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Petit résumé de la vie de Fatima zahraa RA, fille du Prophète.
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1 juin 2015 11:47
Fatima, Fille de Muhammad

Fatima était la plus jeune des filles du Prophète saws. Elle est née cinq années avant le début de la révélation ; le jour même où les Quraysh choisirent son père pour la pose de la pierre noire au terme de la reconstruction de la Kaaba.

Elle vécut heureuse auprès de son père, de sa mère, et de ses soeurs, en particulier Zaynab qui joua, pour elle, le rôle de mère. Fatima devait se séparer de ses soeurs, l'une après l'autre, à la suite du mariage de chacune d'elle.

Elle était encore toute jeune lorsque la révélation descendit sur son père. Elle vécut avec le fils de son oncle paternel, Ali Ibn Abu Talib, que le Prophète saws joignit à sa famille et considéra comme son fils. 'Ali, qui n'avait que quatre ans de plus qu'elle, fut donc pour Fatima un frère et un compagnon.

Témoin des peines endurées par son père

Dès la cinquième année de son âge, Fatima devait, malgré elle, affronter les durs heurts soulevés par les idolâtres contre la nouvelle religion qu'était l'Islam. C'est dire que, sans regretter cette période, elle ne connut pas une enfance tranquille.

Fatima était présente lorsque 'Aqaba ibn Abu Mu'it arriva, portant dans un sac les entrailles d'un mouton. Il les jeta sur le dos de l'Envoyé de Dieu saws , au moment où il se prosternait. Il ne leva pas la tête jusqu'au moment où sa fille Fatima s'approcha de lui, prit la saleté jetée sur son père et la jeta sur 'Aqaba. A ce moment, il releva la tête et lança la malédiction contre Abu Jahl, 'Ataba et d'autres encore. Cette malédiction fit peur aux associateurs. Ils stoppèrent leurs attaques et laissèrent le père de Fatima poursuivre sa prière. Après quoi, le Prophète saws et sa fille quittèrent les lieux, la main dans la main et se dirigèrent vers leur maison.

A une autre occasion, Fatima était avec le Prophète saws alors qu'il faisait le "Tawâf" autour de la Kabah. Une foule de Quraysh se réunit autour de lui, le saisirent et essayèrent de l'étrangler avec ses propres vêtements. Fatima cria et appela à l'aide. Abu Bakr accouru et réussit à libérer le Prophète saws. Il implorait alors: 'Tueriez-vous un homme qui dit : 'Mon seigneur est Allah'. Au lieu de baisser les bras, la foule se tourna vers Abu Bakr et commença à le battre jusqu'à ce que le sang coule de sa tête et de son visage.

Emigration à Médine

Ce fut dans ce contexte que Fatima grandit jusqu'au jour où sa famille subit le blocus des mécréants. Elle vécut donc dans le campement avec les privations et les souffrances et ressortit comme tous les autres pour retourner à la Mecque. Elle fut alors témoin de la mort de sa mère Khadija. Quelques temps après, elle suivit son père à Médine à la suite de son émigration avec d'autres Compagnons. 'Ali, qui resta à la Mecque pour surveiller et protéger les arrières du Prophète saws, rejoindra ce dernier trois jour après.

Le voyage de Fatima et de sa soeur Umm Kaltoum à Médine ne se fit pas sans difficulté. Des associateurs les rattrapèrent en cours de route. Al Huwayrath Ibn 'Abd Ibn Qassi, un de ceux qui firent le plus de mal à leur père à la Mecque, piqua de sa lance le chameau monté par Fatima. Celle-ci fut déséquilibrée et tomba sur le sol. A cette époque, c'était une jeune fille frêle et faible de corps.

Fatima finira, en fin de compte par arriver à Médine. Elle fut témoin de la fraternité que son père avait suscitée entre les Muhajirin et leurs hôtes les Ansars. Ce fut une fraternité concrétisée par des actes tangibles. Le Prophète saws, lanca cet appel :

- "Soyez frères en Dieu, Que chacun prenne un frère. Quant à moi, voici mon frère" et il désigna Ali.

