L'heure est au bilan après la prise par l'armée pakistanaise de la mosquée Rouge, bastion islamiste en pleine capitale. Et pour le Friday Times, le pays est en train de connaître un véritable tournant.
"L'opération" militaire contre les extrémistes de la mosquée Rouge, un bastion islamiste en plein Islamabad, s'est terminée le 11 juillet. Mais la plupart des Pakistanais s'inquiètent de ses retombées. Elles sont au nombre de cinq.
Premièrement, les Pakistanais sont divisés entre ceux qui disent que "les fanatiques ne l'ont pas volé", qu'"il faut faire respecter la loi et l'Etat à tout prix", que "l'extrémisme religieux est une plaie", et ceux qui, malgré tout, affirment qu'"il aurait fallu accorder un libre passage aux rebelles afin de sauver la vie des femmes et des enfants qui se trouvaient à l'intérieur de l'édifice". Evidemment, c'est dans les rangs de ces derniers que l'on croise nombre de mollahs et de conservateurs de tout calibre. Le clivage entre les deux bords est clair et net.
Deuxièmement, les grands médias, papier ou électronique, ont davantage penché en faveur des islamistes que des autorités. Cela s'explique par le fait que, dans l'ensemble, les journalistes, rédacteurs et présentateurs de télévision représentant la classe moyenne sont généralement anti-armée, anti-Musharraf, anti-Occidentaux et anti-Américains. Ce parti pris des médias indépendants pourrait maintenant devenir un facteur de déstabilisation de la vie politique nationale.
Troisièmement, nombreux sont ceux qui accusent le régime – et ses alliés – d'avoir délibérément laissé le drame traîner en longueur afin de détourner l'attention des multiples crises auxquelles il est confronté, puis d'avoir perdu le contrôle quand les acteurs se sont rebellés, l'obligeant à baisser le rideau en toute hâte. Si ces voix se font plus fortes et s'expriment dans la violence, le gouvernement pourrait être contraint d'imposer la loi martiale.
Quatrièmement, la fin sanglante de l'affaire de la mosquée Rouge n'a servi qu'à jeter une lumière plus crue sur les problèmes politiques latents du gouvernement, au lieu de les faire disparaître. La semaine prochaine, la Cour suprême devrait rendre son verdict quant au sort du premier magistrat du pays, limogé en mars dernier par Musharraf. L'affaire avait provoqué une levée de bloucliers contre le président. L'atmosphère dans le pays étant antigouvernementale, les plans du chef de l'Etat, qui espère être réélu président tout en continuant à assumer les fonctions de chef de l'état major pendant les cinq prochaines années, pourraient à présent s'effondrer.
Cinquièmement, les répercussions de la crise que vient de traverser le pays pourraient être positives à long terme si la hiérarchie militaire en tirait les bonnes conclusions. La plus importante étant que le moment est venu de tirer pour de bon un trait sur l'alliance entre l'armée et les mollahs. Islamabad dispose désormais officiellement, et non plus officieusement, de la bombe. Ses forces armées se sont modernisées et renforcées. Son économie, enfin, se redresse petit à petit. Le pays a besoin de paix dans la région, surtout avec l'Inde, s'il veut que ces développements se poursuivent. Djihadistes et autres islamistes radicaux ne lui sont donc d'aucune utilité pour atteindre ses objectifs dans le domaine de la sécurité. Au contraire, ils font désormais partie du problème plutôt que de la solution.
Citation a écrit: Djihadistes et autres islamistes radicaux ne lui sont donc d'aucune utilité pour atteindre ses objectifs dans le domaine de la sécurité. Au contraire, ils font désormais partie du problème plutôt que de la solution.
Les djihadistes et autres islamistes radicaux si choyés pendant l'ère communiste, sont maintenant jettés par dessus épaule tel un vulgaire kleenex
Dans 30 ans on les rappellera pour renverser le pouvoir en place et ainsi de suite
L'histoire n'est qu'un eternel recommencement
Cet article aurait pu etre intéressant s'il avait été amputé de la dernière phrase purement subjective
chargement...
+ 
