer des images est certes interdit et il fait un péché, mais son péché n'est pas du même niveau que celui qui a l'objectif d'imiter la création de Dieu. [Ibn Hajar ajoute :] Je dirai ceci : Fait un péché plus grave encore celui qui réalise une représentation de ce qui fait l'objet d'un culte idolâtre" (Fat'h ul-bârî 10/ 471-472). At-Tabarî est ainsi d'avis que dans ces Hadîths, il est question de celui qui réalise volontairement une représentation de ce qui est adoré en dehors de Dieu (Idem, 470).

2.A.b) Pour ce qui est de garder de telles images (iqtinâ' as-sûra) :

Voici différents Hadîths relatifs à la sûra :

Hadîth n° 1 ("hadîth an-numruqa"winking smiley : Aïcha avait acheté un coussin sur lequel il y avait des images d'êtres animés. Ayant vu cela, le Prophète ne l'apprécia pas et demanda : "Comment se fait-il que ce coussin soit ici ? – Je l'ai acheté pour que tu t'assoies et que tu t'appuies dessus" répondit Aïcha. Le Prophète dit : "Ceux qui ont réalisé ces représentations seront punis le jour du jugement, et il leur sera dit : "Donnez vie à ce que vous avez créé". Et les anges n'entrent pas dans une demeure où il y a des sûra" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 4886, Muslim, n° 2107).

Hadîth n° 2 ("hadîth al-qirâm"winking smiley : Aïcha avait tendu un rideau sur lequel il y avait des représentations d'êtres animés. Ayant vu cela, le Prophète enleva le rideau et dit : "Ceux qui auront l'(une des) plus grandes punitions le jour du jugement seront ceux qui imitent la création de Dieu". Aïcha raconte : "Nous taillâmes alors le rideau et en fîmes un oreiller ou deux. Le Prophète s'appuyait dessus" (rapporté par Muslim, n° 2106).

Hadîth n° 3 ("hadîth istithnâ ar-raqm fith-thawb"winking smiley : Abû Tal'ha et Sahl ibn Hunayf rapportent que le Prophète, disait ce qu'il disait à propos des représentations d'êtres animés [que les anges n'entraient pas là où il y avait une représentation d'un être animé], mais qu'il disait aussi : "Sauf s'il s'agit d'un dessin fait sur un tissu" (rapporté par At-Tirmidhî, n° 1750, avec le commentaire de Tuhfat ul-ahwadhî). Zayd ibn Khâlid avait lui aussi fait cette exception après avoir rapporté de Abû Tal'ha le Hadîth disant que les anges n'entraient pas là où il y avait une représentation d'un être animé (rapporté par Al-Bukhârî, n° 5613, Muslim, n° 2106).

De l'interdiction de garder une sûra réalisée par quelqu'un d'autre, les savants ont relevé deux objectifs :
a) éviter de favoriser la réalisation de sûra (tar'wîju taswîr is-sûra) : en effet, celui qui utilise une sûra offre un débouché à celui qui en réalise ; or nous allons voir en 2.B.b ce qu'il en est de réaliser des sûra. C'est le Prophète qui a fait allusion à cet objectif : en effet, dans le "hadîth an-numruqa", il avait justifié son refus d'utiliser le coussin sur lequel il y avait des représentations d'êtres animés, en évoquant la punition qui était réservée à ceux qui réalisent de telles représentations (voir Fat'h ul-bârî 10/ 478-479).
b) éviter le risque de tomber peu à peu dans l'associationnisme (khatar ul-wuqû' fi-sh-shirk) ; At-Tahâwî a cité cet objectif lorsqu'il a dit que l'islam demande qu'on se préserve de témoigner de toute forme de vénération (ta'zîm) à une image, ce type de vénération ayant conduit des hommes à des formes d'adoration ('ibâda) (cité dans Al-Fiqh al-islâmî, p. 2671). At-Tabarî relate que Muhammad ibn Qays a expliqué que l'idolâtrie avait commencé chez le peuple du Noé par les représentations d'êtres animés. Muhammad ibn Qays dit de "Ya'ûq" et de "Nasr", deux idoles du Moyen-Orient : "C'était (les noms) de personnages pieux ayant vécu dans la période comprise entre Adam et Noé. Ces personnages avaient des disciples qui les suivaient. Lorsque ces personnages moururent, leurs disciples dirent : "Si nous faisions des représentations d'eux, cela nous permettrait de penser à eux et cela nous donnerait plus d'engouement encore pour adorer Dieu". Ils firent donc leurs représentations. Lorsque eux-mêmes furent morts et que vint la (génération) suivante, le Diable leur insuffla qu'en fait la génération précédente adorait ces personnages et que c'était grâce à ces derniers qu'ils recevaient les pluies. Les hommes se mirent alors à leur rendre le culte" (cité dans Al-Iqtidhâ, p. 308). Al-Bukhârî a rapporté de Ibn Abbâs une explication très voisine à propos de l'origine de l'idolâtrie dans le peuple de Noé : "Ce sont les noms de pieux personnages parmi les gens de Noé. Lorsqu'ils moururent, le Diable inspira aux gens ces pensées : "Placez des statues là où ces personnages s'asseyaient et donnez-leur leur nom". Les gens firent cela mais ne les adorèrent pas. Lorsque cette génération de gens eut quitté à son tour ce monde et que la génération suivante ne sut plus [pourquoi ces statues avaient été placées là], les gens se mirent à leur rendre le culte" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 4636). C'est dans ce sens que le Prophète ne laissait pas dans sa maison quelque chose sur lequel se trouvait ce qui fait l'objet d'un culte dans une autre religion, à l'instar des croix : rapporté par Al-Bukhârî, n° 5608.

Le terme sûra, employé dans les Hadîths vus ci-dessus, englobe-t-il les représentations faites sur une surface ? Comme conséquence des différences entre ces Hadîths et des différences dans les façons de les concilier, les savants ont émis des avis divergents quant à la possibilité ou la non-possibilité de garder chez soi des représentations d'êtres animés faites sur une surface :

Pour certains savants, notamment Az-Zuhrî (Shar'h Muslim 14/ 82) et Ibn al-Arabî (Fat'h ul-bârî 10/ 476) : on ne doit garder aucune image d'un être animé, que cette image traîne par terre ou bien qu'elle soit placée sur un meuble ou un mur. Ces savants ont donné priorité au Hadîth n° 1 – qui interdit même qu'on garde un coussin sur lequel il y a des représentations d'êtres animés – et ont interprété en conséquence les Hadîths 2 et 3 : ceux-ci sont abrogés, a dit Ad-Dâoûdî (Fat'h ul-bârî 10/ 479).

Pour d'autres savants comme Abû Hanîfa, Abû Yûssuf et Muhammad ibn al-Hassan (voir Shar'h ma'âni-l-âthâr 4/ 285), on ne doit pas garder chez soi une image qui est mise en valeur (qui est par exemple posée sur un mur, ou suspendue, etc.) ; par contre, si l'image est telle qu'elle traîne ici et là, alors il n'y a pas de mal à la garder chez soi (Al-Hidâya 1/ 122). Ces savants ont opéré une synthèse des trois Hadîths : At-Tahâwî écrit en substance que le Prophète avait, dans un premier temps, interdit l'utilisation de toute représentation d'un être animé [Hadîth n° 1], même s'il s'agissait d'un dessin, car la majorité des Compagnons venaient tout juste d'abandonner l'idolâtrie, et la précaution était de mise. Puis, lorsque cette interdiction se fut parfaitement enracinée, le Prophète autorisa d'utiliser la représentation d'un être animé à condition qu'elle soit faite sur du tissu [comme le dit le Hadîth n° 3] et qu'elle traîne [comme le dit le Hadîth n° 2], car "même l'ignorant ne vénérera pas ce qui traîne". "L'interdiction concerne maintenant uniquement les représentations qui ne traînent pas" (voir Al-Fiqh al-islâmî, p. 2671). Selon cet avis, on ne peut donc pas avoir chez soi des rideaux ou des tableaux où figurent des représentations d'êtres animés.

Pour d'autres savants comme Al-Qâssim ibn Muhammad (Shar'h Muslim 14/ 82), on peut garder l'image d'un être animé qui a été réalisée sur un tissu [ou toute autre chose du même genre, comme du papier, etc.], que ce support soit ensuite mis par terre ou posé sur un mur ou sur un meuble. Par contre, on ne peut pas garder l'image d'un être animé qui a été faite sur un mur. Cet avis opère une autre synthèse entre les trois Hadîths : il considère que les Hadîths n° 1 et 2 ont été abrogés par le Hadîth n° 3, lequel permet inconditionnellement l'utilisation du dessin fait sur du tissu, sans dire qu'il ne faut pas qu'il y ait une mise en valeur. Cependant, le tissu peut facilement être enlevé et taillé, même s'il est pour le moment utilisé comme rideau ; ce qui n'est pas le cas d'un mur ; la permission d'utiliser ce qui a été réalisé sur du tissu ne s'étend donc pas à ce qui a été réalisé sur un mur ou sur un toit.

Pour certains autres savants – An-Nawawî ne les a pas a nommés et s'est contenté d'exprimer vivement son désaccord avec leur avis – (Shar'h Muslim 14/ 82), on peut garder l'image d'un être animé qui n'a pas été sculptée mais a été faite sur un support plan, que ce support soit du tissu ou un mur, que l'image soit ensuite mise par terre ou posée sur un mur ou sur un meuble. Cet avis prend le Hadîth n° 3 et élargit la permission d'utiliser ce qui a été réalisé sur du tissu à ce qui a été réalisé sur toute surface.


2.A.c) Le fait de garder certains types d'images étant autorisé d'après certains avis (voir 2.A.a), cela entraîne-t-il que réaliser ces mêmes images (tas'wîr as-sûra) soit aussi autorisé et constitue une exception par rapport au point 2.A.b ?


Selon l'avis de certains savants, les règles de l'islam sont plus souples sur le fait de garder certaines images que sur le fait de réaliser ces mêmes images : il se peut donc qu'il soit permis de garder certaines images chez soi (voir 2.B.a), mais on ne peut pas réaliser de telles images soi-même (voir par exemple Adâb uz-zafâf p. 116, Shar'h Muslim 14/ 81).
Cet avis semble reprendre un principe que l'école shafi'ite et l'école hanbalite ont édicté : qu'il soit permis d'utiliser quelque chose n'entraîne pas systématiquement qu'il soit aussi permis de fabriquer cette chose, ni même de la vendre. Ainsi, on peut consommer du vinaigre mais on ne peut pas transformer soi-même du vin en vinaigre. De même, on peut utiliser de façon personnelle les graisses d'un animal non abattu rituellement (pour en enduire un bateau, par exemple), mais on ne peut pas vendre de telles graisses. Pour ces savants-ci, la même chose est donc dite à propos des représentations faites sur du tissu : si l'utilisation de certaines des représentations faites sur du tissu est autorisée, en revanche la réalisation, par un musulman, de ce genre de représentations d'êtres animés n'est pas permise.


Selon l'avis d'autres savants, puisqu'il n'est pas interdit d'utiliser les représentations d'êtres animés qui sont faites sur du papier ou du tissu et ne sont ni vénérées ni suspendues (c'est un des avis que nous avons vus plus haut), il n'est pas non plus interdit de réaliser une telle représentation : celle-ci ne sera pas sculptée mais sera faite sur du papier ou du tissu, ne représentera ni un être auquel des gens rendent un culte (ibâda) ni un être auquel des gens témoignent d'un profond respect (ta'zîm) (comme un maître spirituel ou un leader politique), et on ne la réalisera pas avec l'intention qu'elle soit utilisée de la façon interdite, tout comme on ne la réalisera pas non plus avec la volonté ou le sentiment de posséder la faculté créatrice de Dieu.
Cheikh Khâlid Saïfullâh a ainsi fait un parallèle entre la permission d'utiliser certains types de représentations et la permission de réaliser de telles représentations (Jadîd fiqhî massâ'ïl 1/ 196). Wahba az-Zuhaylî a également écrit que les représentations qu'il est interdit de réaliser sont celles qui sont faites avec le sentiment de se mesurer à la faculté créatrice de Dieu, celles où on représente des êtres qui seront adorés ou au moins vénérés (ta'zîm) (Al-Fiqh al-islâmî wa adillatuh, p. 2670), et celles dont on sait pertinemment qu'elles seront mises en valeur – comme le fait de réaliser une représentation sur un rideau, sur une tenture fixée sur un mur, sur de grands oreillers et sur un toit (Idem, p. 2676). Réaliser des représentations qui ne relèvent d'aucun de ces types reste, d'après az-Zuhaylî, en soi permis.
Cet avis, qui permet de réaliser certaines représentations d'êtres animés, reprend-il le principe de l'école hanafite ne faisant en général pas de différence entre le caractère de l'utilisation d'une chose et le caractère de sa fabrication ou de sa vente ? Le fait est que selon l'école hanafite, s'il n'est pas interdit d'utiliser quelque chose, il n'est en général pas interdit non plus de la fabriquer ; par contre, si une chose est interdite de toute forme d'utilisation pour tout musulman et musulmane, il est interdit de fabriquer cette chose et de la vendre. Ainsi en est-il des graisses des animaux non abattus rituellement : étant donné qu'on ne peut pas les vendre – cela est interdit par un Hadîth clair –, on ne peut non plus en faire aucun type d'utilisation d'après l'école hanafite. Ainsi en est-il également du vinaigre : étant donné qu'on peut en consommer – c'est ce que dit un Hadîth –, on peut aussi en fabriquer d'après l'école hanafite. Ainsi en est-il encore du mulet : il est permis de l'utiliser comme moyen de locomotion – c'est ce que montrent des Hadîths –, il n'est donc pas interdit de procéder à ce qui donne naissance à un mulet (inzâ' ul-hamîr 'alal-faras) ; en effet, les hanafites raisonnent ainsi : "Si le Prophète avait voulu interdire de procéder à ce qui donne naissance à un mulet, il n'aurait pas monté de mulet, car ceci ouvre la porte à cela" (Al-Hidâya 3/ 458), et font donc une interprétation en conséquence des Hadîths "wa an lâ nunziya himâran 'alâ faras" ; "innamâ yaf'alu hâdha-lladhîna lâ ya'lamûn".
Peut-on reprendre ce principe pour faire le parallèle entre la permission d'utiliser certaines sûra et la permission d'en réaliser aussi, établissant par là une exception par rapport à l'interdiction générale d'en réaliser ? Je ne fais que poser la question. Toujours est-il qu'il semble que Khâlid Saïfullâh et Az-Zuhaylî aient fait un lien entre ces deux choses. Wallâhu A'lam.


2.B- Les représentations faites dans du volume (mâ lahû zill) :

Nous avons traité jusqu'à présent de la question de savoir si le terme sûra employé dans les Hadîths englobe ou non les représentations faites sur une surface. Maintenant se pose la question de savoir s'il englobe ou non les représentations faites dans du volume.

En ce qui concerne de telles représentations, seule l'utilisation des poupées pour les petites filles fait l'objet d'avis divergents (sous réserve que d'autres principes musulmans ne soient pas contredits : par exemple en matière de nudité ('awra)) : d'après la majorité des savants, l'utilisation de ces poupées est permise, tandis que certains autres sont d'avis que non (Fat'h ul-bârî, 10/647-648). Les savants qui disent que cela est permis se basent sur les Hadîths où on voit des petites filles jouer à la poupée à l'époque du Prophète (sur lui la paix).

En dehors du cas des poupées pour les petites filles, sont interdits aussi bien le fait de réaliser que celui de garder une représentation faite dans du volume, et ce qu'il s'agisse d'une représentation d'un être auquel certains humains rendent un culte sur terre ou pas. Car, dans les Hadîths, par exemple celui-ci : "Ceux qui ont réalisé ces représentations seront punis le jour du jugement, et il leur sera dit : "Donnez vie à ce que vous avez créé" ; et les anges n'entrent pas dans une demeure où il y a des sûra", c'est à l'unanimité des savants que le terme "sûra" englobe les statues, bustes et autres représentations faites dans du volume. An-Nawawî et Ibn al-Arabî ont rapporté le consensus des savants au sujet de l'interdiction de garder de telles représentations (Shar'h Muslim 14/ 82, Fat'h ul-bârî 10/ 476, 480) ; fabriquer de telles représentations est donc à fortiori interdit. Un musulman ne peut donc ni garder une statue ni en modeler ou en sculpter une.

Cependant, si cette représentation ayant un volume a été coupée de telle sorte qu'elle ne ressemble plus à un être animé (par exemple que du portrait, toute la tête ait été effacée), l'utilisation en est permise sous réserve que d'autres principes musulmans ne soient pas contredits (voir le Hadîth où Gabriel demande au Prophète de modifier le dessin d'un être animé : rapporté par Al-Bukharî etc.). Attention, il s'agit de faire en sorte que la représentation soit totalement changée au point de ressembler par exemple à un arbre. Il ne s'agit pas seulement, comme le disent certains musulmans, de couper sur la statue un membre tel que s'il était coupé sur l'être vivant que la statue représente, cet être mourrait (par exemple le bas du corps) ; cette mesure n'est pas suffisante. Un musulman ne peut donc ni garder un buste ni en modeler ou en sculpter un. Seuls font exception les cas de nécessité, par exemple pour les besoins de l'enseignement de la biologie ou de la médecine, etc.


2.C) La photographie est-elle une sûra ?


Pour certains savants, comme Wahba az-Zuhaylî et Al-Qardhâwî, la photographie n'est pas vraiment une représentation (sûra), elle n'est que la capture d'un reflet, elle est la mise à l'état fixe de l'image d'une réalité (cf. Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh, pp. 2676-2677, et Al-ijtihâd al-mu'âsir, p. 39). En tant que telle, elle ne tombe pas, selon l'avis de ces savants, sous la coupe des règles vues ci-dessus en 2.B (la seule restriction concerne la question des risques d'idolâtrie et de la nudité).


Pour d'autres savants, entre autres Al-Albânî et Khâlid Saïfullâh, tout ce qui concerne les représentations (sûra) concerne de la même façon les photographies. Que quelqu'un dessine avec un crayon le portrait d'une personne, est-ce que cela est permis ou pas, nous avons vu plus haut différents avis à ce sujet, mais cela relève à l'unanimité de la sûra. Or, en regard pour le principe, il n'y a pas, disent les savants de ce second avis, de différence entre le fait que l'artiste réalise le portrait d'une personne grâce à sa main maniant un crayon, et le fait qu'il réalise ce portrait grâce à son doigt appuyant sur un appareil photographique (fin de citation) (cf. Adâb az-zafâf, pp. 120-122, et Jadîd fiqhî massâ'ïl, ancienne édition, tome 1 p. 188, nouvelle édition p. 374). Cela n'implique pas que les photographies soient systématiquement interdites, mais cela implique que réaliser et garder des photographies relèvent bel et bien de la question de la sûra et donc des règles qui y sont relatives : celles du point 2.B.a pour le fait de les garder, et celles des points 2.B.b et 2.B.c pour la question de les réaliser.


Note :

Le Hadîth qui dit que les anges n'entrent pas dans une demeure où il y a des représentations d'êtres animés concerne, selon Al-Khattâbî, les représentations d'êtres animés qui sont interdites, et non celles qui sont autorisées (Fat'h ul-bârî, 10/468).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Une remarque de la part d'un internaute :

"Salam aleykum. Je suis étonné de lire un tel article traitant de la question de savoir s'il est permis ou non de garder chez soi et de représenter des êtres vivants ; de constater également que, à cause d'interdits cités dans des Hadîths, qui ont inhibé toute initiative pour développer ce qui existe aujourd’hui et qui existera demain, le monde musulman est dépassé de plusieurs décennies en terme d'expérience scientifiques et de réalisation technologique. Parce que si je me fonde sur ce que vous avez écrit, il serait interdit d'inventer - de "créer" - un avion puisqu'ainsi on imite Dieu qui a créé les oiseaux ; il serait aussi interdit de fabriquer un robot qui réalise des actes, car cela revient à imiter Dieu dans sa capacité de création… Que Dieu puisse vous faire voir et dire la vérité !"

Ma réponse :

Wa 'alaykum us-salâm. Concernant votre remarque à propos de l'invention de l'avion et de la fabrication du robot : vous semblez ne pas voir entièrement compris l'objectif qu'ont les Hadîths en question. Ce n'est pas la fabrication de quoi que ce soit qui ressemble à la création de Dieu que les Hadîths ont voulu interdire. Parce que si c'était le cas, le Prophète aurait interdit de construire des bateaux et de les utiliser, car ils ressemblent aux poissons. Or ce n'est bien évidemment pas le cas, le Coran lui-même parle des bateaux comme des moyens de transport vers lesquels Dieu a guidé les hommes. Idem pour le robot : créer un robot, ce n'est pas non plus faire une sculpture d'un être animé.

Concernant votre remarque concernant les Hadîths qui "ont toujours freiné la recherche dans le monde musulman" : vous ne semblez pas avoir lu entièrement l'article : il y est montré au contraire que tous les Hadîths n'ont pas interdit tous les types de représentations d'êtres vivants ; c'est bien pourquoi il y a eu divergence d'avis entre les ulémas.
Quant au fait que certains de nos principes ont, par rapport à l'Occident, freiné certains aspects de la recherche scientifique, c'est vrai. Cependant, sachez aussi que la réussite matérielle est positive, mais qu'elle n'est pas le seul paramètre auquel on mesure la réussite d'une civilisation : il y a aussi le fait que les humains y soient heureux et sereins. L'Occident lui-même ressent aujourd'hui le manque de repères, et ses penseurs eux-mêmes se disent qu'il y a trop de possibilités et pas assez de limites et d'orientations. En effet, car en ce moment, rien qu'à regarder ce qui se passe au niveau écologique (canicule comme on n'en a pas vu depuis 50 ans en France, neige abondante dans mon île comme on n'en a jamais vu, promesse de fonte de la calotte glaciaire des pôles d'ici à 50 ans), rien qu'à regarder ce qui se passe de problèmes familiaux (un mariage sur trois se solde par un divorce) et sociaux, sans oublier le désarroi éthique devant certaines possibilités effrayantes que l'homme s'est mis dans les mains (maîtriser la nature mais sans parvenri à garder la maîtrise de cette maîtrise ?)... on se dit que si maintenant on demandait à tout le monde d'aller dans le même sens, où irait-on ? Avec la nécessaire prise en compte des changements, il faut donc aussi qu'on cherche à orienter le progrès.
Ce n'est pas à dire que le monde musulman n'ait pas à connaître de progrès sur le plan du développement humain (IDH) et sur le plan de la recherche scientifique. Au contraire. Mais on ne peut pas demander au monde musulman de réaliser ce progrès en se coupant de ce qui fait l'unanimité depuis quatorze siècles. On ne peut pas non plus lui demander de réaliser ce progrès en se coupant de son lien avec Dieu. Or un des objectifs de l'interdictions de certaines formes de représentations d'êtres animés est d'éviter le risque d'idolâtrie. Voyagez dans l'Inde du 21ème siècle, celle qui fabrique des logiciels de pointe et des satellites, et vous verrez s'il s'agit d'un risque peu probable, vous verrez si le culte rendu à d'autres êtres que Dieu par le moyen de statues et de photographies a été délaissé par tous les hommes parce qu'ils ont réalisé d'importantes avancées scientifiques.
Avec l'avancée technologique – que l'islam n'interdit absolument pas – il faut donc une orientation sur la base de principes supérieurs à la seule raison humaine. Certains de nos principes ont, par rapport au modèle de l'Occident, certes freiné certains aspects de la recherche. Mais ce qui a freiné la civilisation musulmane hier pourrait lui permettre demain un développement plus harmonieux que celui que l'on voit ici et là.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

Source: [www.maison-islam.com]



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
M
24 mai 2005 15:38
baraka allah ou fikoum,
je crois qu'il n'y a rien a ajouter,
aprés toutes ces preuves qui peut encore nier que les photos sont une bonne chose, au mieux elles sont déconseillés et au pire elles sont haram
p
24 mai 2005 17:58
salam oulaikoum akhi
akhi mohamed n'ecoute surtou pas ceux qui disent que le mot soura veut dire forme....ces gens veulent moderniser l'islam.
ecoute cheikh al fawzan rahimaho allah.


Question: Nous entendons dire qu'il faut un renouvellement de l'islam(en arabe tadjdid à un sens large traduisible par renouvellement; régénération; renouveau; rajeunissement; modernisation etc...). Est ce que celui qui dit ça dit vrai?







Réponse: Si le sens voulu de renouvellement de l'islam, est le fait de prêcher pour l'islam, faire cesser les oeuvres de chirk, les innovations (bid3a), et les déviations auxquelles certains musulmans se sont accrochés, et montrer le vrai islam celui avec lequel est venu le prophète et sur lequel étaient les salafs salih. Alors ce renouvellement est obligatoire et véridique.
Le prophète nous a informé que Allah envoi à cette communauté à la tête de chaque siècle un homme qui revivifie sa religion.*

Mais si le sens voulu de renouvellement de l'islam est de remplacer les règles de l'islam par les désirs des gens, par leurs passions de l'interprétation erroné où des avis controversés de l'islam. Alors ce renouvellement là est nulle (batil, invalide) "et inacceptable (marfoudh)" et cela est ce à quoi appellent certains ignorants, ainsi que les gens des idées souillées (pollué).
t
24 mai 2005 18:29
salam, bonjour, smiling smiley

Les indiens disaient que les appareils photos emprisonnaient l'âme de la personne ...

tawmat smiling smiley
s
24 mai 2005 23:20
Salam haleikoum,

********************************************************************
PS : Les khawarij, les tablighi, les ikhwanis, les soufis et autre
clown, je n'ai pas besoin de vos avis. Je ne veux que des propos de
ahlou sounna wal jama3a, baraka allaho fikoum
********************************************************************

C'est possible de poser des questions sans rabaisser qui que ce soit.
... et autre clown ...

Merci

wa salam haleikoum
 
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