Son mariage avec 'Ali

A cette période, Fatima s'approchait de sa dix-huitième année. Ce n'était plus la fille qui, toute jeune, disait à sa mère qu'elle ne se marierait jamais car elle ne tenait pas à se séparer de ses parents comme ses soeurs l'avaient fait. Cependant, elle atteint l'âge de la maturité et savait que le mariage est un état naturel depuis Eve jusqu'à sa mère et ses soeurs. Elle avait à ses côtés 'Ali qu'elle voyait quotidiennement. Celui-ci avait des vues sur elle mais il n'osait pas les exprimer ouvertement.

En l'an II de l'Hégire, elle reçut des propositions de mariage par l'intermédiaire de son père, dont deux furent rejetées. Ali, le fils d'Abu Tâlib, rassembla alors son courage et vint demander sa main au Prophète. En présence du Prophète pourtant, il se laissa intimider et perdit sa langue. Il ne quitta pas le sol des yeux et ne put dire un mot. Le Prophète saws lui demanda alors :
- 'Pourquoi es-tu venu ? As-tu besoin de quelque chose ?'
Ali ne pouvait toujours pas parler, alors le Prophète saws suggéra :
- 'Peut-être es-tu venu pour demander Fatima en mariage ?'
- 'Oui' répondit Ali.
Le Prophète saws dit simplement : 'Marhaban wa ahlan - Bienvenue dans la famille' et cela fut prit comme l'approbation du Prophète par Ali et par les Ansars qui l'attendaient dehors. On rapporte aussi que le Prophète saws approuva et demanda à Ali s'il avait quelque chose à donner en dot. Ali répondit que non. Le Prophète saws lui rappela qu'il avait un bouclier qu'il pouvait vendre.

Ali vendit le bouclier à Uthman pour quatre dirhams et pendant qu'il se dépêchait de retourner chez le Prophète saws pour lui remettre la dot, Uthman l'arrêta et lui dit :
'Je te rends ton bouclier comme cadeau de ma part pour ton mariage avec Fatima'.

Le Prophète saws lui-même dirigea la cérémonie du mariage. Pour le "Walîmah", on servit aux invités des dattes, des figues et une mixture de dattes et de beurre gras appelé hais. Un membre dirigeant des Ansars offrit un bélier et d'autres firent des dons de céréales. Tout Médine se réjouit.

Pour son mariage, on rapporte que le Prophète saws offrit à Fatima et à Ali, un lit de bois entrelacé de feuilles de palmes, une couverture de lit en velours, un coussin en cuir rempli de fibres de palmes, une peau de mouton, une marmite, une outre en peau et une meule manuelle pour moudre le grain.

Les difficultés matérielles

La vie de Fatima avec Ali fut aussi simple et sobre qu'elle l'avait été chez son père. En fait, en ce qui concerne le confort matériel, c'était une vie de difficultés et de privations. Durant leur vie commune, Ali resta pauvre car il n'attachait que peu d'importance aux richesses matérielles.

Fatima était la seule parmi ses sœurs à ne pas avoir épouser un homme riche.

En fait, on pourrait dire que la vie de Fatima avec Ali était même plus rigoureuse que celle qu'elle eut chez son père. Au moins, avant le mariage, il y avait toujours dans la famille du Prophète saws une quantité de mains prêtes à aider. Mais maintenant elle devait faire face seule, de fait. Pour soulager leur pauvreté extrême, Ali travaillait comme peintre et porteur d'eau et elle comme broyeuse de céréales. Un jour, elle dit à Ali : 'J'ai moulu jusqu'à ce que mes mains se couvrent de cloques'. 'J'ai puisé de l'eau jusqu'à en avoir mal à la poitrine' répliqua Ali.

