Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Nour mon cheri ...
14 octobre 2005 21:12
les nazis vous avez dit?


les juifs sont pires que les nazis car ils sont partout dans tous les gouvernements.

un jour viendera ou ils pairont pour tout ce qu'ils ont fait.

car comme n'importe qui ils ont leur talon d'achile.




PS: c,est bizare que des qu'on parle des crimes des juifs les interventions deviennent rares????

:o
2
14 octobre 2005 21:19
Slam amir,

Il y a aussi les juifs anti-sionistes, il ne faut pas les amalgamer.
Le mot sioniste est plus approprié à mon avis.
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
s
14 octobre 2005 21:48
Salam Loubna ,


Je l'ai dis et preciser que je parle de la charogne , de l'armée , des colons , et tout ceux qui cautionnent cet politique sioniste ,

Et meme si ça arrive que certains prononce le mot juifs au lieu de sioniste , il est clair qu'on parle de la chorogne et ses crimes ,

Les juifs qui sont contre lui , ne voit aucun mal , parcequ'ils comprends que les sionistes sont des juifs et non des musulmans , et savent qu'on parle de genocide qu'eux meme denoncent ,

siryne
s
15 octobre 2005 21:54
Mordechaï Vanunu

15 octobre 2005

par Sylvia

Mordechaï Vanunu : « C’est parce qu’Israël détient la bombe atomique qu’il peut pratiquer sans crainte l’apartheid » Silvia Cattori 15/10/2005 source : Réseau Voltaire

Silvia Cattori : Quel était votre travail en Israël, avant que des agents du Mossad ne vous kidnappent à Rome, en octobre 1986 ?

Mordechaï Vanunu : Depuis neuf ans, je travaillais au centre de recherches en armements de Dimona, dans la région de Beer Sheva. Juste avant de quitter ce travail, en 1986, j’avais pris des photos à l’intérieur de l’usine, afin de montrer au monde qu’Israël cachait un secret nucléaire. Mon travail, à Dimona, consistait à produire des éléments radioactifs utilisables pour la fabrication de bombes atomiques. Je savais exactement quelles quantités de matières fissiles étaient produites, quels matériaux étaient utilisés et quelles sortes de bombes étaient fabriquées.

S. C : Révéler au monde - seul - que votre pays était secrètement détenteur de l’arme nucléaire..., n’était-ce pas là prendre un très grand risque ?

Mordechaï Vanunu : Si j’ai décidé de le faire, c’est parce que les autorités israéliennes mentaient. Elles se répandaient, répétant que les responsables politiques israéliens n’avaient nullement l’intention de se doter d’armes nucléaires. Mais, en réalité, ils produisaient beaucoup de substances radioactives ne pouvant servir qu’à cette seule fin : confectionner des bombes nucléaires. Des quantités importantes : j’ai calculé qu’ils avaient déjà, à l’époque - en 1986 ! - plus de deux cents bombes atomiques. Ils avaient aussi commencé à fabriquer des bombes à hydrogène, très puissantes. Aussi ai-je décidé de faire savoir au monde entier ce qu’ils tramaient dans le plus grand secret. Et puis, aussi, je voulais empêcher les Israéliens d’utiliser des bombes atomiques, afin d’éviter une guerre nucléaire au Moyen-Orient. Je voulais contribuer à apporter la paix dans cette région. Israël, détenant déjà des armes surpuissantes, pouvait faire la paix : il n’avait plus à redouter une quelconque menace palestinienne, ni même arabe, car il possédait tout l’armement nécessaire à sa survie.

S. C : Vous étiez préoccupé par la sécurité, dans l’ensemble de la région ?

Mordechaï Vanunu : Oui. Absolument. Bien entendu, ce n’est pas pour le peuple israélien que j’ai fait ce que j’ai fait. Les Israéliens avaient élu ce gouvernement, et ce gouvernement avait décidé de les doter d’armes nucléaires. Vous savez, tous les Israéliens suivent de très près la politique du gouvernement israélien... Mais, en ce qui me concerne, je réfléchissais à partir du point de vue de l’humanité, du point de vue d’un être humain, de tous les êtres humains vivant au Moyen-Orient, et aussi de tous les êtres humains, dans le monde entier. Parce que ce qu’Israël avait fait, beaucoup d’autres pays pourraient le faire.

S. C : Saviez-vous à quoi vous vous exposiez ? Pourquoi était-ce vous, en particulier, qui deviez prendre un si grand risque, et personne d’autre ?

