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Le Monde " L' enseignement au Maroc : l'echec"
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27 mars 2016 18:27
Enquête
L’école au Maroc : réintroduire le français ne suffira pas à sortir de la spirale de l’échec

Par Ruth Grosrichard

Le Monde.fr Le 25.03.2016 à 15h38

Le conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI le 10 février 2016 a pris une décision choc concernant la politique éducative au Maroc : les matières scientifiques seront désormais dispensées en français, cette langue sera enseignée à partir de la première année de l’école primaire et l’anglais introduit aussi de manière précoce. Il s’agit bien d’une remise en question de la politique d’arabisation telle qu’elle a été promue dès les années 1960 et mise en œuvre de manière volontariste dans les années 1980. Le ministre de l’éducation, Rachid Benmokhtar, promoteur de ce revirement, a sans aucun doute été encouragé par le souverain qui, dans son dernier discours du Trône (30 juillet 2015), déclarait : « La réforme de l’enseignement doit se départir de tout égoïsme et de tout calcul politique qui hypothèquent l’avenir des générations montantes, sous prétexte de protéger l’identité ».

Lire aussi : Le Maroc enterre trente ans d’arabisation pour retourner au français

Lors de la dernière décennie, les débats suscités par le bilan alarmant de l’enseignement public ont souvent désigné l’arabisation voire la langue arabe elle-même comme causes principales d’un échec scolaire incontesté. La presse nationale et les blogs divers se font l’écho de ce constat et – quels que soient les chiffres, analyses et classements auxquels ils se réfèrent - rivalisent en titres évocateurs : « Un bonnet d’âne pour le Maroc », « Le Maroc dernier de la classe », « Le Maroc, zéro sur 20 »…

Dans le même discours, le roi rejoignait ce point de vue, de manière à peine voilée : « Est-ce que l’enseignement que reçoivent nos enfants aujourd’hui dans les écoles publiques est capable de garantir leur avenir ? » La réponse est dans la question.

Fort de ces orientations royales, le ministre résume ses objectifs : « l’émergence d’une école de l’équité et de l’égalité des chances, une école de l’excellence et une école de l’ouverture et de la promotion sociale ». Vaste et ambitieux programme mais avec un air de déjà-vu. De fait, depuis des années, on ne compte plus les tentatives de réforme : Charte nationale de l’éducation (1999-2005) et Programme d’urgence pour l’éducation (2009-2012) émanant du ministère de tutelle ; Vision stratégique de la réforme (2015-2030) élaborée par le Conseil supérieur de l’enseignement. Bref, des centaines de pages - bilans, rapports et évaluations en tous genres - dédiées à la réforme du système éducatif, allant dans le sens aujourd’hui prôné par le ministre. Or, jusqu’ici, rien de vraiment probant dans les résultats. Comme dit le proverbe arabe : « ce n’est que de l’encre sur du papier ».
« la qualité de l’éducation au Maroc est inférieure à la moyenne des pays pauvres d’Afrique subsaharienne », Youssef Saadani, économiste

Pour l’économiste marocain Youssef Saadani, qui conduit depuis trois ans une recherche sur la réforme en question, « les indicateurs disponibles révèlent que la qualité de l’éducation au Maroc est inférieure à la moyenne des pays pauvres d’Afrique subsaharienne, avec 79 % d’élèves âgés de 10 ans ne maîtrisant pas les bases de la lecture. Depuis le début les années 2000, cette situation ne fait que s’aggraver ». A quoi l’on peut ajouter le classement établi par l’International Association for the Evaluation of Educational Achievement (organisation internationale indépendante) : concernant l’enseignement des mathématiques en 4e année primaire, le Maroc se situe à la 48e place sur les 52 pays évalués. Ou encore le rapport de l’Unesco 2014 sur l’état de l’éducation dans le monde : le royaume - malgré des progrès remarquables quant à la généralisation de l’enseignement primaire - fait partie des pays qui sont très loin des objectifs fixés lors de la conférence mondiale de « l’éducation pour tous » (en 1990).


Suite ici :

[www.lemonde.fr]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/03/16 20:12 par axis7.
27 mars 2016 19:09
salam
c'est qui cette ruth? on avait besoin d'elle pour piger que l'enseignement public au maroc est un echec? ceux qui connaissent suffisamment le maroc l'ont vu il y a des années...ruth ferait mieux de faire un article sur l'enseignement du francais en france, d'apres mes sources pres d'un tiers des eleves qui obtiennent le brevet ne savent pas lire et ecrire correctement, c'est pourtant leur langue maternelle. le 2eme tiers sait a peu pres lire et ecrire mais a enorment de mal a comprendre une consigne simple. ce qui fait que seul un tiers des eleves qui obtiennent le brevet (donc sans parler de ceux qui le ratent et de ceux qui sont orientés en segpa bien avant) savent lire, ecrire, et comprendre leur propre langue maternelle.
b
28 mars 2016 13:20
Salut,

Les médias Frenchies savent parfaitement que l'on ne peut réduire l'échec de l'enseignement à la langue arabe et préparent d'ores et déjà les esprits à l'échec futur, certain et incontournable de la généralisation du français dans le primaire ... J'en prends le pari M. Belmokhtar ....

L'acquisition des schémas fondamentaux de la logique formelle universelle et humaine, des modes de raisonnement, des méthodes de classifications, de reconnaissance et de détermination d'invariances et de relations pertinentes, d'extraction de lois causales, d'identification de lois comportements particulières, l'appréhension de relations et de rapports, l'acquisition des méthodes d'auto-apprentissage, la mise en œuvre de l'interrogation systématique et d'un certain regard ne sont pas liés à une langue donnée, encore moins à l'exogène French ... Un French abstrait reçu bon gré, mal gré, de force ..

J'ai par le passé donné des cours de Mathématiques et de Physique et ai pu observer, analyser et mesurer les difficultés d'appréhension et de compréhension des élèves en difficultés.

De l'absence ou de la carence de la connaissance des formules, des "identités remarquables" (ou des résultats précédents supposés connus mémorisés et compris), à la méconnaissance des règles d'inférences pourtant nécessaires au développement d'équations ou à la conduite d'un raisonnement , en passant par le sens et la portée d'un théorème, d'une formule, ou encore la totale absence de maitrise des règles d'écriture, chaque enfant exprime ses propres difficultés avec une plus ou moins grande conscience ...

Chaque cas est personnel, particulier, unique et pour chaque cas, il faut trouver le langage approprié et adapté avec parfois le cas où le problème est uniquement psychologique, consistant à restituer l'assurance et la confiance en soi à l'élève. Il suffit alors d'une seule bonne note, pour que l'élève aime à nouveau une matière, et bascule dans l'excellence ...

Déjà que l'absence de dictionnaires et de la bonne volonté de la recherche du sens des mots est manifeste on ne peut qu'augurer la réussite des prévisions d'un échec probable .....



Modifié 1 fois. Dernière modification le 28/03/16 13:25 par blagueur.
b
28 mars 2016 14:26
Salut ...

Chut, psst, entre nous, car il n'est pas bon de répandre de telles vérités : j'ai un ingénieur en informatique et réseau à domicile, titulaire d'un bac français sciences maths au Chômage, il tient involontairement compagnie à sa sœur, ingénieur d'état en systèmes énergétiques, de formation française, elle aussi chômeuse de luxe, car chez nous on ne pistonne pas, mais on fait son chemin à la force de son propre poignet ...

Il n'est nul besoin d'attendre une génération et de se bercer entre temps d'illusions, pour faire semblant, demain, à terme, de constater ce qui est d'ores et déjà, prévisible.

De nombreux camarades de promotion, de mes enfants, ingénieurs issus de CPGE et de familles maitrisant the French mieux que nombre de familles françaises de souche et de couche, sont dans la même situation.

Dans ma petite famille, une seule à pu trouver un emploi d'ingénieur en système d'information ... en France et non pour servir son pays ...

Alors, il vaut mieux laisser les "racontards" et les faux espoirs aux "innocents" ...

Personnellement, je suis présentement soucieux du probable futur des autres éléments de la fratrie, actuellement eux aussi en cycle d'ingénieur, eux aussi de formation lycée Descartes et type français My Youssef, dégouté, car de mon coté, j'ai consacré des années à leur formation "francophone et française" comme à leur éducation, en vain semble-t-il, du moins jusqu'à présent ...

Le français n'est pas la panacée universelle.

Souel al mjereb ou la tsouel a'tbib ...



Modifié 6 fois. Dernière modification le 28/03/16 16:01 par blagueur.
 
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