Au nom de la loi, les juifs n'ont pas reconnu Jésus (Saydina 'Issa sur lui le salut et la paix), venu avec l'esprit de la loi. Alors que l'on vivait à cette époque par et dans la loi, où tout est écrit et défini à la virgule près, la venue de Jésus est une révolution, une remise en question radicale de l'ordre établi par les conservateurs de la lettre, auxquels il dit :
"Malheur à vous, docteurs de la loi, parce que vous avez enlevé la clé de la science. Vous-mêmes n'êtes pas entrés et avez empêché ceux qui entraient " (Luc)
Certes, il faut conserver le loi, toutefois que reste-t-il d'une loi sans esprit, d'une religion sans spiritualité ! C'est comme un corps sans âme, sans vie. L'on peut conserver le corps de la détérioration, mais il s'agit de le garder vivant, animé, actif, en bon état, car, même en vie, le corps peut-être en état d'affaiblissement, de dopage (takhdir), d'asphéxie, de paralysie.
Pour parler un peu franchement, je dirais que l'état dans lequel se trouve les musulmans, et en conséquence l'Islam, aujourd'hui n'est pas bien. C'est vrai que l'Islam se propage par la grâce de Dieu, mais ceci est dû essentiellement à l'Islam et son secret, et non aux musulmans et l'image qu'ils donnent de leur religion. On sait que l'Islam comme religion révélée se compose de trois composantes ou principes : l'islâm, se rapportant aux cinq piliers (l'attestation de l'unité, la prière, l'aumône, le jeûne, le pélérinage) et donc à la chari'a (la loi), l'imâne (la foi), l'ihsâne (l'excellence). Le problème c'est que l'Islam en tant que religion (dîne) est réduit à l'islâm en tant que loi, qui, n'étant qu'un principe parmi les trois principes de la religion, n'était à l'origine que le moyen qui mène à l'excellence, est parvenu à se faire passer pour la fin ultime. On a fait de l'Islam une religion de loi, alors que l'excellene comme dimension essentielle et comme finalité, est devenue quasiment absente, et c'est rare qu'on y porte intérêt et qu'on recherche son état, c'est comme si on n'en est pas concerné. On est concerné plus par la facilité (à ne pas confondre avec la simplicité) que par l'effort (intellectuel ou spirituel), on a seulement besoin d'un soutien, de béquilles, de quelque chose de fait : faire ça, ne pas faire ça, alors que la vraie spiritualité exige un effort et une quête permanente pour redécouvrir et revivre la réalité du message. Il s'agit d'aller d'un Islam hérité à un Islam mérité, à ce propos les "convertis" ont le mérite d'aller à la recherche et la redécouverte de l'Islam, qu'ils n'ont pas hérité. Si Dieu nous raconte dans le Coran l'histoire des autres communautés, notamment les fils d'Israel (banou israel), avec leurs prophètes, ce n'est pas seulement pour la lire comme histoire du passé, mais aussi comme histoire, nous concernant, de notre présent. Si Dieu nous dit à propos de banou israel :
"Vos coeurs, ensuite, se sont endurcis. Ils sont semblables à un rocher, ou plus durs encore. Il en est, parmi les rochers, d'où jaillissent les ruisseaux ; il en est qui se fendent, et l'eau en sort ; il en est qui s'écroulent par craine de Dieu. - Dieu n'est pas innatentif à ce que vous faites." (Coran, 2-74)
C'est pour que nous regardions où sommes-nous arrivés, individuellement et collectivement, de cet état d'endurcissement, d'assèchement, d'oubli, déloignement.
il y a qulques diffrences: la loi Juive a l'époque de Jésus était très différente de la Loi divine a proprement parler
les divergences rn islam sont nombreuses et ceci est voulu par Dieu. Je maintiens néanmoins qu'il existe des ordres qu'il faut appliquer a la lettre Dieu ne nous met pas en erreur et même sil existe actuelleiebt a l'évidence un déficit de spiritualité généralisé, appliquer les ordres est tout de même bénéfique pour nous beaucoup de choses sont certes relativisables mais Dieu dit également qu'il a parachevé la religion
Frère as300, je ne mets pas en cause la lettre ni la loi elle-même, mais notre rapport à la religion qui se limite seulement au niveau de la loi. C'est ce déficit de spiritualité que j'essaie d'évoquer ici, au moins pour qu'on en soit conscient, pour qu'il y ait une prise de conscience et une remise en question de notre état.
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