Celui-ci suggéra à Fatima 'Dieu a donné à ton père quelques prisonniers de guerre, va lui demander de te donner une servante'.
A contrecœur, elle alla chez le Prophète saws qui lui dit : 'qu'est-ce qui t'amène ici, ma petite fille ?' 'Je suis venue te donner le Salam' dit-elle de peur qu'il ne puisse lui donner ce qu'elle avait l'intention de demander.
'Que faisais-tu ?' demanda Ali lorsqu'elle repartit seule.
'J'avais honte de lui demander' dit-elle. Alors tous deux vinrent ensemble mais le Prophète saws sentit qu'ils étaient moins dans le besoin que d'autres.
'Je ne vais pas vous le donner' dit-il 'et laisser les Ahl as-Suffah (pauvres musulmans restés dans la mosquée) tourmentés par la faim. Je n'ai pas assez pour leur nourriture…'


Ali et Fatima rentrèrent chez eux, et se sentirent quelque peu découragés mais cette nuit, après qu'ils soient allés se coucher, ils entendirent la voix du Prophète leur demandant la permission d'entrer. Pour l'accueillir, ils se levèrent, mais le Prophète saws leur dit :
'Restez où vous êtes' et il s'assit à côté d'eux 'Ne vous indiquerais-je pas quelque chose de meilleur que ce que vous êtes venus me demander ?' demanda-t-il et ils lui dirent 'Si', il dit : 'Les mots que Jibril m'a enseignés, que vous pouvez dire : 'Subhana Allah' dix fois après la prière, et dix fois "Al hamdu lillah' et dix fois "Allahu Akbar". Et avant de dormir, il faut que vous le disiez 33 fois chacun.
Ali dit plus tard : 'Je n'ai jamais manqué de le faire depuis que le Messager de Dieu saws nous l'a enseigné'.

Quelques disputes conjugales

Entre temps, il arrivait que l'entente ne règne pas entre Ali et Fatima. Un jour, une dispute s'envenima et les opposa si violemment que les voix des deux conjoints parvenaient jusqu'aux oreilles de l'Envoyé de Dieu saws. Ce fut ainsi que celui-ci accourut chez eux. Il y resta un certain moment et sortit, le visage rayonnant de joie. Quand un Compagnon lui demanda les raisons de cette jovialité, il répondit :

- "Comment voulez vous que je ne sois pas content alors que je viens de réconcilier les deux personnes que j'aime le plus ?

Perte de sa soeur

Au milieu de la seconde année suivant la Hijrah sa sœur Ruqayyah tomba malade: Elle fut prise par la fièvre et la rougeole. Ce fut peu de temps avant la bataille de Badr. Uthman, son mari, resta à ses côtés et manqua la bataille. Ruqayyah mourut juste avant le retour de son père. De retour à Médine, une des premières choses qu'il fit fut de se rendre sur sa tombe.

Fatima y alla avec lui. C'était la première perte qu'ils subirent au sein de leur proche famille depuis la mort de Khadîdjah. Fatima fut énormément touchée par la mort de sa sœur. Les larmes coulèrent de ses yeux dès qu'elle s'assit à côté de son père sur le bord de la tombe, et il la consola et chercha à sécher ses larmes avec le coin de son manteau.

Le Prophète saws avait auparavant parlé des lamentations de la mort, mais cela avait amené un malentendu et quand il revinrent du cimetière, la voix d'Umar en colère fut entendue, contre les femmes qui pleuraient pour les martyrs de Badr et pour Ruqayyah. 'Umar laisse-les pleurer' dit le Prophète Mouhammad saws et il ajouta : 'Ce qui vient du cœur et des yeux, cela vient d'Allah et de sa miséricorde, mais ce qui vient des mains et de la langue, cela vient de Satan' - par "les mains", il faisait allusion au fait de se frapper la poitrine et de se gifler les joues et par "la langue", aux cris en cœur lancés par les femmes, comme une marque publique de sympathie.

