Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Oui ou non ???
a
8 avril 2005 18:40
A partir du sujet de shams78, je met a votre disposition le résumé de la constitution qui vaut son pesant d'or pour éviter de se taper un pavé.
Je remercie mon collegue qui s'est tapé le boulot, et qui n'a pas oublié de spécifier toute référence pour éviter un avis subjectif:

"Europhile" convaincu, je suis pour un traité établissant une Constitution
Européenne. Tout comme, en leur temps, j'étais "pour" l'Acte unique, "pour" le
traité de Maastricht, "pour" celui d'Amsterdam, "pour" celui de Nice, pour...
J'ai toujours été "pour", mais "pour" quoi ? Intuitivement, je suis "pour"
une Construction européenne qui soit solidaire, sociale, démocratique, avec, à
terme, un transfert complet des compétences et pouvoirs des Etats à l'Union. Une
sorte de fédération européenne ou quelque chose comme ça. Mais précisément, je
n'en sais rien car je ne me suis jamais vraiment posé la question. Les choses
m'apparaissaient de façon naturelle et je ne m'étais jamais penché sur les
textes. Je me suis presque toujours contenté de faire confiance aux
institutions, aux politiciens, à ceux que je laissais volontiers réfléchir à ma
place !

En tant que citoyen français devant donner son avis lors du référendum qui
aura lieu le 29 mai 2005, je me suis dit qu'il fallait que je me fasse un avis
personnel sur cette proposition de Constitution et donc sur l'Europe que je
voulais vraiment. Dès mi-janvier, je commandais donc le "Traité établissant une
Constitution pour l'Europe" auprès du Ministère des Affaires Etrangères. Il leur
faudra un mois et demi pour daigner me l'envoyer. Heureusement, la mairie de mon
domicile a bien voulu me prêter son exemplaire...
Comme vous pouvez vous en douter, n'étant ni politicien, ni juriste, je
n'ai bien évidemment pas compris grand-chose à ma lecture, d'autant que le texte
est particulièrement long, complexe et ambigu.
J'ai donc repris ma lecture du Traité non plus de la première à la
dernière page, mais en recherchant tout ce qui se disait sur un sujet donné
(merci aux outils de recherche des logiciels de traitement de texte) et en
confrontant les articles avec ma conception de l'Europe. J'ai commencé par
prendre des notes pour organiser mes idées, puis je les ai développées un peu.
J'ai essayé de confronter mes opinions et interprétations en assistant à des
réunions, en en parlant autour de moi, en cherchant sur les sites Internet de
différents partis (de droite comme de gauche), syndicats (d'un bord à l'autre),
associations (d'une mouvance à l'autre)... ce qui se disait sur le sujet. Comme
je couchais tout par écrit, on m'a fait comprendre qu'il serait dommage de ne
pas en faire profiter les autres.
Je préfèrerais que vous lisiez la Constitution et que vous vous fassiez
votre propre idée ; mais peu d'entre vous le feront. Vous trouverez donc
ci-après ma petite analyse. Je vous conseille de ne pas me croire sur parole
sous prétexte que j'ai lu la Constitution. Vérifiez par vous-même mes
interprétations (pour chaque citation, vous trouverez le N° de l'article dont
elle est extraite). Vous trouverez le Traité en suivant les liens à la fin de
cet article.

Petit aparté avant de commencer pour rappeler le fonctionnement actuel de
l'Union Européenne.
Le Conseil Européen (réunissant les chefs d'Etats et de gouvernements)
fixe les grandes orientations de la politique européenne.
Le Conseil des ministres issus de ces gouvernements approuve les projets
de loi proposés par la Commission.
La Commission est nommée par les gouvernements (un commissaire par Etat)
et ratifiée par le Parlement. Elle est la seule à proposer les lois européennes.
Elle met en oeuvre l'ensemble des décisions prises et exécute le budget de
l'Union. Par contre, la Commission n'est pas responsable politiquement devant le
Parlement ou le peuple.
Le Parlement, élu, représente les citoyens. Il n'a aucun pouvoir sur les
recettes et ne vote que les dépenses du budget Européen (et encore, uniquement
dans ses grandes lignes). Il n'a aucune initiative législative (il ne peut pas
proposer de lois) et ne peut modifier les projets. Par contre, il vote les lois
(directives) dans certains domaines. Il ratifie la nomination de l'ensemble de
la Commission européenne et peut la renverser.
La cour de justice européenne fait respecter les traités européens et les
lois européennes.
La Banque centrale européenne définit la politique monétaire de l'Union
(taux d'intérêt, emprunt). Les membres de son directoire sont nommés par les
gouvernements, ne sont pas révocables et n'ont de comptes à rendre à personne.
Les citoyens européens élisent au suffrage universel les députés siégeant
au Parlement.

L'Union actuelle est donc essentiellement une coopération entre
gouvernements. Les pouvoirs sont organisés de telle sorte que personne
n'apparaît clairement comme responsable de la politique menée, contrairement au
niveau national où le ministre, le premier ministre, le président de la
république ou la majorité parlementaire apparaissent comme pleinement
responsables des décisions qu'ils prennent, ce qui est un élément essentiel du
contrôle démocratique et donc du caractère démocratique de notre système
politique.

Mais revenons à nos moutons.
Le projet de "Traité établissant une Constitution pour l'Europe" comprend
un préambule, quatre parties totalisant 448 articles (pour mémoire, l'actuelle
Constitution Française n'en contient que 89), trente-six protocoles et deux
annexes.