Mordechaï Vanunu : Bien entendu, je savais ce que je risquais. Mais ce que je pouvais faire, personne d’autre que moi n’aurait pu le faire. Je savais que j’aurais eu affaire au gouvernement israélien. Ce n’est pas comme si j’avais été quelqu’un qui s’en serait pris à des intérêts privés ; je savais que je m’en prenais directement au gouvernement israélien et à l’État juif israélien. Je savais donc qu’ils pouvaient me châtier, qu’ils pouvaient me tuer, qu’ils pouvaient faire de moi absolument tout ce qu’ils voulaient. Mais j’avais la responsabilité de dire la vérité au monde. Personne d’autre que moi n’était en mesure de le faire : il était donc de mon devoir de le faire. Quels qu’aient été les risques.

S. C : Votre famille vous a-t-elle, alors, soutenu ?

Mordechaï Vanunu : Les membres de ma famille ont été incapables de comprendre ma décision. Pour eux, le plus dérangeant fut de découvrir que je m’étais converti au christianisme. Pour eux : c’était plus dommageable, plus douloureux que le fait que j’ai révélé les secrets nucléaires d’Israël... Je les respecte, ils respectent ma vie. Nous sommes restés en bons termes, mais nous ne nous fréquentons plus.

S. C : Vous sentez-vous seul ?

Mordechaï Vanunu : Oui. Bien sûr, je suis seul, ici, à la cathédrale Saint-Georges. Mais j’ai beaucoup d’amis, qui me soutiennent.

S. C : Dans quelles conditions avez-vous été jugé et emprisonné ?

Mordechaï Vanunu : Mon procès a été tenu dans le secret le plus absolu. J’étais seul, avec mon avocat. J’ai été condamné pour espionnage et trahison. Les autorités israéliennes se sont vengées sur moi en me maintenant en isolement cellulaire durant toute la durée du procès. Elles n’autorisaient personne à me voir ni à me parler, et m’interdisaient de m’adresser aux médias. Elles ont publié beaucoup de désinformation à mon sujet. Le gouvernement israélien a utilisé tout son pouvoir médiatique pour faire un lavage de cerveau de l’opinion publique. Pour laver le cerveau des juges, aussi, au point de les convaincre de la nécessité de me mettre en prison. Ainsi, mon procès a été tenu secret et les médias n’ont pas pu accéder à la vérité ; ils n’ont pas pu m’entendre. Les gens étaient convaincus que j’étais un traître, un espion, un criminel. Il n’y eut pas un atome de justice, dans ce jugement. Mais il n’y avait pas que le procès : le plus cruel fut de m’isoler, en prison. Ils m’ont puni non seulement par l’emprisonnement, mais aussi en m’isolant totalement, en m’épiant en permanence, au moyen de mauvais traitements particulièrement vicieux et cruels : ils ont essayé de me faire mettre en colère, ils ont essayé de me faire regretter ce que j’avais fait. J’ai été maintenu au secret, dix-huit années durant, dont onze années et demie en isolement total. La première année, ils ont mis des caméras dans ma cellule. Ils ont laissé la lumière allumée trois années d’affilée ! Leurs espions me battaient sans cesse, ils m’empêchaient de dormir. J’ai été soumis à un traitement barbare ; ils ont tenté de me briser. Mon objectif était de tenir, de survivre. Et j’ai réussi !...

S. C : Par chance, on ne vous a pas pendu haut et court, comme le voulait pourtant le ministre de la Justice d’alors, Tommy Lapid. Vous avez tenu bon, et vous avez été relâché le 21 avril 2004. Vous aviez tout juste 50 ans !

Mordechaï Vanunu : S’ils m’ont relâché, c’est parce que j’avais purgé les dix-huit ans de prison auxquels ils m’avaient condamné. Ils voulaient me tuer. Mais, en fin de compte, le gouvernement israélien a décidé de n’en rien faire.

S. C : En avril 2004, les télévisions ont montré votre sortie de prison. Le monde a alors découvert ce qui vous était arrivé. Vous êtes apparu devant les caméras heureux, déterminé, combatif : tout le contraire d’un homme brisé...

Mordechaï Vanunu : Sortir de prison, aller parler au monde entier, fêter ça... après dix-huit ans de captivité, d’interdiction de tout :... ce fut un grand moment...

S. C : Vos geôliers n’ont donc pas réussi à vous briser mentalement ?

Mordechaï Vanunu : Non ; absolument pas. Mon objectif était de sortir, et de parler au monde entier, de faire comprendre aux autorités israéliennes qu’elles avaient échoué. Mon but était de survivre, et cela a été ma plus grande victoire sur toutes ces organisations d’espionnage. Ils ont réussi à me kidnapper, à me traîner devant leur tribunal, à me maintenir en prison, au secret, pendant dix-huit ans... et j’ai survécu à tout ça. J’ai souffert, certes ; mais j’ai survécu. Malgré tous leurs crimes, je suis toujours vivant, et je suis même en excellente santé ! Je suis de forte constitution ; c’est sans doute grâce à çà, que j’ai surmonté l’épreuve.

