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Qui est d'El-Menzel ou de sa région ?
M
20 mai 2011 21:27
Si Chmounda,
Ton article exhaustif sur l'histoire mouvementée de la tribu des Béni Yazgha répond aux nombreuses interrogations des internautes d'ici et d'ailleurs, originaires de cette région bénie par le Seigneur. Ton travail devra inciter les jeunes lecteurs à fouiller un peu plus pour connaître le passé, le présent et le devenir de leur région. Le Maroc, ne l’oublions pas , demeure en l’an 2011, en dépit d'une forte urbanisation , un pays rural. Les composantes de la tribu, de la Jmâa et de la commune, sont des sujets d’une importance particulière même s’ ils ont été largement débattus par les sociologues et historiens nationaux et étrangers.
Je dois reconnaître que les débats qui enthousiasmaient une partie de la masse estudiantine d’origine rurale de ma génération étaient axés sur le Maroc précolonial et tout ce qui concernait le monde rural .Le thème avait été disséqué par Feu Paul Pascon et le Pr Mohamed Guessous , deux sociologues nationaux qui ont débroussaillé ce domaine et remis en cause plusieurs théories d’auteurs coloniaux sur cette période de notre histoire . Parmi les sujets qui nous tenaient à cœur, figurait le système communautaire qui prédominait dans ce qu’on appelait le bled Siba par opposition au bled mazhzen . Malheureusement, ce mode de vie a disparu à jamais. Les autorités françaises du Protectorat l’ont tué définitivement après 1912, date de la signature à Fès du traité du Protectorat. La politique des Grands Caîds initiée par le premier résident général de France au Maroc, le maréchal Lyautey a donné le coup de grâce à ce système pour des raisons essentiellement politiques car il constituait une sérieuse menace et un puissant contre- pouvoir contre les excès de certaines dynasties et les velléités hégémoniques de l’occupant. Les zones où ce système fleurissait étaient appelées le bled Siba qui signifiait dans la littérature officielle de l'époque, pays de l’anarchie, alors que ces régions étaient fondées sur l’autonomie de Laqbila, dont émane la Jmâa, symbole d’une démocratie locale vivante et peu onéreuse pour les contribuables. Ces ruraux géraient eux- même leurs affaires et réglaient leurs litiges intertribaux sans ingérence extérieure dans un cadre confédéral. Ils vivaient en quelque sorte une autonomie régionale avant l’heure, dont on parle actuellement.
Mais revenons à nos moutons. Si Chmounda , ce qui m'a frappé dans ton exposé c’est le statut particulier d'autochtone réservé à la tribu des Beni Yazgha "chassée" injustement de ses terres par Moulay Driss Ben Driss, fondateur de Fès et sultan de la première dynastie du pays, après la conquête arabe. Les Yazghis ont été poussés ainsi à céder leurs terres aux nouvelles autorités moyennant quelques pâturages difficiles d’accès près du Sebou . La contre- partie est, certes, insignifiante quand on compare les riches terres du Saîs avec les quelques pauvres « ahmchiten »(lopins de terre) rocailleux où ils ont été installés . Je me demande si le Beni Yazgha avaient bénéficié des privilèges accordés en pareille circonstance aux fameux "soldats-laboureurs", prêts à guerroyer pour le Makhzen pour une « mouna » (pension). Si la réponse est positive , je crois qu’ils ne seraient pas là où ils se trouvent actuellement . A ma connaissance, les Beni Yazgha, et des chroniqueurs l’attestent, (sauf si je me trompe ), ne mentionnent guère les Beni Yazgha comme étant une « tribu- guich » tels les Cheragua, Cherarda, 0udayas ou encore les Chebanat. Ces tribus devaient résider aux alentours de la capitale impériale, avec en contrepartie l’octroi par le Sultan de terres fertiles à mettre en valeur. Ils s’engageaient, par contre, à servir le Makhzen en cas de guerre et sévir par le biais de "harka" contre les tribus dissidentes et rebelles du bled Siba . Tu a indiqué que les Béni Yazgha auraient été « recasés » dans cette zone montagnarde avec pour mission probable de surveiller et rendre compte au pouvoir central sur les mouvements suspects des tribus "dissidentes" , c'est-à-dire les Ighazrane, Aît Ouraine, Aît Youssi , Aît Sghrouchen, etc. C'est une idée à approfondir par les chercheurs .
Bravo Si Chmounda pour ton texte limpide comme l'eau pûre et fraîche de Aîn Kbir .Mbaroudi

21 mai 2011 03:34
Citation
Mbarou a écrit:
Si Chmounda,
Ton article exhaustif sur l'histoire mouvementée de la tribu des Béni Yazgha répond aux nombreuses interrogations des internautes d'ici et d'ailleurs, originaires de cette région bénie par le Seigneur. Ton travail devra inciter les jeunes lecteurs à fouiller un peu plus pour connaître le passé, le présent et le devenir de leur région. Le Maroc, ne l’oublions pas , demeure en l’an 2011, en dépit d'une forte urbanisation , un pays rural. Les composantes de la tribu, de la Jmâa et de la commune, sont des sujets d’une importance particulière même s’ ils ont été largement débattus par les sociologues et historiens nationaux et étrangers.
Je dois reconnaître que les débats qui enthousiasmaient une partie de la masse estudiantine d’origine rurale de ma génération étaient axés sur le Maroc précolonial et tout ce qui concernait le monde rural .Le thème avait été disséqué par Feu Paul Pascon et le Pr Mohamed Guessous , deux sociologues nationaux qui ont débroussaillé ce domaine et remis en cause plusieurs théories d’auteurs coloniaux sur cette période de notre histoire . Parmi les sujets qui nous tenaient à cœur, figurait le système communautaire qui prédominait dans ce qu’on appelait le bled Siba par opposition au bled mazhzen . Malheureusement, ce mode de vie a disparu à jamais. Les autorités françaises du Protectorat l’ont tué définitivement après 1912, date de la signature à Fès du traité du Protectorat. La politique des Grands Caîds initiée par le premier résident général de France au Maroc, le maréchal Lyautey a donné le coup de grâce à ce système pour des raisons essentiellement politiques car il constituait une sérieuse menace et un puissant contre- pouvoir contre les excès de certaines dynasties et les velléités hégémoniques de l’occupant. Les zones où ce système fleurissait étaient appelées le bled Siba qui signifiait dans la littérature officielle de l'époque, pays de l’anarchie, alors que ces régions étaient fondées sur l’autonomie de Laqbila, dont émane la Jmâa, symbole d’une démocratie locale vivante et peu onéreuse pour les contribuables. Ces ruraux géraient eux- même leurs affaires et réglaient leurs litiges intertribaux sans ingérence extérieure dans un cadre confédéral. Ils vivaient en quelque sorte une autonomie régionale avant l’heure, dont on parle actuellement.
Mais revenons à nos moutons. Si Chmounda , ce qui m'a frappé dans ton exposé c’est le statut particulier d'autochtone réservé à la tribu des Beni Yazgha "chassée" injustement de ses terres par Moulay Driss Ben Driss, fondateur de Fès et sultan de la première dynastie du pays, après la conquête arabe. Les Yazghis ont été poussés ainsi à céder leurs terres aux nouvelles autorités moyennant quelques pâturages difficiles d’accès près du Sebou . La contre- partie est, certes, insignifiante quand on compare les riches terres du Saîs avec les quelques pauvres « ahmchiten »(lopins de terre) rocailleux où ils ont été installés . Je me demande si le Beni Yazgha avaient bénéficié des privilèges accordés en pareille circonstance aux fameux "soldats-laboureurs", prêts à guerroyer pour le Makhzen pour une « mouna » (pension). Si la réponse est positive , je crois qu’ils ne seraient pas là où ils se trouvent actuellement . A ma connaissance, les Beni Yazgha, et des chroniqueurs l’attestent, (sauf si je me trompe ), ne mentionnent guère les Beni Yazgha comme étant une « tribu- guich » tels les Cheragua, Cherarda, 0udayas ou encore les Chebanat. Ces tribus devaient résider aux alentours de la capitale impériale, avec en contrepartie l’octroi par le Sultan de terres fertiles à mettre en valeur. Ils s’engageaient, par contre, à servir le Makhzen en cas de guerre et sévir par le biais de "harka" contre les tribus dissidentes et rebelles du bled Siba . Tu a indiqué que les Béni Yazgha auraient été « recasés » dans cette zone montagnarde avec pour mission probable de surveiller et rendre compte au pouvoir central sur les mouvements suspects des tribus "dissidentes" , c'est-à-dire les Ighazrane, Aît Ouraine, Aît Youssi , Aît Sghrouchen, etc. C'est une idée à approfondir par les chercheurs .
Bravo Si Chmounda pour ton texte limpide comme l'eau pûre et fraîche de Aîn Kbir .Mbaroudi

