La fonction publique marocaine a assisté ces derniers mois à une opération unique dans le monde : « Opération Intilaka ». (traduction opération Départ à ne pas confondre avec Opération Hrag) .Il s’agit d’une batterie de mesures financières pour inciter les fonctionnaires de tous les secteurs à abandonner définitivement leur poste. Tous les secteurs sont concernés : l’Administration, la Santé, l’Education….etc.
Les géniteurs de cette opérations avancent que le départ de ces fonctionnaires va contribuer à créer des dizaines de milliers de nouveau emplois dans le secteur privé !
Cette affirmation gratuite est basé sur des suppositions statiques et linéaires : Si un fonctionnaire quitte la fonction publique moyennant une prime alléchante, Si ce fonctionnaire est attiré par le secteur privé Et si il crée une PME Et si cette PME recrute . .
Selon ces hypothèses le départ de 30 000 fonctionnaires va contribuer à créer plus 150 000 nouveaux emplois, il y en qui n’hésitent pas à annoncer 400 000 nouveaux emplois !!!!
Mais diable ! Comment les spécialistes du marché du travail qui luttent depuis 30 ans contre le chômage en Europe n’ont pas pensé à ce « modèle » macro-marocain !
C’est le génie de Rabat et on est en droit de breveter vite cette recette avant qu’elle soit copiée par les Chinois !
Dans l’opération de Entreprendre organisée par 2M (qui est du reste une bonne initiative), les organisateurs s’attendaient à plus ou moins une centaine de candidats, ils ont été submergés par plus de 5000 dossiers !!!!
Eh bien les planificateurs de l’opération Intilaka avaient sous estimés le nombre d’intéressés comme ils ont surestimé ses effets sur l’emploi. Plus de 100 000 demandes et près de 30 000 dossiers acceptés !!!!
Il semble que la majorité de dossiers concernent les cadres supérieurs de l’Administration, les médecins, les professeurs d’université…. Bref les plus compétents qui font tourner le secteur public et qui ont certainement de meilleures perspectives ailleurs.
Il y a un vent de modernisation de l’Administration et du secteur public à travers le monde et notre Administration a, certes, besoin d’une modernisation et d’une transformation structurelle pour fournir des services à la hauteur des attentes des citoyens. Ainsi certains pays ont renforcé la formation des fonctionnaires, le recyclage, d’autres ont réduit l’age de retraite pour encourager le départ des fonctionnaires âgés et les remplacer par des jeunes…Mais une mesure comme celle de Rabat est unique!
Donc le départ des 30 000 fonctionnaires performants va handicaper davantage le secteur public au Maroc.
Les effets escomptés de cette opération au niveau de l’emploi dans le secteur privé relèvent de la pure démagogie et ne résistent guère à l’analyse économique. Il est fort probable que la majorité de ex-fonctionnaires rejoindront à court et à moyen terme les entreprises, les universités et les hôpitaux des pays européennes, canadiennes…etc comme cet ancien cadre des PTT qui a démissionné et rejoint une entreprise française…
Certaines mauvaises langues avancent que personne ne connaît exactement les effectifs du secteur public au Maroc et que cette opération a pour objectif de vider l’Administration de fonctionnaires « fantômes ».
Les fonctionnaires fantômes, existent et personne ne connaît leur nombre, mais ceux qui ont sauté sur l’opération Intilaka ne sont pas des fantômes, mais bien des fonctionnaires en chaire et en os et pas de moindres calibres.
Et quand on apprend que pour 49 postes qui seront ouverts à la nouvelle faculté de Nador il y a 700 docteurs marocains qui ont postulé de l’étranger (Europe, Canada, USA..) parmi eux, entre-autres 100 docteurs en physique qui se bousculent pour 4 postes, on est en droit de se mander où allons nous ?
Il est claire qu’en l’absence d’une stratégie nationale globale en matière des ressources humaine, et tant que l’emploi n’est pas considéré comme la priorité des priorités, les responsable continueront à faire du bricolage et en attendant les cerveaux bénéficient d’un incitant supplémentaire pour partir vers d’autres cieux : l’Intilaka.
Hatimi
Modifié 1 fois. Dernière modification le 07/07/05 16:55 par rmermerme.
ça partait d'un bon sentiment, il faut savoir que le budget des fonctionnaires pèse énormément. Maintenant est-ce-que c'était la bonne solution c'est une autre hsitoire...
voilà une analyse très judiceuse de cette campagne, mais je veux te rappeler que le but de cette initiative rbati était d'alléger l'administration des fonctionnaires entre l'échelle 1 et l'échelle 7 qui sont en grand nombre....mais malheureusement ces fonctionnaires, trop habitués au fénéantisme et au salaire trop facilement gagné, n'ont pas répondu à cette initiative, et qu'au contraire ce sont les cadres qui y ont vu leurs intérêts...pesonnellement, moi qui vit au Maroc et qui ai suivi cette initiative depuis le début je trouve que c un bon début pour la modernisattion et la réforme de notre administration...! d'autres initiatives suivront, et espérons qu'elles trouveront assez de fonctionnaires de bonne foi pour les suivre!!
Je tiens à revenir sur les estimations de créations d'emplois. 30.000 depart nepeuten aucaun cas engendrer 100.000 employés. C'est impossible et je te dis pourquoi. 1°) 30.000 départs ne signifie pas 30.000 PME.Il y aura des placements financiers ou immobliers et àmon avis les palcements seront de loin supérieurs à la création d'entreprises. 2°) Suposons la créations de 30.000 PME. (Chaque départ implique une création d'entreprise). Pour atteindre 100.000 enplois il faudrait que chaque PME emploi 3à 4 personnes plus le propriétaire qui doit s'occuper car sans emploi. La majorité des PME commence avec 0 employé. L'entrepreneur s'occupe de tt jusqu'à ce que son entreprise atteigne un certain niveau d'activité qui ne peut gérer à lui seul. Donc on peut tabler au maximum sur un nombre moyen de 2 employés par PME. on est à 60 000 emploi maximum. 3°) Une PME sur deux fait faillite durant ces trois premières années ( c les statistiques). donc sur les 30.000 15.000 disparaiteront...donc on est à 30.000 emplois.
Je ne comprends pas comment on peut sortir des chiffres aussi abérant!! Si tu pouvais partager ta source rme un gd merci
la liberté n'est pas faire ce qu'on veut mais vouloir ce qu'on fait.
BadrLemagnifique a écrit: ------------------------------------------------------- > Je tiens à revenir sur les estimations de > créations d'emplois. 30.000 depart nepeuten aucaun > cas engendrer 100.000 employés. C'est impossible > et je te dis pourquoi. > 1°) 30.000 départs ne signifie pas 30.000 PME.Il y > aura des placements financiers ou immobliers et > àmon avis les palcements seront de loin supérieurs > à la création d'entreprises. > 2°) Suposons la créations de 30.000 PME. (Chaque > départ implique une création d'entreprise). Pour > atteindre 100.000 enplois il faudrait que chaque > PME emploi 3à 4 personnes plus le propriétaire qui > doit s'occuper car sans emploi. > La majorité des PME commence avec 0 employé. > L'entrepreneur s'occupe de tt jusqu'à ce que son > entreprise atteigne un certain niveau d'activité > qui ne peut gérer à lui seul. Donc on peut tabler > au maximum sur un nombre moyen de 2 employés par > PME. on est à 60 000 emploi maximum. > 3°) Une PME sur deux fait faillite durant ces > trois premières années ( c les statistiques). donc > sur les 30.000 15.000 disparaiteront...donc on est > à 30.000 emplois. > > Je ne comprends pas comment on peut sortir des > chiffres aussi abérant!! > Si tu pouvais partager ta source rme un gd merci > > la liberté n'est pas faire ce qu'on veut mais > vouloir ce qu'on fait.
Autant je suis d'accord avec toi sur l'exagération du taux de transformation des fonctionnaires partants en promoteurs (100%) autant je trouve ton raisonnement sur la PME erroné. La PME ne commence pas obligatoirement à 0 employés. Tout dépend du scteur d'activité. Si certaines entreprises créées devraient embaucher entre 1 et 3 employés (architectes, medecine libérale, conseil financier aux entreprises,...) d'autres devraient obligatoirement embaucher un nombre plus important. Je pense essentiellement aux écoles privées, sociétes de construction, cliniques privées,....Donc je crois que le chiffre 5 correspond à une moyenne.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 07/07/05 21:51 par masque86.
Moi j'ai peur d'une seule chose ,vous avez parlé de création de PME par ces cadres partants, j'espere qu'ils ne vont pas se transformer en RME, accentuant encore la fuite des cerveaux.
5 emplois reste un chiffre exagéré et impossible à etteindre en tant que moyenne. Je ne connais pas les statistiques d'emplois par entreprise au Maroc mais sache qu'au sein de l'europe des 15, le nombre moyen d'emplois par PME et de 6 emplois. En ce qui concerne la nouvelle PME il est de 3. car comme je le disait la grande majorité de PME commence avec une taille reduite celle d'une micro-entreprise. Quant aux exemples que tu as fournis, les cliniques, les ecoles, connaissant l'esprit d'entreprise marocain, il s'agira , probablement, d'associations entre anciens collègues. De plus, aucune entreprise nouvellement crée, qui n'est pas certaine de sa capacité à engendrer du bénéfice, ne s'engagera à employer et à signer des contrats aussi contraignant s'un CDI. c'est ma vision des choses. Mais bon, tant que ça bouge c'est tant mieux... Cordialement.
la liberté n'est pas faire ce qu'on veut mais vouloir ce qu'on fait.
azl95 a écrit: ------------------------------------------------------- > Moi j'ai peur d'une seule chose ,vous avez parlé > de création de PME par ces cadres partants, > j'espere qu'ils ne vont pas se transformer en RME, > accentuant encore la fuite des cerveaux.
c'est des cadres que veux tu qu'ils cherchent a l'etranger. ils vivent a l'aise au bled.
On apprendrait plus si un bénéficiaire ou participant à cette opération nous donne un peut plus de détails.
Tous les Marocains sont d’accord pour dire que la modernisation de l’Administration est indispensable si on veut réellement effectuer un saut qualitatif dans le développement économique et social du pays.
Mais il est claire que cette opération de départ volontaire n’apporte rien à la modernisation de l’Administration, au contraire elle la vide de ses meilleurs éléments et donc le risque est grand de voir le vide et l’incompétence s’ajouteront à l’inertie et l’archaïsme ambiant…
C’est une opération anarchique et irresponsable à plus d’un titre :
1) Il n’est pas certain de pouvoir retenir les éléments dynamiques et clefs de partir … on connaît les possibilités d’arrangement et de corruption qui ouvrent toutes les portes…
2) Cette opération aurait dû être lancée et appliquée dans une première phase à un secteur bien déterminé pour pouvoir évaluer et tirer des enseignements opérationnels.
3) Analyser son déroulement et les résultats
4) Cibler les fonctionnaires bénéficiaires en se basant sur des critères objectifs : échelle, age, absentéisme, besoins du service, performances….
Toutes ces considérations devraient se baser sur un audit interne de chaque Administration….
Malheureusement, ce départ volontaire a été généralisé à tous les fonctionnaires avec une certaine anarchie, en plus compte tenu des avantages divers, elle a été perçue par les fonctionnaires comme une Baraka, un cadeau du ciel qu’il ne faut pas passer à coté, ce qui a développé un climat de clientélisme et favoritisme ….
Tous ces éléments font que cette démarche s’inscrit en dehors de toute logique de modernisation de l’Administration, c’est une mesure de plus dans la corbeille des politiques budgétaires qui visent à réduire les dépenses publiques…
Et dans ce contexte, on peut affirmer que les bénéfices escomptés au niveau des finances publiques seront nuls voir négatifs.
En effet, les primes de départ représentent un coup supplémentaire non négligeable. En plus il y a toute une série d’avantages acquis par le fonctionnaire dont on ne se débarrasse pas du jour au lendemain. Et il y a la perte sèche de l’Administration qui a supporté les coûts de formation, de constitution d’un capital humain,….
Question aux responsables de cette opération :
1) Quel est le coût total de départ de ces 30 000 fonctionnaires ?
Un conseil : Stopper tout ce gaspillage, et réorienter ces primes de départ pour des prêts sans intérêts aux chômeurs diplômés, on peut garantir à très court terme 30 000 chômeurs diplômés en moins…. Et ceux-là croyez moi ils ont la rage de réussir, ils créeront des PME et des emplois….
tu abordes un autre sujet plus chaud encore : la corruption, Et comme c'est vendredi et c'est l'été il fait déjà trop chaud... je n'ai qu'un seul désire : partir à Ifran respirer de l air frais loin de Rabat...
Tu en as de la chance, moi je suis bloqué en Bretagne, ma seconde patrie !!
Sinon, il me semble que Khadafi avait fait la même chose chez lui dans les années 70, mais que maintenant il faisait machine arriére, vu la somme faramineuse pour entretenir autant de fonctionnaire !!!!!
Au fait bon séjour à Ifrane !
Modifié 1 fois. Dernière modification le 08/07/05 11:11 par Amar du sous.
BadrLemagnifique a écrit: ------------------------------------------------------- > maqsque 86, > > 5 emplois reste un chiffre exagéré et impossible > à etteindre en tant que moyenne. Je ne connais pas > les statistiques d'emplois par entreprise au Maroc > mais sache qu'au sein de l'europe des 15, le > nombre moyen d'emplois par PME et de 6 emplois. En > ce qui concerne la nouvelle PME il est de 3. car > comme je le disait la grande majorité de PME > commence avec une taille reduite celle d'une > micro-entreprise. > Quant aux exemples que tu as fournis, les > cliniques, les ecoles, connaissant l'esprit > d'entreprise marocain, il s'agira , probablement, > d'associations entre anciens collègues. De plus, > aucune entreprise nouvellement crée, qui n'est pas > certaine de sa capacité à engendrer du bénéfice, > ne s'engagera à employer et à signer des contrats > aussi contraignant s'un CDI. c'est ma vision des > choses. > Mais bon, tant que ça bouge c'est tant mieux... > Cordialement. > > la liberté n'est pas faire ce qu'on veut mais > vouloir ce qu'on fait.
Bien sûr que je parlais du contexte marocain. La moyenne d'emplois par PME est de 20. Vu le coût de la main d'oeuvre au maroc le fait d'embaucher, en fonction du secteur bien sûr, n'impacte pas obligatoirement de manière négative ton TRI.
Autant pour moi cher masque86. Cependant, nous sommes bien d'accord que les chiffres annoncés dans le post de rme ne peuvent être réaliste. N'est ce pas?
Par ailleurs, pour répondre à rme, cette expérience n'est pas nouvelles au Maroc. En effet, avant la privatisation de Maroc Telecom, une proposition similaire a été faite à ses fonctionnaires ( qui sont aujourd'hui employés). Toutefois, ils'agissait plus de pré retraite que de depart volontaire. L'opération semble avoir été un succés car la privatisation s'est faite dans de bonnes conditions. Cordialement
la liberté n'est pas faire ce qu'on veut mais vouloir ce qu'on fait.
chargement...
+ 
