2 390 exécutions capitales recensées dans le monde en 2008.
En 2008, Amnesty International a recensé au moins 2 390 exécutions dans 25 pays à travers le monde, ce qui équivaut à une moyenne de sept personnes exécutées par jour. Malgré ce chiffre, l'organisation de défense des droits de l'Homme note des motifs de satisfaction.
En décembre, l'assemblée générale des Nations unies a adopté une deuxième résolution appelant à un moratoire sur les exécutions en vue d'abolir la peine de mort. En janvier de l'année dernière, l'Ouzbékistan a aboli la peine de mort, faisant de l'Europe et de l'Asie centrale des régions débarrassée de la peine capitale, à l'exception de la Biélorussie qui continue à l'appliquer. L'argentine a également aboli la peine de mort l'an passé. Le nombre d'exécutions recensées en 2008 aux États-Unis est le plus faible enregistré depuis 1995 et seuls 25 des 59 pays qui ont encore recours à la peine de mort l'ont appliquée en 2008.
Cependant, Amnesty International a établi qu'au moins 8 864 condamnations à mort ont été prononcées au cours de l'année 2008 et ce, dans 52 pays.
Avec plus de 1 718 exécutions recensées par Amnesty International, la Chine se place largement en tête des pays ayant eu le plus recours à cette pratique en 2008. La Chine devance de loin l'Iran, en seconde position, qui a exécuté au moins 346 personnes. Avec l'Arabie Saoudite (au moins 102), les Etats-Unis (37, essentiellement au Texas) et le Pakistan (au moins 36), les cinq pays ayant le plus eu recours à cette pratique concentrent 93% de l'ensemble des exécutions constatées en 2008. C'est sur le continent asiatique que se trouve le plus grand nombre de pays utilisant la peine de mort puisque 11 pays l'appliquent toujours: Afghanistan, Bangladesh, Chine, Indonésie, Japon, Corée du Nord, Malaisie, Mongolie, Pakistan, Singapour et Vietnam.
Dans son rapport, Amnesty International tient à insister sur la situation en Iran qui s'est mis hors la loi en exécutant huit mineurs en 2008, et, où persistent des méthodes cruelles et inhumaines telles que la lapidation et la pendaison. L'organisation se préoccupe aussi des propositions des autorités iraniennes d'élargir le champ d'application de la peine de mort. Une tendance que l'on retrouve dans les Caraïbes, où des voix s'élèvent pour demander la reprise des exécutions afin de lutter contre la criminalité. L'Etat de Saint-Kitts-et-Nevis a d'ailleurs décidé en 2008 de reprendre les exécutions.
Autre motif d'insatisfaction pour l'organisation des droits de l'Homme, le rétablissement au Liberia de la peine capitale à l'encontre des personnes condamnées pour vol ou acte de terrorisme.
Amnesty International a basé son rapport sur des statistiques officielles et sur les données fournies par des organisations non-gouvernementales, des défenseurs des droits de l'Homme et des médias, cependant les chiffres fournis par l'organisation sont généralement un minimum, de nombreuses peines restant exécutées sans qu'elles puissent être constatées.
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