Les Six peaufinent leur stratégie contre l'Iran, toujours défiant
Par Par Sylvie LANTEAUME AFP - Lundi 25 février, 19h44
WASHINGTON (AFP) - Six grandes puissances peaufinaient lundi à Washington leur stratégie commune face au programme nucléaire iranien, alors que le Conseil de sécurité reste divisé sur de nouvelles sanctions contre un Iran encore défiant.
Les directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères des membres permanents du Conseil de Sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) et de l'Allemagne (5+1) ont entamé leurs travaux en milieu de matinée au département d'Etat, a précisé M. Casey.
Ils devaient déjeuner ensemble, à l'invitation du secrétaire d'Etat adjoint chargé des Affaires politiques, Nicholas Burns, avant de conclure leurs travaux en milieu d'après-midi, a ajouté le porte-parole, précisant qu'aucune déclaration formelle n'était attendue à la fin de la réunion.
"C'est une occasion (...) de parler de la résolution qui vient d'être présentée à l'ONU et que nous espérons voir adoptée très prochainement", a-t-il ajouté. Ils ont également prévu de "voir quelles autres mesures pourraient être adoptées ultérieurement".
La France et la Grande-Bretagne ont présenté jeudi formellement au Conseil de sécurité de l'ONU une version amendée du projet de résolution prévoyant de nouvelles sanctions en vue d'une adoption dès que possible.
Les Six pays veulent forcer l'Iran à arrêter son programme d'enrichissement d'uranium dont ils craignent qu'il puisse servir à des fins militaires, ce que Téhéran dément fermement.
Cette réunion intervient trois jours après la publication d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui constate que la République islamique a fourni de nouvelles informations sur son programme mais "de façon lacunaire et non pas de manière complète et cohérente".
Les Etats-Unis ont aussitôt assuré que ce rapport apportait des arguments en faveur de l'adoption de nouvelles sanctions contre Téhéran.
"L'Iran continue d'enrichir (de l'uranium). Il est en fait en train de développer ses activités d'enrichissement", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice.
L'Iran "n'a pas répondu aux questions sur ses activités passées dans des programmes secrets qu'il affirmait ne pas avoir", a ajouté Mme Rice. "Ce sont d'excellents arguments pour se diriger vers une résolution du Conseil."
Mais le Conseil de sécurité reste divisé sur la question, quatre membres non-permanents ayant émis des réserves: Afrique du Sud, Indonésie, Libye et Vietnam.
Les Six poursuivent une stratégie de la carotte et du bâton, avec d'une part des sanctions, d'autre part des offres de coopération économique, scientifique et diplomatique que Téhéran a jusque là refusées.
Washington incite en outre ses alliés, notamment l'Union Européenne et le Japon, à prendre des mesures bilatérales contre Téhéran en réduisant leurs échanges commerciaux.
Selon une source diplomatique européenne, les Européens se sont mis d'accord pour adopter un nouveau train de sanctions additionnelles contre l'Iran, mais ils attendent pour le faire que la résolution du Conseil de sécurité soit adoptée. Ils préfèreraient qu'elle le soit à l'unanimité, et repousseront le vote si nécessaire, a précisé cette source s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
Selon le Wall Street Journal, le département américain du Trésor envisage également d'adopter des sanctions bilatérales contre la Banque centrale iranienne.
La porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, a refusé de confirmer cette information, sans toutefois la démentir.
L'Iran a durci le ton dimanche en avertissant qu'il répondrait de façon "appropriée" à l'adoption éventuelle de nouvelles sanctions.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a rejeté d'avance toute nouvelle résolution du Conseil de sécurité: "Qu'ils adoptent pendant cent ans des résolutions. Cela ne changera rien", a-t-il déclaré samedi.
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