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Neutralité active


Ahmed R. Benchemsi
Pour une fois que les écoutes téléphoniques servent à quelque chose de bien…


Ce vendredi 13 octobre, ils devaient normalement se trouver au Parlement, sanglés dans leurs jellabas de cérémonie, applaudissant le roi à tout rompre. C’est pourtant de chez eux qu’ils ont suivi la cérémonie, à la télévision. Et on imagine qu’ils ont versé toutes les larmes de leurs corps.

Eux, ce sont les douze élus à la Deuxième Chambre inculpés de
corruption électorale. Douze notables des partis de la majorité, dont le cauchemar ne fait que commencer. La justice dispose en effet d’enregistrements qui les accablent. Dans les quelques jours précédant le scrutin partiel du 8 septembre, ils auraient dépensé des millions de dirhams (on connaîtra la somme exacte dans quelques semaines) pour s’assurer les votes de plusieurs “grands électeurs”. Et ils ont gagné. Mais aujourd’hui, leur élection a de fortes chances d’être invalidée, et ils sont même sérieusement menacés de prison.

C’est la première fois qu’un tel scénario se produit, depuis que le Maroc a un parlement. On avait fini par penser que la corruption électorale était une fatalité, que personne n’y pourrait jamais rien. Driss Basri l’avait dit en 1997, quand il avait introduit le fameux concept de “neutralité passive” dans le lexique politique marocain. “L’Etat ne favorise plus de candidats, avait-il dit, mais il ne peut intervenir contre la corruption électorale. Comment le pourrait-il, puisque par définition, aucun des deux acteurs en présence (celui qui vend sa voix et celui qui la lui achète) n’a intérêt à témoigner ?”. Chakib Benmoussa a trouvé la solution : il les a mis sur écoute.

En avait-il le droit ? Apparemment oui. Selon nos informations, voici comment les choses se sont passées : courant août, pendant que la campagne pour le renouvellement du tiers de la Deuxième Chambre battait son plein, la presse quotidienne commençait à citer des cas de corruption. Le ministre de l’Intérieur a donc été invité à réagir, pendant la réunion d’une commission parlementaire. Là où un Basri aurait levé les bras au ciel avec un sourire faussement contrit, Benmoussa et Fouad Ali El Himma – dont c’était la première apparition au Parlement depuis 7 ans – ont sauté sur l’occasion pour rédiger une circulaire conjointe (Intérieur/Justice), donnant aux walis le pouvoir d’enquêter sur les cas soulevés par la presse (une quarantaine). Les walis en question ont donc saisi le Parquet, qui a à son tour saisi des juges d’instruction, lesquels ont autorisé, deux jours avant le scrutin, la mise sur table d’écoute des candidats suspects. Sur les quarante, douze se seraient trahis – attirant dans leur sillage une cinquantaine d’intermédiaires, parmi lesquels cinq députés de la Première Chambre et plusieurs élus locaux. A tous ces gens, les juges d’instruction ont interdit, tant que l’enquête était en cours, de quitter leurs circonscriptions respectives… et par ricochet, d’aller à Rabat le vendredi 13. Une manœuvre politiquement habile puisque l’immunité, pour un parlementaire, ne prend effet qu’à partir du moment où il assiste à sa première session. Tant que les douze élus resteront chez eux, ils seront des justiciables comme vous et moi. Et s’ils bougent de chez eux, ils deviendront des hors-la-loi.

Bien sûr, on peut penser que ces douze-là sont des boucs émissaires. Bien sûr, on peut soupçonner d’obscurs règlements de comptes derrière la façade. Bien sûr, on peut se demander “pourquoi maintenant ?”. Mais vous savez quoi, chers lecteurs ? Même si elles sont légitimes, je n’ai envie de me poser aucune de ces questions. Il fallait une première fois, la voilà. Et pour ne rien gâcher, tout a été fait dans les règles. Alors pour une fois, je vais laisser tomber mon scepticisme de journaliste et je vais applaudir l’Etat, sincèrement et sans réserve. Sur ce coup-là, il le mérite.

C'est vrai qu'on a envie d'être optimiste parfois..

Citation
a écrit:
le citoyen
C'est vrai qu'on a envie d'être optimiste parfois..

Là je suis en train de zeghret, il a vu la lumière !

..mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué..

le citoyen
C'est vrai qu'on a envie d'être optimiste parfois..


en fin presque, il y a aussi le bon côté de l'optimisme, je vais le resté avec quelque reserves, tant que d'autres dossiers ne seront pas bouclés et espérant que desormais la justice va prendre sa vitesse de croisiere

C'est un bon début le citoyen, si même Telquel, qui n'en rate pas une pour brocarder le gouvernement, admets qu'il y a de quoi être optimiste, soyons-le.
Difficile de l'attaquer, c'est quand même un journal qui t'a donné la parole, là où les autres ont superbement ignoré ton cas.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/10/06 19:52 par chelhman.

