Citation
Happiness12 a écrit:
Bonjour,
je vous écris en espérant de vous des conseils, Merci d'avoir pris le temps de lire mon cas et de me comprendre.
« Je suis issu d'un quartier populaire très modeste d'un père commerçant et d'une mère femme au foyer tous deux analphabètes, j'ai eu une enfance très difficile nous avons vécu dans une pauvreté aiguë, heureusement j'ai eu la chance d'accéder à l’école (en effet c'est à l’âge de 5 ans que nous sommes partis vivre dans une petite ville de la région du nord du Maroc). Mon père dès mon très jeune âge m'amenait travailler avec lui, j'ai été sujet à des tortures durant toute mon enfance. J'allais à l’école et je travaillais quand je n'ai pas de cours, l'été je le passais soit à travailler avec mon père soit à travailler pour le compte de quelqu'un d'autre.
Au quartier ou j'ai grandi (et ou je vis aujourd’hui), rare sont ceux qui ont réussi leur vie par voie scolaire, et ça ne dépassait le pas le niveau d'un instituteur au primaire. Mon père a toujours porté un jugement négatif envers moi, en effet je n'étais pas passionné par les plans qu'il me réservait (cad travailler) je faisais tout pour fuir le travail. Lui de son côté il ne s'est jamais intéressé à ma scolarité, à un certain âge j'ai cessé de lui demander de m'acheter les livres scolaires (pour éviter ses discours anti-scolarité), ces derniers je les prenais chez les voisins, parfois il m’arrivait de terminer l'année scolaire en manque de quelques livres. Cependant je n'ai jamais eu l'idée d’abandonner l’école c’était ma raison d'exister, la classe, l'ambiance scolaire, la découverte de nouvelles vies de nouveaux univers à travers la lecture, tels étaient la drogue qui me faisait oublier les souffrances du quotidien que j'endurais. En absence de toute orientation l’école n’était qu'une passion pour moi pas plus, jusqu'à l'obtention de mon Bac.
Etre issu de l’école public et réussir sa vie il faut être un champion, mais réussir dans des conditions telles que les miennes ça relève du miracle. Comment j’ai réussi ? Comment j’ai surmonté mes lacunes (en arrivant au lycée je ne savais même pas composer une phrase correcte en français…) ? Je ne vais pas relater l’histoire de cette réussite, il me faut un livre pour en parler !
Après le Bac viennent les études supérieures, grâce à ma moyenne j’ai pu accéder à une grande école d’ingénierie, je me suis retrouvé au milieu de la bourgeoisie marocaine, au milieu de personnes les plus privilégié de la société, issues de lycées français, d’instituts privés... et c’est là que mes problèmes psychiques ont commencé. En effet le regard de pitié que certains me lançaient était insupportable pour moi, certains clubs (groupes) étaient inaccessibles. Il m’arrivait de regretter mes choix, de souhaiter la mort de mon père qui m’a mis au monde alors qu’il ne pouvait pas m’assurer une vie normal, jusqu’à même penser au suicide. Si seulement j’avais choisi la faculté, il parait que c’est la taxe de la réussite !!
Se retrouver au milieu de gens aisés, qui ne manquent pas d’argent de poche pour s’épanouir et s’offrir une vie d’étudiant digne des universités d’USA et supporté cela pendant des années était une prison pour moi je ressentais la honte. J’essayais de cacher ma situation piteuse en évitant de parler de moi de ma famille de mes origines… parfois je réussissais parfois ça ne faisait que engendrer des comportements de prudence autour de moi.
Mon plus grand problème aujourd’hui c’est que je n’ose pas dire que je suis issu d’un milieu défavorisé, je ne supporte pas qu’on me jette ces regard de pitié. C’est devenu traumatisant pour moi. Ça m’a couté de laisser tomber une personne chère à moi le seul amour que j’ai eu dans ma vie, la personne que j’ai aimé, qui m’a aimé, j’ai cessé tout contact avec elle alors qu’on parlait de mariage, d’enfants, de notre avenir…pour la seule raison qu’elle est issue d’une famille riche et que je suis pauvre. Je savais que je ne supporterais pas le regard de sa famille et de cette société dérèglée!
J’ai décroché mon diplôme, maintenant j’ai un travail stable, mais ma vie est devenue une véritable prison, je vis toujours avec mes parents, je n’adresse plus la parole à mon père. Ces souvenirs d’enfance me reviennent souvent, parfois il m’arrive de passer des nuits à pleurer, à maudire mon destin. A chaque fois des pensées me traversent l’esprit : quitter mes parents et aller vivre dans une autre ville et m’offrir une nouvelle vie, immigrer à l’étranger et rompre carrément avec mon pays…pour me retenir et me punir davantage Dieu m’a offert un petit frère qui fait 4 ans aujourd’hui, je me sens dans l’obligation de rester à ses côtés de veiller sur lui de lui assurer une vie meilleure que celle que j’ai eu .Je sens que je n’ai plus d’avenir, je ne peux pas me lier à la fille que j’aime , je ne peux pas quitter ma famille et profiter de la vie j’ai honte de ma situation sociale je me sens complètement perdu !! »
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Happiness12 a écrit:
Bonjour,
je vous écris en espérant de vous des conseils, Merci d'avoir pris le temps de lire mon cas et de me comprendre.
