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Parodie de justice : Affaire TelQuel .........
V
3 septembre 2005 14:57
Je vous préiens , c'est long , trés long ..........


A l'issue d'un procès en diffamation rocambolesque, Ahmed R. Benchemsi et Karim Boukhari ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis chacun, plus une amende record de 1.050.000 DH. Leur avocat n'a même pas eu droit à la parole.


Cette rocambolesque histoire a commencé un jeudi de juillet. Comme tous les jeudis de l'année, c'est bouclage, à TelQuel. Parmi les dizaines d'articles, petits et grands, à être publiés dans la prochaine édition, le billet d'humeur hebdomadaire de Karim Boukhari, chef des actualités de TelQuel. Sujet proposé : l'ascension d'une ancienne cheikha (chanteuse et danseuse populaire) devenue députée. L'idée est plaisante. En concertation avec Ahmed R. Benchemsi, directeur de la rédaction, Karim décide de traiter la chose de manière humoristique. Le choix de ne
nommer personne, et même de brouiller les pistes d'identification (son parti sera désigné par exemple, comme "un de ceux de la Haraka"winking smiley, s'impose comme une évidence : notre propos n'était pas de dévoiler le passé de quelqu'un, mais uniquement de rapporter une tranche de vie particulière, révélatrice du «cirque» qu'est notre vie parlementaire, pour reprendre le bon mot de feu Hassan II. Karim rédige un billet sympathique intitulé "secret d'une brune", dont il nomme l'héroïne "Asmaâ, pour éviter qu'elle ne crie à la diffamation". Ce passage sera utilisé plus tard, les avocats de la future plaignante y verront un aveu déguisé. C'était de l'humour, mais allez expliquer cela à des hommes de loi…
Pour l'instant, personne n'a encore déposé plainte. Mais quelques jours après la parution du n° 184 de TelQuel, où était publié le billet en question, un activisme inhabituel saisit les responsables des partis de la Haraka (Mouvement Populaire, Mouvement National Populaire, Union Démocratique). Ils multiplient les réunions et concertations internes car, disent-ils, "un membre de leur famille politique a été attaqué". TelQuel est même à l'ordre du jour des réunions hebdomadaires des bureaux politiques des partis de la Haraka. Bigre ! Qu'avons-nous bien pu faire ? Il est vrai que nous avons souvent eu l'occasion, sur nos colonnes, d'"attaquer" (pour reprendre leur terminologie) des leaders de la Haraka comme Mohand Laenser, ministre de la Pêche et leader du MP, Mahjoubi Aherdane, leader du MNP, ou encore Bouazza Ikken, leader de l'UD. Mais c'était toujours en les citant nommément et en multipliant les arguments contre la politique publique désastreuse du premier, l'âge avancé du second (84 ans, beaucoup trop vieux pour être chef de parti), la tentative de "débarquement" du troisième par ses propres cadres, etc. Aucune de ces "attaques " - et il y en a eu beaucoup - n'avait donné lieu à autant de gesticulations. Cette fois, non seulement le cabinet de M. Laenser multiplie les communiqués de presse "indignés", mais "l'affaire TelQuel" devient le principal sujet de la presse quotidienne de la mouvance populaire. Quelques jours passent, et TelQuel reçoit un "droit de réponse" de Mohand Laenser. Les droits de réponse sont réservés aux gens qui se sentent diffamés, mais M. Laenser parle au nom d'une "parlementaire respectable (il ne cite aucun nom), mariée depuis 30 ans à une personnalité politique du Moyen Atlas, dont vous avez sali l'honneur en la traitant de cheikha". Le 23 juillet, TelQuel publie la prose de M. Laenser, non sans y ajouter quelques commentaires, parmi lesquels ceux-ci : primo, nous n'avons cité personne, et notamment pas le Mouvement Populaire. Si le parti s'est senti visé, à lui de se demander pourquoi. Secundo, en considérant le mot "cheikha" comme une insulte, M. Laenser fait injure à tous les Marocains - dont les journalistes de TelQuel - qui apprécient l'art des cheikhate à sa juste valeur.