Bonsoir tout le monde. J'ai remarqué qu'il y a eut plus de 120 lectures juste après la publication de mon dernier post, c'est vous dire que parler de l'histoire de Beni Yazgha passionne et intéresse plus d'un yazghi et j'en suis ravi d'autant plus que mes humbles interventions aient suscités quelques réactions et si moins nombreuses soient elles, elles restent dignes d'intérêt. Le but étant, que chacun puisse mettre sa main à la pâte yazghi dans l'espoir d'en tirer un peu plus d'informations ou d' intéresser des personnes plus au fait des choses et habilités à en parler .
Si Med Baroudi, avant de répondre à tes remarques pertinentes, preuve d'érudition et d'un savoir versé, je tiens à te remercier doublement pour l'intérêt que tu accordes à l'histoire de notre tribu qui est tienne aussi de par plusieurs liens que tu as avec elle, d'une part, et d'autre pour avoir cité dans ton intervention le nom d'une référence en sociologie d'un chercheur et enseignant Marocain, homme du terrain et spécialiste des sciences humaines qu'était de son vivant Paul Pascon…Rien que le fait d'en parler, rehausse le débat et le relève autrement …

Parlant de Blad Siba, je me joins volontiers à ton point de vue concernant le statut erroné que signifiait cette appellation et dont était taxé le monde rural sachant bien que la majorité de la population du Maroc y résidait dans ce Blad Siba et ce depuis la nuit des temps et jusqu'à nos jours (une supériorité numérique qui a tendance a basculer car atténuée ces dernières décades par une exode rurale aiguë motivée par une sécheresse chronique doublée d'un manque total en infrastructures et un chômage galopant).

Blad Siba était ce monde (socialement et géographiquement) extra muros qui existait en dehors des hautes murailles et tours fortifiées des villes et des cités administratives et commerciales, c'est-à-dire, tout ce qui pouvait nuire au pouvoir des citadins, ruiner leur commerce, menacer leur aisance et perturber la belle vie que menaient dans leurs palais et dans leurs belles résidences, respectivement l'élite dirigeante et la bourgeoisie citadine.
Effectivement comme tu l'as dit, Blad Siba ne veut nullement signifier pays où règne l'anarchie… puisque chaque tribu était dotée d'une Djamaa de notables et de dignitaires qui veillaient au grain, au respect des us et coutumes de la communauté en parfaite harmonie avec la chariaa musulmane…Le rythme de la vie coulait normalement bien que des escarmouches venaient de temps à autre perturber les trêves observées entre les tribus. Des escarmouches provoquées souvent à cause des litiges liés aux terrains de parcours et aux points d'eau ou découlant de dérapages du à des actes de vengeance isolés de l'assassinat d'une personne chère qu'aucune Diya si importante soit elle n'a pu racheter ni adoucir la douleur des siens ou qu'aucune conciliation n'a pu aboutir ni intercéder…
En tout cas, la Siba n'était pas un acte d'insoumission ou de rébellion, puisque chaque tribu ou région avait en son sein un caïd qui était nommé par le Roi et qui représentait son pouvoir, bien que souvent le rôle du caïd était réduit à collecter l'argent des taxes et impôts dont une partie allait directement dans sa poche ou à lever au besoin une armée pour une quelconque Harka…
La Siba était une sorte d'autonomie sur tous les plans, une forme d'opposition, une liberté innée chez des communautés vivant au rythme d'une vie simple adaptée aux traditions ancestrales en conformité avec leur culture…
S'agissant des Yazghi , je parlais des vrais, les Amazigh, ceux qui étaient les premiers habitants de ce qu'ont appelle Beni Yazgha et dont Bilad Fendlawa n'était qu'une petite région. Je ne parle pas de ceux, à composantes hétérogènes (les Oueld, les Dar, les Ain, les X et les Y …) qui y résidaient après la destruction de la forteresse de Fendlawa . Je parle de ceux à qui Moulay Driss à spolié la terre de Fes qui constituait leur espace vital dit Azaghar . Je pense que tu n'ignore pas que selon le système pastoral d'autrefois, quand le nomadisme était de rigueur, que l'Azaghar constituait un patrimoine foncier nécessaire puisque complémentaire à celui des terres de parcours de haute montagne. La rotation des nomades était rythmée par les règles d'ordre naturel et par celui de l'Agdal de telle sorte que la saison d'été on faisait paître le cheptel en montagne et qu'en hiver avec la rigueur du climat et les dures intempéries (neige et froid) on descendait à la plaine en Azaghar où le climat est plus doux. Cette rotation qui constitue ce qu'on appelle l'Agdal usage qui permet le repos des parcours pour le grand bien du cheptel et qui lui assure de l'herbe toute l'année.

Moulay Driss, Allah y neffa3na Bi baraktou, n'était pas celui qui avait instauré cette institution "Soldat-laboureur", mais bien celui qui a construit la ville de Fès dans la riche et bonne terre qui était l'Azaghar de la tribu Beni Yazgha.
En plus de la spoliation de leur terre, le malheur de cette tribu est venu plus tard après lui avec les expéditions punitives des autres dynasties qui se sont succédées sur le Maroc…
En parlant des vrais Yazghi, je pense à ceux qui sont censés être nos ancêtres, les premiers habitants Amazigh, ceux qui furent obligés de quitter leur terroir ou de reculer au pied des montagnes et non à cette population actuelle où dans chaque douar il y a des lignages arabes aux prétentions d'origines chorfas Idrissides et autres…Sinon et à raison je pose la question quelle est la vraie origine des yazghis actuels????
Je me demande des fois si ce ne sont pas les Ghezrane, les Beni Sohane, les Beni Aalahem, les Beni Waraine, les Qassiwa, les Beni Mekoud qui sont les véritables descendants de ces Amazigh de la tribu des Beni Yazgha dont parlaient en terme de grandeur tous les historiens…Remarque tous les habitants des tribus que j'ai cités sont plus racés, plus homogènes dans leurs coutumes et traditions, parlent berbère et chantent en ...arabe.