« Je suis issu d'un quartier populaire très modeste d'un père commerçant et d'une mère femme au foyer tous deux analphabètes, j'ai eu une enfance très difficile nous avons vécu dans une pauvreté aiguë, heureusement j'ai eu la chance d'accéder à l’école (en effet c'est à l’âge de 5 ans que nous sommes partis vivre dans une petite ville de la région du nord du Maroc). Mon père dès mon très jeune âge m'amenait travailler avec lui, j'ai été sujet à des tortures durant toute mon enfance. J'allais à l’école et je travaillais quand je n'ai pas de cours, l'été je le passais soit à travailler avec mon père soit à travailler pour le compte de quelqu'un d'autre.
Au quartier ou j'ai grandi (et ou je vis aujourd’hui), rare sont ceux qui ont réussi leur vie par voie scolaire, et ça ne dépassait le pas le niveau d'un instituteur au primaire. Mon père a toujours porté un jugement négatif envers moi, en effet je n'étais pas passionné par les plans qu'il me réservait (cad travailler) je faisais tout pour fuir le travail. Lui de son côté il ne s'est jamais intéressé à ma scolarité, à un certain âge j'ai cessé de lui demander de m'acheter les livres scolaires (pour éviter ses discours anti-scolarité), ces derniers je les prenais chez les voisins, parfois il m’arrivait de terminer l'année scolaire en manque de quelques livres. Cependant je n'ai jamais eu l'idée d’abandonner l’école c’était ma raison d'exister, la classe, l'ambiance scolaire, la découverte de nouvelles vies de nouveaux univers à travers la lecture, tels étaient la drogue qui me faisait oublier les souffrances du quotidien que j'endurais. En absence de toute orientation l’école n’était qu'une passion pour moi pas plus, jusqu'à l'obtention de mon Bac.
Etre issu de l’école public et réussir sa vie il faut être un champion, mais réussir dans des conditions telles que les miennes ça relève du miracle. Comment j’ai réussi ? Comment j’ai surmonté mes lacunes (en arrivant au lycée je ne savais même pas composer une phrase correcte en français…) ? Je ne vais pas relater l’histoire de cette réussite, il me faut un livre pour en parler !
Après le Bac viennent les études supérieures, grâce à ma moyenne j’ai pu accéder à une grande école d’ingénierie, je me suis retrouvé au milieu de la bourgeoisie marocaine, au milieu de personnes les plus privilégié de la société, issues de lycées français, d’instituts privés... et c’est là que mes problèmes psychiques ont commencé. En effet le regard de pitié que certains me lançaient était insupportable pour moi, certains clubs (groupes) étaient inaccessibles. Il m’arrivait de regretter mes choix, de souhaiter la mort de mon père qui m’a mis au monde alors qu’il ne pouvait pas m’assurer une vie normal, jusqu’à même penser au suicide. Si seulement j’avais choisi la faculté, il parait que c’est la taxe de la réussite !!
Se retrouver au milieu de gens aisés, qui ne manquent pas d’argent de poche pour s’épanouir et s’offrir une vie d’étudiant digne des universités d’USA et supporté cela pendant des années était une prison pour moi je ressentais la honte. J’essayais de cacher ma situation piteuse en évitant de parler de moi de ma famille de mes origines… parfois je réussissais parfois ça ne faisait que engendrer des comportements de prudence autour de moi.
Mon plus grand problème aujourd’hui c’est que je n’ose pas dire que je suis issu d’un milieu défavorisé, je ne supporte pas qu’on me jette ces regard de pitié. C’est devenu traumatisant pour moi. Ça m’a couté de laisser tomber une personne chère à moi le seul amour que j’ai eu dans ma vie, la personne que j’ai aimé, qui m’a aimé, j’ai cessé tout contact avec elle alors qu’on parlait de mariage, d’enfants, de notre avenir…pour la seule raison qu’elle est issue d’une famille riche et que je suis pauvre. Je savais que je ne supporterais pas le regard de sa famille et de cette société dérèglée!
J’ai décroché mon diplôme, maintenant j’ai un travail stable, mais ma vie est devenue une véritable prison, je vis toujours avec mes parents, je n’adresse plus la parole à mon père. Ces souvenirs d’enfance me reviennent souvent, parfois il m’arrive de passer des nuits à pleurer, à maudire mon destin. A chaque fois des pensées me traversent l’esprit : quitter mes parents et aller vivre dans une autre ville et m’offrir une nouvelle vie, immigrer à l’étranger et rompre carrément avec mon pays…pour me retenir et me punir davantage Dieu m’a offert un petit frère qui fait 4 ans aujourd’hui, je me sens dans l’obligation de rester à ses côtés de veiller sur lui de lui assurer une vie meilleure que celle que j’ai eu .Je sens que je n’ai plus d’avenir, je ne peux pas me lier à la fille que j’aime , je ne peux pas quitter ma famille et profiter de la vie j’ai honte de ma situation sociale je me sens complètement perdu !! »
Citation
Happiness12 a écrit:
Je vous remercie et je ne cesse pas de faire des efforts pour changer ma perception, mais mon problème est psychique je vis dans un nihilisme qui m'asphyxie!