Le 21 juillet, TelQuel reçoit une convocation (datée de la veille) du tribunal de première instance de Casablanca. La plaignante est Hlima Assali, députée MP, qui déclare s'être reconnue dans le descriptif avancé par le billet. Son époux, cette "personnalité politique" évoquée dans le texte de M. Laenser, est El Kaïdi Amahroq, de la grande tribu berbère dont est issue Lalla Latifa, mère du roi Mohammed VI… Ça se corse ! Hlima Assali poursuit donc Ahmed R. Benchemsi, directeur de la publication et Karim Boukhari, rédacteur du billet. Ce n'est pas tant la nature de la convocation (une citation directe, qui signifie en gros que le Parquet se dessaisit de l'action civile qui repose entièrement sur la partie plaignante) ou le surprenant intitulé des actes d'accusation (injures, diffamation, incitation à la haine raciale, etc.) qui interpellent, mais la date retenue pour la première audience : le 8 août, une période correspondant habituellement aux vacances judiciaires. Seules des affaires d'une extrême urgence, généralement celles de droit commun, sont traitées en période estivale. Accusant réception de la citation directe, Ahmed R. Benchemsi fait savoir (déjà) qu'il sera absent du Maroc pendant tout le mois d'août, pour raisons professionnelles (lire en page 15). Le report de l'audience à septembre est estimé acquis par l'avocat initial des deux inculpés, Me Taïeb Omar. Quoi de plus naturel que de permettre au principal accusé d'être présent pour mieux assurer sa défense ?
Le 8 août, TelQuel est en congé estival et Ahmed R. Benchemsi à Los Angeles. Hlima Assali ne se présente pas, contrairement à ses 11 avocats (!!), tous mandatés par les partis de la Haraka. Karim Boukhari, lui, est bien présent au tribunal de première instance de Casablanca, assisté par Me Naïma Warrak, collaboratrice de Me Taïeb Omar, chargée de déposer la demande de report en son nom (même Me Omar est en vacances, tant les demandes de report sont une formalité dans les tribunaux marocains). Dans la salle d'audience n°2, où pratiquement tous les inculpés sont en état d'arrestation, menottes aux poings, sous escorte policière, le juge Hassan Jaber, président de la Cour, s'adresse à Karim Boukhari : "Quel est ton nom ?". De tout le procès, cette question restera le seul échange entre le juge et l'un des deux inculpés. Me Warrak demande le report du procès pour absence du principal accusé pendant le mois d'août. Elle obtient bien un report, mais au… 15 août ! à Casablanca comme à Los Angeles, on commence à sentir les signes avant-coureurs d'un procès orienté. Me Jaber, le président de la Cour, est un effet un magistrat intérimaire, qui remplace les juges habitués aux conflits en matière de presse, et dont le retour est prévu à la rentrée. Reporter la séance à septembre aurait consisté, pour Me Jaber, à se dessaisir du dossier. Manifestement, il voulait garder la main dessus. Pourquoi ? Mystère…
Pendant cette semaine d'intervalle, les nouvelles vont bon train. Mohand Laenser et Mahjoubi Aherdane demandent audience au ministre de la Justice Mohamed Bouzoubaâ, qui y répond. Depuis quand, pour "faire avancer" un dossier dans un tribunal, en discute-t-on avec le ministre de tutelle ? Et l'indépendance de la justice ? Aherdane s'active aussi sur d'autres fronts : il incite les sections féminines de la Haraka à se constituer partie civile - ce qu'elles ne feront pas (la volonté de "défendre la famille harakie" est, semble-t-il, diversement partagée). Toujours pendant cette semaine d'intervalle, Karim Boukhari est contacté à deux reprises par des officiels de la mouvance populaire qui lui proposent le marché suivant : "Donne-nous ta source et on retire la plainte". Karim, évidemment, repousse cette demande, contraire à toute déontologie journalistique. Et Hlima Assali, pendant ce temps ? RAS… Il est intéressant de noter que la partie plaignante ne déploie aucun activisme particulier. Elle se contente juste de répéter à qui veut l'entendre qu'elle a "le Palais derrière elle"…
15 août, jour de la seconde audience. Me Mohamed Karam, qui s'est entre-temps constitué avocat de la défense, se présente à 12h 30 à la cour d'appel, comme stipulé sur la convocation, accompagné de Karim Boukhari. Le décor est le même qu'une semaine auparavant. Une pile de dossiers correspondant à des dossiers de droit commun est en attente de jugement. Les minutes s'égrènent. Me Karam prend l'initiative d'aller consulter Me Hassan Jaber, président de la Cour pour savoir s'il était possible d'avancer le dossier TelQuel. Le président n'y voit guère d'inconvénient mais argue du fait que les 11 avocats de la partie adverse "ne sont pas encore au complet". Pour leur permettre d'arriver, Me Jaber fixe l'audience à 14h 30. Me Karam et Karim Boukhari s'en vont alors faire une pause-café et reviennent dans l'enceinte du tribunal à 14h20, soit dix minutes avant le rendez-vous fixé par le juge. Les deux hommes découvrent, à leur grande stupeur, que le dossier TelQuel a été instruit en leur absence, à 