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Les Pays-Bas imposent des tests de langue aux immigrés
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25 janvier 2006 12:18
Les Pays-Bas imposent des tests de langue aux immigrés

LE MONDE | 24.01.06 | 13h31 • Mis à jour le 24.01.06 | 13h31 BRUXELLES CORRESPONDANT

Apartir du mois de mars, les étrangers désireux d'émigrer vers les Pays-Bas se verront imposer, dans leur pays d'origine, un test payant qui visera à vérifier leur connaissance de la langue et de la culture néerlandaises. Reporté à plusieurs reprises, le projet de la ministre de l'immigration et de l'intégration, Rita Verdonk, a finalement été ratifié par la deuxième chambre de La Haye, jeudi 19 janvier. Il vise, notamment, à limiter le nombre des personnes qui émigrent vers les Pays-Bas pour se marier — 14 000 en 2005.

Les candidats à l'immigration devront désormais prendre contact avec une ambassade néerlandaise et acquitter une somme de 350 euros pour passer le test. S'ils le réussissent, ils pourront obtenir un permis de séjour. S'ils le ratent, ils pourront le recommencer autant de fois qu'ils le veulent, en payant à chaque fois le même montant.
"ENTRÉE EN CITOYENNETÉ"
En plus des citoyens de l'Union européenne, certains étrangers seront dispensés de ce test dit d'"entrée en citoyenneté" : les Suisses, les Américains, les Canadiens, les Néo-Zélandais et les Japonais. Les victimes de trafics de femmes et les témoins de tels crimes ne devront pas le passer non plus, ont précisé les autorités.
Le ministère de la justice pense que de 10 000 à 20 000 candidats issus essentiellement du Maghreb, de Turquie et des Antilles tenteront, chaque année, de réussir l'épreuve. Le principe du test a été critiqué, y compris au sein de la coalition de centre droit au pouvoir. Seuls les députés écologistes ont cependant maintenu leurs réticences jusqu'au bout. Comme des linguistes et des défenseurs des droits de l'homme, ils ont mis en cause le procédé retenu pour l'examen : le "phone pass", à savoir un ordinateur relié à un système de reconnaissance vocale. Les adversaires du système font également valoir qu'il est très difficile d'apprendre seul, à l'étranger, une langue comme le néerlandais, et impossible de fixer précisément le niveau requis de connaissance de la langue.
La ministre libérale a, malgré ces critiques, remporté une nouvelle victoire politique. Mme Verdonk a, en quelques années, fortement limité la politique d'asile aux Pays-Bas, ramenant, en 2005, le nombre de demandeurs d'asile à 41 000 — contre 80 000 en 2001. Elle a plaidé pour des expulsions massives d'illégaux, créé des centres de rétention pour les demandeurs d'asile en attente et augmenté très sensiblement le prix des visas et des permis de travail, afin de décourager l'immigration turque et maghrébine.
Présentée récemment comme "la femme la plus haïe des Pays-Bas" par un magazine qui faisait allusion aux menaces dont elle a été l'objet, la ministre ne compte par s'arrêter là. Même si elle a indiqué qu'elle ne comptait pas rendre une telle disposition obligatoire, elle a plaidé, samedi 21 janvier, pour un "code" national inspiré d'une pratique en vigueur à Rotterdam, qui impose la pratique du néerlandais dans la rue.
Jean-Pierre Stroobants
 
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