La peine de mort au Maroc : Le statu quo maintenu Dernière mise à jour : 09/10/2011 à 09:24
C'est aujourd'hui que le Maroc, à l'instar de la communauté internationale, célèbre la journée mondiale contre la peine de mort. Depuis 1993, date de la dernière exécution capitale, plus de 100 peines de mort ont été prononcées par la Justice. Aujourd'hui, ces condamnés en sursis se retrouvent entre la nouvelle Constitution qui consacre le droit à la vie, et les dispositions du code pénal qui prévoient la mort par fusillade pour les crimes passibles de peine de mort.
Ce lundi à Rabat, la coalition marocaine contre la peine de mort organise une conférence pour dresser un état des lieux de la situation de la peine de mort dans le Royaume. Cette manifestation qui sera suivie d'un sit-in devant le Parlement prévu à 16heures, coïncide avec la célébration de la journée mondiale contre la peine de mort.
À ce jour, plus de 100 condamnés à mort attendent leur exécution dans les prisons du royaume, selon des chiffres officiels. En juin dernier, le patron de la direction des affaires pénales Mohamed Abdennabaoui déclarait, en marge de l'assemblée générale de la Coalition internationale contre la peine de mort, qu’ils étaient au nombre de 103, dont deux femmes dans “le couloir de la mort”.
La dernière exécution par fusillade remonte à 1993 avec l’affaire Tabet du nom du commisaire, chef des renseignements à Casablanca, accusé d'avoir violé plusieurs centaines de jeunes filles. Depuis,le Maroc est considéré comme pays abolitionniste de fait, mais il a refusé de signer à plusieurs occasions le moratoire contre la peine de mort. Une situation que condamne l'avocat Me Abderrahim Jamai, coordinateur de la coalition marocaine contre la peine de mort.
“Ce qui est plus grave à mon sens, c'est que même si le Maroc n'a pas exécuté la peine de mort depuis 1993, il s'est abstenu de voter pendant les trois occasions présentées devant l'ONU, en 2007, en 2008 et en 2010. Ce sont trois occasions ou l’assemblée générale avec la participation de l’union européenne ont demandé aux États du monde de voter une résolution concernant le moratoire (sur l’application de la peine de mort, ndlr)
Me Abderrahim Jamai
Constitution vs Code pénal
Selon l'avocat, les condamnés ne sont pas à l'abri d'une exécution dans la situation actuelle. Pourtant la nouvelle Constitution consacre le droit à la vie dans son article 22 des Libertés et droits fondamentaux.
“Il ne peut être porté atteinte à l’intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique. (...)”
Article 22 de la Constitution.
Mais, le débat rester entier. Pour que ce droit à la vie soit garanti comme le prévoit la Constitution, il faut au préalable, outre l'abolition de la peine de mort, une réforme du code pénal. Un objectif que veut atteindre la coalition marocaine contre la peine de mort, qui compte présenter sa feuille de route lors de la conférence de presse prévue ce lundi.
103 condamnés à mort, dont 2 femmes, attendent leur exécution dans les “couloirs de la mort” au Maroc, selon M. Abdennabaoui.
Parmi les actions prévues, la coalition marocaine contre la peine de mort compte demander aux partis politiques qui participeront aux échéances électorales d'intégrer dans leur programme leur engagement à abolir la peine de mort. Elle compte également mener des campagnes de sensibilisation au niveau des établissements secondaires et supérieurs, et faire des propositions pour la modification des lois actuelles.
Coalition marocaine contre la peine de mort : Appel pour l'abolition de la peine de mort Dernière mise à jour : 10/10/2011 à 15:37
La coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM) a appelé lundi le gouvernement à présenter des projets de lois “allant dans le sens” de l'abolition de la peine capitale, conformément à la Constitution qui “consacre le droit à la vie”. Cet appel a été lancé lundi à Rabat lors d'une conférence organisée par la CMCPM à l'occasion de la 9ème Journée mondiale contre la peine de mort.
“Nous demandons aux autorités d'être en harmonie avec le texte constitutionnel en modifiant la loi qui prévoit explicitement la peine de mort.”
Me Abderrahim Jamaï, Coordinateur de la CMCPM à l'AFP
Les autorités “doivent prendre les mesures politiques et juridiques nécessaires à l'adaptation des lois à ce droit et aux conventions internationales ratifiées par le Maroc”, ajoute la CMCPM.
Comme nous l'avons annoncé dans notre édition parue lundi, la coalition a également appelé les partis et formations politiques marocaines à “s'engager”, dans les programmes qui seront présentés lors de la campagne pour les législatives prévues le 25 novembre prochain, en faveur de l'abolition de la peine de mort.
En 2010, 23 pays à travers le monde ont procédé à des exécutions. La Chine, l'Iran, la Corée du Nord et les États-Unis sont les pays qui exécutent le plus au monde, selon les dernières statistiques annoncées lundi par la CMCPM.
Selon Amnesty International, citée par la CMCPM, la région du Moyen Orient et d'Afrique du Nord (MENA) connaît le taux le plus élevé d'exécutions dans le monde en comparaison avec le nombre d'habitants.
Quand la justice est juste la peine de mort n'est que justice. Abolir la peine de mort dans un pays dont l'Etat est musulman c'est reconnaitre que sa justice est inique, injuste. Ce serait grave pour un Etat musulman qui doit défendre l'Islam.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/10/11 13:30 par cit.2.
Au Maroc la justice est défaillante, alors c'est pour ça qu'ils y en a qui sont contre la peine de mort. Si la justice était juste il n'y aurait presque pas de partisans de l'abolition de cette peine. Car on craint qu'elle soit utilisée contre les opposants politiques uniquement.
lien 1,Si il y avait plus d’amour sur cette terre, la mort frapperait moins d’innocent. 
chargement...
+ 