Naissance de ses fils

La perte dont souffrit la famille avec la mort de Ruqayya fut suivie par la joie quand, au grand plaisir de tous les croyants, Fatima donna naissance à un garçon au mois de Ramadan de la troisième année après l'hégire. Le Prophète saws prononça l'Adhan dans l'oreille du nouveau-né et l'appela Al-Hasan, ce qui signifie le beau.

Un an plus tard, elle donna naissance à un autre garçon, qui fut appelé Al-Husayn, ce qui signifie le petit Hassan ou 'le petit beau'. Fatima emmenait souvent ses deux fils voir leur grand-père qui les aimait excessivement. Plus tard il les emmenait à la Mosquée et ils grimpaient sur son dos quand il se prosternait. Il fit de même avec sa petite-fille, Umamah, la fille de Zaynab.

En l'an cinq de l'hégire, Fatima donna naissance à un troisième enfant, une fille qu'elle nomma comme sa sœur aînée Zaynab, qui était décédée peu avant sa naissance. Cette Zaynab grandit et fut l'héroïne de Karbala. Le quatrième enfant de Fatima naquit l'année d'ensuite. L'enfant était aussi une fille et elle l'appela Umm Kulthum comme sa sœur qui mourut l'année précédente d'une maladie. Ainsi, l'Envoyé de Dieu saws garda dans sa pensée la mémoire de ses deux filles défuntes.

Vers la conquête de la Mecque

Le temps permit à Fatima d'être témoin de l'héroisme de son père qui allait de victoire en victoire, répandant une nouvelle lumière sur le monde, et s'approchait de cette victoire finale que Dieu avait promise à lui et aux croyants. Ce fut ainsi que l'image de la Mecque traversa son esprit. Huit années s'étaient déjà écoulées depuis son arrivée à Médine.

Le jour arriva où le Prophète saws s'avança vers la "Mère des cités" à la tête d'une dizaine de milliers de musulmans. L'entrée victorieuse de l'armée musulmane se fit sous une clameur aussi extraordinaire et qu'exceptionnelle. Dix mille voix scandaient :

Allahu Akbar ! Allahu Akbar ! Allahu Akbar ! Il n'y a point de divinité que Dieu ! Il a fait triompher Ses serviteurs, a renforcé la puissance de Ses soldats et a défait Seul la coalition. Il n'y a de divinité que Dieu. Allahu Akbar !

En arrivant à la Mecque, Fatima souhaita revoir la maison où elle était née et avait grandi, de même que 'Ali. Après son émigration, elle était devenue celle d'Uqayl Ibn Abu Talib. Aussi, se demanda-t-elle quelle serait la maison que son père leur choisirait à la Mecque. Les Ansârs aussi se posaient la même question : Est ce que l'Envoyé de Dieu saws allait les quitter et séjourner définitivement dans sa ville natale ? La grande joie, qui s'empara de lui en revoyant sa patrie après une si longue absence, leur fit croire qu'il ne retournerait point à Médine; l'un d'eux fit cette remarque :

- Par Dieu ! L'Envoyé de Dieu saws a retrouvé son peuple !

Fatima entendit tous les murmures des Ansars, puis le Prophète saws demanda à les faire rassembler. Il leur tint ce discours après avoir distribué un butin de guerre essentiellement aux Qurayshites, ce qui souleva le mécontentement des Médinois :

- Ô assemblée des Ansars ! Vos propos me sont parvenus ! Comment avez vous pensé de moi ce qui est dans vos coeurs ? Ne suis-je pas venu à vous alors que vous étiez égarés et que Dieu vous a guidés ? N'étiez vous pas pauvres et Dieu vous a enrichis ? N'étiez vous pas ennemis les uns aux autres et Dieu a réuni vos coeurs ? Vous êtes en droit de me dire : Tu es venu à nous alors que ton peuple te traitait de menteur tandis que nous, nous avons cru en toi et nous t'avons donné un refuge !...