1. Qu'est-ce exactement qu'une Constitution ?

Le Petit Larousse me dit que c'est l'ensemble des textes fondamentaux qui
établissent la forme d'un gouvernement, règlent les rapports entre gouvernants
et gouvernés, et déterminent l'organisation des pouvoirs publics.
En d'autres termes, ce sont les textes de base qui permettent l'adoption
d'une forme gouvernementale. La Constitution crée des institutions, définit leur
rôle, leurs limites ainsi que leur fonctionnement. Elle précise la manière dont
le peuple choisit ses représentants ainsi que les pouvoirs et devoirs de tout un
chacun. C'est ce qui nous permet, à nous Français, et ce depuis près d'un demi
sièle (04/10/1958, naissance de la Vème République) d'avoir une alternance
politique, voire une cohabitation.

2. Alors, s'agit-il d'une Constitution ?

Ce Traité a bien la portée d'une Constitution puisque "La Constitution et
le droit adopté par les institutions de l'Union... priment le droit des Etats
membres" (Article I-6). De plus, les domaines de codécision entre le Parlement
et le Conseil des ministres sont élargis.
Par contre, en aucun cas une Constitution démocratique n'introduit, ne
privilégie (encore moins ne fixe) une politique que les susdites institutions
devront mettre en oeuvre. A ma connaissance, seules les Constitutions des pays
de l'ex-bloc de l'Est fixaient une politique - dite "économie sociale de
production".
Or, ce Traité impose une politique ultra-libérale dès l'article I-3 "un
marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée" et dans sa partie
III. Comme la Constitution Européenne "prime le droit des Etats" (Article I-6),
qu'une révision éventuelle de la Constitution impose l'unanimité des Etats
membres (Articles IV-444 §3 et IV-445 §2 "... le Conseil Européen statue à
l'unanimité..."winking smiley et que "le présent traité est conclu pour une durée illimitée"
(Article IV-446), l'éventualité d'une révision est hautement improbable, pour ne
pas dire impossible.
Dans les traités précédents, le marché et la concurrence étaient des
moyens. Dans ce traité "constitutionnel" il s'agit d'objectifs. Des signes qui
ne trompent pas : le mot "marché" apparaît 78 fois et "concurrence" 27 fois.

Bref, l'autoroute ultra-libérale est toute tracée et aucune sortie
(alternance) n'est possible avant la Saint Glinglin.

3. Légitimité de la Constitution

Comme je le signalais au début, la Commission (dont les membres sont
nommés et non élus) a l'initiative des lois européennes ("Un acte législatif de
l'Union ne peut être adopté que sur proposition de la Commission..." Articles
I-26 §2 et "La Commission présente une proposition au Parlement européen et au
Conseil." III-396 §2). Très exceptionnellement, ce peut être "...sur
l'initiative d'un groupe d'Etats membres, sur recommandation de la Banque
Centrale Européenne ou sur demande de la Cour de justice..." (Article III-396
§15). Le Parlement (qui lui est élu) ne peut pas modifier les projets ! Il peut
proposer des amendements à la majorité des parlementaires et non des présents
(Article III-396 §7c). Si la Commission n'approuve pas les amendements, ils ne
pourront être adoptés que si le Conseil des ministres l'approuve à la majorité
qualifiée ("... au moins 72% des membres... réunissant au moins 65% de la
population de l'Union" Article I-25 §2). Autant dire que les personnes "nommées"
ont un pouvoir nettement supérieur aux "élus".

Il est intéressant de constater que dans la note adressée par le
Praesidium aux membres de la Convention (en vue de la session plénière du 13
juin 2003 et contenant le texte de la Constitution), on trouvait la citation
suivante :
Notre Constitution est appelée démocratie parce que le pouvoir est entre
les mains non d'une minorité, mais du plus grand nombre. Thucydide II, 37
Cette citation a disparu du texte final car elle n'y avait plus sa place.
Pour que ce soit le cas, il aurait fallu que la Constitution s'appuie sur le
peuple européen, seul souverain et seule source de légitimité. Il aurait
également fallu qu'il définisse les politiques militaire, agricole,
économique... Lui et pas une Commission nommée (qui n'est pas responsable
politiquement devant le Parlement).
Ce n'est pas le cas dans le texte qui nous est proposé.

La Constitution française commençait par : "le peuple français proclame"
que le principe de la République est "le gouvernement du peuple, par le peuple,
pour le peuple" (art. 2).
Rien de tel dans le projet de constitution européenne, où la souveraineté
du peuple n'est nulle part mentionnée. Le seul rôle du peuple et des citoyens
est de légitimer une construction interétatique à laquelle ils ne participent
pas, comme en témoigne le préambule du traité. Celui-ci indique que les Etats
sont "reconnaissants aux membres de la Convention européenne d'avoir élaboré le
projet de cette Constitution au nom des citoyens et des Etats d'Europe". Ce
qu'il ne dit pas, c'est que ces membres de la convention siégèrent sans jamais
avoir été mandatés pour cela par les citoyens européens.

Ce projet de Constitution est un texte qui ne respecte pas les acquis
fondamentaux des Etats constitutionnels. Il s'agit d'un projet non démocratique.