S. C : Qu’est-ce qui vous a aidé à tenir ?

Mordechaï Vanunu : Ma fermeté. Le fait de continuer à être convaincu que j’avais eu raison de faire ce que j’avais fait. La volonté de leur faire comprendre que, quoi qu’ils fassent pour me châtier, je continuerais à rester en vie.

S. C : Quel est le plus grand obstacle auquel vous ayez à faire face, actuellement ?

Mordechaï Vanunu : On m’interdit de quitter Israël. J’ai été libéré de prison, mais ici, en Israël, je suis dans une grande prison. Je voudrais quitter ce pays, aller jouir de la liberté dans le vaste monde. J’en ai marre du pouvoir israélien. L’armée peut venir m’arrêter à tout instant, me punir. Je sens que je suis à leur merci. J’aimerais tellement vivre loin, très loin d’ici...

S. C : Quand Israël vous laissera-t-il quitter le pays ?

Mordechaï Vanunu : Je n’en sais rien. Ils m’ont interdit de quitter Israël pendant une année. Un an ayant passé, ils ont renouvelé l’interdiction pour une nouvelle année, qui prendra fin en avril prochain. Mais ils peuvent encore prolonger l’interdiction, aussi longtemps qu’il leur plaira...

S. C : Quel regard portez-vous sur le Traité de non-prolifération nucléaire quand, dans le cas d’Israël, on tolère « l’ambiguïté nucléaire », alors qu’on met constamment sous pression l’Iran - un pays qui, lui, se soumet aux inspections ?

Mordechaï Vanunu : Tous les pays devraient être ouverts aux inspections internationales et dire la vérité sur ce qu’ils sont en train de faire, secrètement, dans toutes les installations nucléaires dont ils disposent. Israël n’a pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire. Ce sont près de cent quatre-vingt pays qui l’ont fait, dont tous les pays arabes. L’Égypte, la Syrie, le Liban, l’Irak, la Jordanie... : tous les pays voisins d’Israël ont ouvert leurs frontières aux inspections de l’AIEA. Israël est le pire exemple. C’est le seul pays qui ait refusé de signer le Traité de non-prolifération nucléaire. Les États-Unis et l’Europe devraient commencer par régler le cas d’Israël ; Israël doit être considéré à l’instar de n’importe quel autre pays. Nous devons en finir avec l’hypocrisie, et obliger Israël à signer le Traité de non-prolifération nucléaire. Il faut imposer à Israël le libre accès des inspecteurs de l’AIEA au centre de Dimona.

S. C : L’Iran, qui remplit ses obligations et accepte les inspections de l’ONU, est pourtant menacé de sanctions. Israël, qui est doté de l’arme nucléaire et refuse toute inspection de l’AIEA, ne fait l’objet d’aucune poursuite. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » de la part des États-Unis, mais aussi de l’Europe ?

Mordechaï Vanunu : Oui ; c’est même encore pire que ce que vous dites : non seulement on ne s’en prend pas à Israël, mais on aide même ce pays en secret. Il y a une coopération secrète entre Israël et la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis. Ces pays ont décidé de contribuer à la puissance nucléaire d’Israël afin de faire de ce pays un État colonial, dans le monde arabe. Ils aident Israël, parce qu’ils veulent que ce pays soit à leur service, en tant que pays colonialiste contrôlant le Moyen-Orient, ce qui leur permet de s’emparer des revenus pétroliers et de maintenir les Arabes dans le sous-développement et les conflits fratricides. Telle est la principale raison de cette coopération.

S. C : L’Iran n’est-il pas, comme l’affirment Israël et les États-Unis, une menace ?

Mordechaï Vanunu : Étant sous le contrôle des inspecteurs de l’AIEA, l’Iran ne représente aucun danger. Les experts occidentaux savent parfaitement quelle est la nature du programme nucléaire iranien. Contrairement à Israël, qui ne laisse personne accéder à ses installations nucléaires. C’est la raison pour laquelle l’Iran a décidé d’aller de l’avant et de dire au monde entier : « Vous ne pouvez pas exiger de nous plus de transparence, alors que vous continuez à fermer les yeux sur ce qui se passe en Israël ! » Tous les Arabes voient, depuis quarante ans, qu’Israël a des bombes atomiques et que personne ne fait rien contre ça. Tant que le monde continuera à ignorer les armes atomiques d’Israël, il ne pourra pas se permettre de dire quoi que ce soit à l’Iran. Si le monde est vraiment préoccupé, et s’il veut sincèrement mettre un terme à la prolifération nucléaire, qu’il commence donc par le commencement, c’est-à-dire : Israël !...