- Ô assemblée des Ansars ! Ne voulez vous pas que des gens partent avec du bétail et des chameaux au moment où vous, vous retournerez chez vous en compagnie de l'Envoyé de Dieu ? Par Celui qui détient l'âme d Muhammad dans Sa main, si ce n'était l'émigration, j'aurais été un homme des Ansars. Si je devais choisir un peuple, j'opterai pour celui des Ansars. Ô Seigneur Dieu ! Accorde ta miséricorde aux Ansars, aux fils des Ansars, aux fils des fils des Ansars.

Ce discours fit pleurer les Ansars ainsi que les habitants de la Mecque. Ainsi l'Envoyé de Dieu saws a choisit la demeure de l'émigration. Il ne restait plus à Fatima qu'à faire ses adieux à la maison de son enfance et visiter une derniere fois la tombe de sa mère, avant de s'engager, avec son père, sur la route de Médine. Elle n'y séjourna que deux mois et quelques jours.

Arrivée à Médine, elle passa encore deux mois de bonheur auprès de son père dont l'affection, pour elle, son mari et ses enfants, n'avait faibli à aucun moment. Pendant cette période, elle avait repris des forces. Elle s'occupait davantage de l'éducation de ses enfants, laissant les travaux de la maison à une servante que 'Ali, enrichi quelque peu par le produit du butin de la conquête de la Mecque, avait mis à sa disposition.

Maladie et mort du Prophète

En l'an XI de l'hégire, le père de Fatima se plaignit d'un mal qui le faisait souffrir. Les membres de la Maison et les musulmans pensaient que ce n'était qu'un mauvais moment à passer et, ensuite, tout rentrerait dans l'ordre. Personne ne se doutait que cette maladie allait l'entraîner vers la mort. Mais Fatima se rappela le moment où elle se rendit chez son père qui se trouvait dans la chambre de 'Aisha. Après que son père, affaibli par sa maladie, l'embrassa et la fit asseoir à sa droite, il lui fit comprendre que sa vie avait atteint son terme. Elle éclata en sanglots et pour la consoler, il lui dit :

- Tu seras la première des membres de ma Maison qui me rejoindra dans la tombe. Il ajouta : N'accepterais-tu pas d'être la sayyida de cette Communauté ?

Fatima sourit de cette nouvelle. Aisha qui rapporta cette scène, dit qu'elle n'avait jamais vu une joie aussi proche de la tristesse. Elle demanda à Fatima la raison de ce changement brusque d'humeur. Celle ci lui avait répondu sur le moment qu'elle ne pouvait pas révéler un secret que le Prophète saws lui dévoilait.

Quelques jours après, la maladie du Prophète saws empira. La peur se mêla à l'angoisse. Fatima entoura son père de toute son attention, ne cessant pas d'implorer Dieu de renforcer son courage et sa patience. Fatima sentit que l'état de son père empirait quand elle le vit prendre de l'eau de sa main et le renverser lentement sur sa tête. Elle l'entendit lui dire de ne pas être triste après sa mort. Quelques temps après, l'Envoyé de Dieu saws, quitta ce monde, les musulmans et les êtres les plus chers de sa famille.

Fatima s'évanouit. Elle ne sortit complètement de son évanouissement qu'après le serment d'allégeance prêté à Abu Bakr, soit 48 heures après la mort de son père. Elle alla se recueillir sur sa tombe et revint à la maison où elle fut accueillie par Anas Ibn Malik, le serviteur de l'Envoyé. Celui-ci ne pouvait que lui demander de se montrer patiente à la suite de cette perte qui a endeuillé toute la Communauté musulmane. Elle lui répondit :

- Comment ton coeur t'a permis d'abandonner à la terre le cadavre de l'Envoyé de Dieu ?