L'allusion que j'avais fait au rôle des Oudaya et Cheraga n'était qu'a titre d'exemple et au conditionnel…Ces dernières communautés étaient de vraies armées régulières étrangères à la région où ils furent implantées, souvent adossées aux murailles des cités impériales. Elles étaient nombreuses et bien organisées et avaient bénéficié de grands avantages (Argent, armement, munitions et vastes terres à vocation agricole pour la culture des céréales (blé et orge) aliments par excellence pour subvenir à la nourriture de leurs familles et celles des chevaux, montures indispensables pour tout soldat . Les derniers habitants de Beni Yazgha ont du peut être joué ce rôle indirectement qui consistait à protéger le versant Sud de la capitale Fès, sans pour autant bénéficier d'aucun avantage bien qu'ils furent souvent mobilisés dans les Harka Chérifiennes, la dernière en date, fut celle contre l'armée de Jilali Ben Driss Ezzerhouni alias Rogui Bouhmara et à laquelle feu mon grand père paternel et tous les hommes de son douar avaient participé…

Il est déjà une heure du matin et je suis encore là à pianoter sur le clavier pour donner suite à ton remarquable commentaire qui j'espère ne sera pas le dernier. Merci Si Med Baroudi de m'avoir permis indirectement d'écrire sur ce thème. Peut être que tu es cet alter ego inspirateur qui manquait dans ce forum, pour provoquer ce qui peut être un début de réponse à des questionnements que tout le monde se pose, sur l'histoire de la tribu de Beni Yazgha qui reste toujours un sujet ouvert à toute interprétation, tant les écrits et les documents manquent. Bonne nuit…CHMOUNDA




Modifié 2 fois. Dernière modification le 21/05/11 13:37 par CHMOUNDA.
A
21 mai 2011 12:03
En attendant, avec une impatience croissante, la suite de ces échanges érudits, acceptez mes félicitations et le témoignage de mon admiration!

Par ailleurs, cher Mbarou, n'oublie pas de saluer de ma part Si Driss chaque fois que tu le rencontreras.
Patryck
j
23 mai 2011 00:21
une idée vague
Tout d'abord,je suis très heureux de vous retrouver.Après ces échanges très intéressants, une idée qui m'a toujours préoccupé pendant mes 52 ans a encore surgi .Mes grands-parents et mes parents (Allah yarhamhoum) m'ont toujours dit qu'El Menzel était entouré de murailles comme toutes les Médinas Marocaines .Mais jusqu'à présent je n'ai pas pu avoir une idée claire sur le sujet.Pas de photos,pas de croquis...Bref,tout ce que ma mémoire a pu garder ce sont des images vagues sur des fragments de vieux murs un peu partout à El Menzel.on dit aussi qu'il y avait même des portails.Tout cela bien sur reste à confirmer.Alors mes amis avis au amateurs et que la recherche commence. A la prochaine



Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/05/11 00:29 par joudour.
m
30 mai 2011 01:08
Bonsoir tout le monde !!!
A
1 juin 2011 07:17
Citation
menzli a écrit:
Bonsoir tout le monde !!!

Bonjour à toi, et à la famille!
Patryck
2 juin 2011 12:53
SALAM, je m'excuse pour le retard que j'ai accusé à donner suite aux précédents billets consacrés à une page d'histoire de Beni Yazgha en la personne du Caid Ali Ben Ichou

Aussi avec votre aimable permission, je continue pour clôturer le périple fantastique de ce fameux Caïd et important commis de l'état qui a servit sous le long règne du grand Roi Alaouite Moulay Ismael. Un Caïd dont le nom fut intimement lié à l'histoire de notre région Beni Yazgha et que la population yazghi a gardée dans sa mémoire comme un personnage extra ordinaire, donnant l'impression que leur histoire aurait commencée avec lui…Pourtant il n'avait rien fait de bon pour cette population si ce n'est pas le beaucoup de mal qu'il leur aurait infligé et qui les aurait durablement marqué . D'autre part, je pense qu'il n'avait pas gouverné officiellement la région de Beni Yazgha au vrai sens du terme, et que El Menzel ne fut pas le centre de sa gouvernance puisque aucune trace concrète n'est restée de locaux administratifs, ni tours de garnisons Makhzeniennes, ni longues murailles ni grandes portes aux arcades, ni signalement oral ou écrit de hauts faits à partir de ce centre. Peut être que notre région fut tout simplement quelque chose comme un domaine seigneurial, un territoire privé d'un grand chef où Ali Ben Ichou avait trouvé un coin agréable où se couler des jours heureux et profiter d'une retraite bien méritée, loin des intrigues de la cour impériale et les milles et un pièges de la capitale Meknes.
Je me demande toujours en quelle qualité il s'est trouvé dans notre région devenue quatre siècles auparavant presque insignifiante depuis la dernière Harka du Roi Merinide Abou Yaacoub, suivit de la reddition du Prince Ben Youssef et la destruction de Kalaat Fendlawa. Pourquoi avoir choisi Beni Yazgha plutôt que d'autres régions plus belles, plus riches avec une population plus nombreuse et plus influente?
Pourtant à son arrivée, la tribu Beni Yazgha était affaibli et diminuée, comme on le sait et était devenue moins stratégique sans sa forteresse de kalaat Fendlawa et surtout sans son prince rebelle qui y siégeait et dont la présence rehaussait la valeur et le prestige des lieux.
Il faut dire que Beni yazgha n'était sûrement pas le poste de choix qui seyait à un grand commis de l'état du calibre de Ali Ben Ichou, qui rappelez vous, à son apogée, commandait presque la moitié du Royaume en tant que gouverneur, et avait sous ses ordres en tant que chef militaire de grands Caïds, assumant en plus d'autres importantes fonctions civiles…C'est probablement un Ali Ben Ichou déchu de toutes les prérogatives pré citées ou écarté des hautes affaires de l'état qui se trouvait dans notre région
Les historiens disent que c'est à Beni Yazgha, près de Fes, que le souvenir du caïd Ali Ben Ichou fut le plus vif car c'est au centre d'El Menzel qu il a élut domicile et qui fut son lieu préféré de résidence.
La tradition locale veut que toutes les constructions importantes de cette agglomération que fut El Menzel et El Kalaa seraient son œuvre, les trois mosquées (d'El Menzel et des deux kalaa entre autres), ce qui est faux, du moins concernant ces dernières lesquelles selon El Istiqça d'Anaciri , furent construites par le Roi Moulay Slimane petit fils de Moulay Ismael donc après la mort de Ali Ben Ichou. Néanmoins de tout ce qu'il a construit, il ne reste que des ruines sous forme de larges et solides remparts.
Certains disent, qu'il avait choisi cet emplacement pour mieux surveiller la route de Fes à Sijilmassa, et que c'est de ce coin stratégique qu'il pouvait voir se qui se passait aux environs et contrôler les collecteurs d'impôts qui convergeaient vers sa résidence avec leurs mules chargées de pièces d'or ou d'argent qui y pénétraient les yeux bandés dans les immenses souterrains pour y déposer le butin, fruit de Zakat et de Âchour.
D'autres disent que cette région éloignée de la capitale, enclavée aux pieds du contrefort de Bou Iblane fut une planque idéale pour cacher son fabuleux trésor.
Une vieille légende, prétend que ces souterrains et ces tresors existent toujours et seraient quelque part le long des gorges de Oued Sebou au niveau de Mellaha …
Ali Ben Ichou aurait également créé de vastes et beaux jardins en terasse, consolidés par des murs de soutènement encore debout de nos jours, et qu'il avait agrémenté sa résidence d'un large bassin dont le sol était constitué par de la terre battue imprégnée d'huile et du jaune d'œufs pour la rendre imperméable, un bassin qui dit on se trouvait près de l'école primaire et ne fut comblé que quelques temps avant l'arrivée des français.
Sa résidence qu'on disait fort belle et les immenses jardins qui l'entouraient, se situaient au lieu dit ou appelé par les Menzlis Er Riyad , c'est-à-dire à partir de Jnane Mzouri derriere l'ancien bain Maure jusqu'au pied des falaises des deux kakaat ( Kalaat Ben Youssef et Kalaat Oulad M'hammed) et de l'ancienne Ecole primaire jusqu'au collège et l'Aatar et Mrajâa l'oued…Tous ceux de mon âge doivent se rappeler que ce secteur était jusqu'aux années soixante dix un immense jardin où micocouliers , frênes, figuiers , grenadiers, pruniers, vigne grimpante et d'autres espèces couvraient cet immense espace avant que ne viennent les haches sauvages abattre cette petite foret luxuriante pour fournir du bois d'oeuvre aux menuiseries de tamis et bois de chauffage aux fours et Hammams d'El Menzel et de Sefrou .
Ali Ben Ichou aurait possédé d'immenses propriétés dont les titres et les actes adulaires figureraient encore dans les archives des Habous relatives à El Menzel.
On dit aussi qu'à sa mort il légua sa bibliothèque comprenant en particulier des œuvres de Sahih el Bokhari à la Mosquée d'El Menzel où elles devraient se trouver encore…
Ali Ben Ichou a laissé la réputation d'un puissant seigneur jointe à celle d'un grand bâtisseur. Il voulait dit on, joindre Mghila à Méknes par une muraille continue. Une frange des Bni Aalam qu'on associait aux gens de Mghila, tirent leur nom de cette légende de la construction de cette muraille et de la punition infligée aux maçons et ouvriers défaillants que l'on enterrait vifs dans la muraille au milieu du pisé d'où l'expression "Bni âalihem" qui littéralement veut dire "construit sur eux" ...
Plus loin d'El Menzel, sur les rives du Sebou, à Mellaha, Ali Ben Ichou aurait construit un petit barrage, une sorte de retenue en terre, pour irriguer une plantation d'oliviers qui fut prospère et dont reste encore quelques vestiges de l'oliveraie autant que les vieux oliviers centenaires qui existaient à Jnanat et qu'on dit encore qu'ils dataient du temps de Ali Ben Ichou…
On dit aussi qu'au Douar de Taghit qui surplomb le Boukhamouj, le tombeau de Sidi Boujida qui posséderait la propriété de guérir les maladies de peau, serait l'un des sept enfants de Ali Ben Ichou. Par la même, dans le même douar, il y eut une terrible discorde entre des familles Taghiti et certaines d'entre elles durent quitter définitivement la région et demandèrent asile aux Zemmours , ces derniers leurs auraient donnés une parcelle de foret à défricher aux environs des Tizitines des Ait Jbel Edoum. Les descendants de ces familles constituent à nos jours une fraction dite fraction des Beni Yazgha dans la commune de Houderrane. Jusqu'aux dernières décades ou l'on moissonnait encore à la faucille, les moissonneurs yazghi venus travailler dans la région leurs rendaient visite et étaient toujours leurs hôtes bienvenus qu'ils attendaient chaque saison d'été pour sentir à travers eux l'odeur de leur terroir qu'ils avaient quittés sans pour autant oublier.

Une autre version en contradiction avec tout ce qui précède veut que Ali Ben Ichou soit arrivé seul comme simple Fqih pour enseigner le Saint Coran à El Kalaa avant d'être nommé Caid et devenir célèbre.
De même qu'autrefois des Yazghi revendiquaient comme un des leurs, un certain grand caid nommé Ali Ben Mohamed Ben Ichou Saddouki El Yazghi. Sa mére et sont père seraient ceux enterrés sous la Coupole de Sidi Abdelwahed à la Kalaa de Ouled Abdelaziz. Sur l'une des tombes face à l'entrée au coin du mur deux pierres tombales en marbre blanc ou en ivoire étaient finement ciselées d'une belle écriture arabe et où on pouvait lire "Louange à Dieu, cette tombe est celle de la mère du Caid Ben Ichou que Dieu protége, la nommée Fatma Bent Mohamed Bent Sghir El Makemi décédée puisse Dieu la recevoir au sein de sa miséricorde ainsi que tous les musulmans en l'année 1093 d' l'Hégir" La tombe voisine porte cette inscription "Louange à Dieu , cette tombe est celle du père du caid Ali Ben Ichou le nommé Sidi Mohamed Ben Ichou Sadouki El Yazghi que Dieu le protége décédé en l'an 1074 de l'Hegir". La légende veut que le père de Ali Ben Ichou fut tué lors d'une Harka de Moulay Ismael contre les Turcs d'Algérie et que sa dépouille mortelle fut ramenée à Ben Yazgha où elle fut inhumée.
Malheureusement ces deux belles pierres tombales furent déterrées et volées ces dernières années. Les voleurs n'ont eut aucun respect ni pour les tombes ni pour le Mausolée où gît un Marabout avéré.
Après la mort de Moulay Ismael et lors du règne de son fils Moulay Ahmed Addahabi ce dernier fit arrêter et exécuter tous les proches collaborateurs et bras droits de son père, piliers de la stabilité d'un long règne fort et prospére. Ainsi Ali Ben Ichou fut exécuté autant que le caid de Fes Mohamed Ou Ali et d'autres personnages puissants. Selon El Istiqça de Naciri , Ali Ben Ichou aurait persuadé le Sultan de tuer Mohamed Ou Ali caid de Fes incarcéré au moment de son avènement, "mais, dit Anaciri qui ne semblait pas porter ce caid dans son coeur, Dieu fit tomber cet intriguant dans les mains du Sultan qui le fit mettre à mort lui donnant ainsi une récompense analogue à sa conduite". Le prétexte pourrait être vrai, mais en réalité, il semble bien que ce fut sous l'influence des chefs de la garde noire des "âbides" que le nouveau Sultan donna l'ordre d'exécuter les principaux chefs militaires et civils de l'Empire et qui fut un vrai desastre pour la stabilité du Royaume…

A Beni Yazgha et particulièrement à El Menzel, la légende attribue la mort de Ali Ben Ichou à Moulay Ismael, qui selon cette légende Ali Ben Ichou lors d'un voyage à Meknes aurait enlevé une fille de l'innombrable progéniture de Mouly Ismael et l'avait installée dans une belle maison au milieu d'un verger de pommier des immenses jardins de son Riyad. Averti de cette offense le Sultan dépêcha un contingent de cavaliers pour ramener à Meknes sa fille et Ali Ben Ichou, mais ce dernier informé de l'expédition par un de ses espions à la cour, tua et enterra la fille du Sultan et fit en une nuit démolir la maison, arracher les pommiers, labourer et semer du maïs et du blé à l'emplacement totalement rasé, si bien que lorsque les cavaliers arrivèrent ils ne trouvèrent rien à l'endroit qui leur fut indiqué. Déconcertés ces derniers n'osèrent emmener le Caid Ali Ben Ichou... Mais encore plus que l'affaire du rapt de la fille du Sultan, le fabuleux tresor de Ali Ben Ichou intéressait ses ennemis à la cour. Un Cherif influent le convoqua à Meknés auprès de Moulay Ismael et il fut tantôt mis à l'épreuve. On le battit durement pour le presser d'avouer. Ali Ben Ichou tenu le coup et ne voulut rien dire ni à propos de la jeune fille ni à propos du lieu où il avait caché son trésor...
Un juif demanda au Roi la permission de le faire parler ce qui lui fut accordé. Le juif enduisit son talon de savon mou (Beldi) fit déshabiller Ali Ben Ichou et le coucha par terre mis son talon au nombril et commença à tourner broyant ses tripes. Après trois tours il lui demanda où se trouvait l'argent. "Trop tard, je ne surviverai pas à mes intestins que tu as arraché, si tu n'avais pas fais ce troisième tour répondit le Caid, j'aurais indiqué au Sultan où se trouvent d'importants trésors qu'il n'en possede".
La légende dit que le Sultan regrettant alors d'avoir fait tuer un de ses grands caïd aussi brave et aussi courageux lui demanda pardon, Ali Ben Ichou le lui accorda à condition d'être enterré derrière le futur tombeau de son maître Moulay Ismael. C'est pour cela dit la légende yazghi que leur caïd Ali Ben Ichou repose à Meknes près de la tombe de Moulay Ismael.

Pour l'histoire telle qu'elle est relatée dans l'Istiqça, , l'exécution des grands commis de l'état par Moulay Ahmed Addahabi qui n'a d'ailleurs gouverné que deux ans, provoqua immédiatement l'anarchie... " Dés qu'ils furent tués dit Kitab
El Istiqça, les sujets ne sentirent plus le poids de leur autorité et se virent débarrassés de ceux qui mettaient un obstacle entre eux et les désordres et qui les punissaient pour leur mauvaises actions…Dés que Ali Ben Ichou fut mort, les tribus revinrent à leurs anciens égarements"…

Avec les amitiés de CHMOUNDA


Je note pour rappel: 193 155 (lectures) -3 607 -Aujourd'hui (2 juin 2011), 12:53



Modifié 6 fois. Dernière modification le 02/06/11 15:31 par CHMOUNDA.
A
3 juin 2011 12:24
Merci pour cette nouvelle évocation, qui recoupe un certain nombre d'informations publiées naguère sur le site.
Il faudra un jour essayer de faire une synthèse des nombreuses contributions savantes des uns et des autres.
A propos des documents qui se trouveraient dans la bibliothèque de la mosquée, j'espère que l'un de nos historiens pourra bientôt les consulter et les exploiter dans l'intérêt des Beni Yazgha.
A suivre, donc.
Patryck
y
4 juin 2011 12:18
Salam prof Froissart, Vraiment j'avais l'honneur de parler avec vous on ligne sur facebook. puisque tu connais bien mon pére, alors tu es un vrai Yazghi, lorsque tu m'as dit " notre grand musicien " ca m'a fait vraiment trés trés fier de mon pére, malgré je n'ai passé aucun moment avec lui. mais quand méme il sera toujours avec nous. et je vais garder bien lson instrument musical. Merci !
4 juin 2011 19:28
Citation
froissart a écrit:
Merci pour cette nouvelle évocation, qui recoupe un certain nombre d'informations publiées naguère sur le site.
Il faudra un jour essayer de faire une synthèse des nombreuses contributions savantes des uns et des autres.
A propos des documents qui se trouveraient dans la bibliothèque de la mosquée, j'espère que l'un de nos historiens pourra bientôt les consulter et les exploiter dans l'intérêt des Beni Yazgha.
A suivre, donc.

SALAM à tout le monde. Une petite remarque relative au nombre de lectures, juste avant la dernière intervention de Yazghi Boy, c'est à dire à 11:13, il y avait 194 147 lectures c'est a dire en deux jours, une différence de 992 lectures après la publication de mon billet sur Beni yazgha. Mieux , il y eut plus de 500 lectures la première journée.(Confer ma note pour rappel à la fin de ma publication où j'ai signalé le nombre de lecture juste après la publication).
C'est vous dire l’intérêt qu'ont les internautes yazghis pour leur histoire, mais ce qui est surprenant, mis à part l'intervention de Froissart, personne ne s'est montré aussi curieux qu'intéressé. La curiosité ici serait de mettre son petit grain de sel...Tout le monde prétend avoir de l’intérêt pour l'histoire de notre tribu mais personne ne contribue ni aide à ce que l'on consigne le maximum d'informations que l'on garde encore de mémoire, de coucher par écrit ce que nous ont racontés nos vieux Allah Yarhamhoum . J'espere que cet intérêt se traduira par des ajouts à même d'enrichir le débat quelle que soit leur importance. Une remarque par ici, une critique par là, c'est déjà un apport non négligeable...
Ma contribution est narrée au conditionnel preuve que tout est discutable . Que toutes les informations et les données restent "à vérifier" . C'est la critique et la discussion qui en découlent qui peuvent nous rapprocher de la vérité...

Mon cher Froissart pour répondre à ta remarque au sujet de la Bibliothèque qu'aurait légué Ali Ben Ichou à la Mosquée d'El Menzel, je confirme que tout petit j'avais entendu à El Menzel plus d'un en parler, mais depuis le temps de Ali Ben Ichou , je doute fort que ces livres soient encore à la mosquée...quand on sait que la quasi totalité de nos ancêtres et de nos vieux étaient analphabètes donc peu soucieux du devenir de ces livres.Tous les imams ou presque qui officiaient les prières dans nos mosquées étaient des Jeblis ou des Rifains...c'est vous dire.

Enfin pour certains, que je remercie en passant pour leur sympathie, qui me l'ont demandé en messagerie privée et qui l'ont deviné, tant le style trahi. OUI c'est bien moi l'ex HJAR EDDIB...En tout cas le pseudo importe peu pour moi. Tout au début, HJAR EDDIB c'était pour me positionner sur un lieu où tout petit j'ai souvent escarpé la piste menant jusqu'aux champs pour apporter le déjeuner au " khammas " en saison de labour ou aux moissonneurs en été.
CHMOUNDA c'est aussi un beau lieu que j'ai connu . Beau ! Il ne l'est plus hélas de par l'Oued limpide autrefois qui est devenu le grand collecteur d'égouts d'El Menzel. Un vrai crime pour l'environnement que je dénonce ici .Une pollution qui coule 24h/24h et qui nuit sérieusement à la santé et à la bienséance des riverains de l'Oued CHMOUNDA. A quand une station d'épuration ???




Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/06/11 17:30 par CHMOUNDA.
M
4 juin 2011 21:21
Salut à tous les amis de Beni Yazgha et de Ghazran ,
Si Chmounda a soulevé un problème très important qui concerne, en premier lieu, El Menzel, Ahermoumou et toutes les autres bourgades de la région. Il s’agit de la dépollution des eaux urbains par l’installation, le plus vite possible, de stations modernes d’épuration des eaux usées et d’une refonte complète des vieilles canalisations d’assainissement qui ne répondent plus aux normes . Nous sommes tous pour une eau propre à même de persévérer la riche faune et flore de cette belle région du pays . Nous sommes tous pour une eau propre qui se déverse dans le Sebou , notre Seine.
Je me demande si la décharge qui reçoit les déchets ménagers d’El Menzel, sise à quelques encablures au Nord- Est d’ Ain Kbir, ne constitue pas une sérieuse menace pour la qualité des eaux de le nappe phréatique qui alimente cette source bénie par le Ciel .
Dernièrement, la ministre de l’Energie a évoqué à Oujda un projet de construction d’un barrage sur l’Oued Mdez. Y-a-t-il quelqu’un parmi nos amis internautes informé qui puisse nous donner d’amples explications sur ce futur barrage hydro-électrique et son impact socio-économique sur la région ?
Amitiés, Mbarou
A
5 juin 2011 07:45
Bonjour tout le monde!

Un petit billet d'un très ancien professeur d'El Menzel, posté hier sur notre site:

C'était en 1958 je crois, et jeune français muni de son bac je débarquai comme prof au cours complémentaire. quelques élèves étaient plus âgés que moi !
J'ai passé deux ans à enseigner le français, les maths, et l'histoire-géographie.

Je me souviens, entre autres, que j'enseignais que la terre tournait autour du soleil, et que cela avait provoqué des difficultés avec certains muderrès. Cet épisode m'a fait beaucoup réfléchir depuis.

Pendant un an j'ai habité dans le collège, et c'était très merveilleux. El Menzel était alors un village qui a dû beaucoup changer depuis, mais j'y ai découvert le rythme des jours avec l'appel du muezzin.

Je salue bien fraternellement les habitants, et mes anciens élèves si par hasard l'un d'entre eux vient à lire ce blog.
Posté par jean-françois jaquier | Dimanche 05 Juin 2011 à 06:58
Patryck
m
5 juin 2011 14:28
Salut les amis.

Tout d'abord, je salue le retour de notre ami Hjar Ed-dib, et lui dis qu'avec son nouveau pseudonyme de "CHMOUNDA", il est parvenu à me bien semer. J'avoue que je n'ai trouvé aucune similitude, à travers les écrits, entre les deux intervenants: Hjar Ed-dib était, plutôt poète que narrateur que s'est révélé être "CHMOUNDA", - la rivière généreuse- comme je l'ai appelé dans un dernier billet. Ses dernières interventions "rivières" ( fleuves) méritent, comme il le dit lui même, à juste titre, d'être sustentées par d'autres cours d'eau, quelle qu'en soit l'ampleur, ne serait-ce que le système du goûte-à-goûte, pour concourir à l'écriture de l'histoire de notre région. Moi personnellement, je déclare mon inaptitude à ce sujet et m'en excuse. Mais d'autres amis, notamment ceux versés dans le domaine de l'enseignement universitaire de la matière sont requis, et doivent par les liens du sang et de l'appartenance tribale, répondre présents.

Pour notre ami "Mbarou", il est prévu, selon les informations glanées, la construction de deux barrages hydro-électriques dans la région: Un sur l'Oued Mdez dans le commandement d'El Adrej, et l'autre sur l'Oued Zloul, à Mghila. Les travaux ont déjà commencé sur le site de ce dernier, qui se situe au lieudit TINOUARINE, à l'amont du confluent des deux rivières, qui se trouve lui même, à l'amont de Ain Sebou. Je présume que tu connais la géographie de la zone. J'ai aussi entendu parler du projet de construction d'un troisième barrage, de moindre importance, sur l'un des affluents du Zloul, aux environs de BENI BOUHASSANE, pour permettre l'irrigation de la plaine de Zloul. Si ces projets se réalisent, je vous laisse imaginer leurs retombées, et particulièrement ce dernier ouvrage, sur le devenir de la population locale. Et comme la joie n'est jamais entière, on annonce une ruée de fortunés, de la ville expropriée aux yazghis, qui achètent à prix fort, toute parcelle dans le périmètre. On m'a raconté que la cime d'une colline rocailleuse, qui ne peut servir à rien, a été vendue à quelque 200000,00 dh.

Bonne journée.




Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/06/11 14:31 par mghili.
5 juin 2011 19:39
Merci cher MGHILI pour le re-accueil . Sincèrement, je n' ai jamais pensé à vouloir semer qui que ce soit dans notre forum et encore moins le vieux limier que tu es et que je respecte, mais là, une fois n'est pas coutume...MDR ! J'ai confirmé pour ceux qui me l'ont demandé, en clair pour plus de transparence. Tu sais ce qui m'a un peu surpris, c'est que parmi les personnes qui me l'ont signalé (en MP) il y a trois personnes anciennement inscrites qui lisent et suivent les débats avec attention mais s’empêchent d'intervenir ou de commenter...Mon vœu est que tout les inscrits et les lecteurs puissent apporter leurs grains de sel et participer aux débats.Il y a beaucoup de jeunes qui nous lisent et qui sont avides de connaitre sur les générations qui les ont précédés et qui voudraient savoir un peu plus sur leur terroir. Honnêtement je pense qu'il y a tant de choses que l'on peut échanger et partager entre yazghi, ghazrani, aalahmi, seghrouchni et sadni, et tous ceux qui ont étudiés au collège d'El Menzel, loin de vaines frictions.
Tout comme toi, moi non plus je ne suis pas historien de formation, mais juste un petit curieux qui aime l'histoire en général . Je regrette que de tous nos yazghi qui ont fait de cette matière leur spécialité, personne d'eux n'ait pensé à approfondir les recherches sur l'histoire de notre région et Dieu sait qu'il y en a de très capables qui peuvent le faire ...Exception faite d'une thèse parait il qui fut soutenue par un Yazghi de Sraghna Mr Ali Laghzioui je nomme, que je ne connais pas et dont je n'ai jamais eu l'honneur de consulter la thèse sus visée...Une thèse qui normalement aurait du être vulgarisée dans notre région ou du moins dont quelques copies auraient du être déposées dans les archives des sièges des communes de toute la région (Beni Yazgha, Ghazrane et Beni Sadden).

J'ai bien aimé l’appellation "poétique" que tu as donné à CHMOUNDA, "la rivière généreuse" . Est ce bien la traduction du mot CHMOUNDA qui rime bien avec CHKOUNDA de Bhalil la Romaine ou est ce seulement un nom capricieux que tu as voulu donner à cette rivière, jadis belle et limpide, aux rives verdoyantes et ombragées par de beaux bosquets de frênes, de micocouliers et de muriers sauvages...
J’apprécie hautement l’intérêt qu'accorde et partage avec nous Ssi Baroudi sur l'histoire et l'environnement de la région et particulièrement en signalant ce point noir que peut être personne d'autre avant lui n'en a parlé dans ce forum a savoir les décharges sauvages et dépôts d'ordures en amont du lit de la source Ain Kebir...Une catastrophe écologique doublée de forages des puits anarchiques . Probablement beaucoup de ces puits ont été réalisés sans autorisation de l'Agence du Bassin Hydraulique du Sebou, la seule habilitée a donner l'autorisation de fonçage et de pompage. Une Ain Kbir qui en période de sécheresse en souffre cruellement au point ou un été, je me rappelle, il ne coulait de son captage qu'un mince filet d'eau .

Mghili est plus à l'aise dans son secteur. Je pense bien qu'il connait la région de Zloul, Beni Aalahem, Beni Sohane comme sa poche, aussi a-t-il promptement et amplement répondu à Ssi Baroudi...A ce sujet de ma part j'ajouterai que ce projet Mdaz a trop tardé à être réalisé. Souvenez vous il y a plusieurs décades qu'on en parlait. Enfin il vaut mieux tard que jamais...




Modifié 2 fois. Dernière modification le 08/06/11 20:48 par CHMOUNDA.
t
5 juin 2011 21:29
Un petit rappel pour dire que l'occasion s'est présentée pour parler de cette déchage qui se trouve aux anciennes carrières de sable de Oulad ben 3bbou , et j'en avais parlé le 15 decembre 2009 à la page 93 de ce forum , profitant d'une réponse à Patryck sur la décharge de Sefrou . A lire le texte ci-desous . J'espère que les pouvoirs publics ne resteront pas sourds à cet appel , et qu'ils feront le nécessaire .[ /b]







Citation
toumi10 a écrit:
Environnement :

* Étude par le Centre international de l’eau de Nancy (NanCIE) sur la mise en place dans la région de Fès d’une décharge contrôlée à dimension régionale, en réponse à la demande exprimée par plusieurs collectivités locales marocaines.
* Mise en place à Fès d’une cellule d’appui aux projets de coopération lorrains dans le domaine de l’environnement.
* Assistance technique visant à définir un schéma directeur de la gestion des déchets solides et état des lieux de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural sur la province de Sefrou.
* Aménagement de la décharge de Sefrou en décharge contrôlée.
* Étude de faisabilité pour la gestion des déchets solides et liquides de la ville d'El Menzel permettant de définir un schéma-directeur de gestion des déchets.

Patryck



Bonjour

On dirait qu'ils nous ont entendu le jour ou on avait parlé de la décharge de Sefrou !!!. Tant mieux si les choses bougent , et on ne peut que les encourager . J'espère que ce projet ne tombera pas à l'eau !!.

Je suis content de voir également que , la decharge d'El Menzel a attiré l'attention des pouvoirs publiques . Il me semble que cette decharge se trouve aux anciens carrières de sable qui se trouvent à El marje , c'est à dire dans la ligne qui relie Aïn Kebir au Moyen Atlas . je crains qu'un jour , la nappe phréatique pourrait être contaminée , et par conséquent , c'est Aïn Kbir qui serait polluée . Ca serait dramatique , et catastrophique si cela arriverait un jour .



Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/06/11 21:31 par toumi10.
m
5 juin 2011 21:52
Salut cher Hjar Ed-dib DI CHMOUNDA,

Juste pour te dire que l'appellation "la rivière généreuse" m'a été inspirée par deux choses: "CHMOUNDA" qui est une rivière connue de tous les Yazghis, et le "FLOT" des idées"que tu a développées dans tes derniers billets. Associées, les deux donnent bien une rivière généreuse.

Mes amitiés à tout les Yazghis, Ghazranis et Alahmis, où qu'ils soient.
.
M
8 juin 2011 15:27
Nostalgie: il était une fois Mghila, Boughardaîne et Aîn Barod
Le village de Mghila fut pour moi une oasis de verdure et un havre de paix favorisant la méditation, le mysticisme et le rapprochement de Dieu le Tout-Puissant . Ses fellahs nobles sont connus pour leur hospitalité, leur ouverture d’esprit et leur savoir-faire dans les domaines du jardinage et de l’horticulture traditionnelle respectueuse des cycles des saisons et de l’environnement. Les Mghilis, comme la plupart des paysans Yazghis, entretiennent, de père en fils, des oliviers centenaires, des pruniers, dont le fruits sont appréciés par les Ghazrans , des grenadiers, des ormes et ses micocouliers aux troncs majestueux. Mghila de mon enfance datant des années 50, c’étaient aussi des venelles ou plutôt des sentiers propres et ombragées, des sources limpides et abondantes qui favorisent le développement d’une végétation luxuriante et variée .Je garde encore dans mon esprit ces belles grappes de ce raisin charnu et rose appelé « hmar bouâamar »(Le Rouge de Bouâamar) , dont je raffolais . Cette vallée, enclavée à l’époque, fertile et verdoyante, m’a fascinée par ses gorges profondes et ses paysages qui me rappelleront, des années après, l’Arabie Heureuse , le Yémen actuel, qui a inspiré tant de poètes et d’écrivains arabes et occidentaux . Quand j’étais gamin, heureux, j’accompagnais ma défunte grand-mère du douar où je suis né, Boughardaîne , à Mghila la yazghie pour rendre visite à des membres de la famille, dont ma tante paternelle Lalla Fatma mariée à un chérif d’Issenssa. Je me souviens encore de « zardab » Slimane, ce précipice vertigineux qui me causait une frayeur épouvantable et du mont mythique Sidi Ali ou Yahia que j’ai escaladé, rite oblige, jusqu’au sommet quand j’avais à peine 7 ans . J’ai découvert qu’à Mghila j’avais des cousins et des cousines de mon âge parlant une langue différente de la mienne que j’ai facilement adoptée et aimée, moi le petit berbère de Boughardaîne, un douar relevant de la « fraction » Nass Hamou d’Ighazran, comme c’est écrit noir sur blanc dans notre livret familial d’Etat- civil délivré à mon père par les autorités coloniales à Ahermoumou.
Ma première sortie du cocon familial en dehors de mon espace vital s’était déroulée à Mghila Tâarabt et se fut une merveilleuse rencontre avec un lieu idyllique d’une beauté exceptionnelle que peu de Marocains connaissent.
A Boughardaîne le berbère, un douar limitrophe de Mghila, nous disposions aussi d’un coin de verdure tranquille appelé Aîn Barod, une prairie jadis célèbre pour ses potagers, ses vergers, ses plantes aromatiques comme la menthe et ses oiseaux y compris ses emblématiques cigognes qui venaient chaque année nous rendre visite et rejoindre leurs nids habituels après un long et épuisant périple qui a commencé en Alsace. Mais tous ce beau monde a disparu comme dans un rêve. Les sécheresses successives des années 70, 80 et 90 sont venues à bout de ce paradis terrestre et ont entrainé le tarissement de l’unique source qui irriguait cet espace de verdure .Tout un écosystème a disparu à jamais. Adieu donc figuiers, pommiers, cognassiers, grenadiers et vignes, dont les fruits procuraient un supplément de nourriture aux pauvres fellahs de Boughardaîne. Tout ce beau monde du règne animal et végétal a sombré. Ce fut un désastre écologique ! Quelques ormes centenaires, fierté de Aîn Barod, ont pu braver le temps et les siècles pour résister dignement aux aléas climatiques et aux calamités naturelles, dont celles causées par les nuées de criquets pèlerins qui ravageaient nos cultures. Ironie du sort, ces arbres n’ont pas pu faire face à un prédateur redoutable : l’homme. Malgré leurs âges respectables, ces « dardars », témoins d’une époque révolue ont été froidement abattus et vendus comme de vulgaires poulets à des marchands sans scrupule pour chauffer leurs hammams et leurs fours situés au centre de Ribat El Kheir. Des cas similaires ont été signalés à Bni Sohane où l’on a arraché de beaux noyers cédés pour une bouchée de pain à d’incultes propriétaires de hammans et de fours, ignorant que le noyer est un bois noble destiné à l’ébénisterie et non à la chauffe.
Les autorités locales concernées devaient intervenir pour réprimer les auteurs de ces massacres qui rappellent d’autres dégâts causés par des délinquants inconscients aux cédraies de Bouiblane. La pauvreté à elle seule ne saurait justifier ce genre d’agissements qui frisent parfois l’autodestruction.
Merci Si «Mghili » pour tes éclaircissements sur les futurs barrages qui verront, enfin, le jour dans la région. Y-a-t-il dans ce forum des internautes de Boughardaîne ? Qu’ils se manifestent et nous disent ce qu’il en est actuellement de ce douar, dont on n’a jamais parlé et d’ Aîn Barob d’où dérive le nom de famille des Baroudi de Ghazran ! Mes amitiés à tout le monde. Med Baroudi
M
8 juin 2011 15:29
Nostalgie: il était une fois Mghila, Boughardaîne et Aîn Barod
Le village de Mghila fut pour moi une oasis de verdure et un havre de paix favorisant la méditation, le mysticisme et le rapprochement de Dieu le Tout-Puissant . Ses fellahs nobles sont connus pour leur hospitalité, leur ouverture d’esprit et leur savoir-faire dans les domaines du jardinage et de l’horticulture traditionnelle respectueuse des cycles des saisons et de l’environnement. Les Mghilis, comme la plupart des paysans Yazghis, entretiennent, de père en fils, des oliviers centenaires, des pruniers, dont le fruits sont appréciés par les Ghazrans , des grenadiers, des ormes et ses micocouliers aux troncs majestueux. Mghila de mon enfance datant des années 50, c’étaient aussi des venelles ou plutôt des sentiers propres et ombragées, des sources limpides et abondantes qui favorisent le développement d’une végétation luxuriante et variée .Je garde encore dans mon esprit ces belles grappes de ce raisin charnu et rose appelé « hmar bouâamar »(Le Rouge de Bouâamar) , dont je raffolais . Cette vallée, enclavée à l’époque, fertile et verdoyante, m’a fascinée par ses gorges profondes et ses paysages qui me rappelleront, des années après, l’Arabie Heureuse , le Yémen actuel, qui a inspiré tant de poètes et d’écrivains arabes et occidentaux . Quand j’étais gamin, heureux, j’accompagnais ma défunte grand-mère du douar où je suis né, Boughardaîne , à Mghila la yazghie pour rendre visite à des membres de la famille, dont ma tante paternelle Lalla Fatma mariée à un chérif d’Issenssa. Je me souviens encore de « zardab » Slimane, ce précipice vertigineux qui me causait une frayeur épouvantable et du mont mythique Sidi Ali ou Yahia que j’ai escaladé, rite oblige, jusqu’au sommet quand j’avais à peine 7 ans . J’ai découvert qu’à Mghila j’avais des cousins et des cousines de mon âge parlant une langue différente de la mienne que j’ai facilement adoptée et aimée, moi le petit berbère de Boughardaîne, un douar relevant de la « fraction » Nass Hamou d’Ighazran, comme c’est écrit noir sur blanc dans notre livret familial d’Etat- civil délivré à mon père par les autorités coloniales à Ahermoumou.
Ma première sortie du cocon familial en dehors de mon espace vital s’était déroulée à Mghila Tâarabt et se fut une merveilleuse rencontre avec un lieu idyllique d’une beauté exceptionnelle que peu de Marocains connaissent.
A Boughardaîne le berbère, un douar limitrophe de Mghila, nous disposions aussi d’un coin de verdure tranquille appelé Aîn Barod, une prairie jadis célèbre pour ses potagers, ses vergers, ses plantes aromatiques comme la menthe et ses oiseaux y compris ses emblématiques cigognes qui venaient chaque année nous rendre visite et rejoindre leurs nids habituels après un long et épuisant périple qui a commencé en Alsace. Mais tous ce beau monde a disparu comme dans un rêve. Les sécheresses successives des années 70, 80 et 90 sont venues à bout de ce paradis terrestre et ont entrainé le tarissement de l’unique source qui irriguait cet espace de verdure .Tout un écosystème a disparu à jamais. Adieu donc figuiers, pommiers, cognassiers, grenadiers et vignes, dont les fruits procuraient un supplément de nourriture aux pauvres fellahs de Boughardaîne. Tout ce beau monde du règne animal et végétal a sombré. Ce fut un désastre écologique ! Quelques ormes centenaires, fierté de Aîn Barod, ont pu braver le temps et les siècles pour résister dignement aux aléas climatiques et aux calamités naturelles, dont celles causées par les nuées de criquets pèlerins qui ravageaient nos cultures. Ironie du sort, ces arbres n’ont pas pu faire face à un prédateur redoutable : l’homme. Malgré leurs âges respectables, ces « dardars », témoins d’une époque révolue ont été froidement abattus et vendus comme de vulgaires poulets à des marchands sans scrupule pour chauffer leurs hammams et leurs fours situés au centre de Ribat El Kheir. Des cas similaires ont été signalés à Bni Sohane où l’on a arraché de beaux noyers cédés pour une bouchée de pain à d’incultes propriétaires de hammans et de fours, ignorant que le noyer est un bois noble destiné à l’ébénisterie et non à la chauffe.
Les autorités locales concernées devaient intervenir pour réprimer les auteurs de ces massacres qui rappellent d’autres dégâts causés par des délinquants inconscients aux cédraies de Bouiblane. La pauvreté à elle seule ne saurait justifier ce genre d’agissements qui frisent parfois l’autodestruction.
Merci Si «Mghili » pour tes éclaircissements sur les futurs barrages qui verront, enfin, le jour dans la région. Y-a-t-il dans ce forum des internautes de Boughardaîne ? Qu’ils se manifestent et nous disent ce qu’il en est actuellement de ce douar, dont on n’a jamais parlé et d’ Aîn Barob d’où dérive le nom de famille des Baroudi de Ghazran ! Mes amitiés à tout le monde. Med Baroudi
8 juin 2011 20:41
Bravo Ssi Med Baroudi pour ce touchant et nostalgique billet qui ravira plus d'un de nos forumeurs...Mghili aimera un peu plus.
J'ai beaucoup apprécié la similitude, imagée des lieux avec les habitations en terrasse dans les hauteurs du Yemen et celles de Mghila...C'est un peu vrai.
Pour l'avoir visité cette année, Mghila reste encore belle...ou plutôt je dirai, ce qu'il y a encore de plus beau à Beni Yazgha .En tout cas ces derniers temps elle fut moins éprouvée par la sécheresse et sa végétation, grâce à Dieu se régénère doucement ...Pour la cédraie, une véritable cata...pas seulement à Bou Iblane, j'en sais quelque chose...Normal, abattre un cèdre millénaire, reste un simple délit forestier passible d'une amende et quelques miettes pour dédommagement. Pas d'emprisonnement, or cet acte grave doit au moins être élevé au rang de vol, car c'est un vol doublé d'un génocide d'une espèce noble en voie de disparition. Il faudrait des siècles pour qu'un cèdre puisse atteindre une hauteur au delà de 20 mètres et que viennent quelques délinquants abattre en quelques minutes. Le Dahir principal régissant le patrimoine forestier, bien qu'amendé plusieurs fois reste celui du 10 Octobre 1917... Un Dahir qui à mon avis, sur le volet des peines, mérite d’être revu serieusement surtout coté durcissement des peines si on veut sauver ce qui reste encore de notre patrimoine forestier...Rappelez vous ce qu'était la Maamora, la plus grande foret de l'Afrique du Nord (qu'on nous disait à l'école tout petit) et ce qui reste d'elle ...Juste quelques chênes lièges alignés le long de la Route Nationale, que les agents des eaux et foret ont pu sauver, on dirait, pour...la forme.
A
10 juin 2011 16:58
Au milieu de ce foisonnement d'interventions et de chroniques du plus grand intérêt, ne manquons pas de visiter, grâce à notre ami Sandawi et à son appareil photographique qui ne le quitte jamais, un douar que je ne connaissais pas:

le douar Batha des Béni Zehna...

[beniyazgha.kazeo.com]

Mes amitiés à tous et à toutes (même si ce féminin, depuis longtemps, ne semble s'adresser à personne).

Je signale à notre ami Hjar Eddib Chmounda (que tout le monde avait reconnu), qu'il manquait une carte postale dans le dernier envoi (en fait il y en avait deux semblables, sous deux titres différents, donc il y a eu une erreur quelque part).
Patryck
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