4. Egalité des Etats

"L'Union respecte l'égalité des Etats membres..." (Article I-5 §1).
La composition de la Commission européenne (I-26), du Conseil des
ministres (I-23 §2), du Conseil européen (I-21 §2), de la Cour de justice (I-29
§2) et de la Cour des comptes (I-31 §3) respecte cette égalité en ce sens que
chaque instance dispose d'un membre pour chaque état.
Mais est-il normal que 2,5% de la population (représentés par 7 Etats)
disposent de plus de membres que 3/4 de la population (74,7% pour être exact,
représentés par 6 Etats seulement) ? Le rapport est de 1 pour 35.
Ceci se justifierait (dans des proportions peut-être plus raisonnables)
pour une chambre haute (comme notre Sénat) puisque l'Europe est composée d'Etats
ayant des populations très hétéroclites, mais pas au sein d'institutions
exécutives et judiciaires.
Il y a bien un garde-fou appelé "majorité qualifiée", mais uniquement pour
le Conseil européen et le Conseil des ministres. "La majorité qualifiée se
définit comme étant égale à au moins 55 % des membres du Conseil, comprenant au
moins quinze d'entre eux et représentant des Etats membres réunissant au moins
65 % de la population de l'Union." (Article I-25 §1).
Peut-on considérer l'Union comme étant juste une construction
intergouvernementale ou voulons-nous une Europe plus fédérale ?

De plus, l'Egalité des Etats souffre d'exceptions : le protocole 19
dispense le Royaume-Uni des règles de coopération policière, judiciaire,
administrative et en matière d'asile et d'immigration.

5. Egalité des citoyens

"... l'Union respecte le principe d'égalité de ses citoyens..." (Article
I-45).
Pourtant, le principe "un citoyen - une voix" pour l'élection des députés
n'est pas respecté. En effet, la représentation d'un pays au Parlement Européen
n'est pas proportionnelle à sa population, mais "... dégressivement
proportionnelle avec un seuil minimum de 6 membres... et un maximum de 96"
(Article I-20 §2). Donc, Malte a un siège par tranche de 61.000 hab. (368.000
hab. / 6) et l'Allemagne a un siège pour 851.000 hab. (81.700.000 hab. / 96). Un
Maltais "pèse" donc 14 fois plus qu'un Allemand. Un peu comme si la Haute-Savoie
avec ses 650.000 hab. avait le même poids au niveau politique que Paris et sa
Banlieue (9.500.000 hab.).
Je ne dis pas que c'est bien ou mal ! Il s'agit d'une sorte de
"discrimination positive" en faveur des "petits" pays, mais le rapport de 1/14
me paraît quand même important.
Si discrimination positive il devait y avoir, ce devrait être uniquement
au niveau des Etats dans une chambre haute (voir § ci-dessus). Ceci bien sûr à
la condition expresse qu'il y ait une réelle représentation des citoyens avec
des pouvoirs étendus du Parlement (possibilité de légiférer entre autres).

6. Initiative citoyenne

Tout le monde en parle et en dit le plus grand bien. Il s'agirait d'une
avancée démocratique considérable ! En effet "Des citoyens de l'Union, au nombre
d'un million au moins,... peuvent prendre l'initiative d'inviter la
Commission... à soumettre une proposition... s'ils estiment qu'un acte juridique
de l'Union est nécessaire aux fins de l'application de la Constitution..."
(Article I-47 §4). En clair, la Commission en fera ce qu'elle voudra, mais elle
n'est pas tenue d'y donner suite. De toute façon, la proposition ne peut
concerner que l'application de la Constitution, en aucun cas la Constitution
elle-même.

7. Services Publics

Voici un sujet auquel les Français restent très attachés (moi aussi). Les
hôpitaux, écoles, transports, communication, poste, énergie, eau... font partie
des Services Publics. Leur rentabilité n'est pas l'objectif principal. Ce sont
des services de base devant être accessibles à tous et fonctionnant sur le
principe de la solidarité.

Le traité d'Amsterdam incluait les services publics dans les valeurs
communes de l'Union (Article 16).
Dans la nouvelle Constitution, service public n'est mentionné qu'une seule
fois comme une "servitude" concernant les transports (Article III-238). Par
contre, nous trouvons le terme "Services d'Intérêt Economique Général" (SIEG)
dans l'article II-96. Mais selon l'annexe I du Livre Blanc de la Commission sur
les "Services d'Intérêt Général" (SIG) de 2004, "les termes 'SIG' et 'SIEG' ne
doivent pas être confondus avec l'expression 'Services Publics' " (p. 23). Ces
derniers ne font donc partie ni des valeurs de l'Union (Article I-2) ni de ses
objectifs (Article I-3). Le SIEG serait (a priori) plus considéré comme une
sorte de "service minimum". Les champs d'application des SIEG sont strictement
limités par la Constitution (Article III-122), leur libéralisation est
programmée (Article III-147 "La loi-cadre européenne établit les mesures pour
réaliser la libéralisation d'un service déterminé..."winking smiley et les Etats sont priés
d'accélérer le processus (Article III-148 "Les Etats membres s'efforcent de
procéder à la libéralisation des services au delà de la mesure qui est
obligatoire..."winking smiley. En tout état de cause, ils sont soumis aux règles de la
concurrence non faussée : article III-161 §1 "sont incompatibles avec le marché
intérieur et interdits... toute pratique concertée... qui a pour effet... de
fausser le jeu de la concurrence" ; article III-166 §2 "Les entreprises chargées
de la gestion de Services d'Intérêt Economique Général... sont soumises... aux
règles de la concurrence..." et article III-167 §1 "... sont incompatibles avec
le marché intérieur... les aides accordées par les Etats membres... qui faussent
ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou
certaines productions". Ces articles viennent en contradiction avec le seul
point positif du III-166 §2 : "... dans la mesure où l'application de ces
dispositions ne fait pas échec à l'accomplissement en droit ou en fait de la
mission particulière qui leur a été impartie...". Alors ? Pourra-t-on fausser la
concurrence si la mission du SIEG risque l'échec ? Certainement pas, car il
s'agit de SIEG et non de SIG. Le "E" (pour "Economique"winking smiley fait une grosse
différence !
Bref, si le Service Public est mort avant même d'exister officiellement,
le SIEG (qui fait office d'ersatz) n'est actuellement toléré que s'il respecte
les règles de la concurrence. De plus, sa mise à mort est elle aussi programmée.