Malik éclata en sanglots. Il ne pouvait pas contenir ses larmes alors qu'il conseillait la patience à d'autres. Entre temps, 'Ali arriva et lui fit part que beaucoup de musulmans déclaraient que le califat aurait dû lui revenir. Cependant, les décisions s'étaient précipitées. Non seulement, l'Islam n'avait jamais prescrit que le califat devait être héréditaire, mais il était trop tard pour revenir sur le premier serment d'allégeance accordé à Abu Bakr. Ce fut ce que des Compagnons avaient dit à Fatima :

"Ô fille de l'envoyé de Dieu ! Notre serment d'allégeance a été donné à Abu Bakr. Si ton mari, fils de ton oncle paternel, s'était présenté plus tôt à nous, nous n'aurions pas préféré un autre à lui."

Mais 'Ali avait répondu : "Devais je abandonner l'Envoyé de Dieu dans sa maison sans l'enterrer, et sortir pour disputer le pouvoir à d'autres ?"

Abu Bakr demanda à Umar de l'accompagner chez Fatima afin de la convaincre d'accepter le fait accompli, d'autant plus, qu'en sa qualité de premier calife de l'Islam, il lui avait refusé d'hériter de son père, partant du principe qu'on n'hérite pas des prophètes. Arrivé sur les lieux, Abu Bakr prit la parole en disant :

- Ô Bien-aimé de l'Envoyé de Dieu ! Par Dieu ! Ta parenté à l'Envoyé de Dieu est meilleure, pour moi, que ma parenté. Mon affection pour toi est plus forte que celle que je porte à ma fille 'Aisha. Le jour où ton père est mort, j'aurais aimé mourir ce jour-là et ne pas rester en vie après lui. Je reconnais ton mérite et ta dignité. Si je t'ai privé d'hériter de l'Envoyé de Dieu, c'est parce que je l'ai entendu dire, parlant des prophètes : "Personne n'hérite de nous. Ce que nous possédons doit être distribué en aumônes."

Fatima rennonca donc à sa demande d'héritage. Par contre, elle s'isola dans sa tristesse et son deuil, pleurant la mort de son père. Il ne lui restait plus qu'à le rejoindre ainsi qu'il le lui avait annoncé quelques temps avant d'aller à la rencontre de son Créateur.

Ce fut ainsi que le lundi, le deuxième jour du mois de ramadan, an XI, Fatima embrassa les membres de sa famille, emplissant ses yeux de larmes chaudes. Puis, elle appela Um Rafi', la protégée de son père et lui dit, d'une voix basse, à peine perceptible, de lui préparer de l'eau. Elle se lava ainsi qu'elle le faisait elle-même auparavant, vêtit des habits neufs, remplaçant ceux du deuil qu'elle portait, puis elle dit à Umm Rafi' de poser sa literie au mileu de la chambre. Elle s'allongea, ferma les yeux et s'endormit. Ce fut ainsi qu'elle mourut.

'Ali l'ensevelit en pleurant et l'enterra dans le cimetière al-Baqi. Il lui fit ses adieux et retourna, l'air abattu, dans cette maison devenue lugubre depuis la disparition de son épouse.

Fatima "la resplendissante" n'avait que 29 ans.

Ses mérites

Le Prophète saws avait un profond amour pour Fatima , il dit une fois : "Quiconque plait à Fatima plait en réalité à Dieu, et quiconque cause sa colère cause en réalité celle de Dieu. Fatima est une partie de moi. Ce qui lui plait me plait aussi, et ce qui l'a met en colère me met aussi en colère"

Il dit aussi : "Les meilleures femmes au monde sont au nombre de quatre : la vierge Marie, Assiya la femme de Pharaon, Khadija la mère des croyants, et Fatima, la fille de Muhammad."

