Beaucoup a été dit sur le dynamisme de la microfinance et son rôle d’ascenseur social. A vrai dire, on n’en dit jamais assez. Le Maroc a eu raison d’y croire. La cause mérite grandement d’être défendue lorsqu’on s’intéresse de près aux bilans, aux parcours des bénéficiaires, au travail d’accompagnement des différentes associations, à l’aboutissement des projets. A leur couronnement comme à l’occasion de ces «awards» organisés aujourd’hui par Planetfinance à Casablanca.
Il faut écouter ces témoignages émus, angoissés, visionner ces reportages sur ces petites mains qu’un petit financement a permis de remettre sur les rails de l’insertion économique. Toutes ces mères courage qui ont pris leur destin en main. Tous ces candidats pour lesquels il aura fallu du cran pour contourner les écueils, financiers notamment. Et qui sont arrivés à transformer leurs traversées du malheur en modèles socioéconomiques qui marchent. Des gens, dont beaucoup ne savent même pas lire et écrire, s’en sortent aussi bien que les autres.
La plupart ont prouvé qu’ils ont bien mérité leur chance. Quelles belles leçons d’humilité et de courage! La machine de la microfinance est donc rodée même si l’on ne réalise pas tout le travail qui est derrière. Car si le mouvement fait tache d’huile, c’est aussi parce qu’il y a un savoir-faire marocain, reconnu au niveau mondial, des associations qui anticipent, ajustent leurs organisations, cherchent des sources de financement, font du lobbying pour revoir les plafonds de financement. Tout ce travail est de bon aloi car il rassure quant à la propension d’entreprendre chez ceux que l’on pensait exclus.
Cette année, le prix Nobel de la paix a été décerné a un des experts de la microfinance, comme quoi c’est un instrument qui a fait ses preuves, pour des personnes exclues du secteur bancaire classique (wama akettarahoum au Maroc), et qui grâce aux micro credits auront aujourd'hui la possibilité d'emprunter, d'épargner, d'investir…donc ça reste un espoir pour le Maroc afin de lutter contre la pauvreté et le chômage.