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Moyen-Orient: le prix de l'apartheid
S
3 août 2006 17:19
Moyen-Orient : le prix de l'apartheid
Nico Hirtt

« Si nous nous révélons incapables de parvenir à une cohabitation et à des accords honnêtes avec les arabes, alors nous n'aurons strictement rien appris pendant nos deux mille années de souffrances et mériterons tout ce qui nous arrivera. » (Albert Einstein, lettre à Weismann, le 25 novembre 1929)

Aux yeux de nombreux observateurs, la politique actuelle du gouvernement israélien peut sembler parfaitement irrationnelle. Pourquoi courir le risque d'embraser le Liban, alors même que celui-ci se détache petit à petit de la Syrie ? Pourquoi attaquer militairement le Hamas, à l'instant précis où ce mouvment s'apprêtait à céder aux pressions internationales et à reconnaître le « droit à l'existence » d'Israël ? En réalité, ces actes ne sont incompréhensibles que si l'on s'obstine à juger la politique d’Israël à l'aune de son discours officiel, celui qu'il tient sur la scène internationale, affirmant que « nous souhaitons seulement vivre en paix avec nos voisins ». Les choses deviennent beaucoup moins obscures lorsqu'on examine la politique de l’Etat israélien à la lumière de sa doctrine fondatrice : le sionisme.

Quand, vers 1885, des hommes comme Léo Pinsker, Ahad Haam et Theodor Herzl envisagèrent de créer un « foyer national juif » en Palestine, ils furent loin de faire l'unanimité autour d'eux. A vrai dire, la plupart des Juifs refusèrent ce projet. D'abord parce qu'il n'avait aucun sens : il était matériellement impossible d'envisager l'émigration de tous les Juifs du monde vers la Palestine (aujourd'hui encore, l'Etat d'Israël ne réunit qu'une infirme portion des Juifs de la planète, même s'il s'arroge le droit de parler en leur nom). D'autre part, la très grande majorité d'entre eux n'avaient aucune envie de quitter le pays où ils étaient nés; malgré les persécutions et les discriminations, ils se considéraient très justement comme des citoyens de France, de Belgique, des USA, d'Allemagne, de Hongrie ou de Russie. Enfin, beaucoup de Juifs, surtout les intellectuels et les progressistes, s'opposaient radicalement au caractère délibérément raciste et colonialiste du projet sioniste. Ils ne se reconnaissaient pas dans les propos d'un Ahad Haam quand celui-ci décrètait que « le peuple d'Israël, en tant que peuple supérieur et continuateur moderne du Peuple élu doit aussi devenir un ordre réel »; ils ne pouvaient suivre Theodor Herzl quand il disait vouloir « coloniser la Palestine », y créer un Etat Juif et, pour ce faire, « rendre des services à l'Etat impérialiste qui protégera son existence ». Même après la guerre et l'Holocauste, des personnalités juives de premier plan, tout en apportant parfois leur soutien matériel et moral aux Juifs qui s'installaient en Palestine, continuèrent de refuser radicalement l'idée d'y créer un Etat Juif. Einstein : « La conscience que j'ai de la nature essentielle du judaïsme se heurte à l'idée d'un État juif doté de frontières, d'une armée, et d'un projet de pouvoir temporel ».

Le racisme et le colonialisme israéliens ne tiennent pas à la nature d'une majorité gouvernementale; ils sont le fondement même d'un Etat qui se définit non par référence à une Nation, mais à une religion et à une ethnie particulières; un Etat qui affirme, sur base de légendes poussiéreuses, le droit de « son » peuple à l'appropriation exclusive d'une terre pourtant déjà habitée et exploitée par d'autres populations. Quelle terre ? Là encore, les textes fondateurs du sionisme éclairent la politique actuelle. Lorsqu'il s'adresse en 1897 au gouvernement français, dans l'espoir d'obtenir son appui pour la fondation d'Israël, Herzl écrit: « Le pays que nous nous proposons d'occuper inclura la Basse-Egypte, le sud de la Syrie et la partie méridionale du Liban. Cette position nous rendra maîtres du commerce de l'Inde, de l'Arabie et de l'Afrique de l'Est et du Sud. La France ne peut avoir d'autre désir que de voir la route des Indes et de la Chine occupée par un peuple prêt à la suivre jusqu'à la mort ». Après la Première Guerre Mondiale et les accords Sykes-Picot, les mêmes promesses seront adressées à l'Angleterre. Et depuis 1945 elles jouissent, comme on sait, de l'oreille très attentive du gouvernement américain. De la Basse Egypte au Sud-Liban... Il suffit d'un regard sur les cartes successives du Moyen-Orient, depuis la fondation d'Israël, pour observer avec quelle régularité systématique le plan de Theodor Herzl a été poursuivi. De la Galilée et de la bande côtière de Jaffa, les territoires proposés par le premier plan de partage de Bernadotte en 1948, Israël s'est progressivement étendu vers Jerusalem, la Mer Morte, le Neguev, le plateau du Golan au sud de la Syrie; aujourd'hui elle phagocyte petit à petit la Cisjordanie et Gaza; elle convoite même le Sud-Liban.

Israël est au Moyen Orient ce que l'Afrique du Sud de l'apartheid fut, jadis, à l'Afrique australe : une colonie euro-américaine, imposant aux populations autochtones une domination à caractère raciste, et dont l'existence serait impossible sans l'aide matérielle d’une puissance impérialiste « en échange de services rendus ». Souvenons nous d’ailleurs qu'Israël s’est vu condamner à plusieurs reprises par les Nations Unies en raison de sa collaboration militaire et nucléaire avec le régime sud-africain. Qui se ressemble s’assemble...

Quand un gouvernement juge que la vie d'un soldat est plus importante que celle de dizaines d'enfants et de civils, au seul prétexte que ce soldat est juif alors que les civils et les enfants sont musulmans, chrétiens ou sans religion, alors l'Etat que représente ce gouvernement est un Etat raciste. Quand des forces armées, dans les territoires qu’elles occupent illégitimement, interdisent aux civils de se déplacer, de puiser l'eau aux puits et aux sources, de labourer leurs champs, de visiter leur famille, de se rendre à l'école ou à leur travail, de circuler d'un village à l'autre, d'amener un enfant malade chez le médecin, tout cela pour l'unique motif que ces civils ne sont pas de confession juive ou de nationalité israélienne, alors cette armée est celle d'un Etat raciste et colonialiste.

Dire cela aujourd'hui, en Europe, oser contester les fondements du projet sioniste, c'est risquer de se voir attaquer comme antisémite, voire comme négationniste. Il est temps que cesse cette hypocrisie. La Shoah ne peut justifier les souffrances des Palestiniens et des Libanais. De quel droit les dirigeants israéliens, nés pour la plupart après 1945, parlent-ils au nom des victimes du nazisme ? De quel droit prétendent-ils s'approprier la mémoire exclusive d'un crime perpétré contre toute l'humanité ? Oser invoquer l'Holocauste pour justifier son propre racisme est une insulte, non un hommage au martyr juif.

On s'est offusqué d'entendre le président iranien dire qu'il fallait « rayer Israël de la carte ». C'est pourtant bien l’unique solution. Il faudra d’ailleurs, pareillement, rayer de la carte les prétendus « territoires palestiniens », ces nouveaux bantoustans. Gommons de la carte du Moyen-Orient la frontière honteuse entre Juifs et Arabes. La politique de « deux peuples, deux Etats », la politique du partage de la Palestine sur une base religieuse et ethnique, est une politique d'apartheid qui n'apportera jamais la paix. Revenons en à ce qui fut toujours, jusqu'à Oslo, le projet de l’OLP, mais aussi celui d'un grand nombre de juifs comme, derechef, le grand physicien et humaniste Albert Einstein : « Il serait, à mon avis, plus raisonnable d'arriver à un accord avec les Arabes sur la base d'une vie commune pacifique que de créer un État juif ».

Nico Hirtt,
Enseignant et écrivain
S
3 août 2006 17:32
L'Ambassade d'Israël en Begique: "Israël n'est pas gommable..."


Dans sa page "Débats", du 27 juillet 2006, La Libre Belgique publie, sous le titre « Le Proche-Orient enflamme les débats », des réactions au texte de Nico Hirtt, « Ce sionisme qui mène à la guerre ». Le journal introduit les réponses par le texte suivant, en caractères gras : "Le face-à-face entre Nico Hirtt et le rabbin David Meyer sur la violence au Proche-Orient, publié ce 25 juillet [1], a suscité de nombreuses réactions. En voici quelques-unes représentatives. Nous rappelons aussi que les opinions publiées dans les pages «Débats» sont, par nature, partiales, reflétant la position de leur auteur et non celle du journal." Ci-dessous, la réaction de l’Ambassade. (Ambassade d'Israël).


27/07/06

L'ambassade d'Israël s'étonne que La Libre Belgique ait jugé bon de mettre l'existence d'Israël en débat, dans son édition du 25 juillet 2006.

Notre propos ici n'est pas de céder à la polémique. Au-delà des nombreuses erreurs factuelles et de la récupération tendancieuse et abusive d'Albert Einstein, les propos de cette personne chargée d'éduquer les enfants belges sont une incitation à la haine, dont nous tenons votre journal pour responsable.

La négation de la légitimité du concept d'Etat juif porte atteinte aux principes universels d'égalité, parce qu'elle présuppose la négation du droit du peuple juif à l'autodétermination et à l'indépendance nationale.

La résolution 3379, «sionisme égale racisme», des Nations unies, en date du 10 novembre 1975, a été abrogée le 16 décembre 1991 par cette même instance. M. Hirtt, qui récupère ces anciennes thèses, n'a que la solution finale à proposer à Israël.

Il est frappant de voir que Nico Hirtt veut faire tenir à Israël la place qu'occupait le Juif en Europe avant la Shoah - celle d'obstacle.

En recyclant un texte déjà publié (avec les mêmes erreurs typographiques) sur les sites les plus virulents contre Israël et en reprenant des idées abondamment développées dans la littérature d'extrême gauche comme dans celle d'extrême droite, La Libre Belgique ne fait pas honneur à l'éthique journalistique.

A tous ceux qui veulent nous rayer de la carte politiquement, idéologiquement, physiquement ou par le feu nucléaire, nous disons, en reprenant la déclaration d'Indépendance de l'Etat d'Israël, de 1948, que «c'est le droit naturel du peuple juif d'être une nation comme les autres nations et de devenir maître de son destin dans son propre Etat souverain.»

Quand Ahmadinejad, le Hezbollah, le Hamas, «La Libre Belgique» et Nico Hirtt auront bien compris qu'Israël n'est pas «gommable», mais est là pour durer, alors la paix sera possible.


Ambassade d'Israël en Belgique
S
3 août 2006 17:39
Admirez le tour de passe-passe, Monsieur Hirtt, qui vit dans un état démocratique et a le droit de donner son avis sur toutes questions dans les pages débats d'un journal, devrait être censuré selon l'ambassade d'Israël (cette belle démocratie) en Belgique, et mieux encore, il est directement associé au Hamas, au Hezbollah, à l'Iran, bref à l'axe maléfiquo-terroriste.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/08/06 18:33 par Sarah Lipsky.
l
3 août 2006 18:00
he oui, si on s'aventure de se poser la question de la pertinence de la création d'un etat juif, on devient vite un militant nazi pour ces sionistes d'extreme droite.
meme si on precise que cette creation ne peut plus maintenant etre remise en cause.
r
3 août 2006 19:11
Citation
l'européen a écrit:
he oui, si on s'aventure de se poser la question de la pertinence de la création d'un etat juif, on devient vite un militant nazi pour ces sionistes d'extreme droite.
meme si on precise que cette creation ne peut plus maintenant etre remise en cause.

Une petite bombe atomique leur ferait le plus grand bien et le sujet serait clos!!
l
3 août 2006 19:25
c'est tout le moyen orient carrément qu'il faudrait vitrifier. on n'en parlerait plus. tu crois pas?
S
3 août 2006 19:31
[/quote]

Une petite bombe atomique leur ferait le plus grand bien et le sujet serait clos!![/quote]

Il ne faut pas laisser déteindre sur soi la manière de parler et de pensée des sionistes.

Depuis le début de la seconde intifada, les sionistes ont graissé la patte à un tas de journalistes de par le monde pour faire paraître le Hamas, le Hezbollah, et les musulmans en général comme les pires sauvages sanguinaires. Des années et un tas de fric, un tas de coups bas. Et voilà que en trois semaines, c'est eux-même qui passent pour des fanatiques abreuvés de haine et tuant de sang froid femmes et enfants. Tsahal, la honte des armées...

Trop crétins ces fils de Sion... L'arroseur arrosé...
r
3 août 2006 19:38
Citation
Sarah Lipsky a écrit:

Une petite bombe atomique leur ferait le plus grand bien et le sujet serait clos!![/quote]

Il ne faut pas laisser déteindre sur soi la manière de parler et de pensée des sionistes.

Depuis le début de la seconde intifada, les sionistes ont graissé la patte à un tas de journalistes de par le monde pour faire paraître le Hamas, le Hezbollah, et les musulmans en général comme les pires sauvages sanguinaires. Des années et un tas de fric, un tas de coups bas. Et voilà que en trois semaines, c'est eux-même qui passent pour des fanatiques abreuvés de haine et tuant de sang froid femmes et enfants. Tsahal, la honte des armées...

Trop crétins ces fils de Sion... L'arroseur arrosé...[/quote]

Pardon à tous ceux du forum pour mon intervention un peu trop virulente,je ne dois pas rentrer dans leurs jeux.
Ils montrent enfin leur vrai visage au monde entier.
Dieu est grand,il ne laissera pas nos freres dans cette situation.Inchallah la victoire est proche.
3 août 2006 19:58
Citation
l'européen a écrit:
c'est tout le moyen orient carrément qu'il faudrait vitrifier. on n'en parlerait plus. tu crois pas?


L'humanité devra mettre un terme à la guerre, ou la guerre mettra un terme à l'humanité.sad smiley
John F. Kennedy
La vie est un CDD. lorsque tu seras DCD, l'au delà sera ton CDI ,améliores ton CV en attendant ton Entretien.Allah punit les injustes tot ou tard !
 
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