Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Cet occidental espagnol, ne mérite il pas le paradis ??
a
3 novembre 2010 11:59
Au moment où certains cataloguent de tous les noms d’oiseaux les occidentaux, cet Espagnol humaniste ne mérite t il pas, un meilleur traitement, peut être une place au paradis si Dieu le décide et qu’attendent nos autorités pour lui emboiter le pas.
Voir l’article et la vidéo sur YABILADI :

[www.yabiladi.com]
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
r
3 novembre 2010 12:11
j'aime pas le mélange du genre dans ton post (occidental espagnol). je n'aime pas non plus la question du titre.
pourquoi doit on toujours tout mélanger? un message dans un message... pourquoi?
a
3 novembre 2010 12:13
C'est ton droit le plus absolu d'aimer ou de ne pas aimer comme c'est le mien d'ecrire ce que je pense, maintenant si tu le souhaite rien ne nous empêche de développer en parlant du contenu plutôt que de la forme.
Salam
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
r
3 novembre 2010 12:37
Sur le fond, je suis de ceux qui croient que: "L'homme est bon par nature".
Ce geste ne me surprend pas d'un "espagnol occidental". Et j'ai l'habitude de fréquenter des "occidentaux" bons.
Mais, je trouve très louable de faire connaître ces histoires... d'un côté comme d'un autre.
3 novembre 2010 13:27
Citation
azl95 a écrit:
Au moment où certains cataloguent de tous les noms d’oiseaux les occidentaux, cet Espagnol humaniste ne mérite t il pas, un meilleur traitement, peut être une place au paradis si Dieu le décide et qu’attendent nos autorités pour lui emboiter le pas.
Voir l’article et la vidéo sur YABILADI :

[www.yabiladi.com]

Salam,

Cet homme mérite qu on lui souhaite une bonne continuation dans son travail et que Dieu le récompense pour tout les efforts qui fait pour les marocains.
[center] [color=#000099] [b]...[/b] [/color][/center]
m
3 novembre 2010 14:16
Citation
azl95 a écrit:
Au moment où certains cataloguent de tous les noms d’oiseaux les occidentaux, cet Espagnol humaniste ne mérite t il pas, un meilleur traitement, peut être une place au paradis si Dieu le décide et qu’attendent nos autorités pour lui emboiter le pas.
Voir l’article et la vidéo sur YABILADI :

[www.yabiladi.com]



Salam

merci pour ce partage

j'ai versé une larme quand j'ai vu la vidéo sad smiley
sa mère messkina b9atte fiya sad smiley

c'est triste de voir que les médias au Maroc ne diffusent pas assez ce genre de reportage pour décourager les jeunes à vouloir partir sans connaître le danger qui les attendent…

concernat Martin :

"Mieux vaut un martin sur la terre qu’un faux musulman"

Que dieu le bénisse pour ce qu’il fait pour les musulmans
[color=#6600FF][b][center]«La stupidité des gens me fatigue !![/center][/b][/color]
P
3 novembre 2010 20:30
slm,

ben tu sais, ce n'est pas très intelligent de cataloguer les personnes. ALLAH Azawajal regardera les oeuvres & non l'origine!

mais peu de personnes le savent, dommage!

franchement, qu'ALLAH Azawajal le récompense!


Citation
azl95 a écrit:
Au moment où certains cataloguent de tous les noms d’oiseaux les occidentaux, cet Espagnol humaniste ne mérite t il pas, un meilleur traitement, peut être une place au paradis si Dieu le décide et qu’attendent nos autorités pour lui emboiter le pas.
Voir l’article et la vidéo sur YABILADI :

[www.yabiladi.com]
"Ö temps, suspends ton vol, et vous heures propices, suspendez votre cours." Alphonse de Lamartine
a
3 novembre 2010 21:20
Bonsoir , je n'ai pas catalogué tout au contraire, mon titre était en réaction à un autre post qui généralise en disant ceci :

LOccident, laboratoire d'idées criminelles? L'Occident est le principal laboratoire d'idéologies criminelles

PetiteMaylis]
slm,

ben tu sais, ce n'est pas très intelligent de cataloguer les personnes. ALLAH Azawajal regardera les oeuvres & non l'origine!

mais peu de personnes le savent, dommage!

franchement, qu'ALLAH Azawajal le récompense!