S. C : Vous devez être agacé, quand vous entendez Israël, qui n’est pas en règle, dire qu’il est prêt à bombarder l’Iran, qui, à ce stade, n’a enfreint absolument aucune règle !

Mordechaï Vanunu : Oui ; cela me met hors de moi. Nous n’avons rien à reprocher à l’Iran : avant de faire quoi que ce soit contre un quelconque autre pays, il faut s’occuper du cas israélien. Si quelqu’un veut s’en prendre à l’Iran, il doit, préalablement, s’en prendre à Israël. Le monde ne peut ignorer ce qu’Israël fait, en la matière, depuis plus de quarante ans... Les États-Unis devraient obliger Israël à signer le Traité de non-prolifération nucléaire. Et il est grand temps, aussi, pour l’Europe, de reconnaître officiellement qu’Israël possède des bombes atomiques. L’ensemble du monde arabe devrait être extrêmement inquiet en entendant tous ces discours qui incriminent l’Iran, qui ne possède aucune arme atomique, et qui continuent à ignorer Israël.

S. C : Quels sont les États qui ont coopéré avec Israël ?

Mordechaï Vanunu : Israël a aidé la France et la Grande-Bretagne dans leur campagne contre l’Égypte, en 1956. Après l’opération de Suez, la France et la Grande-Bretagne ont commencé à coopérer au programme nucléaire israélien, afin de remercier Israël pour le soutien qu’il leur a apporté, durant cette guerre.

S. C : L’Afrique du Sud n’a-t-elle pas aidé Israël, jusqu’en 1991 ?

Mordechaï Vanunu : C’est effectivement en Afrique du Sud, dans le désert, qu’Israël a procédé à ses essais nucléaires...

S. C : Dans les années soixante, le président Kennedy aurait, semble-t-il, demandé qu’il y ait des inspections à Dimona, en Israël. Voyez-vous un lien entre cette demande et son assassinat ?

Mordechaï Vanunu : Je pense qu’à l’époque de Kennedy, les États-Unis étaient opposés au programme nucléaire israélien. Kennedy a tenté d’arrêter Israël, en la matière, mais son assassinat ne lui en a pas laissé le temps... Pour moi, le mobile de l’assassinat de Kennedy est lié à la diffusion d’armes nucléaires en Israël et dans d’autres pays. Ceux qui l’ont assassiné étaient des gens qui étaient favorables à la dissémination nucléaire. Grâce à l’élimination du gêneur Kennedy, la prolifération a pu continuer. De fait, les présidents Johnson et Nixon [qui ont succédé à Kennedy, ndt] n’y voyaient aucun inconvénient : ils ont laissé faire Israël. Constatons simplement que c’est bien un changement allant en ce sens qui s’est manifesté, après l’assassinat de Kennedy...

S. C : Votre dénonciation n’a pas empêché Israël de maintenir taboue cette question : il a réussi à ne pas se mettre les grandes puissances à dos. Sa stratégie de l’opacité se serait-elle donc avérée efficace ?...

Mordechaï Vanunu : Force est bien de reconnaître que oui. Israël est un cas d’école. Comment un petit pays peut-il défier le monde entier et poursuivre une politique agressive, sans le moins du monde se préoccuper des autres ? Les Israéliens ont réussi à le faire, à l’époque, oui... Mais aujourd’hui, le monde a changé. La Guerre froide est terminée, le communisme est défait, le monde s’oriente vers la paix : on le voit, des armes nucléaires n’aideront Israël en rien. Maintenant qu’Israël doit montrer qu’il désire la paix, et de quelle manière il entend y contribuer, pour ce pays, de quelle utilité pourraient bien être des armes nucléaires ? La politique nucléaire israélienne était possible, dans le contexte de la Guerre froide. Mais aujourd’hui, nous devons obtenir d’Israël qu’il adopte une nouvelle politique, qu’il démontre au monde entier qu’il veut la paix et qu’il reconnaisse qu’il n’a nul besoin d’armes atomiques.

S. C : Dans les années cinquante, Israël disposait déjà d’un armement considérable. Quelle raison avait-il alors de se doter de l’arme nucléaire ?

Mordechaï Vanunu : Un pays aussi petit qu’Israël n’a aucune raison valable de détenir un nombre aussi énorme d’armes atomiques. C’est un peu comme si le programme d’armement nucléaire d’Israël lui était monté à la tête. On ne peut en aucun cas utiliser d’arme atomique dans la région : toute bombe atomique qui serait utilisée contre la Syrie, l’Égypte ou la Jordanie aurait des effets radioactifs et rendrait la vie impossible en Israël également. Toute bombe endommagerait Israël même. Jusqu’ici, les Israéliens n’ont pas même le droit de discuter de cette question entre eux. Néanmoins, ce problème occupe tous les esprits. Nous attendons la réponse d’Israël sur cette question.

