Cinq millions de dollars pour récompenser la bonne gouvernance des chefs d'Etat africains LEMONDE.FR avec AFP |
Le multimillionnaire soudanais Mo Ibrahim lance : "Le jour où nous n'aurons plus besoin d'aide sera le plus beau jour de ma vie." En attendant, l'homme, qui a fait sa fortune dans les télécoms, compte bien aider l'Afrique. Et d'une façon aussi originale que massive.
Jeudi soir 26 octobre, depuis Londres, l'homme d'affaires de 60 ans lancera un prix récompensant la bonne gouvernance des chefs d'Etat africains, un prix mieux doté que le Nobel de la paix : cinq millions de dollars (3,9 millions d'euros) répartis sur dix ans, que les lauréats commenceront à toucher après leur départ du pouvoir. Au terme de ces dix années, ils continueront à recevoir une pension à vie.
Parallèlement, ceux qui désireront s'impliquer dans des projets de développement pour leur pays se verront attribuer 200 000 dollars (158 000 euros) par an de financement.
INCITATION À CÉDER LE POUVOIR
Les dirigeants sur le départ "n'ont plus de vie après leur retrait", estime M. Ibrahim, dans un entretien accordé à la BBC. "Les propriétés, les voitures, la nourriture, les vins, tout cela leur est soudainement enlevé. Certains rencontrent même des difficultés à louer un logement dans la capitale. C'est un encouragement à la corruption et à s'accrocher au pouvoir", explique-t-il.
Le prix est donc à la fois une récompense pour les chefs d'Etat qui se seront distingués dans leur action en matière d'éducation, de développement économique, de santé et de droits humains, et une incitation à céder le pouvoir démocratiquement.
"Nous voulons dire que la bonne gouvernance peut se mesurer", explique encore M. Ibrahim, qui a reçu le soutien de Bill Clinton et Nelson Mandela, et attend la réponse de Kofi Annan, le secrétaire général sortant de l'ONU, à qui il a demandé de diriger le comité d'attribution des prix. "Nous voulons mesurer les résultats si un dirigeant parvient réellement à sortir 4 à 5 millions de personnes de la pauvreté", ajoute-t-il.
Mo Ibrahim a vendu, en 2005, Celtel, sa société de téléphonie mobile opérant dans treize pays africains, à la société du Koweït MTC, pour 2,84 milliards de dollars (2,25 milliards d'euros).
L'initiative du Soudanais ne fait cependant pas l'unanimité. Des critiques résumées par Patrick Smith, du magazine Africa confidential, qui estime que "les gens qui savent ce qu'ils ont à faire le font déjà". Les autres, "ceux qui assassinent leur propre population et pillent les ressources de l'Etat, continueront à le faire".
Citation La Boetie a écrit: Franchement, j'ai pas grand chose, mais si je pouvais aider Gbagbo à se retirer et prendre une retraite mérité je veux bien participer
Gbagbo a déjà de quoi assurer ses arrières au cas où. C'est le cas de bcp de despotes africains. Je pense que l'initiative de Mr Mo Ibrahim ne tient pas compte d'un élément important. Ces dictateurs aiment par-dessus tout le pouvoir et tous ses attributs. Khaddafi, Moubarak, Ben Ali pour ne citer que les tortionnaires arabes ont largement dilapidés les caisses de leur pays respectif. Ils pourraient s'ils voulaient vivre comme des émirs du Golf, seulement voilà l'attrait du pouvoir est plus important.
l'agent donne du pouvoir, par le pouvoir on obtient de l'argent
mais le pouvoir suprême, quel régal de claquer des doigt pour qu'une bande de 10 mercenaire saccage le bureau de celui qui veut te remplacer (quand ce n'est ccarrément de le faire disparaitre de ce monde) Qu'est ce qu'il doivent jouir ces gens là