14h15. Des témoins leur rapportent la scène ainsi : "à 14h15, le juge a appelé Me Karam une fois, à voix basse, et a constaté qu'il était absent. Puis il a demandé aux avocats de la plaignante, ceux qui étaient là parmi les 11, s'ils avaient quelque chose à dire. L'un deux a répondu "Non, M. le président, nous n'avons rien à dire". Me Jaber a alors déclaré le dossier clos, puis s'est immédiatement retiré pour délibérer sur ses 21 dossiers de la journée". La scène aura duré quelques secondes. Quand Me Karam et Karim Boukhari arrivent, moins de 5 minutes plus tard, en avance sur le rendez-vous fixé par le juge, tous les magistrats ont quitté la salle, les avocats de Mme Assali traînent dans les couloirs et évitent le regard de leur confrère. Leurs téléphones portables n'arrêtent pas de sonner. De l'aveu même d'un avocat de Mme Assali (nous ne le nommerons pas, par charité), ce sont des ministres de la Haraka qui viennent aux nouvelles. "Alors, ça a été jugé ? Combien ?". Me Karam bout de colère, mais il ne peut pas déranger une séance de délibérations. Il faut attendre le retour du juge.
15h45, Me Jaber et les autres juges font leur entrée, pour prononcer les peines décidées à l'issue des délibérations. Avant qu'ils ne commencent, Me Karam demande à prendre la parole. C'est contraire au règlement, les dossiers étant clos et les délibérations, achevées. Mais Me Jaber donne quand même la parole à l'avocat de TelQuel, dans ce qui ressemble fort à un sursaut de mauvaise conscience. Indigné, Me Karam s'étonne à voix haute de la tournure des évènements. Pourquoi le juge a-t-il attendu deux heures que les 11 avocats de Mme Assali soient "au complet", alors qu'il n'a même pas respecté l'engagement horaire fait à Me Karam ? Le président du tribunal est-il conscient (l'avocat prend les autres juges à témoin) qu'il a enfreint le droit le plus fondamental d'un justiciable, à savoir le droit à la défense ? Le juge Jaber l'interrompt. "Que demandez-vous Maître ?". "Je demande, répond l'avocat, que vous renonciez à la conclusion de votre délibération, et que vous reportiez ce dossier à septembre, le temps que mon client Ahmed Reda Benchemsi revienne des états-Unis, où il se trouve actuellement en mission, ce document officiel l'attestant" (tout en déposant avec fracas ledit document sur le bureau du juge). Me Jaber l'écoute, et dit qu'il répondra à cette dernière requête. Puis il égrène les verdicts des 21 accusés de droit commun… et ressort à nouveau de la salle d'audience ! Quelques minutes plus tard, Me Jaber est de retour, et enclenche immédiatement, sans répondre à la dernière requête de Me Karam : "Au nom de Sa Majesté le Roi…". Le reste de la sentence est prononcé d'une voix inaudible (c'est un huissier qui, plus tard, nous en donnera confirmation) : 1 million de dirhams de dommages et intérêts à payer solidairement par les deux journalistes, plus 25.000 dirhams d'amende et deux mois de prison avec sursis pour chacun. Les dommages-intérêts constituent un record absolu, les avocats de la plaignante n'avaient même pas demandé de peine de prison !! Tous les avocats de Mme Assali plongent sur leurs téléphones portables. Me Karam, lui, tonne, crie au scandale judiciaire.
17 août. "Scandale judiciaire sans précédent à Casablanca". C'est aussi le gros titre de Une du quotidien Al Ahdath Al Maghribiya, deux jours après le verdict. émis dans la foulée, le communiqué du Syndicat National de la Presse Marocaine qui exprime sa "stupéfaction", ne dit pas autre chose. Alors que les articles de presse et les communiqués indignés se multiplient (lire en page 10), le Parquet Général émet, à Rabat, un étrange communiqué. Niant, contre toute évidence, les atteintes aux droits de la défense, le parquet affirme que "les critères de diffamation ne sont pas retenus en ce qui concerne les questions de fond de cette affaire". Ah ? Mais quand diable le fond a-t-il été examiné ? "C'est une question qui relève des attributions d'une juridiction de fond, ajoute le communiqué du Parquet Général, la révision du procès ou sa cassation relevant de la compétence de la Cour d'appel". Le tribunal de première instance ne serait donc pas une "juridiction de fond", dit le Parquet. Intéressante information, qui ne manquera pas d'interpeller tout le corps juridique du royaume…
à l'heure où nous mettons sous presse, la date de l'appel n'a pas encore été fixée. Et le juge d'appel, pas encore désigné. La bataille ne fait que commencer.





