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Participation musulmane en France
s
16 février 2006 11:33
[www.uoif-online.com]


L'assise théologique de la participation des musulmans à la vie politique dans les sociétés à majorité non musulmane

Quelques contributions du Prophète dans les sociétés Mécquoise et Médinoise : La vie du Prophète à la Mecque, que ce soit avant ou après la révélation, fût remplie de participations engagées dans la vie sociale. Citons-en quelques unes.







La guerre contre la profanation « guerre sacrilège » :

Elle fût déclarée pendant les mois sacrés par quelques tribus arabes contre la cité de la Mecque. Les mecquois s'étaient défendus animés par la sacralité, hérité de la religion abrahamique, des lieux profanés. Cette guerre a duré quatre ans et le Prophète Mouhammad y a participé personnellement à coté de ses oncles. Il disait à ce propos:

« Je protégeais mes oncles contre les flèches des ennemis ». Cette participation émanait d'un sentiment de devoir de lutte contre l'agression et l'injustice.

Hilf Al Fudoul ou l'alliance pour défendre le faible : Il s'agit d'un pacte, contracté chez Abdallah ibn Jadaâne, entre les principales tribus de la Mecque.
Une des clauses les plus importantes de ce pacte est l'engagement par les mecquois de défendre toute personne, qu'elle soit native de la Mecque ou non, pourvu qu'elle soit victime d'une injustice.

A ce propos, le Prophète Mouhammad a dit : « Si j'étais invité à un pareil pacte en période islamique, j'y aurais répondu favorablement ». Le cheikh Mouhammad Al-Ghazali commentait cette position par : « La lutte contre les injustes et le soutien des opprimés ressortent de l'esprit même de l'islam qui recherche et favorise toujours le bien et interdit et lutte contre le mal et le blâmable que cela concerne les individus ou les nations et peuples ».

La participation du Prophète à ce pacte constitue une attitude très forte de sens à l'égard de sa société qu'elle soit dominée par l'islam ou non puisqu'il s'y était déclaré spontanément prêt même après l'avènement de l'islam.

Autre action forte de participation du Prophète : L'action participative du Prophète à ne s'est pas limitée à la période mecquoise et à l'égard de sa société proche mais s'est également manifestée à Médine et dans des domaines variés.

Il est en effet remarquable de voir, qu'alors que les mecquois lui interdisaient la visite de la ville sainte et tout acte de pèlerinage dans ses voisinages, dès qu'il a appris qu'une disette les avait frappé, il a dépêché Hatib Ibn Thaalaba à destination de La Mecque avec une somme de 500 dinars pour secourir les nécessiteux et les affamés.

La constitution ou le pacte de Médine :

En arrivant à Médine le Prophète a conclu un pacte précisant les rapports à observer entre les musulmans, les juifs et les polythéistes. Dans ce document référence le Prophète met en avant une co-citoyenneté égalitaire entre les trois composantes de la société médinoise sans privilège dû à la religion, à l'ethnie ou à la couleur.

La seule condition à cette allégeance citoyenne était l'engagement pour le bien être et l'ordre général. On y lit par exemple que les signataires s'engagent à : lutter en commun contre toute personne qui transgresse cet accord et nuit à la quiétude générale, soutenir et secourir tout opprimé quelle que soit son obédience, faire front uni pour la défense de la patrie contre tout envahisseur.

C'est sur cette base de partage et d'engagement patriote et citoyen que les médinois ont pu s'entraider au sein d'une société fraternelle et solidaire. Dans le pacte - constitution, les relations religieuses n'étaient pas oubliées. Des clauses stipulaient le droit à l'exercice du culte de chacun et le cadre de respect mutuel qui s'imposait à tous. On peut citer par exemple:
Les juifs des Banou ‘Aawf forment une seule communauté avec les croyants.
Les juifs ont leur religion et les musulmans ont la leur.
Les autres tribus juives ont les mêmes droits que les Banou Aawf.

L'état islamique fondé par le Prophète fût certainement le premier dans l'histoire à avoir instituer ce principe de pluralité confessionnelle au sein d'une même société. C'est parce qu'ils ont puisé de cette approche que, durant leur histoire, jamais les musulmans n'ont institué la persécution ou le refus des non musulmans dans les sociétés à majorité musulmane.

Conclusion et avis :

Des deux chapitres précédents qui introduisent cet avis, on peut aisément conclure que les relations intimes et profondes en matière des affaires de la vie courante sont théologiquement instituées et ne souffrent d'aucune limitation si ce n'est le respect des valeurs et des principes de comportement musulmans.

L'analyse de la constitution médinoise et les relations que le Prophète Mouhammad entretenait avec les non musulmans, prouvent que si l'allégeance en matière de religion se limitait aux musulmans, elle n'a pas empêché l'entraide et le partage dans les différents secteurs de la vie non religieuse et le respect en matière de religion.

L'islam, tel que le texte coranique et la sunna prophétique l'annoncent n'est que miséricorde, justice et recherche du bien. Une de ses grandes finalités est la réalisation du bien et la recherche du bien être pour tous et la lutte contre le mal et le mal être au profit de tous que ce soit à l'échelle individuelle ou collective.

Les élections dans les régimes modernes, constituent un moyen par l'intermédiaire duquel le peuple s'exprime au sujet des candidats et des programmes qu'ils présentent afin d'en choisir le meilleur pour la société. Participer aux élections constitue ainsi une forme d'entraide pour rechercher le meilleur bien être pour tous et repousser le moins bien ou le mal conformément à la parole divine «Entraidez-vous dans l'accomplissement du bien et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression ». (Ch.ap.5-V :2). La participation aux élections est ainsi non seulement autorisée. Elle est très recommandée car elle constitue une forme d'alliance et de Soutien au profit du bien de la société en général et des musulmans en particulier. Cette participation peut parfois devenir obligatoire. C'est le cas lorsque les musulmans sentent que leur abstention peut profiter aux extrémistes et à ceux qui veulent instituer une société d'intolérance, d'exclusion ou de racisme.


Note : Dar Al-Fatwa de l’UOIF
 
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