8. Le droit des Droits : on se moque des citoyens

La Partie II de la Constitution, appelée Charte des Droits Fondamentaux de
l'Union parle de la "Dignité humaine" (Article II-61), du "Droit à la vie"
(Article II-62), de "l'interdiction du travail des enfants" (Article II-92),
etc. En fait, aucun de ces droits n'est garanti car la Charte s'adresse "aux
institutions... de l'Union... ainsi qu'aux Etats membres uniquement lorsqu'ils
mettent en oeuvre le droit de l'Union." (Article II-111 §1). La décision de les
appliquer ou non revient donc aux Etats, ils n'y sont tenus d'aucune manière.
Les institutions de l'Union non plus.
Par exemple, "L'Union reconnaît et respecte le droit d'accès aux
prestations de sécurité sociale et aux services sociaux... tel que la maternité,
la maladie, les accidents de travail, la dépendance, la vieillesse, ainsi qu'en
cas de perte d'emploi... le droit à une aide sociale et à une aide au
logement... selon... les pratiques nationales" (Article II-94 §1 et 3). Dans son
infinie bonté, la Constitution nous autorise à accéder à des prestations
sociales si elles sont disponibles, mais le droit même à celles-ci n'est pas
garanti.
N'oublions pas l'article III-167 §1 (on vient juste d'en parler!) : "...
sont incompatibles avec le marché intérieur... les aides accordées par les Etats
membres... qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant
certaines entreprises ou certaines productions". Les prestations sociales et
services sociaux ne pourront donc plus être gérés par les Etats sur le principe
de la solidarité. Il faudra obligatoirement faire appel à des organismes privés.
La Constitution nous autorise donc à accéder aux prestations sociales, encore
faudra-t-il en avoir les moyens.

Idem en ce qui concerne les acquis sociaux : rien n'impose aux Etats de
les maintenir, d'autant moins que les limites de la Constitution sont celles
d'une "concurrence libre et non faussée" (Article I-3 §2) avec "une économie
sociale de marché hautement compétitive" (Article I-3 §3). Comme les droits des
citoyens ne doivent pas freiner l'économie de l'Union, le nivellement ne peut se
faire que par le bas. Le progrès social ne peut venir que des luttes sociales
et/ou d'avancées politiques.
Beaucoup de droits décrits dans cette Charte des Droits Fondamentaux (voir
les articles II-61 à II-110) constitueraient des avancées importantes en termes
de Dignité, Libertés, Egalité, Solidarité, Citoyenneté et Justice pour certains
pays (notamment parmi les nouveaux venus). Mais l'Union n'est nullement obligée
de les appliquer : la seule obligation d'un "droit" est d'être reconnu et
respecté. Seuls les "principes" sont impératifs (voir annexe établie par le
praesidium et qui explique la façon d'interpréter l'article III-112 du Traité).
Essayez de décrypter l'article II-93 qui mélange droits et principes :
1) La protection de la famille est assurée sur le plan juridique,
économique et social.
2) ... toute personne a le droit d'être protégée contre tout licenciement
pour un motif lié à la maternité,...
A priori, on pourrait penser que la nouvelle Constitution interdit de
licencier une femme enceinte. En fait, le premier paragraphe est un "principe"
suffisamment général pour ne rien imposer, le second respecte le "droit"
éventuel des pays membres. Il n'impose rien.

9. Droit de la femme

On ne trouve rien dans la Constitution quant au droit de la femme de
disposer de son propre corps et donc d'accéder à la contraception et à l'I.V.G.

10. Education

"Toute personne a droit à l'éducation... Ce droit comporte la faculté de
suivre gratuitement l'enseignement obligatoire." (Article II-74 §1 et 2).
Comme nous l'avons déjà vu, il ne s'agit que d'une reconnaissance à ce
droit. D'ailleurs, rien ne définit ce qu'est l'"enseignement obligatoire", ni
ses buts, ses moyens...

11. "Libertés fondamentales" = "Liberté de circulation des capitaux"

"La libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des
capitaux, ainsi que la liberté d'établissement, sont garanties par l'Union..."
(Article I-4).
Plus rien ne s'oppose à la délocalisation des entreprises (comme le
réclame l'Organisation Mondiale du Commerce) puisque cette mesure devient
Constitutionnelle.
De plus "... les restrictions tant aux mouvements de capitaux qu'aux
paiements... sont interdites." (Article III-156) et "... seule une loi... peut
établir des mesures qui constituent un recul... en ce qui concerne la
libéralisation des mouvements de capitaux... Le Conseil statue à l'unanimité,
après consultation du Parlement européen." (Article III-157 §3). Donc, toute
taxation des capitaux ou de la spéculation financière (telle la taxe Tobin) sera
quasi-impossible. La proposition de M. Chirac, au sommet mondial de Davos,
concernant la taxation des transactions financières n'est que du bluff. Il sait
qu'elle serait anticonstitutionnelle puisqu'elle constitue une entrave à la
circulation des capitaux.
La lutte contre les paradis fiscaux s'avèrerait elle aussi impossible.