On donna à Fatima le titre de az-Zahra, ce qui signifie la Resplendissante, en rapport avec son visage radieux, qui semblait diffuser de la lumière. On dit que lorsqu'elle se levait pour la prière, le mihrab reflétait la lumière de son visage. On l'appelait aussi al-Batul, en raison de son ascèse. Au lieu de passer son temps en compagnie d'autres femmes, elle passait beaucoup de son temps en prière, à lire le Coran ou à d'autres actes d'adoration.

Fatima avait une forte ressemblance avec son père, le Messager de Dieu saws. Aisha , l'épouse du Prophète, dit d'elle : "Je n'ai jamais vu une créature de Dieu qui ressemblait davantage au Messager de Dieu dans son langage, sa conversation et sa façon de s'asseoir que Fatima."
Fatima

Les bonnes manières de Fatima , son doux langage, faisaient partie de sa ravissante et sympathique personnalité. Elle était particulièrement gentille avec les pauvres et les nécessiteux, et donnait souvent toute la nourriture qu'elle avait à quelqu'un qui se trouvait dans le besoin même si elle-même restait sur sa faim. Elle n'avait aucun amour pour les ornements, ni pour le luxe et le confort de la vie.

Elle a hérité de son père une éloquence convaincante, puisée dans la sagesse. Quand elle parlait, les gens étaient souvent émus aux larmes. Elle avait la capacité et la sincérité pour créer des émotions, émouvoir les gens aux larmes, et emplir leur cœur de louange et de gratitude pour Dieu pour ses faveurs et sa générosité inestimable.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/06/15 11:50 par ToTouTarD.
p
1 juin 2015 12:21
Salem

Merci bcp pour ce rappel sur ma vie de Fatima, fille du prophète saws.
1 juin 2015 16:12
On va te taxer de raafidi attention!
T
1 juin 2015 16:52
Citation
mohamed1979 a écrit:
On va te taxer de raafidi attention!

Le but n'est pas de créer la fitna mais de faire un rappel de cette femme pure. C'est dommage mais je trouve qu'on (les sunnites) ne parle pas assez de la famille du prophète alors qu'on peut en tirer beaucoup d'enseignements sur la relation père-fille, époux-épouse, père-beau-fils, etc.

La logique chez certains est vraiment bizarre, j'ai l'impression qu' à force de 'détester' les chiites, ils on 'peur' de trop aimer 'Ahlu al Bayt' donc ils évitent de trop en parler.
1 juin 2015 17:54
Citation
a écrit:
La logique chez certains est vraiment bizarre, j'ai l'impression qu' à force de 'détester' les chiites, ils on 'peur' de trop aimer 'Ahlu al Bayt' donc ils évitent de trop en parler.

Oui c'est vrai, car ça évoque le côté politique de l'histoire traditionnelle musulmane très controversée après la mort du prophète, c'est le moins que l'on puisse dire. On préfère l'oublier plutôt que de sortir les vieilles querelles tribales et de ressusciter les conflits de rapports de force qui régnaient à l'époque, et en débattre.
n
1 juin 2015 18:05
paix sur elle
n
6 juin 2015 01:13
Salam

BarakAllah O Fik pour ce partage
r
6 juin 2015 12:09
Baraka Allahou fik et qu'on est il de abou bakr qui lui a pris fadak et omar qui l'a frappait?
T
8 juin 2015 10:43
Citation
riyado a écrit:
Baraka Allahou fik et qu'on est il de abou bakr qui lui a pris fadak et omar qui l'a frappait?

Salamoalikom,

Qu'Allah te protège de ta langue (et de tes doigts qui tapent sur le clavier).

Premièrement, j'ai mis ce petit rappel dans le but de s'inspirer de la vie de Fatima (As, Ra) et pas dans le but de créer une tension entre musulmans (d'autres s'en charge déjà et je ne veux pas en faire parti), je ne vais pas te manquer de respect...

Sérieusement! d’où vous sortez ces histoires! Si Omar RA a fait ce que tu racontes pendant que le prophète SA a été en vie, le prophète n'aurai pas laissé passé ça, et s'il a fait après sa mort Ali RA n'aurai pas laissé passé ça.

Quant à Abou bakr pour l'héritage, on a aucun doute que c'est le prophète qui a annoncé que l'on n'hérite pas des prophètes d'Allah (tous), donc leurs richesses doivent être distribué aux pauvres. Comment pensez-vous qu'Abu Bakr -qui été parmi les plus riches de Qoraich et qui a mis la TOTALITE de ses richesses à disposition de l'ISLAM au tout début de la 'bi3tha' de l'Islam- soit quelqu'un de matérialiste ou d'injuste? Soyez un minimum cohérent SVP.

Pourquoi chercher toujours cette haine et division?

Qu'Allah te pardonne.
8 juin 2015 21:43
Citation
ToTouTarD a écrit:
Fatima, Fille de Muhammad

Fatima était la plus jeune des filles du Prophète saws. Elle est née cinq années avant le début de la révélation ; le jour même où les Quraysh choisirent son père pour la pose de la pierre noire au terme de la reconstruction de la Kaaba.

Elle vécut heureuse auprès de son père, de sa mère, et de ses soeurs, en particulier Zaynab qui joua, pour elle, le rôle de mère. Fatima devait se séparer de ses soeurs, l'une après l'autre, à la suite du mariage de chacune d'elle.

référence

Extrait du Livre

La maison du Prophète : Ses épouses, ses filles

[islammedia.free.fr]


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référence

Extrait du Livre

La maison du Prophète : Ses épouses, ses filles

[islammedia.free.fr]

Il est important de citer la référence baraka Allahufik, afin que les gens sache, d’où vient l'information, on ne sais jamais, le forum commence etre envahi par les gens de la sectes RAWAFID en ce moment.
qui ramène bcp des sujet inventer qui bousille le cœur, Attention, ne prenez pas pour vérité tout ce que vous lisez, a moins d'avoir des référence solide des gens de la sounna.

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a
8 juin 2015 21:56
Citation
mohamed1979 a écrit:
On va te taxer de raafidi attention!

Les sunnites ont toujours aimé les ahl ul bayt.
C'est vrai qu'il existe une tendance un peu nassibite qui consiste à systématiquement être taxé de rafidite si on est pas pro-omeyyade.
Je ne connais aucun savant sunnite qui n'aimait pas profondément les ahl ul bayt, même parmi ceux qui sont détestés par les chiites actuels, en l’occurrence Ibn taymiyyah.

Cependant, rapidement, on voit un illuminé qui vient cracher sur Abu Bakr et Umar, ce thread est caricatural
r
8 juin 2015 23:15
Ibn hajar el asqalani a censuré Ali et Ahl bayt, boukhari a fait pareil avant lui
ibn el qayyim jawziya a aussi censuré, quand ça parle deAli ou Ahl el bayt ils sont mal à laise
T
9 juin 2015 10:48
Citation
al qurtubi a écrit:
Les sunnites ont toujours aimé les ahl ul bayt.
C'est vrai qu'il existe une tendance un peu nassibite qui consiste à systématiquement être taxé de rafidite si on est pas pro-omeyyade.
Je ne connais aucun savant sunnite qui n'aimait pas profondément les ahl ul bayt, même parmi ceux qui sont détestés par les chiites actuels, en l’occurrence Ibn taymiyyah.

Cependant, rapidement, on voit un illuminé qui vient cracher sur Abu Bakr et Umar, ce thread est caricatural

Salam,

Je suis d'accord avec tout ça, c'est vrai que les savants sunnites déclarent aimer et respecter énormément Ahlu al bayt mais ils en parle/cite pas assez dans les sermons du vendredi, programmes à la télé, etc. On parle très très souvent de sahabas RA mais moins des Ahlu al bayt.

Wa Allah a3lam.
 
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