S. C : Pour Israël, ne s’agit-il pas d’une arme qui lui permet de maintenir le statu quo ? D’un instrument de chantage politique ? Pour pouvoir discuter d’égal à égal avec les grands - États-Unis en tête - et ne rien concéder aux Arabes, qu’Israël a spoliés et qui sont faibles militairement ?

Mordechaï Vanunu : Oui. C’est tout à fait cela. Israël utilise la puissance des armes nucléaires afin d’asséner ses politiques. Israël a beaucoup de pouvoir, il écrase l’ensemble de ses voisins de son arrogance. Les États-Unis - même eux ! - ne sont pas en mesure de dire aux Israéliens ce qu’ils doivent faire. Aujourd’hui, l’Europe voit à quel point Israël est puissant. Même sans utiliser la bombe atomique, même sans brandir la menace qu’ils le feraient, les Israéliens peuvent imposer leur pouvoir, ils peuvent faire absolument tout ce qu’ils veulent : ils peuvent ériger leur muraille, ils peuvent édifier des colonies en Palestine..., personne n’est en mesure de leur dire qu’ils n’ont pas le droit de le faire, parce qu’ils sont extrêmement puissants.

S. C : C’est là le résultat de leur utilisation des armes atomiques à des fins de chantage politique. Ils peuvent utiliser des bombes atomiques contre tout pays qui voudrait stopper leur politique agressive à l’encontre des Palestiniens. Telle est la situation, aujourd’hui. Le monde entier le sait, tout le monde le sait. Et il y une autre raison, pour laquelle ni les États-Unis ni l’Europe ne font strictement rien : c’est qu’ils savent à quel point Israël est puissant. Par conséquent, la meilleure manière de contrer Israël consiste à faire savoir la vérité au monde et à étudier ce qui s’y passe, dans le domaine de l’armement atomique, jusqu’à ce qu’il y renonce.

S. C : Israël a-t-il envisagé de recourir à l’arme nucléaire contre ses voisins arabes, en 1973 ?

Mordechaï Vanunu : Oui. En 1973, Israël était prêt à utiliser des armes atomiques contre la Syrie. Et contre l’Égypte.

S. C : Pour avoir révélé un secret d’État, vous avez énormément souffert. Finalement ; pour quel résultat ?

Mordechaï Vanunu : Tout d’abord, le monde a maintenant la preuve qu’Israël possède des armes atomiques. Personne, désormais, ne peut plus ignorer la vérité en ce qui concerne le projet nucléaire d’Israël. Après ça, Israël s’est trouvé dans l’impossibilité totale d’avoir recours à ces armes. Un autre résultat de mon action, c’est le fait que le monde a pris conscience de ce que ce petit État juif a fait, dans le plus grand secret. Et le monde a découvert, aussi, sur quels mensonges et sur quelle désinformation cet État a été édifié. Le fait de savoir qu’un si petit pays ait été capable de fabriquer secrètement deux cents bombes atomiques a contribué à alerter l’opinion publique mondiale sur son comportement. La peur qu’un autre petit pays puisse faire la même chose et fabriquer des armes atomiques a incité le monde à se mettre à réfléchir à la manière de stopper la prolifération nucléaire et d’empêcher Israël d’aider d’autres pays à utiliser ces armes, à l’avenir. Quand le monde a découvert ce qu’Israël a fait dans le plus grand secret, la peur de la prolifération nucléaire s’est manifestée. Le monde a pris conscience du pouvoir d’Israël et il a commencé à exercer des pressions sur ce pays afin de le contraindre à faire la paix avec les Palestiniens et avec le monde arabe. Israël n’avait plus aucune raison d’affirmer qu’il redoutait ses voisins arabes, dès lors qu’il disposait, depuis la fin des années cinquante, de suffisamment d’armes pour assurer sa sécurité.