12. Harmonisation fiscale

Concernant l'harmonisation des législations fiscales des entreprises, "...
le Conseil statue à l'unanimité..." (Article III-171). Bref, ce n'est pas pour
demain.
Cette absence de décision va pousser les Etats à une concurrence fiscale,
avec à terme une possible négation de l'imposition des entreprises. Car pour
empêcher une délocalisation des entreprises vers les Etats taxant le moins, les
autres Etats devront se passer de ces revenus (définis dans l'article III-171, à
savoir : taxes sur le chiffre d'affaire, droits d'accises et autres impôts
indirects).

13. Banque Centrale Européenne (BCE)

Les membres de son directoire sont nommés par le Conseil européen pour 8
ans (Article III-382 §2).
Il lui est "... interdit... d'accorder des découverts ou tout autre type
de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux
administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres
autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des Etats
membres..." (Article III-181 §1).
Pour avoir une politique de relance de l'emploi et de l'économie, les
Etats et/ou l'Union auront besoin de fonds. La Banque Centrale Européenne ne
pouvant accorder de crédits, ces politiques sont vouées à l'échec.

"... Elle est indépendante dans l'exercice de ses pouvoirs et dans la
gestion de ses finances..." (Article I-30 §3) et son "... objectif principal...
est de maintenir la stabilité des prix..." (Article I-30 §2). Pour finir, c'est
elle et elle seule qui fixe les taux d'intérêt.
Avec sa BCE indépendante, l'Union crée un système régi par le pouvoir
financier auquel elle se soumet. Le pouvoir économique, exercé par le Système
Européen des Banques Centrales (SEBC), échappe donc aux instances politiques, ce
qui n'est même pas le cas aux Etats-Unis.

14. Emploi

L'Union oeuvre pour une politique fondée sur "une économie sociale de
marché hautement compétitive qui tend au plein emploi" (Article I-3 §3) dont
l'un des objectifs est "... un niveau d'emploi élevé..." (Article III-205 §1).
Si le côté social fait donc partie des objectifs de l'Union, il est dommage que
l'on n'en parle plus dans la réalisation d'une "... politique économique...
conduite conformément au respect du principe d'une économie de marché ouverte où
la concurrence est libre" (Article III-177) qui sacralise le libéralisme
économique.

Le traité reconnaît à tout citoyen "le droit de travailler". (Article
II-75 §1). Il respecte donc votre envie de travailler. La Constitution Française
disait "... chacun a le droit d'obtenir un emploi" et la Déclaration universelle
des droits de l'homme de 1948 stipule que "toute personne a droit au travail, au
libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de
travail et à la protection contre le chômage" (Article 23-1). Il s'agissait bien
du droit au travail, donc à avoir un travail. La différence est de taille. Les
allocations chômage risquent bien de fondre comme neige au soleil puisqu'elles
ne sont plus justifiées.

Dans les traités de Rome et de Nice, nous pouvions trouver "pour but
essentiel" à la construction européenne "l'amélioration constante des conditions
de vie et d'emploi des peuples". Dans la nouvelle Constitution, le but essentiel
n'est plus l'homme mais l'argent !

15. Environnement

Encore un parent pauvre de la Constitution. D'un côté on "oeuvre pour le
développement durable... et un niveau élevé... d'amélioration de la qualité de
l'environnement..." (Articles I-3 §3 et II-97), mais de l'autre, il ne faut pas
que ça constitue "... une entrave au fonctionnement du marché intérieur."
(Article III-172 §6).
De plus, il faut "Accroître la productivité de l'agriculture..." (Article
III-227 §1a) car un des objectifs de l'Union est "... une économie... de marché
hautement compétitive..." (Article I-3 §3). D'ailleurs, elle l'annonce
clairement : "Dans l'élaboration de sa politique dans le domaine de
l'environnement, l'Union tient compte... du développement économique..."
(Article III-233 §3d) qui, vous le savez déjà, prime sur le reste. Bref, c'est
dans la digne lignée du traité de Rome de 1957 ! Mais le contexte a évolué : à
l'époque, on était préoccupé par la relance de l'économie et de l'agriculture :
il fallait nourrir correctement la population pour qu'elle puisse participer
activement à la reconstruction du pays.
Actuellement, la préoccupation principale est le bénéfice immédiat, fût-ce
au détriment du développement durable !

16. Guerre et Paix

"L'Union a pour but de promouvoir la paix..." (Article I-3 §1).
Il est donc choquant de voir un peu plus loin que "... Les Etats membres
s'engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires..." (Article
I-41 §3).
De plus, ceci implique une augmentation continuelle des budgets
militaires, forcément au détriment des autres budgets !

L'objectif de la politique de sécurité et de défense commune est
d'effectuer des "... missions en dehors de l'Union..." (Article I-41 §1). Cette
politique n'a donc pas pour objectif d'assurer la défense collective tant que le
Conseil européen n'en aura pas décidé autrement à l'unanimité (Article I-41 §2).
Ce n'est donc pas pour demain car la Grande Bretagne aurait récemment "remis" la
gestion complète de sa défense aux Etats-Unis.

Cette politique de sécurité et de défense commune ne prend pas du tout le
chemin de l'indépendance, car "... elle respecte les obligations découlant du
traité de l'Atlantique Nord..." (Article I-41 §2) et "... le traité de
l'Atlantique Nord... reste, pour les Etats qui en sont membres (ils sont au
nombre de 19), le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise
en oeuvre." (Article I-41 §7). Ce texte affirme donc le lien de soumission à
l'OTAN et lui donne même une reconnaissance constitutionnelle ; à l'OTAN et donc
aux Etats-Unis puisque ceux-ci y détiennent le commandement militaire.
Que se passe-t-il si un pays membre de l'OTAN mais pas de l'Union attaque
un pays de l'Union (qu'il soit ou non membre de l'OTAN) ?
Où est l'indépendance de l'Union en matière de défense ?

Par contre, soyez rassurés : "... en cas de troubles intérieurs graves
affectant l'ordre public, en cas de guerre...", les Etats membres prendront "...
les dispositions nécessaires pour éviter que le fonctionnement du marché
intérieur ne soit affecté..." (Article III-131). On pourra donc se tuer en toute
tranquillité et sans risque d'intervention des autres Etats membres puisque leur
principale préoccupation reste encore et toujours le commerce !

17. Directive Bolkestein, le retour...

Je change mon article puisqu'il y a eu du changement à propos de celle-ci.
Contrairement à ce que vous pourriez croire, la directive Bolkestein n'a
pas été annulée. "Les chefs d'Etat et de gouvernement renvoient le débat au
Parlement européen (à majorité libérale) qui examinera le projet au plus tôt à
la mi-juillet, soit après l'échéance référendaire en France. Ensuite, la
Commission peut, ou non, intégrer les éventuels amendements dans sa rédaction,
et le Conseil, qui sera sans doute moins conciliant avec Chirac après le
référendum en cas de victoire du oui, doit trouver un accord sur la proposition
finale de la Commission, et pas sur celle du Parlement." (l'Humanité du 25 mars
2005).
Bref, la libéralisation des services pourrait bien faire son retour cet
été, quand vous serez en vacances...



Je reste persuadé de la nécessité d'une Constitution. Elle permettrait de
résoudre bien des problèmes auquel l'Union doit faire face, notamment depuis son
élargissement brutal à 25.
Mais il faudrait une Constitution qui ne considère pas le commerce et la
concurrence comme le but ultime ; une Constitution qui intègre un volet social,
un volet environnemental, qui prenne en considération le développement durable ;
une Constitution qui donne une place réelle à l'être humain, au citoyen, qui ne
le mette pas au même niveau que les marchandises, les services et les capitaux !
Il faudrait que cette Constitution redonne au Parlement européen les
pouvoirs que les Parlements nationaux perdent au fil des traités successifs.
L'Union doit se construire entre les peuples et non entre les Etats.

Du temps du référendum sur le traité de Maastricht (la dernière fois que
l'on nous a demandé notre avis, en 1992), nous avions le choix entre "Nation" et
"Europe". Maintenant, nous devons choisir entre une "Europe espace économique"
ou un "Etat Européen".
Même si la majorité des textes de ce traité sont extraits des traités
antérieurs (voir liens ci-dessous), le fait de les constitutionnaliser risque
d'aggraver la crise européenne car il sera extrêmement difficile (pour ne pas
dire quasiment impossible) de revenir en arrière.
Peut-on renoncer passivement au contrôle des politiques par les citoyens,
à l'harmonisation fiscale, à l'harmonisation sociale par le haut, à la reprise
en main de la politique monétaire, économique ou militaire ?

Je considère ce Traité Etablissant une Constitution pour l'Europe comme
une régression.


Si tous les Etats le ratifient, "le présent traité entre en vigueur le 1er
novembre 2006..." (Article IV-447 §2). A partir de 2006 devrait-on dire, car les
délais s'échelonnent jusqu'à 2014 comme par exemple pour la composition de la
Commission européenne (voir article I-26 §6).

Si un Etat ne le ratifie pas, juridiquement tout reste en place. Le traité
de Nice (en application depuis le 1er février 2003) continuera d'être appliqué.

Politiquement, si un pays fondateur comme la France dit NON au traité,
tout peut changer.
Nous avons déjà vécu une situation analogue en 1945 : les Français ont dit
NON au projet de Constitution. Une 2ème assemblée constituante fut élue et un
nouveau projet fut proposé et accepté par référendum en 1946. Il s'agissait de
la Constitution de la IVème république. De même, le rejet de la Communauté
Européenne de Défense en 1954 a débouché sur le Traité de Rome en 1957.

Comme vous le voyez, la Terre n'arrêtera pas de tourner pour autant. Les
institutions continueront à fonctionner normalement. Il n'y a donc aucune raison
de céder au chantage à la peur auquel se livrent les différents partisans du
OUI.

Les membres de l'Union ont une expérience constitutionnelle suffisamment
riche pour accoucher sans douleur d'un nouveau projet issu d'une véritable
assemblée constituante.
Il est vrai que les expériences des Etats de l'Union sont différentes :
les derniers venus n'ont pour ambition principale que de relever leur économie
au niveau des autres (ce qui est bien légitime). Ils ne sont pas forcément prêts
à déléguer leur récente souveraineté à l'Union...
Mais on peut aussi créer différents niveaux d'intégration au sein de
l'Union. Le transfert des compétences peut s'échelonner. Le mode décisionnel du
Parlement peut changer au fil du temps, passant d'une majorité qualifiée à une
majorité simple...
Tout est possible, il suffit de le prévoir dans la nouvelle Constitution !
L'essentiel est de continuer à construire cette Europe que nous voulons
sur de bonnes bases et d'en faire une vraie démocratie.


Je dis NON à cette proposition de Constitution inscrivant un régime
politique néo-libéral en son sein.
Vous l'aurez bien compris, mon NON à cette Constitution n'a rien à voir
avec un NON nationaliste et ultralibéral. C'est un NON Européen avant tout.
Anti-ultralibéral aussi car défendant des valeurs sociales, démocratiques, des
idées progressistes de solidarité.
Ce NON est la meilleure façon de relancer la construction européenne.
Par contre, ce NON n'est pas une consigne de vote. Il est important que
vous vous fassiez votre propre opinion. Vous trouverez ci-dessous divers liens
pour vous y aider.


VIVE L'EUROPE.
B
8 avril 2005 18:49

Je dis NON à cette proposition de Constitution inscrivant un régime
politique néo-libéral en son sein.
Vous l'aurez bien compris, mon NON à cette Constitution n'a rien à voir
avec un NON nationaliste et ultralibéral. C'est un NON Européen avant tout.
Anti-ultralibéral aussi car défendant des valeurs sociales, démocratiques, des
idées progressistes de solidarité.
Ce NON est la meilleure façon de relancer la construction européenne.
Par contre, ce NON n'est pas une consigne de vote. Il est important que
vous vous fassiez votre propre opinion. Vous trouverez ci-dessous divers liens
pour vous y aider.

pkoi le PS alors vote OUI confused smiley

si c'est "antisocial"eye rolling smiley
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
8 avril 2005 19:09
Bass a écrit:
-------------------------------------------------------
> > Je dis NON à cette proposition de Constitution
> inscrivant un régime
> politique néo-libéral en son sein.
> Vous l'aurez bien compris, mon NON à cette
> Constitution n'a rien à voir
> avec un NON nationaliste et ultralibéral. C'est un
> NON Européen avant tout.
> Anti-ultralibéral aussi car défendant des valeurs
> sociales, démocratiques, des
> idées progressistes de solidarité.
> Ce NON est la meilleure façon de relancer la
> construction européenne.
> Par contre, ce NON n'est pas une consigne de vote.
> Il est important que
> vous vous fassiez votre propre opinion. Vous
> trouverez ci-dessous divers liens
> pour vous y aider.
>
> pkoi le PS alors vote OUI =====> je me pose moi meme la question, enfin heureusement qu'on est plus de 40% a voter contre, des fois, les gens ne font pas forcément le bon choix, mais bon maintenant aux citoyens de voter et d'en décider
>
> si c'est "antisocial"
>
> plus rien ne m'etonne


La vie est dure mais ..."Alhamdoulillah 3ala kouli hal":)[color=#330066]Un humain, un homme, un frére[/color] :)
t
8 avril 2005 19:09
salam

pcq faut pas qu'il soit d'accord avec Chirac!!!!!


salam
b
8 avril 2005 19:35
moi j dis il faut prendre le temps et bcp de temps pour la lire entièrement pour avoir son idée et pas dire NON à partir de qlq semi articles sortis de leurs contexte
il ne faut pas oublier k c'est la première constitution où on parle de social...dans l'actuelle constitution française il n'y a pas du tout de notion de social, ce sont les codes de loi qui sont arrivés +tard qui servent pour nos avantages sociaux et non les articles de la constitution
j
8 avril 2005 20:37
NONNNNNNNNNNNNNNNN
y
9 avril 2005 00:20
Salam,
Comme je l'ai deja exprimé (sur d'autres post dans le Forum), moi je vote NON ! Parce que je suis pour une Europe des peuples et non une Europe des Fritz et des Bolkstein...

Autre chose, cette constitution est plutôt libérale (et tout le monde est d'accord la dessus même les amis PS)
Sachez simplement, s'elle est adopté, il n'y a pratiquement aucune chance de la modifier...

Je pense aussi que le simple fait de voir le patron du MEDEF défendre energiquement cette constitution devra inciter beaucoup de citoyens à bien reflechir avant de dire OUI et se taire à jamais smiling smiley

Bass, Shams78,
je suis sûr que si les militants socialistes devraient voter maintenant, ils choisiraient le NON... certaines vérités sur la constitution se revèlent au grand jour maintenant...
s
9 avril 2005 00:32
moi je vote non,je la trouve trop libérale
k
9 avril 2005 01:31
bentchaab a écrit:
-------------------------------------------------------
> moi j dis il faut prendre le temps et bcp de temps
> pour la lire entièrement pour avoir son idée et
> pas dire NON à partir de qlq semi articles sortis
> de leurs contexte
> il ne faut pas oublier k c'est la première
> constitution où on parle de social...dans
> l'actuelle constitution française il n'y a pas du
> tout de notion de social, ce sont les codes de loi
> qui sont arrivés +tard qui servent pour nos
> avantages sociaux et non les articles de la
> constitution
>

Tu auras beau la relire plusieurs fois, elle est incompréhensible pour le commun des mortels. Si tu n'es pas juriste, professeur en droit, économiste ou autre cela ne sert strictement a rien. Seul la lectre d'explications de textes et le debat permetteront de se faire un avis.

Les arguments pour le oui sont souvent mensongers, assez peu nombreux et il est assez aisé de leur apporter la contradiction.

Le meilleur livre que j'ai pu lire et que je conseil est l'argumentaire développé par Jacques Généreux: Manuel du parfait européen - Les bonnes raisons de dire non à la constitution: [genereux.fr]. Jacques Généreux est professeur à Science Po et membre du conseil national du PS. Bonne lecture winking smiley

La vie, c'est le calme avant la tempête.
a
9 avril 2005 09:59
Merci Krimmo pour le site web de genereux qui présente des arguments constructifs et informels.

Je le conseil a ceux qui ne l'ont pas visité.

Dans la vie, on suit a tout va / ou on décide qui on suit. Pour la premiere partie, le laxisme et la paresse de s'informer a un dur retour dans une vie banale journaliere, et la deuxieme partie demande certes des efforts mais nous réconforte dans la mesure ou on a remplie ses obligations de base pour défendre ses opinions quelquesoit le résultat qui suit.
A
9 avril 2005 14:53
Bass, là je reste sans voix !!!! Bravo pour ta position ca fais plaisir !

Pour ma part je vais rester neutre, et en faisant cela je ne trahie pas mes convictions progressistes ! Seulement une constitution sociale sera aussitôt rejetée par l'Angleterre en premmier et la Pologne en second puis ensuite toutes les républiques (bananniéres) de l'ex Europe de l'est diront elles aussi, NON!

Donc je pense que devant ce danger des imbéciles ont voulus contenter tout le monde à savoir la Pologne-catho-libérale, l'Angleterre ultra-libérale, l'Autriche fafe-libérale, la France ni-figue-ni-raisin le probléme avec la France c'est qu'elle va vous faire trois pas en avant et autant en arriére, des pas de danse qui gonflent les autres pays à tendance socialiste car ils aimeraient bien voire la locomotive (des droits de l'homme) garder son allure une bonne fois pour toute !

En faite je pense qu'une constitution SOCIALE ne peut être applicable que soit par la forçe ou attendre que les citoyens d'Europe évoluent positivement! Et ça c'est pas demain la veille !

Donc, faut continuer la lutte faute de mieux !




Modifié 2 fois. Dernière modification le 09/04/05 14:57 par Amar du sous.
y
9 avril 2005 17:03
Amar du sous a écrit:
-------------------------------------------------------
>...
> Donc, faut continuer la lutte faute de mieux !
>
Voter NON est un début du long chemin de la lutte vers une Europe "juste" pour tous les citoyens du monde smiling smiley
A
9 avril 2005 17:27
Je voterais NON pour ne pas que le oui l'emporte, mais je suis sur et certain qu'aucune autre constitution socialement correcte ne sera proposée !!
a
9 avril 2005 20:46
Une constitution socialement correcte peut venir par la suite, mais ce qui dans cette constit me choque est que les politiciens en question craient une Europe, mais ferment la porte et jettent les clés. Donc pour faire bouger qlqchose aprés 1 oui, il faudra prier dieu que la barricade se casse...
b
11 avril 2005 01:05
bonsoir

Imaginons qu’on vote NON, la France sera isolée….on fera le bonheur de la catégorie Devilliers, Maigret et Lepen….on favorisera encore plus la ségrégation et le régionalisme…on retournera plusieurs années en arrière.

Il ne faut pas oublier qu’il faut faire avancer l’EUROPE pour qu’elle devienne forte face aux USA…..ça si on veut arriver à avoir un poids face à eux lors de négociations internationales pour régler des problèmes comme ceux de la Palestine par exemple

Personnellement je vote OUI

wa salam
s
11 avril 2005 01:26
Bass a écrit:
-------------------------------------------------------

> pkoi le PS alors vote OUI
>
> si c'est "antisocial"
>


Parce que ce sont des social-traîtres. Ils ont trahi les ouvriers, puis les travailleurs en général, les immigrés, et maintenant ils tentent de nous faire avaler une couleuvre de plus. Je suis trrrèèèès à gauche mais depuis un certain temps je préfère entendre les ténors de l'UMP plutôt que ceux du PS car eux au moins assument leurs positions honteuses alors que le PS soigne l'emballage pour mieux nous entuber ensuite.

En plus ils nous prennent vraiment pour des cons, il suffit de voir les tracts pour le "oui" qu'ils distribuent. Ils sont tellement persuadés que leurs sympathisants sont des attardés mentaux (ce qui n'est parfois pas tout à fait faux!) qu'ils sont incapables de développer des arguments concrets pour le oui, en citant vraiment des articles du texte.

Ce parti est la honte de la gauche et de la classe politique française en général, quand j'entends Hollande ça me fait mal au coeur. Les premiers socialistes doivent se retourner dans leur tombe...
B
11 avril 2005 01:31
Jospin s'est exprimé dessus?
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
A
11 avril 2005 01:31
sfenj dit:


(Parce que ce sont des social-traîtres.)



Tu fais pas parti du LCR ou LO, tu sais ceux qui ont passés tout leur temps à casser du communiste français et épargnés la droite ????????
B
11 avril 2005 01:35
Amar du sous a écrit:
-------------------------------------------------------
> sfenj dit:
>
>
> (Parce que ce sont des social-traîtres.)
>
>
>
> Tu fais pas parti du LCR ou LO, tu sais ceux qui
> ont passés tout leur temps à casser du communiste
> français et épargnés la droite ????????


la gueguerre eye rolling smiley
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
A
11 avril 2005 01:36
Bass c'est pas à toi que je dis ça !!

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook