Avec quelques surprises surprenantes on pourrait sans ambages spéculer sur le CAC 40 ou faire des projets sur la comète même si elle n’existait pas, mais en revanche, jamais on ne préjugera du résultat d’un sommet israélo-palestinien.
Le dernier en date, a réuni à Charm el Cheik il y a quelques jours, sous l ‘égide du Président égyptien Hosni Moubarak, le Roi Abdallah II de Jordanie, Ehud Olmert le Premier ministre israélien et Mahmoud Abbas le Président en exercice de l’Autorité palestinienne. Avec le soutien de l’Occident et dans le but de renforcer le camp du président palestinien face au Hamas, il aura eu au moins le mérite de faire se rencontrer des responsables des deux bords dont la bonne volonté semble évidente mais qui, en vertu de certains contextes difficiles ou autres situations délicates, font que leurs rendez-vous sont rares et sujets à caution.
Pourtant, comme suite à la prise de pouvoir par le Hamas à Gaza, les choses sont allées plus vite que prévu et, comme certaines commères de ruelles diraient, il s’agit peut-être d’un mal pour un bien ! On dit même qu’il se pourrait qu’un Etat Palestinien vït le jour en Judée-Samarie après des négociations entre Mahmoud Abbas et le Gouvernement israélien dirigé par Ehud Olmert avec en filigrane Ehud Barak le nouveau ministre israélien de la défense.
Mais ne dit-on pas non plus que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?…
Déjà des signes pointent au loin… Mahmoud Abbas, dont les pouvoirs semblent sérieusement entamées à Gaza, a demandé au Premier Ministre israélien « de commencer des négociations politiques sérieuses selon un calendrier agréé, dans le but d’établir un Etat palestinien indépendant vivant au côté d’Israël. » Par ailleurs il aurait sollicité le déblocage des fonds sur les taxes, la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël dont Marwan Barghouti et l’ assouplissement de certains points de passage ce qui permettrait aux palestiniens de mieux se déplacer. Par ailleurs, Mahmoud Abbas souhaite avoir « l’autorisation d’Israël de faire venir des renforts du Fatah basés en Jordanie afin de renforcer sa main après la prise de contrôle de Gaza par le Hamas. ».
Ehud Olmert, saisi de ces questions aurait déjà annoncé le déblocage de 600 millions de dollars concernant les taxes et déclaré : « En signe de bonne volonté à l’égard des palestiniens et d’amitié envers le Président Mahmoud Abbas, j’annonce mon intention de libérer 250 Palestiniens membre du Fatah qui n’ont pas de sang sur les mains et qui s’engageront à ne plus être impliqués dans des actions terroristes. » En ce qui concerne les autres questions, l’Etat d’Israël s’est dit disposé à étudier ces requêtes… De son côté le Roi Abdallah II de souligner que : « Ce sommet est une occasion de mettre au point un calendrier précis pour une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens. »
Alors bien sûr tout cela est fort prometteur, mais la prudence étant mère du réalisme et l’espoir aveugle père de désillusions, peut-on légitimement verser dans un optimisme béat? La montagne accoucherait-elle d’une souris une fois encore ? Olmert et Abbas ont-ils en main suffisamment de poids et d’atouts pour imposer leurs vues et inspirer la paix ? Leurs forces - aujourd’hui réunies- sont-elles fragiles ou authentiquement charpentées? La nomination par le quartette de Tony Blair comme son envoyé spécial au Moyen Orient constitue un atout supplémentaire et peut ouvrir des voies ! Les grands diseurs ne sont pas les grands faiseurs ! Mais qui sait ? Optimisme, optimisme, quand tu nous tiens ! Aujourd’hui peut-être…
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