Citation
chelhman a écrit:
C'est un bon début le citoyen, si même Telquel, qui n'en rate pas une pour brocarder le gouvernement, admets qu'il y a de quoi être optimiste, soyons-le.
Difficile de l'attaquer, c'est quand même un journal qui t'a donné la parole, là où les autres ont superbement ignoré ton cas.

1- Oui, Telquel est un terrible canard..justement je parlais de l'auteur de cet article qui doit en avoir marre de toujours n'avoir à dire que de mauvaises choses..et dès qu'il voit une lueure d'espoir s'y accroche des deux mains, mais cela peut n'être qu'illusion...C'est comme lorsqu'on a soif dans un désert...Et par ailleurs, l'auteur de cet article reste l'une des meilleures plumes marocaines francophones..

2- Pour qui me prenez-vous cette fois-ci chelhman..?



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/10/06 20:45 par le citoyen.

Citation
a écrit:
le citoyen
Pour qui me prenez-vous cette fois-ci chelhman..?

????? rien compris ! De quoi tu parles ?

Le citoyen, ton histoire n'est un secret pour personne ici, tu nous bassines avec ça à longueur de posts, t'étonnes pas après qu'on y fasse référence. TelQuel a bien fait un article sur toi, alors je dis que ça lui donne de la crédibilité et que donc il te serait difficile de les dénigrer.
C'est pas sorcier à comprendre.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/10/06 21:49 par chelhman.

enfin une bonne news politik.

je trouve que c'est bien et ca fait meme plaisir d'arreter ces gros corrompus, ca prend un début pour tout action et la je pense que c'est un bon début. En ce qui concerne reda benchemssi, je voudrais qu'il y en ait 10000 comme lui, ce mec ne fait certes pas du grand journalisme , mais il n'hésite jamais a frapper la ou ca fait mal, je trouve qu'il a les couilles au moins pour parler des vrai choses qui concerent les marocains et non pas comme ces journaux qui ne font qu'acclamer le roi.

...Un RME qui vient de rentrer du Maroc , nous a raconté comment se sont déroulé les éléctions de la seconde chambre (des conseillés) dans la région de Meknes_Tafilalet dont il est originaire ...Où 4 conseillés se sont présentés pour s'emparer d'un seul poste . Celui qui a gagné est un candidat d'un parti de droite , le parti national démocratique (PND) . Ce candidat a réussi à avoir le vote de plus de la moitié des conseillés de l'une des plus grande et des plus pauvre des régions du Maroc et sans que les conseillés ne le connaissent (un inconnu) , soit environ 1200/2100(votes exprimés)...comment???
...Eh bien l'heureux candidat a placé des courtiers dans ttes les circonscriptions de la région , qui regroupe les provinces de : Méknes , El Hajeb , Ifrane , Khénifra et Errachidia .
...Aprés une semaine de tractation avant les éléctions , le marché s'est stabilisé à 1500dhs par téte (voix) .
...comment s'effectue le paiement ?
Chaque courtier branche avec les conseillés avec qui il a négocié et leur dicte le signe qu'ils doivent mettre sur le bulletin de vote (Ex: une petite croix,une grande croix,un cercle,des lignes paralléles...etc) . Le candidat concérné nomme ses representants dans chaque bureau de vote pour les décomptes des bulletins ...le representant ne se contente pas seulement de compter les bulletins mais compte aussi les nombres de chaque signe marqué sur les bulletins (nombre de petites croix,grandes croix,cercles,lignes paralléles)...etc...Et dans un café du coin , chaque coutier (responsable d'un signe) recoit l'argent en fonction du nombre de signes comptabilisés par les representants...et comme ca on est certain de ne payé que ceux qui ont voté pour le candidat corrupteur...A souligné que les conseillés de ttes les tendances politiques ont joué le jeux.
NB : celui qui a donné ce récit est l'un des courtiers qui est par la méme occasion le cousin du narrateur.

Il faut que le jugement soit severe contre ces parlementaires afin que personne n´ essaye de faire la même chose.

je crois que l'intention est bonne.
Mais il faut que tout se passe dans le respect des lois.
Meme si ils ont peut etre commis une fraude il faut de toutes les manières que le droit et la constitution marocaine soit respecter par tout le monde y compris la justice.
Car si la constitution marocaine n'est pas respecter il y danger dans la maison car alors tout est de nouveau possible.
Je crois qu'il ne faut pas condamner avant de juger et dans cette affaire où la justice a faite du marketing publicitaire ils ont dénié aux accusés la présomption d'innocence.

Salam à tous,

Lorsque le bateau coule les rats quittent le navire.

D’abord la corruption et les magouilles au Maroc sont des usages habituel de la vie des marocains du matin au soir, de la sollicitation d’une copie d’extrait de naissance à la demande d’un acte de décès, les magouilles politiques sont souvent dictées par les chefs de bureaux des partis politiques et des ministres aux pouvoirs.

Les marocains ne sont pas dupes. Messieurs les politiques les pillards du royaume avec la bénédiction de l’Europe.

C’est le serpent qui se mord la tête.

HANNOU moussa