SOYEZ SOLIDAIRE AVEC L HOMME ET L ARTISTE QUI A TOUJOURS DIT CE QU IL PENSE ET QUI REPONDS TOUJOURS PRESENT POUR SOUTENIR ET AIDER LES AUTRES SANS REFLECHIR
l'humoriste censuré, entame une grève de la faim et revient sur les raisons de sa contestation.
Vous projetez d'entamer une grève de la faim. Pour quelles raisons ?
La grève de la faim est une forme de revendication de mon droit à l'expression libre, à la rencontre du public. Quel sens peut avoir la vie sans liberté d'expression ? Cette marginalisation est une atteinte à ma personne comme artiste et comme être humain. Sans oublier que c'est là une atteinte aux droits du public. C'est une grève contre l'injustice et l'oppression. Je pense que ceux qui m'interdisent la scène publique ont perdu la raison. Ne trouvez-vous pas qu'après quinze ans de black-out, de menaces et même d'agressions physiques par les forces de l'ordre, la privation de mon droit à l'expression, au travail et à la vie tout court, j'ai été très patient ? Si je vais plus loin dans la patience, elle deviendra de la soumission. L'élément temps est utilisé de façon machiavélique comme un instrument pour l'oubli.
Qu'attendez-vous des pouvoirs publics ?
Qu'ils comprennent que tôt ou tard le public aura tout le pouvoir. Qu'ils comprennent que je suis décidé à arracher mon droit avec le soutien du public pour exprimer en toute liberté mes idées et mon œuvre artistique. Et ce, par tous les moyens. Il faut aussi que ces mêmes pouvoirs publics avouent qu'ils sont les responsables de toutes ces interdictions. Ils sont aussi responsables de ce qui pourrait m'arriver lors de cette grève de la faim.
La TVM et 2M vous auraient pourtant proposé des espaces télévisuels ?
Ils ne m'ont jamais invité mais plutôt évité. Est-ce que cet espace télévisuel est accessible à tous les Marocains pour exprimer ce qu'ils pensent ? Nous avons une télévision du pouvoir et non du public. L'Etat a monopolisé la télévision pour sa... liberté d'expression. C'est une colonie officielle qu'il faut libérer.
Que répondez-vous à ceux qui insinuent que vos refus sont votre fonds de commerce ?
Qu'on me laisse passer pour expliquer tout cela au public afin que ce dernier sache la vérité et que mon fonds de commerce tourne à la faillite. Ceci est de l'intox commerciale pour camoufler l'interdiction. Dites-moi qui possède tous les fonds de commerce du pays ? Vous faites allusion aux injures de la direction de la RTM qui prétendent que les portes sont ouvertes. En fait, c'est vrai, elles sont ouvertes au mensonge officiel auquel sont habitués les Marocains. D'ailleurs, la direction n'a jamais répondu à toutes les lettres qui lui ont été adressées par les associations des droits de l'Homme et les comités de soutien.
Quel impact a votre décision d'entamer une grève de la faim, et quels sont vos soutiens ?
Il y a des actions multiples au Maroc et à l'étranger qui me soutiennent. J'ai aussi reçu des délégations avec des personnalités que je respecte, qui m'ont demandé de leur laisser un certain temps pour trouver une solution par crainte des conséquences de la grève de la faim sur ma vie. Ils sont conscients de la gravité de la situation et agissent en conséquence. Pour ma part, j'irai jusqu'au bout. Quant aux soutiens, les initiatives d'ici et d'ailleurs et la chronologie de l'interdiction seront exposées devant la presse nationale et internationale lors d'une conférence de presse organisée par le comité d'action pour la levée d'interdiction contre Ahmed Snoussi. Sans oublier l'AMDH, Human Rights Watch, Amnesty International, Article 19 et d'autres organisations qui ont entamé des actions pour lever cette interdiction arbitraire.
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