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UN PEUPLE QUI VEUT VIVRE DEBOUT, NE CHOISIT PAS ENTRE DROIT D'EXISTER ET DEVOIR...
S
19 avril 2006 22:49
OU CONTRE LES VOIES DE LA GUERRE...LES VOIX DE LA PAIX...!

DES FRONTIÈRES PRÉCISES... ET LA GUERRE S’ARRÊTERA »

Une interview du député palestinien Mahmoud Al Rahami, par Luisa Morgantini et Francesca Cutarelli, publiée dans le quotidien italien Il Manifesto le 6 avril. Mahmoud Al Ramahi, 43 ans, secrétaire général du Palestinian Legislative Council, a été élu avec le Hamas. Ex dirigeant politique du Hamas à Ramallah, il a été arrêté et incarcéré de 1992 à 1995, pour avoir participé à la première Intifada. Depuis, il s’est consacré à son travail de médecin. Il est revenu à la vie politique en 2006

(Edition de jeudi 6 avril de Il Manifesto
[www.ilmanifesto.it]
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio)

Docteur Al Ramahi, quelle fonction occupez-vous dans le Parlement législatif palestinien ?

Après l’élection j’ai été choisi comme secrétaire général du Plc, le Conseil législatif palestinien. Le rôle du Plc est de légiférer et de soumettre les lois au Président Mahmoud Abbas, qui peut les accepter ou nous les renvoyer pour une modification.

Quels sont les rapports entre le Hamas et l’Olp ?

Le renouveau de l’Olp est un point crucial aujourd’hui, une source de tensions dans les relations avec le Hamas, et de grande différence avec le Fatah. Il faut savoir que le parlement de l’Olp s’est réuni pour la dernière fois en Jordanie il y a bien dix ans. A cette époque, de nombreux partis et organisations n’existaient même pas, donc ne bénéficient pas aujourd’hui d’une représentation légitime. Le Hamas, par exemple, ne fait pas partie de l’Olp, même s’il y est automatiquement maintenant avec son élection au Plc. C’est pour cette raison que nous pensons que sa réforme est nécessaire. En mars 2005, un accord a été signé entre tous les partis palestiniens pour affirmer qu’une réforme de l’Olp était nécessaire. Après les élections du 25 janvier, les choses ont cependant changé. Avec la victoire du Hamas, le Fatha a fait marche arrière de peur de perdre son pouvoir à l’intérieur de l’Olp, et de laisser les rennes au Hamas. C’est de là que viennent toutes les tensions actuelles. Khaled Meshaal, chef historique du Hamas, depuis Beyrouth a réaffirmé plusieurs fois que la lutte armée contre Israël ne s’arrêtera pas... Aujourd’hui une grande opportunité se présente pour le peuple palestinien. Le Hamas est très fort et populaire chez les palestiniens, c’est un premier pas pour arriver à la paix. Le Hamas a déclaré le cessez-le-feu depuis presque deux ans et il est disposé à respecter les accords internationaux. Nous sommes disposés à nous asseoir autour d’une table pour trouver une solution pacifique au conflit. C’est à Israël, maintenant, de lancer des signaux de dialogue.

Quelle est selon vous la différence entre résistance et terrorisme ?

Nous avons le droit de combattre pour la fin de l’occupation. Il ne s’agit pas de terrorisme. Le Hamas n’a jamais attaqué en dehors de la Palestine et d’Israël. Il a condamné les attentats du 11 septembre à New York, du 11 mars à Madrid, ceux de Londres. Ce que nous faisons, c’est continuer notre lutte sur notre terre, dans notre région. Le terrorisme répand la terreur dans la population civile. Notre résistance est contre l’occupant qui dure depuis 1948. Et Hanyeh, notre premier ministre, l’a rappelé, en condamnant tout attentat kamikaze ; en disant qu’il n’enverrait pas son fils se faire exploser. Le problème est qu’il y a deux poids et deux mesures : tout le monde s’indigne quand c’est Israël qui est touché, en se taisant sur les assassinats systématiques de civils palestiniens.

La communauté internationale, le Quartette, l’Union Européenne ont plus d’une fois annoncé un arrêt des fonds humanitaires destinés à la Palestine, si le Hamas ne mettait pas fin à la violence et ne reconnaissait pas Israël. Comment jugez-vous cela, comme une menace ou un avertissement ?

Il s’agit d’une menace injustifiée. L’Olp et notre Président Mahmoud Abbas ont reconnu l’état d’Israël. Le gouvernement palestinien n’est pas tenu de le faire. La reconnaissance n’appartient pas à un parti singulier. Pourquoi le demande-t-on au Hamas ? En outre Israël est un état, le seul, sans frontières définies de façon certaine. Comment peut-on reconnaître un état de cette façon ? Ce serait comme reconnaître que Ramallah aussi fait partie d’Israël, ce serait en substance une légitimation de l’occupation. Montrez nous les frontières précises, celles qui ont été établies en 67, et la guerre finira. De plus, la menace de l’arrêt des fonds sera ressentie comme une punition à l’égard du peuple palestinien, qui a élu son gouvernement démocratiquement, de façon légitime et transparente, en présence d’observateurs internationaux. L’arrêt des aides augmentera la popularité du Hamas chez les gens.

Le président Abou Mazen a adressé ses félicitations à Olmert pour son succès aux élections israéliennes. Vous qu’en pensez-vous ?

Je n’adresse pas de félicitations à Olmert. Je respecte le choix du peuple israélien qui a élu démocratiquement ses représentants, mais tant que durera cette tragédie d’isolement des palestiniens, la non reconnaissance de la Palestine, les décisions unilatérales, je ne vois pas de raison de se féliciter. Les Etats-Unis aussi les ont félicité et ont invité Olmert à Washington. Nous par contre, nous n’avons reçu aucune invitation. Et puis, en réalité, il ne s’agit pas d’un véritable succès. Je m’attendais à une victoire de Kadima, mais avec des marges plus amples. En fait ils n’ont obtenu que 28 sièges et, par la force des choses, ils devront trouver une alliance avec les Travaillistes, qui sont le deuxième parti. Qui sait, peut-être qu’avec les Travaillistes au milieu on aura un premier pas vers la paix...

Quelle est pour vous la différence entre état laïque et état religieux ?

Le Hamas est un mouvement politique religieux. C’est clair pour tout le monde. Dans notre constitution, au paragraphe 4, il est écrit que l’Islam est la religion officielle de la Palestine, mais qu’on doit respecter aussi les autres religions et que la Charia est la source principale de la loi. Donc la Palestine musulmane était déjà prévue par la Constitution bien avant la victoire du Hamas. Même avant notre gouvernement, un ministre des Affaires religieuses, par exemple, était déjà prévu. Pour le moment cependant, nous ne voulons pas un état religieux pour le simple fait qu’il n’existe pas encore un véritable état en Palestine. Notre priorité est la libération, la création de notre état, la fin de l’occupation. Nous n’interviendrons pas dans la vie des gens, comme nous en accuse déjà la communauté internationale, en imposant le voile ou en interdisant l’alcool. Les représentants du Hamas qui ont été élus au Plc ont un niveau universitaire élevé, ils ont étudié en Occident, comme moi par exemple, ce ne sont pas des Talibans. Quand notre état sera constitué, nous soumettrons au peuple un référendum pour choisir entre un modèle d’état laïque et un religieux. Nous nous en tiendrons ensuite à accepter la volonté populaire. Ce que je peux dire, par contre, c’est que la solution laïque pour la Palestine a échoué. Les vingt dernières années le prouvent. Rien n’a été résolu. La corruption et, en conséquence la faiblesse de l’Anp en ont été les véritables causes. . Maintenant un mouvement islamique est arrivé au pouvoir. Nous sommes forts. Nous bénéficions de l’appui intérieur et extérieur. Et pas seulement économique. D’autres pays musulmans ressentent la cause palestinienne comme étant leur cause. Les choses changeront à l’enseigne de l’honnêteté.

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