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Les Nations Unis, le Maroc et le Sahara
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5 octobre 2006 22:03
Currieux, un article de cette semaine d'un journal marocain qui passe inaperçu, pourtant zaki7, telev et les autres ne ratent pas les articles qui parlent du Sahara, voir la dernière question et surtout sa réponse winking smiley (en bas de l'article)

Les Nations Unies, le Maroc et le Sahara

Philippe Moreau Defarges est ministre plénipotentiaire, chercheur à l’IFRI et co-directeur du rapport Ramsès*. C’est aussi un expert pointu en relations internationales et en bonne gouvernance. Alors que le nom du nouveau secrétaire général de l’Onu sera bientôt connu, il revient sur le bilan de Kofi Annan et la place du Maroc aux Nations Unies.


Quel bilan faites-vous des deux mandats de Kofi Annan comme secrétaire général des Nations Unies de 1997 à 2006 ?

Son premier mandat est extrêmement positif. Kofi Annan est apparu comme un secrétaire général de grande envergure et comme un homme issu du Tiers-Monde qui a eu l’intelligence de comprendre que l’anti-occidentalisme ne mène nulle part. Il a aussi été très courageux. Il a, par exemple, tenu à ce que l’Onu reconnaisse l’Holocauste et, en 2003, s’est opposé aux Etats-Unis dans l’affaire irakienne. Il était contre l’intervention américaine et l’a clairement fait savoir. Par contre, à la fin de son second mandat, Kofi Annan a révélé sa grande faiblesse : il n’est pas un gestionnaire. Ce mandat est terni par une série de scandales financiers où, pour certains, son fils est mêlé. Kofi Annan espérait aussi être l’initiateur d’une vaste réforme de l’Onu qu’il voulait engager en 2005, lors du 60ème anniversaire des Nations Unies. Il ne l’a pas fait. Je dirais donc que c’est un homme remarquable mais que la fin n’est pas à la hauteur des promesses.

On devrait connaître très prochainement le nom du successeur de Kofi Annan qui, si la logique est respectée, devrait être un asiatique. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères fait d’ailleurs figure de favori. Est-ce que l’origine du secrétaire général a une influence sur les actions de l’Onu ?

Elle a un impact très limité car ses pouvoirs ne sont pas énormes : il peut attirer l’attention du Conseil de sécurité et dirige l’administration de l’Onu. Il n’a pas les moyens de favoriser un continent plus qu’un autre. C’est vrai que sous Kofi Annan, il y a eu un mois du Conseil consacré à l’Afrique mais c’était le souhait du représentant américain qui voulait acter que les Nations Unies allaient s’occuper de ce continent. C’est vrai aussi que sous Kofi Annan les interventions des casques bleus se sont considérablement développées en Afrique. Mais n’importe quel secrétaire général aurait agi de la sorte. L’Onu renforce sa présence en Afrique car il y a des conflits graves où les grandes puissances n’ont pas l’intention d’intervenir directement.


En mars 2005, Kofi Annan a présenté un rapport sur la réforme des Nations Unies. Où en est ce vieux serpent de mer ?

La réforme est complètement enlisée car elle concerne en réalité la réforme du Conseil de sécurité et plus précisément sa composition. Le nombre de membres permanents doit-il être augmenté ? Doivent-ils être changés ? Quel équilibre entre membres permanents et non-permanents ? Quel avenir pour le droit de veto des membres permanents ? Ce sont autant de questions auxquelles on n’arrive pas à répondre.


Pour quelles raisons ?


J’en vois deux. D’abord chaque membre permanent peut bloquer une réforme qui ne lui convient pas en usant de son droit de veto. Il faut donc que les cinq permanents soient d’accord. Ensuite, plusieurs pays du Tiers-Monde revendiquent simultanément un siège permanent mais n’arrivent pas à se mettre d’accord sur deux ou trois candidats. Or, on ne pourra pas aller au-delà de huit permanents car le risque de veto serait trop important. Pour le moment, lorsque l’Inde revendique ce statut, le Pakistan fait de même. Lorsque le Brésil émet le même souhait, l’Argentine et le Mexique lui emboîtent le pas.


Les pays du Sud accusent l’Onu d’être unilatérale et régentée par les Etats-Unis. Partagez-vous ce point de vue ?

Pas du tout. Les Etats-Unis ne dictent pas leur loi à l’Onu pour une raison très simple : ils ne sont que l’un des membres permanents. Ils ont certes un poids important, c’est sans doute même le membre le plus important, mais pour que le Conseil de sécurité ait une volonté, il faut que les cinq permanents soient d’accord. En 2003, les Etats-Unis voulaient obtenir un mandat du Conseil pour leur intervention en Irak et ils ne l’ont pas eu. En 2006, l’Amérique réclame des sanctions dures contre l’Iran à cause de son programme nucléaire et n’obtient rien car la Chine et la Russie traînent des pieds. Maintenant, il est vrai que la création des Nations Unies est une idée américaine et que les Etats-Unis sont souvent agacés par l’Onu. Ils considèrent qu’elle est mal gérée et gaspille trop d’argent. Ils ont des revendications qui vont dans le sens d’une bureaucratie allégée et d’une meilleure gestion mais n’ont jamais proposé de réforme globale. Ils ne pourraient de toutes les façons pas l’imposer. En effet, pour réviser la Charte des Nations Unies il faut que le Conseil de sécurité soit d’accord, que l’Assemblée générale vote aux deux-tiers et que le traité révisant la Charte soit approuvé par les deux-tiers des Etats membres de l’ONU.


Des critiques s’élèvent aussi pour dénoncer l’incapacité des Nations Unies à prévenir des conflits. Là encore, quel est votre avis ?


L’Onu a quand même un rôle de prévention dans le sens où, depuis 1945, il n’y a pas eu de guerre mondiale. C’est un peu en partie à cause de l’arme atomique mais aussi grâce aux Nations Unies. En matière de prévention des conflits, ça n’a pas vraiment de sens de parler de l’Onu car c’est le Conseil de sécurité qui décide. S’il veut prévenir une guerre, il peut se passer quelque chose mais comme il est souvent divisé, ce n’est pas le cas. En 1994, au Rwanda, l’Onu aurait-elle pu empêcher le génocide ? Sans doute mais beaucoup de gens savaient que le génocide se préparait et le Conseil de sécurité n’avait pas envie d’agir. Prenons l’exemple du Darfour. Il est perçu comme un scandale humanitaire, ce qu’il est. Mais deux conditions doivent être remplies pour que l’Onu intervienne : que le Soudan accepte une intervention, ce qu’il refuse, et que les Etats fournissent des hommes dont le nombre est évalué à 10 000. Ce n’est pas une mince affaire. Le Conseil de sécurité peut très bien décider d’envoyer des Casques Bleus au Soudan sans l’accord de ce pays et s’engager dans une logique de guerre avec lui. Je doute qu’il en ait l’envie car si des casques bleus venaient à mourir, les opinions publiques de leurs pays d’origine se poseraient des questions sur une telle intervention. Je crains donc qu’au Darfour on ne fasse rien.


Les difficultés de l’ONU à résoudre des conflits en cours sont également pointées du doigt. Qu’en pensez-vous ?


On veut faire faire à la pauvre ONU des choses qu’elle ne peut pas faire. En elle-même, l’Organisation des Nations Unies ne peut pas résoudre un conflit mais seulement contribuer à sa résolution. Deux conditions sont nécessaires à la fin d’une guerre : que les belligérants veuillent arrêter de se battre et qu’il y ait un groupe de puissances déterminées à mettre fin aux hostilités. Ce que peut par contre faire l’Onu, c’est organiser des conférences pour régler le conflit ou contribuer à mettre en place une force de surveillance si des accords de paix interviennent. L’Onu n’a de volonté que si le Conseil de sécurité a une volonté. Le Secrétaire général ne peut rien décider, il ne peut qu’exécuter la volonté du Conseil.

Le conflit du Sahara occidental est à l’ONU depuis des années. Le Maroc devrait présenter au Conseil de sécurité un projet d’autonomie pour la région. Pensez-vous qu’il puisse débloquer la situation ?

Le Maroc est bien embarrassé à l’ONU par ce problème du Sahara occidental aux multiples facettes. D’abord, de nombreux pays du Tiers-Monde, dont le Maroc fait quand même partie, ont reconnu la RASD, ce qui l’empêche d’avoir une politique très active aux Nations-Unies. Ensuite, le Sahara espagnol de l’époque n’était pas dans l’orbite du Maroc sous protectorat français. Or, l’un des principes du système international est le respect des frontières tracées par les colonisateurs. Quand on lit les principes d’organisation de l’Afrique, c’est le respect des frontières tracées par la colonisation qui s’impose. Dans cette logique-là, le Sahara espagnol devrait donc devenir indépendant même si, pour de nombreuses raisons, le Maroc considère qu’il a des droits. Pour le moment, il n’y a aucune perspective de règlement au conflit car le Sahara occidental n’est pas un dossier important à l’Onu. Il laisse indifférent et personne n’a envie de provoquer une crise grave avec le Maroc. Il n’y aura donc pas de guerre pour le Sahara occidental. Mais il est vrai que d’un certain point de vue, le Maroc ne peut pas espérer être écouté à l’Onu. Pour le moment, il n’a pas fait beaucoup d’efforts pour respecter les principes des Nations Unies, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental. La Cour internationale de justice a été claire puisqu’elle a dit que personne ne peut affirmer à qui appartient le Sahara occidental et que le seul moyen de le savoir est d’organiser un référendum. C’est donc un impératif absolu et si le Maroc veut un règlement politique international, il devra passer par cette étape.
Catherine Graciet

* Publié chaque année par l’IFRI (Institut français des relations internationales), le rapport Ramsès est un panorama de l’actualité mondiale.

Source: un journal marocain [www.lejournal-hebdo.com]
b
5 octobre 2006 22:38
PL ulcéré mais tjrs debout LOL. Tu cherches a equilibrer, mais c'est mediocre.

Retiens d'abords une chose essentielle: c'est une interview publiée sur un journal marocain. Je ne pense pas que la presse dans ton pays serait capable de publier quelqu'un dont les propos metterait la diplomatie de tes generaux dans l'embarras.

Puis c'est quelqu'un qui dit son point de vue, dans un journal. Ca n'a rien de special, a part comme je viens de dire que le Maroc en fera des point pour sa liberte de presse.

C'est pour dire, ce n'est pas un prof d'une universite comma la Sorbonne qui donne des leco d'histoire a lONU

Alors va dormir. L'histoire n'aime pas les loosers - LOL!.
 
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