L'ère de la subtilité
Par Ahmed R. Benchemsi

J'ai eu l'occasion de le dire à mes amis de Newsweek et du Los Angeles Times, qui m'ont fait la faveur de me recevoir pendant le mois d'août : quand on est traîné en justice, au Maroc, le danger n'émane pas de la partie plaignante, mais du système judiciaire lui-même. C'est pour cela que beaucoup de gens, même parfaitement innocents, préfèrent des arrangements à l'amiable à un procès hasardeux. Autrement dit : la foi en la justice, au Maroc, est quasi-inexistante.
Je persiste, néanmoins, à croire que le juge d'appel effacera le souvenir de ce grotesque vaudeville de première instance. Mais ce verdict, comique à force d'être irréel (1.050.000 DH d'amende et 2 mois de prison avec sursis), laissera tout de même des traces. Et ces traces seront politiques.
Le pouvoir vient d'inaugurer une nouvelle méthode pour museler la presse : l'étouffer par des amendes disproportionnées, obtenues grâce à des simulacres de procès civils. Finis, les procès pour "atteinte aux institutions sacrées" et autres anachronismes qui ne manquaient pas de faire hurler la communauté internationale. Voici venue l'ère de la "subtilité" : l'état ne fait rien ouvertement, il attend qu'un particulier poursuive un journal, et le procès s'emballe.
Cette stratégie a en fait été inaugurée en 2000, quand Mohamed Benaïssa a poursuivi Le Journal en justice. Mais le ministre des Affaires étrangères n'était pas un "diffamé" (c'est du moins ce que la Cour a conclu) comme les autres. Le procès avait duré plus d'un an et s'était étalé, entre la première instance et l'appel, sur une dizaine d'audiences. Verdict final : 500.000 DH plus environ 300.000 DH de frais de justice. Après diverses saisies sur le matériel et sur le produit des ventes, nos confrères, qui sont actuellement en cassation, viennent d'achever de payer il y a quelques mois. Parmi les (nombreuses) aberrations de leur procès contre Benaïssa, la Cour n'avait même pas voulu examiner leurs preuves écrites !
Avec Mme Assali, on passe à un autre niveau. Le procès ne dure pas 1 an, mais 30 secondes. Aucun document n'est examiné et personne ne parle, y compris les avocats de la plaignante. Bref, comme il existait, naguère des "partis cocotte minute", voici maintenant les "jugements micro-ondes"…
Tout cela pourrait sembler comique. Mais ça ne l'est pas. Le procès Assali vs. TelQuel était grossièrement orienté, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il est à craindre que ces gens-là, ceux qui donnent les instructions dans l'ombre, n'apprennent de leurs erreurs. Que les prochains procès civils d'apparence inoffensive qu' "on" voudra utiliser contre la presse soient mieux faits, que les avocats des uns et des autres parlent, que les preuves soient examinées, etc. Mais que les jugements n'en soient pas moins exorbitants (1 million de dirhams, vous rendez-vous compte de ce que cela représente pour une entreprise de presse ?), et que, peu à peu, les journalistes n'osent plus parler de personne, de crainte d'amendes mortelles. Cela constituerait un recul grave des libertés, notamment de cette liberté de la presse chèrement acquise, sans contrepartie dans le monde arabe, et dont les officiels marocains s'enorgueillissent… tout en la sapant.







Hlima Assali
("Al Haraka"winking smiley
On l'appelle Hlima

Qui est Hlima Assali, la députée à laquelle la justice marocaine a accordé 1 million de dirhams de dommages-intérêts ? Ce qui lui tient lieu de biographie officielle est ainsi résumé dans les registres du Parlement : "Née en 1953, agricultrice, membre de la chambre des représentants, commission des secteurs productifs, groupe MP (Mouvement Populaire)". D'après des sources proches de l'intéressée, Hlima Assali, d'origine modeste, a épousé El Kaïdi Amahroq, membre d'une grande tribu le la région de Khénifra, au début des
années 70. Peu de temps après, elle a eu des démêlés avec les services à cause de ses relations avec le général Hammou, un des putschistes de 1971. D'un niveau d'instruction très moyen (il n'est fait mention d'un diplôme nulle part, y compris le bac), elle aurait effectué un bref passage par la gendarmerie royale pour y occuper une fonction subalterne (standardiste, vraisemblablement). Très proche de deux des principaux leaders de la Haraka, Mohand Laenser et Mahjoubi Aherdane, elle est devenue parlementaire à l'occasion des élections législatives de 2002, où elle a été placée numéro 2 sur la "liste nationale" (celle des femmes) du MP. Une décision qui n'a pas été du goût de tous les cadres de la mouvance populaire. Ses adversaires, nombreux au sein même de la Haraka, certifient que son militantisme et son adhésion au parti datent de ces mêmes élections 2002 - contrairement à M. Laenser, qui lui prête une longue histoire de militantisme. Elle vit actuellement à Rabat.
Concernant son lien avec le billet de Karim Boukhari (dont TelQuel maintient tout le contenu, forme et fond), la loi nous interdit de divulguer tout commentaire ou information susceptible d'interférer avec le procès d'appel en cours. à notre grand regret.






Cheikha, une insulte ?

TelQuel, a estimé la justice, a qualifié Hlima Assali de "cheikha" et, ce faisant, l'a diffamée. Admettons. Qu'est-ce que la diffamation ? Selon Ahmed Alami Machichi, ancien ministre de la Justice, homme de loi éminemment respecté et, ce qui ne gâche rien, président de l'Instance Nationale Indépendante de Déontologie de la Presse, "on appelle diffamation le fait d'imputer à un individu un fait, qu'il relève de l'infraction ou pas, qui soit réputé faux et qui soit de nature à porter atteinte à l'honneur dudit individu et à la considération qui lui est due". Autrement dit, le président du tribunal de première instance de Casablanca considère de manière générale que les cheikhate sont sans honneur, et qu'on ne leur doit aucune considération. Des monuments de l'art populaire comme L'Hajja l'Hamdaouia ou Cheikha l'Hammounia apprécieront. Quant à ceux qui douteraient de la valeur que nous accordons aux cheikhate et à leur art, nous les invitons à lire attentivement TelQuel, et notamment les articles intitulés "Destin d'une cheikha" (TelQuel n° 87) et "Hommage à Fatna Bent Lhoucine" (TelQuel n° 175).






Merci, confrères

Dès que l'issue de cet étrange procès a été connue, un grand nombre de nos confrères nous ont contactés pour nous manifester leur solidarité. Nous ne pouvons malheureusement tous les citer, mais qu'ils trouvent ici l'expression de nos remerciements chaleureux et confraternels. Pour l'éclat particulier de leur soutien et de leurs écrits, citons en particulier Mohamed Brini (pour l'équipe d'Al Ahdath Al Maghribiya), Ali Anouzla et Taoufiq Bouachrine (pour Al Jarida Al Oukhra), Kamal Lahlou et Mohamed Afifi (pour La Gazette du Maroc), Abdelmounaïm Dilami, Rachid Nini et Mohamed Akisra (pour L'Economiste et Assabah), Khalid Jamaï (dans Annahr Al Maghribiya), Aboubakr Jamaï, Ali Amar et Amine Rahmouni (pour Le Journal), Mustapha Alaoui (Al Ousboue) et Karim Mariami (pour Libération).
Merci également au Los Angeles Times (1 million d'exemplaires par jour, pour info), qui a publié le 17 août, soit dès le lendemain du verdict, un éditorial titré "discours assourdi au Maroc". Citons-en uniquement la chute : "quelqu'un dans l'establishment marocain n'apprécie clairement pas le journalisme indépendant de TelQuel. Mais si une décision de justice aussi arbitraire n'est pas annulée, l'image du Maroc dans le monde en prendra un coup mérité".




Communiqués de soutien

Syndicat National de la Presse Marocaine
Vitesse surréaliste
Le SNPM a suivi avec stupéfaction le procès des confrères Ahmed Benchemsi et Karim Boukhari (…) pendant lequel la défense des accusés n'a pas pu plaider, et à l'issue duquel un jugement et une sentence ont été prononcés à une vitesse surréaliste, pour ainsi dire sans qu'il y ait eu procès. (…)
Le Syndicat considère (…) de plus que l'affaire objet de la poursuite ne relève aucunement de la diffamation, qu'il s'agisse du fond ou de la désignation de la personne concernée. (…)
Le Syndicat exprime sa solidarité avec l'hebdomadaire et demande la révision du jugement de première instance, et l'annulation des peines infligées aux deux confrères. (…)

Reporters Sans Frontières / IFEX
Indignation
Nous sommes indignés par la lourdeur de la peine prononcée à l'encontre des deux journalistes. Les médias marocains poursuivis pour diffamation ne devraient pas avoir à craindre des peines de prison. Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des journalistes est contraire aux standards internationaux sur la liberté de la presse. De plus, lors du procès, les droits de la défense n'ont pas été respectés (…)

Fédération Marocaine des éditeurs de Journaux
Stupéfaction et colère
Nous avons reçu avec stupéfaction et colère la nouvelle de la condamnation des deux confrères Ahmed Benchemsi et Karim Boukhari (…). Tout citoyen a le droit de poursuivre des journalistes, qui sont des justiciables comme les autres. Mais notre choc est fondé sur trois raisons : l'urgence dans laquelle ce procès s'est tenu, pendant le mois d'août, période de vacances judiciaires ; le fait que l'accusé principal, Ahmed Benchemsi, ait été jugé en son absence (…) ; et le fait que le dossier soit arrivé aux délibérations quasiment par effraction. (…). La Fédération réaffirme son refus des peines de prison pour les journalistes et considère que l'appréciation de la bonne foi doit sous-tendre tout procès en diffamation. (…)

Association marocaine des Droits de l'Homme
Forte dénonciation
L'AMDH dénonce avec force le jugement rendu à l'encontre des journalistes Ahmed Benchemsi et Karim Boukhari (…) à l'issue d'un procès dénué de toutes les conditions et garanties requises pour un procès équitable. Face à ce procès injuste, qui a démontré le manque d'indépendance de la justice, le bureau central de l'AMDH dénonce le jugement (…), se solidarise avec les deux journalistes et, à travers eux, avec l'hebdomadaire TelQuel, et affirme que la justice souffre toujours de son manque d'indépendance, ce qui était particulièrement manifeste dans son refus de reporter l'audience pendant l'absence de Ahmed Benchemsi, ainsi que dans l'extrême rapidité du procès (trois minutes). (…)

Centre Marocain des Droits de l'Homme
Jugement inéquitable
Le CMDH condamne sévèrement ce jugement inéquitable (…et) demande à ce que les inculpés bénéficient d'un procès équitable qui leur garantisse leur droit à la défense. (…) (Le CMDH) invite les autorités concernées à repenser la nature de leur interaction avec le travail journalistique. (…)





Pétition. Soutenez TelQuel

à l'issue d'un procès en diffamation expéditif, le directeur de TelQuel Ahmed R. Benchemsi et son chef des actualités Karim Boukhari ont été condamnés, sans même que leur avocat ait eu droit à la parole, à deux mois de prison avec sursis chacun, plus une amende record de 1.050.000 DH. Les deux journalistes ont fait appel.
Ces peines de prison et cette amende exorbitante constituent, sans aucun doute, un "avertissement" du pouvoir à l'égard de TelQuel, "puni" pour son indépendance éditoriale. Elles inaugurent une nouvelle méthode pour museler la presse : l'étouffer progressivement par des amendes disproportionnées, obtenues grâce à des simulacres de procès civils. à travers TelQuel aujourd'hui, c'est demain toute la presse libre du Maroc qui est menacée.
Nous soussignés, dénonçons avec force toute atteinte, même indirecte, à la liberté de la presse et demandons justice pour TelQuel à l'issue d'un procès en appel transparent et équitable.




source : [www.telquel-online.com]
r
3 septembre 2005 15:04
bon, je n'ai pas tout lu, mais moi j'approuve cette decision de justice..tout simplement parce que ce journal manque de professionnalisme et merite bien un rappel à l'ordre...d'ailleurs je me rappelle une fois que l'un de leurs journalistes avait ecrit un article en se basant sur des posts sur un forum marocain, mais en les deformant à sa guise!!!!
ex-Yabiladien
V
3 septembre 2005 15:12
raw_daw a écrit:
-------------------------------------------------------
> bon, je n'ai pas tout lu, mais moi j'approuve
> cette decision de justice..tout simplement parce
> que ce journal manque de professionnalisme et
> merite bien un rappel à l'ordre...d'ailleurs je me
> rappelle une fois que l'un de leurs journalistes
> avait ecrit un article en se basant sur des posts
> sur un forum marocain, mais en les deformant à sa
> guise!!!!


donc comme la justice marocaine , tu ne veux rien entendre , pour toi , telquel est coupable point barre quelque soit les preuves à leur décharge .

sache que je ne suis pas un fan de ce magazine (telquel, surtout ces penchants pour la laicité) , mais si on accepte nous marocains que tout journal indépendant soit ettouffé avec des amendes record , bientot on n'aura d'autres journal qque le Matin et ALM.

la libérté d'expression , c'est pas pour aujourd'hui ...........vraiment pas sad smiley
m
3 septembre 2005 16:27
raw -daw se comporte exactement comme la justice marocaine,il n a pas tout lu mais se permet de porter son jugement .
si tel quel a ete condamné pour manque de professinnalisme(ca qui n etait pas l objet de la plainte)il faudrai alors condamner le reste des medias au maroc pour qui l amateurisme est une profession.
B
3 septembre 2005 17:28
raw daw c est la Justice (je ne sais pas pq j ai mis une majuscule mais bon...) que tu approuves ou le fait que Telquel soit étranglé?

les 2 choses sont bien différentes

Parfois ce magazine m agace mais c est de bonne guerre !

Il n appartient qu a moi et aux autres d user de la plume ou de moyens démocratiques pour leur répondre.

L ethique n est pas le fort des journaux marocains mais ce n est pas la peur du Makhzen qui arrangera les choses.

A mon avis Telquel paie ses articles sur le palais et sur la classe politique en général.

Tout cela n était qu un prétexte

Une mascarade





un seul mot : Srebrenica
B
3 septembre 2005 17:30
personnellement j ai signé la pétition

Non pas parce que je suis un fan inconditionnel de ce journal (il y a du pour et du contre) mais parce que c est avec la contradiction et le débat que nous avancerons



[www.soutientelquel.com]

un seul mot : Srebrenica
r
3 septembre 2005 17:37
Ok Baugayau, je n'approuve pas cette decision de Justice elle-meme mais je desapprouve plutot l'ethique et les methodes pas toujours honnetes utilisées par ce journal...j'ai constaté plus qu'une fois qu'ils calomniaient pour vendre !
je m'en fiche de l'affaire de cette chikha, mais je n'irais pas jusqu'à soutenir ce journal pas très objectif à mon sens!
ex-Yabiladien
o
3 septembre 2005 18:16
telquel ne represente pas la population marocaine!
le nombre de personne qui li ce journal est de 0,001% des marocains
juste 0,1% sachent qu'il y'a un journal ki s'appelle tel-quel
son prix est de 50dh.
B
3 septembre 2005 18:23
Optmal

et alors?

Il faut dresser l'échafaud pour cette raison?

un seul mot : Srebrenica
o
3 septembre 2005 18:28
c vrai ce que je te dis!
c juste les gens intelectuel qui achetent cette magazine!
B
3 septembre 2005 18:33
optimal

je ne te contredis pas !

je te dis simplement ... et alors???






un seul mot : Srebrenica
o
3 septembre 2005 18:36
et alors!
je veux dire que au maroc il ny'a pas de medias ou jouranl qui constitu un vrai porte parole du peuple!
koulshi kaydrb 3la msslahtou?
o
3 septembre 2005 18:37
le quotidien al ahdath almaghribia est le premier journal concernant les ventes, pourqoui,
pcq il affichent une rubrique " au dela des tabous" dees relation entre couple et mec-fiy
B
3 septembre 2005 18:41
Je sais bien Optimal

Tu n as pas tort mais demande toi pourquoi les autorités ont aussi rapidement décidé de sanctionner ce journal.

Et puis, normalement, un journal ne doit pas etre un porte parole

Il y a des députés pour cela et un parlement. (Dans un état normalement constitué... Tu as compris que je ne parlais pas du Maroc )




Auteur: optimal (IP enregistrée)
Date: le 03 septembre 2005 à 18h36


et alors!
je veux dire que au maroc il ny'a pas de medias ou jouranl qui constitu un vrai porte parole du peuple!
koulshi kaydrb 3la msslahtou?



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/09/05 18:42 par Baugayau.
un seul mot : Srebrenica
r
3 septembre 2005 18:43
al-ahdath al-maghribiya c'est un bon "journal" pour essuyer les vitres de ses fenetres (avec un peu de Mr Propre de préférence) grinning smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/09/05 18:44 par raw_daw.
ex-Yabiladien
o
3 septembre 2005 18:46
bugauyau
je ne sais pas esk il veulent punir ce journal!
mais ses sujets ne sont pas realiste!
o
3 septembre 2005 18:46
raw-daw
c ahdat almaghribia qui lutte contre l'islam!
r
3 septembre 2005 18:49
tu sais al-ahdath c'est jama3 (pluriel de) hadath wa houa ma yan9oudou al-wodou2 grinning smiley
ex-Yabiladien
o
3 septembre 2005 18:51
raw-daw
exactement
jbtiha f la cible.
li kra had journal y3awd loudoue
B
3 septembre 2005 18:53
lol
optimal

tu m as trop fait rire

vive l humour marocain !!
un seul mot : Srebrenica
Emission spécial MRE
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