S. C : Pour quelles raisons Israël continue-t-il de vous persécuter ?

Mordechaï Vanunu : Ce que j’ai fait contrarie tellement toutes les attitudes politiques israéliennes ! Les Israéliens ont dû changer leurs plans. La politique nucléaire secrète d’Israël est l’œuvre de Shimon Pérès. Et voilà que cette politique consistant à fabriquer des armes atomiques clandestinement s’est effondrée ! À cause de cette révélation, Israël a dû emprunter une nouvelle direction, définir de nouveaux plans et ce à quoi nous assistons aujourd’hui est la conséquence de mes révélations. Ils ont dû inventer de nouvelles sortes d’armes. Aujourd’hui, ils construisent leur muraille, leurs check-points, leurs colonies et ils se sont arrangés pour rendre la société juive plus religieuse, plus nationaliste, plus raciste. Au lieu d’aller dans une autre direction, au lieu de comprendre qu’il n’y a pas d’autre solution que la paix, au lieu de reconnaître aux Palestiniens des droits égaux et de mettre un terme au conflit. Israël ne veut pas mettre fin au conflit. Ce qu’Israël veut, c’est continuer à construire sa muraille et ses colonies !...

S. C : Vous avez accompli un véritable exploit !

Mordechaï Vanunu : En tant qu’être humain, j’ai fait quelque chose pour la sécurité et le respect de l’humanité. Tout pays a le devoir de nous respecter, tous, en tant qu’êtres humains, quelle que soit notre religion, que l’on soit juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes... Israël a un gros problème : ce pays ne respecte pas les êtres humains. Ce que ce pays a pu faire, parce qu’il ne considère pas les autres humains comme des égaux, est absolument terrible. Le résultat est dévastateur, pour l’image d’Israël ; l’État d’Israël n’est en aucun cas une démocratie. L’État juif est raciste. Le monde devrait savoir qu’Israël met en pratique une politique d’apartheid : si vous êtes juif, vous avez le droit d’aller où vous voulez et de faire ce que bon vous semble ; si vous n’êtes pas juif, vous n’avez aucun droit. Ce racisme est le véritable problème auquel Israël est confronté. Israël est bien incapable de prouver qu’il est une démocratie. Personne ne peut accepter cet État raciste ; ni les États-Unis, ni les pays européens. Les armes nucléaires israéliennes, ils pourraient, à la rigueur, les accepter... Mais comment pourraient-ils justifier cet État d’apartheid fasciste ?

S. C : Vous semblez refuser de reconnaître la légitimité de cet État ?

Mordechaï Vanunu : Bien sûr. C’est ce que j’ai dit, à ma sortie de prison : nous ne devons pas accepter cet État juif. L’État juif d’Israël est le contraire de la démocratie ; nous avons besoin d’un État pour tous ses citoyens, sans égard pour leurs croyances religieuses. La solution, c’est un État unique, pour tous ses habitants, de toutes les religions, comme c’est le cas dans des démocraties comme la France ou la Suisse, et non pas seulement un État pour les juifs. Un État juif n’a absolument aucune raison d’être. Les juifs n’ont pas besoin d’un régime fondamentaliste comme celui qui règne en Iran. Les gens ont besoin d’une véritable démocratie, qui respecte les êtres humains. Aujourd’hui, dans la région du Moyen-Orient, nous avons deux États fondamentalistes : l’Iran, et Israël. Mais Israël est très en avance, en matière de fondamentalisme, même sur l’Iran !...

S. C : À vos yeux, Israël est-il donc une plus grande menace que l’Iran ?...

Mordechaï Vanunu : Bien entendu : nous savons ce que les Israéliens font subir au peuple palestinien, depuis plus de cinquante ans ! Il est grand temps, pour le monde, de s’en souvenir et de se préoccuper de l’holocauste palestinien. Les Palestiniens ont tellement souffert, et depuis tellement longtemps, à cause de toute cette oppression ! Les juifs ne les respectent absolument pas, ils ne les considèrent pas comme des êtres humains ; ils ne leur accordent aucun droit, et ils continuent à les persécuter, à mettre en danger la vie présente des Palestiniens, et par conséquent leur propre avenir, aussi.

S. C : Que dites vous à mon pays, la Suisse, qui est dépositaire des Conventions de Genève ?

Mordechaï Vanunu : La Suisse devrait condamner très clairement et à haute voix la politique raciste d’Israël, c’est-à-dire toutes les violations des droits des Palestiniens, tant musulmans que chrétiens. Tous les pays doivent exiger du gouvernement israélien qu’il respecte les non-juifs, en tant qu’êtres humains. De fait, je n’ai pas le droit de vous parler, je ne suis pas autorisé à parler à des étrangers ; si je m’exprime quand même, c’est à mes risque et périls. Israël a utilisé des dédommagements de l’Holocauste pour fabriquer des armes, pour détruire des maisons et des biens palestiniens. Je serai très satisfait si votre pays me donne un passeport et m’aide à quitter ce pays, Israël. La vie est très dure, ici. Si vous êtes juif, vous n’avez aucun problème ; si vous ne l’êtes pas [ou plus], on vous traite sans le moindre respect.