Citation
azl95 a écrit:
Au moment où certains cataloguent de tous les noms d’oiseaux les occidentaux, cet Espagnol humaniste ne mérite t il pas, un meilleur traitement, peut être une place au paradis si Dieu le décide et qu’attendent nos autorités pour lui emboiter le pas.
Voir l’article et la vidéo sur YABILADI :

[www.yabiladi.com]
[/quote]
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
P
3 novembre 2010 21:30
slmwinking smiley

je ne parlais pas de toi mais des personnes qui avaient recours au "classement"!

slmwinking smiley



Citation
azl95 a écrit:
Bonsoir , je n'ai pas catalogué tout au contraire, mon titre était en réaction à un autre post qui généralise en disant ceci :

LOccident, laboratoire d'idées criminelles? L'Occident est le principal laboratoire d'idéologies criminelles

PetiteMaylis]
slm,

ben tu sais, ce n'est pas très intelligent de cataloguer les personnes. ALLAH Azawajal regardera les oeuvres & non l'origine!

mais peu de personnes le savent, dommage!

franchement, qu'ALLAH Azawajal le récompense!


Citation
azl95 a écrit:
Au moment où certains cataloguent de tous les noms d’oiseaux les occidentaux, cet Espagnol humaniste ne mérite t il pas, un meilleur traitement, peut être une place au paradis si Dieu le décide et qu’attendent nos autorités pour lui emboiter le pas.
Voir l’article et la vidéo sur YABILADI :

[www.yabiladi.com]
[/quote]
"Ö temps, suspends ton vol, et vous heures propices, suspendez votre cours." Alphonse de Lamartine
h
3 novembre 2010 22:04
il se trouve que j'ai lu l'article ca m'a vraiment touché waw
et en plus il s'est converti
N
4 novembre 2010 13:39
C'est à Allah, et à Lui Seul, de décider si cet homme mérite ou pas le Paradis. Allah nous apprend toutefois qu'Il est capable de pardonner à qui Il veut, sauf à ceux qui lui associent d'autres divinités... Donc, tout est possible.
X
4 novembre 2010 20:20
Il mérite qu'Allah le rétribue ici bas, comme Il le fait avec les non Musulmans. Et quelle meilleure rétribution que l'Islam. S'il meurt non Musulman, ses oeuvres seront vaines.
b
4 novembre 2010 21:01
Citation
Rastapopûlos a écrit:
Il mérite qu'Allah le rétribue ici bas, comme Il le fait avec les non Musulmans. Et quelle meilleure rétribution que l'Islam. S'il meurt non Musulman, ses oeuvres seront vaines.

Du pur Rastapopûlos.
E
4 novembre 2010 21:26
Cela ne devra pas etonner personne qu'un chretien est capable de faire un si beau et charitable geste . Ils sont reputes d'abondonner tout chez eux , et aller dans des pays les plus miserables afin de dedier leur vie a aider les plus demunis de notre planette.
Beaucoup sont accuses de toutes sortes , proselytisme , mecreants , pedoph....certains ont meme perdu leur vie , comme dernierement le vieux Francais de 78 ans Michel Germaneau au Mali '

Foi d'un chretien.
Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute
la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des
montagnes, si je n’ai pas l'amour, je ne suis rien. » ( 1 Corinthiens 13:2 )
La Foi vous transcende ...

La foi s'épanouit dans le fruit de l'Esprit Saint
« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté,
la bénignité, la fidélité ... » ( Galates 5:22 )

Elle peut alors culminer aux côtés de l'Amour
« Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l'amour ;
mais la plus grande de ces choses, c’est l'amour. » ( 1 Corinthiens 13:13 )
a
4 novembre 2010 22:04
Citation
Rastapopûlos a écrit:
Il mérite qu'Allah le rétribue ici bas, comme Il le fait avec les non Musulmans. Et quelle meilleure rétribution que l'Islam. S'il meurt non Musulman, ses oeuvres seront vaines.

Voila que rasta decide à la place de Dieu qui doit aller au paradis.
Allah yahdi man khalak
qu'est ce que le fondamentalisme fait comme ravage.
Pour défendre une femme , il faut commencer par la respecter Etre tolérant , c'est faire un TOLLE A L'ERRANCE
H
11 novembre 2010 22:10
C'est une longue histoire mais il s'agit de la triste réalité des corps de marocains abandonnés en Espagne. Touchant!

----------------
[letemps.ch]

L’Espagnol Martín fait profession de retourner au pays les corps des émigrants volontaires qui perdent la vie dans leur rêve d’un monde meilleur. Portrait d’un businessman non sans ambiguïté

Le jeune Bouchaîb est revenu chez lui, mais ce fut loin d’être évident. Son cadavre repose en bordure du cimetière hérissé d’herbes folles, en face du vieux mausolée. La tombe est semblable aux autres, un monticule de terre rudimentaire, sans nom ni date, à proximité du douar. Le douar, le village, s’appelle L’Hahyamna, perdu dans la campagne marocaine rase et brûlée, à deux heures de route de Casablanca.

Quelque 200 familles y vivent qui, explique-t-on, ne formeraient en réalité qu’une seule grande famille, «unie comme les doigts de la main». Tous ont été bouleversés par la mort de Bouchaîb, et interloqués par son retour. Sa propre mère, davantage, bien sûr: «Il a été intrépide, il a été tué, c’était la volonté d’Allah. Et, dans ce drame, je me dis chanceuse. Son corps nous est revenu, comme par miracle. Je me sens en paix.»

Le corps décomposé de Bouchaîb n’aurait pourtant pas dû retourner chez les siens. Comme ces centaines de Marocains qui périssent – par noyade, surtout – en tentant de rejoindre l’Europe via le détroit de Gibraltar, ses restes devaient, au mieux, être inhumés à la va-vite, dans l’anonymat, là-bas en Espagne, dans un bourg quelconque. Une de ces misérables sépultures de l’oubli barrées d’une inscription, «naufragio» ou «desaparecido» (disparu).

En février, Bouchaîb quitte le douar en prétextant rejoindre des amis à Casablanca. Mensonge: il veut passer en Espagne, coûte que coûte. L’Espagne, ce rêve qui l’habite depuis tout petit, il connaît bien. En 2007 – il avait 17 ans – il avait réussi son coup en clandestin, à bord d’une patera, une de ces grosses barques de pêcheurs. Trois ans plus tard, la garde civile l’expulsa vers son Maroc. Il s’y morfond, ne pense qu’à repartir, et ment à ses parents. Mais, cette fois-ci, ce mois de février, c’est la tragédie. A Tanger, tel d’innombrables adolescents voulant passer la frontière au nez et à la barbe des douaniers espagnols, il s’accroche au bas d’un camion. Il y a le passage du ferry puis l’arrivée à Algésiras, le premier port d’Espagne, ni vu ni connu. Mais, au premier arrêt d’autoroute, le chauffeur du camion découvre le corps carbonisé de Bouchaîb, recroquevillé à la tête du moteur.

«Une horreur», confiera Martín Zamora, qui entre alors en scène. Il est croque-mort, à Algésiras justement. Le seul à rapatrier les cadavres des sans-papiers marocains, à éviter que leur dépouille ne soit laissée dans une sépulture de l’oubli. Le seul à assurer la traversée posthume en sens inverse, vers le douar, les racines, la famille.

Ce jour de février, Martín examine le cadavre de Bouchaîb dans les locaux de la PJ d’Algésiras. Une chance: dans la poche de l’infortuné, les policiers ont extrait une carte d’identité en lambeaux. On peut toutefois y déchiffrer que Bouchaîb Choubiani est né en 1990 à L’Hahyamna, province de Sidi Smail, Maroc. Ce ne sera pas difficile, pour Martín, de contacter les parents – avec l’aide de la gendarmerie marocaine. Mais, comme toujours, il lui faudra du temps pour disposer du corps: les lenteurs administratives, la déclaration du routier, les tests ADN, les tractations consulaires, le feu vert du juge… Trois mois plus tard, en juillet, aussitôt les autorisations obtenues, le convoi funèbre de Martín s’ébroue. Vingt heures de voyage sans dormir, côte à côte avec une interprète et le corbillard. Martín prend soin d’arriver dans la matinée: il sait que, selon le rite musulman, le cadavre doit être inhumé au plus vite, et impérativement avant le coucher du soleil.

Dès l’arrivée à L’Hahyamna, c’est le chant de pleurs, celui des femmes. La mère, Fatna, exige l’ouverture du cercueil pour un ultime adieu. Impossible, Bouchaîb n’est plus qu’un buste calciné, lui explique-t-on. Comme un seul homme, les familles du douar accompagnent le cercueil porté à l’épaule vers la mosquée, puis vers le cimetière.

Plusieurs semaines se sont écoulées, jusqu’à notre visite, ce jour. Or, aucun villageois ne sait toujours qui était ce rondouillard au bouc châtain, au visage terne, qui pilotait le convoi mortuaire. Martín, il est vrai, a à peine ouvert la bouche, ni cherché à communiquer; il ne parle de toute façon pas l’arabe. Il est juste descendu pour aider à l’enterrement, puis s’en est reparti. Au douar, on l’a pris pour un ambulancier, un membre d’une ONG, un simple chauffeur, c’est selon. Un «homme discret et bon», qui n’a pas demandé un seul dhiram à la famille de Bouchaîb.

Martín est un drôle de lascar qui vit et travaille à Los Barrios, dans la périphérie d’Algésiras. Un père de 7 enfants, issus de trois femmes, qui dit «ne pas aimer les gamins»: il n’en est pas à une contradiction près. Tout juste 50 ans, le regard éteint derrière des lunettes de comptable, une chemise en jean qui boudine sa bedaine et une démarche lourde, il n’a rien du bon samaritain auquel on pouvait s’attendre. Il n’invoque aucun dieu, aucun idéal.

Quels que soient ses penchants, c’est avant tout un businessman de la mort. Les pompes funèbres de Los Barrios, qu’il tient depuis douze ans, ne lui suffisaient pas. Pour agrandir sa clientèle, et s’assurer un certain train (de vie), Martín a trouvé le filon marocain. Et l’a exploité à merveille.

Car son fonds de commerce, ce sont ces centaines de milliers de Marocains, installés en Espagne en toute légalité, que leurs convictions poussent à souhaiter être enterrés au «pays». A leurs yeux, l’entreprise funéraire de Martín, Sefuba, est imbattable. Si les concurrents facturent au moins 12 000 francs, via un retour en avion, notre croque-mort de Los Barrios offre un service optimal: un tarif moitié prix, une meilleure agilité administrative, la célérité malgré l’acheminement du mort par la route. Et tant pis, pour Martín, s’il faut se déplacer à La Corogne, au nord-ouest de l’Espagne, puis redescendre jusqu’à Marrakech, soit près de 2200 kilomètres. «Je connais le Maroc comme ma poche, les routes en asphalte comme les pistes en terre, et je n’ai pas peur de conduire deux jours d’affilée», précise Martín, qui aurait ainsi rapatrié quelque 3000 émigrés.

A l’approche de sa funeraria, Martín a fait construire une blanche mosquée. Sans changer son nom chrétien, ce «mécréant» s’est converti à l’islam («par solidarité avec mes clients», dit-il)… devenant même le chef de la communauté islamique de sa bourgade! En présence de l’imam, il n’est pas à son aise: «Heureusement, mon lumbago me donne une excuse pour ne pas m’agenouiller pendant la prière du vendredi. Et mon diabète m’évite d’avoir à observer le ramadan!» Mais «attention, nous faisons les choses sérieusement! Chaque mort marocain est ici lavé rituellement par l’imam, puis drapé dans un linceul. C’est aussi pour cela que les musulmans me préfèrent. Le bouche à oreille a marché à fond!»

Mais alors, quid des clandestins trépassés dont il prend soin? Tout commence pour lui un jour de 1999, sur une plage proche d’Algésiras, où des naufragés marocains se sont échoués. On compte 16 morts. Depuis, des centaines d’autres ont péri en mer – jusqu’à 3000 selon des sources humanitaires. Martín accourt ce jour-là sur les lieux du drame. «J’ai vu un bon business, à raison de 4000 euros par tête. Si jamais je parvenais à retrouver leurs familles, bien sûr», se souvient-il, sans ciller, de sa voix rauque larvée par ses incessantes cigarettes. Au volant d’une fourgonnette, il se met alors en chasse dans la région de Benimella (centre du Maroc) d’où, pense-t-il, proviennent les naufragés. Il parcourt les marchés, et y expose les effets des morts (vêtements, montres, papiers…), dans l’espoir qu’un parent les identifie. Succès: il retrouve le village d’une victime, puis ceux des autres.

«Et là, ce fut un choc! Je pensais faire du fric mais ces gens étaient misérables, avec juste de quoi manger jusqu’au lendemain. Alors, finalement, j’ai mis 30 000 dhirams (3600 francs) de ma poche!». Et ce choc dictera désormais sa ligne de conduite: lorsque Martín ramasse un de ces morts, noyés ou calcinés, il exige le strict minimum aux parents: «Je facture au prix coûtant, je partage les frais avec la famille ou un frère résidant en Espagne, ou bien, si c’est la dèche, je ne fais pas payer du tout.» Comme pour la famille de Bouchaîb, sans le sou. En une décennie, le croque-mort dit avoir ainsi «livré» des centaines de morts, en majorité des jeunes.

Car, en réalité, Martín ne se contente pas de «ramasser» ces victimes. Quand la traversée du détroit a été fatale pour un ces émigrants du désespoir, il remue ciel et terre, active ses mille contacts (policiers, ambulanciers, juges, consuls…) pour disposer du corps dès que possible, le conserver dans une de ses chambres froides (à –10°C), identifier la famille, et le rendre dans les meilleurs délais. «Cela exige de la ténacité, jusqu’à six mois d’attente. Sans test ADN, par exemple, les juges retiennent le corps.»

A observer Martín, il y a de quoi se demander ce qui le fait courir. D’autant que, manifestement, ce type a mauvaise réputation à Los Barrios. Il est perçu comme un potentat avide et sans scrupule, qui exerce un monopole et oblige ses «clients» locaux à souscrire à des assurances vie avec lui et lui seul.

Pourquoi donc s’échiner, sans aucun bénéfice, voire à ses frais, à livrer leurs fils à des familles marocaines orphelines? La réponse est dans son vécu. A plusieurs reprises, Martín a été un pauvre hère au bord du précipice, à la rue, sans argent. Comme en 1998 lorsque cet originaire de Murcia débarque par hasard à Los Barrios, avec 100 pesetas en poche, un cocker et un berger allemand. Sa funeraria de Murcia avait périclité, sa mère venait de mourir, sa femme l’avait quitté. Le croque-mort s’accroche à la vie: un empresario belge installé sur place l’héberge et finance son idée de récupérer les pompes funèbres du bourg.

«Quand je vois un naufragé ou un type en danger, je me vois à sa place, alors il faut que je l’aide, c’est plus fort que moi.» Car, parfois, Martín aide aussi les vivants: un clandestin en fuite, un immigré sans repères. Un jour, cinq mois après avoir rapatrié un Marocain sans-papiers écrasé par un camion sur le sol espagnol, il obtient de l’assurance du chauffeur une indemnité mirifique: 60 000 euros. Il tasse les petites coupures dans une valise, et fonce vers le village d’origine, au fin fond du pays, avec cette fortune, colossale pour d’humbles paysans marocains. «La mère s’est effondrée en sanglots et en remerciements. Elle a pris la valise sans compter l’argent.»

Ces temps-ci, pourtant, les affaires ne sont guère au beau fixe. Ses pompes funèbres tournent presque à vide, surtout dans l’attente de «clients» locaux. Car, ironie du sort, sa clientèle marocaine s’est tarie. La forte crise économique en Espagne a réduit les candidatures à l’émigration, et beaucoup de résidents se sont réinstallés au «pays». Résultat: sur les quinze employés de sa funeraria, Martín n’en a gardé que huit; depuis 2008, son chiffre d’affaires a chuté de 70%.

Depuis peu, une idée lui trotte dans la tête. Vendre, émigrer au Brésil (d’où vient sa femme actuelle) et y monter une boîte, de pompes funèbres bien sûr. «Avant de partir, je voudrais réaliser un vieux projet: obtenir que les 300 ou 400 cadavres de clandestins qui gisent, anonymes, dans des cimetières espagnols, soient rapatriés, avec le financement de l’Etat marocain.» Martín se voit un destin et voudrait laisser sa trace.

Retour à L’Hahyamna, le douar de Bouchaîb. Lors de notre visite, exactement quarante jours après l’arrivée de Martín et l’enterrement, on n’assistera pas au repas qui clôt rituellement le deuil, lorsque l’âme du défunt quitte la terre pour rejoindre le paradis. Faute d’argent. Pourtant, ce jour, un comité d’accueil s’improvise aussitôt, ce bourg isolé est heureux d’avoir des visiteurs. Un musulman dévot nous mène vers la maison de Bouchaîb, quatre murs en boue séchée entourés d’une vaste cour poussiéreuse.

En un clin d’œil, la pièce principale couverte de tapis héberge la cérémonie du thé à la menthe. Fatna, la mère du jeune mort (il avait 20 ans) fait défiler ses sept fils et filles, tous cadets de Bouchaîb. Le père, Saïd, est absent, il trime comme journalier dans les champs, à huit heures de bus. Un parent le joint par téléphone, et Saïd tient à manifester de vive voix sa reconnaissance pour Martín. «Je ne sais rien de cet homme, mais il a fait une chose si exceptionnelle! Mon fils avait disparu. Je sais aujourd’hui qu’il est mort en poursuivant un rêve. Cela le rend digne.» Un ancien assure: «Beaucoup se tuent pour aller en Europe. Bouchaîb est le seul de la région à nous avoir été rendu.»

Ce soir-là, des parents sont regroupés autour de la tombe du «Revenu». Il y a là des oncles barbus, immobiles et pensifs, un jeune cousin qui récite accroupi des versets du Coran. Il y a aussi le grand-père, Al-Miloudi, qui murmure: «Il avait la vie devant lui, il n’aurait pas dû faire cela. On part en Espagne avec un diplôme, pas sous un camion. Le pire est que tous les jeunes du douar veulent comme lui risquer leur peau pour aller là-bas. Son drame n’en a pas découragé un seul!»

Fatna, la mère, est restée à la maison, préférant se recueillir seule devant la tombe. De son fils aîné, elle n’a gardé aucune photo, aucun souvenir, si ce n’est une grande valise en toile noire bon marché, celle de son premier voyage en Espagne, qu’elle a rangée dans l’unique chambre à coucher – à côté des paillasses empilées. Bouchaîb aurait-il dû rester au bercail? Elle répond: «Il ne faut pas avoir peur pour ceux qui n’ont pas peur.»



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/11/10 22:11 par Hichamo.
11 novembre 2010 22:25
salam ce que je peux dire a haute voix :

Ce que nous prenons pour la paix n'est qu'un armistice entre les conflits : la planète grouille, saigne, et

ne saurait vivre sans cette violence, allah ghaleb la misere du monde

---------------------------------------------------------------------------------------------------- ----------------------------

La guerre serait-elle l'art de faire couler du sang ou l'art de faire couler de l'encre ?
a
12 novembre 2010 22:25
Citation
azl95 a écrit:
Citation
Rastapopûlos a écrit:
Il mérite qu'Allah le rétribue ici bas, comme Il le fait avec les non Musulmans. Et quelle meilleure rétribution que l'Islam. S'il meurt non Musulman, ses oeuvres seront vaines.

Voila que rasta decide à la place de Dieu qui doit aller au paradis.
Allah yahdi man khalak
qu'est ce que le fondamentalisme fait comme ravage.

Azl
Pourquoi cherches-tu absolument à ce qu'il aille au paradis? Occupe-toi déja de toi-même.
Dieu fait ce qu'il veut et sa puissance n'a pas de limite.
Selon l'Islam, une personne qui meurt non musulmane est perdue. Et c'est ce qu'elle mérite pour avoir nié Dieu ou ses prophètes. Pour toi, l'amour de Dieu est-il moins important que l'amour des hommes? Quel est le rapport avec le fondamentalisme?
Après Dieu pardonne à qui il veut et gardons nous de dire à sa place qui doit y aller

cela ne sert à rien d'aduler de cette façon l'occident. Il ya du bien et du mauvais en Occident. Il est important que les gens dénoncent ce qu'il ya du mauvais et ne justifient pas par le bien , ce que l'occident fait comme mal.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook