Une nouvelle ligne maritime vient d'être mise en ligne, en France : Montoir-de-Bretagne (44)- Gijon (Espagne)
Les premières rotations entre Saint-Nazaire et Gijon vont fendre les eaux du Golfe de Gascogne mercredi prochain. Une ligne régulière, encore timide, en attendant un « tapis roulant » et une deuxième ligne vers Vigo. Mettre les camions qui traversent l'Europe sur des trains ou des bateaux, pour limiter les atteintes à l'environnement : l'idée défendue par Bruxelles depuis longtemps se concrétise enfin. Avec plus de six mois de retard, la ligne Montoir-Gijon, à travers le golfe de Gascogne, va enfin débuter ses rotations mercredi prochain. Une mise à l'eau encore timide.
Concept galvaudé
« Le concept d'autoroute de la mer induit l'idée d'un tapis roulant, une prolongation d'une autoroute terrestre, s'énerve le conseiller général vert de Saint-Nazaire, Gilles Denigot. Avec seulement trois rotations par semaine, on est bien en deçà. On galvaude le concept ! »
L'armateur GLD Lines, filiale des groupes Louis Dreyfus et Grimaldi, ne conteste pas. Mais il entend monter en puissance, au fur et à mesure que les camions se présenteront à l'embarquement. Il bénéficie de sept ans de financements publics pour atteindre son seuil de rentabilité. Les contributions des États français et espagnols sont substantielles : 30 millions d'euros chacun.
« Il faut du temps pour créer de nouvelles habitudes », anticipe Claude Santoni, directeur de GLD Lines, qui se donne près de quatre ans pour atteindre la vitesse de croisière de trois rotations par jour. « Mais je ne demande qu'à être victime du succès ! »
Séduire les routiers
La balle est donc maintenant dans le camp des transporteurs. 15 000 poids-lourds franchissent chaque jour les Pyrénées par la route. En ouvrant une alternative par voie maritime, l'objectif n'est pas de réduire ce flux asphyxiant. Seulement de limiter sa progression galopante. La ligne Montoir-Gijon présente deux arguments de poids. Le trajet s'effectue en treize heures maximum. Soit un temps inférieur à la route. Le prix de 450 € pour un poids-lourd est également inférieur au coût de traction par voie terrestre.
Reste à faire évoluer les fonctionnements. Soit en embarquant le convoi complet avec le chauffeur qui met la traversée à profit pour son temps de repos. Des cabines seront à sa disposition à bord du Norman Bridge. Soit en embarquant seulement les remorques, un professionnel se chargeant du pré et du post acheminement dans chaque port.
Une deuxième ligne vers Vigo
Les deux États fondent beaucoup d'espoirs sur cette ligne. Le ministre des Transports Dominique Bussereau et son homologue espagnol seront à Montoir, le 16 septembre, pour faire la promotion de la ligne. Il faut séduire les routiers, d'autant qu'une deuxième ligne est en gestation. Montoir-Vigo, avec prolongement au nord vers le Havre et au sud vers Algésiras. Les premières rotations sont prévues pour mi-2011.
Pour les particuliers les premiers chiffres avancés sont : 100 Euros pour 1voiture + 2 personnes pour 14H de traversé.
chargement...
+ 