Sylvia

P.S. Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

siryne
s
25 octobre 2005 20:02
Une pensée pour eux , et que dieu les protege,



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/10/05 20:02 par siryne.
siryne
s
25 octobre 2005 23:55
Prison de Telmond : Un cimetière pour les vivants
jeudi 20 octobre 2005

Dr. Majida Fudda a passé six mois de détention administrative, suite à son arrestation. Elle vit à Nablus, en Palestine occupée, et raconte à propos de la prison de Telmond : "Ce n’est pas exagéré si on décrit Telmond comme le cimetière pour les vivants".
Des cellules comparables à des tombeaux

Dr. Fudda raconte : l’occupation a organisé ses prisons d’après sa conception des tombeaux.

Elle a été arrêtée le 3 mars alors qu’elle revenait d’une visite à ses proches à Amman.

Les soldats de l’occupation, à la frontière palestino-jordanienne, confisquent le passeport de Majida et l’arrêtent, puis elle est fouillée, et ensuite, elle subit un examen médical, mais personne ne lui dit rien. Elle demande au bout d’un certain temps : "est-ce que je suis arrêtée ?" Ils lui disent : oui. Elle demande : pourquoi ? Ils lui répondent : c’est toi qui nous donnera la réponse.

Dr. Fudda, la quarantaine, diplômée en pharmacie, a été gardée 12 heures à la frontière, sur le pont, et ensuite emmenée à la prison de Telmond, où commence le vrai parcours de la souffrance et de la torture. "J’ai été mise dans une cellule individuelle, pendant trois jours. Cette cellule était dépourvue de toutes possibilités pour y recevoir une vie humaine. Elle était glacée et sombre. Pas de sanitaires, ni douche, ni source d’eau. Le seul matelas qui s’y trouvait était trempé d’eau. Pas de fenêtre qui puisse te rappeler qu’il y a quelque chose d’autre, derrière ces murs. C’est réellement une tombe de la plus mauvaise espèce, l’air n’y était pas renouvelé.

Les interrogatoires

Après avoir passé trois jours dans cette cellule, elle est emmenée à la prison de Petah Tikva pour les interrogatoires. Jusqu’à ce moment, Majida ne savait pas pourquoi elle a été arrêtée. "Les interrogatoires ont commencé le 7 mars. Ce fut très dur, très fatiguant, tous les moyens de torture ont été utilisés, à commencer par le shabeh, puis l’interdiction de sommeil, les insultes, les cris, la chaise secouée. Une seule séance d’interrogatoire durait de 8 h du matin jusqu’à 6 heures du soir. Comme une journée de travail, mais dans la torture. Cela dura 31 jours, plus les 6 jours précédents.

Pour augmenter la torture, les geôliers lui interdisent de s’accomoder avec les pires conditions. "Il y avait environ 60 prisonniers qui subissaient des interrogatoires. J’ai compris, d’après les instructeurs, que 25 prisonniers étaient de Nablus, mais je ne pouvais pas leur parler. Ils m’autorisaient une heure et demi, ou selon leurs horaires, pour le repos et prendre le repas, dans une cellule qui changeait tous les jours, et même deux à trois fois par jour. J’ai été mise dans 16 cellules différentes. Tout ce dont je me rappelle, c’est que je prenais le matelas et je me déplaçais d’une tombe à une autre".

Même l’heure de repos dans la cellule était une séance de torture : "elle est sale, infestée de cafards, les mauvaises odeurs étouffaient. La cellule était aussi sombre, les soldates venaient toutes les heures me regarder, je devais me tenir debout pour leur répondre, et si je m’endormais, une seconde, elles se mettaient à crier et à m’insulter".

A Telmond, à nouveau

Après un mois d’interrogatoires, dr. Majida Fudda retourna à la prison de Telmond, non dans les cellules, mais dans les pièces de la section 11 à propos desquelles elle dit : "C’est aussi mauvais, car les pièces sont surpeuplées, et c’est une torture d’un autre genre, dans la pièce, une prisonnière dormait par terre, car la pièce était de dimension 2,5 sur 1,8, y compris pour les toilettes. Je dormais par terre. Deux prisonnières ont été emmenées dans une pièce moins étroite, 4mx4m, où se trouvait déjà 6 autres femmes. Toutes, nous dormions par terre, à tour de rôle.

Les sionistes veulent faire de Telmond une prison qui ressemble le plus possible aux tombes, la prison a été conçue pour enterrer les vivants : les fenêtres sont fermées par une plaque en fer pour empêcher la lumière ou l’air d’y entrer."

Les privations

"La récréation est d’une durée de trois heures. Elle se déroule dans une cour, fermée par le haut par un grillage en fer. Il n’y a rien dans la cour. Dans Telmond, il n’y a pas de droits. Les choses les plus élémentaires et les plus simples sont celles qui sont utilisées pour nous punir en nous en privant. La nourriture à la prison de Telmond n’est pas moins mauvaise que celle reçue dans les cellules. Des cafards et des restes d’insectes sont mêlés au repas. C’est pourquoi beaucoup de prisonnières rendent le repas et préfèrent acheter à la cantine de quoi manger, à leurs frais, mais même cela ne sert à rien, les produits de la cantine dépendent de l’humeur des geôliers. Souvent, les prisonnières sont privées de cantines, par punition.

Acamol

La pilule de l’acamol (analgésique) dans la prison de Telmond a une grande renommée, parce qu’avec de l’eau, elle devient le remède pour toutes les maladies. Fudda ajoute : "beaucoup souffraient des articulations, des os, plusieurs prisonnières souffrent du dos, et des maladies féminines, mais il n’y a aucun remède. Si une prisonkière tombe malade, elle doit ingurgiter l’acamol, si elle parvient d’ailleurs à l’avoir. Pour toutes les maladies, l’analgésique est là, jusqu’à ce qu’on soit libéré ou qu’on meurt".

Fudda indique que les prisonnières sont nombreuses à être atteintes d’une maladie dont les symptômes sont la chute des cheveux, "c’est probablement l’eau polluée ou le genre de shampoing de la cantine, ou alors la nourriture".

Relations avec le monde extérieur

Afin que la prison soit réellement une tombe, dans tout le sens du terme, les prisonnières sont interdites d’avoir un quelconque contact avec le monde extérieur. La visite des avocats est souvent interdite, et la visite des parents, plus de 85% des prisonnières ne peuvent recevoir leurs visites, pour des raisons dites sécuritaires, même si les parents sont âgés.

Fudda ajoute : même la visite prend des allures de répression. Plusieurs prisonnières sont installées dans une seule pièce pour rencontrer leurs familles. Il y a beaucoup de bruit, tu ne peux entendre ce que te disent les membres de ta famille. Ce qui est encore pire, c’est que la prisonnière est séparée de sa famille par deux grilles séparées par une vitre anti-bruit, dans laquelle se trouvent de petits trous. La visite commence et finit et tu apprends à lire sur les lèvres pour comprendre ce qu’ils disent, mais comment lire alors que tu as devant toi tous ces obstacles ? De plus, les prisonnières sont interdites de visites entre elles, entre les sections.

Les punitions

La fouille dite sécuritaire dans la prison de Telmond est une autre forme de torture. Fudda dut : "Il y a plusieurs formes de fouilles, où sont utlisés des appareils d’examen pour le sol, les murs, par crainte que l’on ne s’enfuie !!" Elle ajoute : "ceux qui viennent fouiller sont des geôliers hommes. La fouille est très spéciale. Quand les soldats entrent, les prisonnières doivent se lever, et cela se passe quatre fois par jour. Celle qui ne le fait pas est punie, même si elle est malade et ne peut se lever ou pour tout autre cause. Quand c’est le directeur de la prison qui arrive, il faut au préalable nettoyer et ranger, s’aligner comme si les prisonnières étaient une garde d’honneur pour son accueil". La situation est vraiment mauvaise, ajoute-t-elle, mais toute personne qui n’agit pas ainsi est punie. La punition signifie la privation de la récréation, de la visite, de l’achat de la cantine ou de rencontrer l’avocat. Mais aussi de r etirer les matelas, couper l’eau de la section punie, l’isolement aussi où les prisonnières sont isolées avec des prisonnières juives de droit commun dans la prison de Ramleh. 4 femmes sont actuellement isolées à Ramleh, dans des conditions très difficiles. De plus, il y a les amendes très importantes que les prisonnières sont obligées de payer.

Message des prisonnières

Les prisonnières souhaitent adresser un message au monde et à la société palestinienne qui vit dans une grande prison. Fudda dit : "les prisonnières se sentent très déçues car elles pensent que leur cause n’est pas vraiment prise en compte. Elles souhaitent qu’il y ait des actions sérieuses pour les libérer et libérer tous les prisonniers. Il faut que la question des prisonniers demeure une priorité dans les revendications palestiniennes, il faut que la question des prisonniers soit la première à être soulevée lors des négociations. Il est nécessaire d’agir pour la libération de tous les prisonniers. La situation des prisons est insupportable. Il faut agir pour mettre fin à la dure épreuve des prisonniers et des détenus. C’est le devoir de tous."

Témoignage de Majida Fudda - Centre d’information Palestinien - Correspondant de Nablus

Traduit par Centre d’Information sur la Résistance en Palestine

[www.aloufok.net]
siryne
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook