Mounir Chraïbi : «Marrakech est une ville en plein essor avec plus de 29 milliards de DH d'investissement privé»
30.05.2006 | 14h46 Conférence de presse du wali de la région de Marrakech-Tensift-El Haouz
Le wali de la région de Marrakech-Tensift-El Haouz, Mounir Chraïbi a encore confirmé, lors d'une intervention, au cours d'une conférence organisée dernièrement à la Mamounia, que Marrakech est en plein essor sur tous les plans et que les investissements privés ont atteint le chiffre de 29 milliards de dirhams en 2005. Et d'ajouter que les projets prévus une fois réalisés changeraient le visage de la ville.
Ville historique presque millénaire (946 ans), capitale des trois grandes dynasties du 11e au 17e siècle (Almoravide (1060 à 1146), Almohade (1146 à 1269) Sâadienne (1520 à 1640), Marrakech a tous les atouts pour retrouver sa place qui est la sienne de haut lieu de rencontres et plaque tournante de l'économie touristique.
Capitale du tourisme du Royaume, Marrakech demeure la ville la plus attrayante et la ville la plus visitée du Maroc (1,5 million de visiteurs), pour devenir la ville qui compte le plus grand nombre de projets privés en cours de réalisation, et par conséquent la cité qui a enregistré, ces dernières années, le taux le plus élevé de croissance à tous les niveaux.
Le wali a ainsi vanté tous les atouts de cette ville magique qui garde son secret de sa réussite et de son développement, en sus de son climat qui, de l'avis de maints comités médicaux, est l'idéal pour tous les tempéraments. Marrakech demeure aussi la cité paisible, sécurisée, où la tranquillité règne aussi bien le jour que la nuit. Une ville avec près de 950 ha d'espaces verts, soit 11 ha 20 par habitant malgré l'extension des constructions. C'est bien le cas des abords de l'avenue Allal El Fassi, les espaces des quartiers Daoudiat, Bahja, M'hamed, avenue de Safi et autres…
Le développement de la ville a surpris par son ampleur
Evoquant les données de développement de la ville, le wali a indiqué que la vente des produits de l'artisanat a atteint 50 % de l'ensemble de l'exportation nationale, que l'évolution de nuitées touristiques dans les hôtels classés a enregistré une croissance de plus de 35 % contre 30 % en moyenne nationale. Le trafic aérien a atteint plus de 31 % alors que la moyenne nationale n'est que de 19 %. La consommation du ciment a enregistré une croissance de 23 % contre 7 % au niveau national, celle de l'eau potable a enregistré une augmentation de 6,6 %, alors que la moyenne nationale n'est que de 2,1 % durant la même année.
S'appuyant sur les données chiffrées, le wali a indiqué que près de 30 milliards d'investissements privés étaient prévus en 2005 pour 376 projets dont 74 en immobilier pour 4 milliards 500 millions de dirhams, 229 projets en tourisme pour 24 milliard 500 millions de dirhams et, 73 en industrie, commerce et autres services pour 905 millions de dirhams, soit 29 milliards 905 millions de dirhams contre 11 milliards 433 millions de dirhams en 2004, soit une croissance de 258%.
Malgré ce net développement et cette incroyable croissance, le wali Mounir Chraïbi n'a pas caché ses inquiétudes sur les réels déficits que compte la ville et qui sont incompatibles avec le statut recherché par le pouvoir public. Il a axé ses craintes sur l'habitat insalubre très développé, le déficit des infrastructures de base, d'équipements sociaux et la pauvreté qui reste prédominante dans cette ville devenue la cité où le prix de l'immobilier est devenu inaccessible.
L'incorporation des douars démunis de toute infrastructure dans le périmètre urbain, après le dernier découpage territorial, est certainement la cause de ce déficit qui pèse lourd sur le budget municipal, et qui ne sera pas facile à résoudre dans l'immédiat.
Par la même occasion, le Wali a donné lecture des pourcentages des taux de pauvreté et de vulnérabilité dans les différents arrondissements constituant la préfecture de Marrakech. C'est ainsi qu'il a indiqué que le taux de pauvreté dans la préfecture de Marrakech est de 7,91 % et de 16,4 % alors qu'au niveau national il est de 14,2 % et 17,3 % d'après le recensement de 2004 et les chiffres du Haut Commissariat au Plan.
Avec 3,20 % Guéliz est l'arrondissement qui a le moins de pauvres, suivi de Sidi Youssef Ben Ali avec 6,44 %, Ménara avec 6,59 % , la médina avec 7,69 %, Méchouar Kasba avec 9,19 % et Annakhil 9,60 %.
Pour la vulnérabilité, le taux national est de 17,3 % , alors qu'il est de 6,35 % pour l'arrondissement de Guéliz, 12 % pour la Ménara 16,97 % pour Sidi Youssef Ben Ali, 17,98 % pour la Médina, 18,40 % pour Méchouar Kasba et de 21,75 % pour Ennakhil.
Axes stratégiques 2006-2008
Le wali de la région de Marrakech Tensift Al Haouz a profité de cette occasion pour exposer à l'assistance, projection à l'appui, les différentes actions que la ville envisage d'entreprendre ou de poursuivre pour atteindre le statut recherché . Parmi les axes stratégiques cités par le Wali : - la poursuite de l'embellissement de la ville ; - la maîtrise du développement urbanistique ; - le renforcement des infrastructures de base ; - le rehaussement du niveau de développement social ; - appliquer une nouvelle approche de financement. En ce qui concerne l'embellissement de la ville, Mounir Chraïbi a énuméré les actions suivantes : - la sauvegarde et le développement de la palmeraie avec la plantation de 200.000 nouveaux palmiers. - L'entretien et l'ouverture au public de Ghabat Chabab (180 Ha), des jardins de Agdal Ba Hmad (9 Ha), Hadikat El Koulia, avenue Allal El Fassi (9 Ha), Jnane Sidi Ben Abbès (9 Ha), les alentours de l'avenue Mohammed VI (23 Ha), et la création d'un nouveau jardin à Annakhil, Zahrat Annakhil (10 ha). - La poursuite du pavage de la ville, le carrelage des trottoirs et pose des bordures de trottoirs. - La création et la restructuration des voies pénétrantes (Casablanca, Guemassa, Agadir, Fès…). Pour la maîtrise du développement urbanistique de la ville, le wali a mis l'accent sur la sauvegarde de la médina par la restauration des remparts et monuments historiques des foundouqs, des anciennes demeures, mosquées et zaouias et autres.
La finalisation des opérations de restructuration urbanistique de la place de la Koutoubia, les alentours des jardins de la Ménara, la place du marché de gros sur 9 ha après le transfert du marché à Al Massar sur 20 ha, la cité de la police sur 4 ha, le quartier M'hamid sur 400 ha, qui compte actuellement plus de 50.000 habitants et qui ne possède aucun espace vert, et enfin le quartier Azli sur 30 ha a été évoqué par le wali qui a annoncé la création d'un nouveau pôle de développement urbain au camp El Ghoul sur 600 ha, l'aménagement de la zone touristique d'Annakhil sur 180 ha, et la création de villes satellites comme Tamansourt sur plusieurs localités, et ce, pour décongestionner la ville et permettre aux habitants de Marrakech l'accès à la propriété et avoir un logement décent. Ceci permettra également de résorber l'habitat insalubre et éradiquer la pauvreté et la marginalisation.
Le renforcement des infrastructures de base constitue un souci majeur au wali de la région qui annonce la construction des digues de protection contre les inondations, la poursuite du plan d'investissement d'urgence de la RADEEMA dont l'enveloppe budgétaire s'élève à 411 millions de dirhams, le traitement secondaire des eaux usées pour un budget de 300 millions de dirhams, le renforcement des moyens d'assainissement solides avec l'achat de 200 engins pour une enveloppe de 50 millions de dirhams ; la création de six parkings publics et privés dont trois en Médina et trois au Guéliz ; l'aménagement des rocades pour éviter l'entrée en ville des camions et poids lourds, et ce, sur les routes Casa-Safi, Casa-Fès, Ménara-Amizmiz et Guemassa-Ménara.
Il a également annoncé que l'aéroport de Marrakech-Ménara connaîtra bientôt des travaux d'extension qui permettront de réserver le rez-de-chaussée uniquement au départ et l'étage pour l'arrivée ou vice versa. La capitale de Youssef Ben Tachfine sera bientôt dotée d'une nouvelle gare ferroviaire qui est actuellement en construction et qui aura son entrée principale sur l'avenue Mohammed VI.
En ce qui concerne le rehaussement du niveau de développement social des habitants, le wali Mounir Chraïbi a formulé le vœu d'éradiquer, une fois pour toute, l'habitat insalubre par la création d'un ensemble de logements avec la contribution aussi bien des établissements publics ou semi-publics que par les sociétés privées, et ce, dans le cadre de l'opération nationale des 200.000 logements. Cette opération qui a connu un vif succès à Marrakech et qui a permis à plus de 10 milles familles l'accès à la propriété et d'avoir un logement convenable répondant aux normes en la matière.
Le redéploiement des équipements sociaux et l'amélioration de la couverture sanitaire par la création de plusieurs centres de santé, de dispensaires voire des hôpitaux spécialisés ont été annoncés par Mounir Chraïbi qui a mis l'accent sur l'accompagnement des programmes de l'Initiative nationale de développement humain qui accordent le soutien aux artisans et à l'artisanat, à l'insertion des jeunes et à la santé pour tous.
A la fin de son intervention, le wali a mis en exergue les mesures envisagées pour améliorer l'assiette et le recouvrement des taxes municipales dans le cadre de la mobilisation des financements nécessaires pour réaliser les projets. Il a insisté sur la valorisation du patrimoine de la ville avant d'annoncer que le conseil de la ville a voté la concession de certains services communaux, et qu'une société d'économie mixte verra bientôt le jour entre municipalité et privé.
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