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23 mars 1965: une date a ne jamais oublier!1
23 mars 2013 15:18
Bonjour,

Une répression terrible s’est abattue sur une foule aux mains nues. Des hôpitaux qui n’en peuvent plus ; des morgues qui débordent et des fosses communes rendues encore plus anonymes par l’usure du temps.

La rue ne s’était encore jamais exprimée avec autant de bruit et de fureur, de sang et de larmes. En ce jour du 23 mars 1965, Casablanca la frondeuse avait rendez-vous avec un autre épisode tragique de son destin. Une récurrence qui a, depuis longtemps, ponctué l’histoire de cette ville, au point d’être une constituante essentielle de son identité. Ce qui a donné à cette ville, dite champignon, une certaine épaisseur historique amplement méritée, parce que chèrement payée.

Casablanca s’était levée avec une force contagieuse aux allures de trainée de poudre. Des foules immenses étaient descendues dans les artères et les rues, comme si elles s’étaient passées le mot à travers une sorte de radio-arabe invisible. Quant à l’internet et autres réseaux sociaux, nous en étions encore à des années lumières. C’est dire à quel point le mal était profond et la spontanéité à fleur de peau. Les manifestants, des jeunes surtout, mais aussi des moins jeunes ; avaient des revendications simples, presque basiques : du travail, un pouvoir d’achat un tant soit peu conséquent, et des services publics opérationnels et opératoires, parmi les plus vitaux, tels la santé et l’enseignement, en plus, évidemment, de la possibilité d’accès à un logement décent, autre que les baraquements de bric et de broc des monstruosités bidonvilloises. Ces doléances, version moderne de celles du tiers-Etat de la révolution française, étaient arrivées à un stade d’insatisfaction et d’impatience tel qu’elles ont produit une véritable insurrection populaire…

En face, un pouvoir isolé dans sa tour d’ivoire et retranché derrière ses fausses certitudes. Avec une bonne dose de mépris à l’égard d’une plèbe jugée dangereusement vindicative et affreusement vociférante. Cela dit, il n’y avait plus d’autres arguments que la force. L’armée a carrément pris possession des lieux, sous le commandement effectif du général Oufkir. Une répression terrible s’est abattue sur une foule aux mains nues. Des hôpitaux qui n’en peuvent plus ; des morgues qui débordent et des fosses communes rendues encore plus anonymes par l’usure du temps.
Nous sommes dans les décennies, 1960 et 1970, de tous les dangers, du Maroc indépendant. La frilosité du pouvoir et sa tendance répressive quasi-instinctive, ont fini par casser toutes les courroies de régulation de la vie politique, et tous les canneaux de dialogue avec l’autorité centrale. Les partis d’opposition et les syndicats, en particulier l’UNFP et l’UMT, ont été laminés. L’UNEM s’est alors retrouvée investie d’une mission politique qui dépassait et sa nature et ses moyens. Elle sera, néanmoins, une école de formation pour toute une génération de militants qui donnerait une contenance, une orientation et un nouveau souffle à la mouvance de gauche, sur plusieurs années.

La révolte populaire du 23 mars 1965 s’inscrit dans cette évolution. Elle ne sera pas sans lendemains. Puisqu’il en sortira, à partir de 1970, après une période de gestation, le « mouvement du 23 mars », qui devait perpétuer sa mémoire, en lui donnant un fond idéologique et une portée politique, avec un référentiel explicitement marxiste.

Tout un programme qui allait se heurter, non seulement à une répression policière des plus féroces, mais aussi à des dissensions propres aux mouvements de gauche. L’exception politique élaborée du « 23 mars », à savoir l’OADP, n’échappera pas à cette règle non-écrite qui ressemble à une tare congénitale. Bien qu’agissant dans la légalité et ayant pignon sur rue, avec un organe de presse qui lui est dédié, il n’a pu résister aux coups de boutoirs de l’extérieur qui ont fini par avoir raison de son unité. Il a autant implosé qu’explosé.

Aujourd’hui, le PSU apparaît comme l’ultime héritier du « 23 mars », bien qu’il ratisse plus large, avec l’ambition de rassembler toutes les portions éparses d’une gauche à la fois vraiment à gauche et unitaire. Une vraie gageure. Quoi qu’il en soit, le fait historique du « 23 mars 1965 » survivra toujours à ces prolongements politiques.

Youssef Chmirou Directeur de la publication de Zamane
23 mars 2013 15:21
bonjiour,
Maroc: Que s'est-il vraiment passé le 23 mars 1965?

Quarante ans après la répression sanglante d'une manifestation à Casablanca, nombre de questions demeurent sur la responsabilité des acteurs politiques de l'époque.

Tout a commencé sur un terrain de foot, dans un établissement scolaire du centre de Casablanca : le lycée Mohammed-V. En cette matinée printanière de 1965, personne ne pouvait imaginer la dimension historique des « événements » qui allaient se dérouler ce 23 mars. Quarante ans se sont écoulés, mais ce qui s'est passé ce jour-là n'a pas encore été totalement élucidé. Le nombre exact des victimes, le comportement de la population casablancaise, le rôle des partis, le degré de responsabilité des acteurs politiques de l'époque : autant de questions que les historiens se poseront sans doute longtemps encore. Devenue une date symbole et une référence chronologique dans les livres d'histoire, la journée du 23 mars 1965 a entaché le début du règne de Hassan II.
Il faut remonter au début de ce mois de mars 1965, lorsque le ministre de l'Éducation, Youssef Belabès, publie une circulaire interdisant aux élèves âgés de plus de 16 ans de redoubler « le brevet » (l'équivalent de la troisième). À l'époque, le mouvement des lycéens était très politisé. Ses activités étaient étroitement encadrées par la puissante Union nationale des étudiants du Maroc (Unem). Cette structure de contestation agissait surtout dans les campus, mais elle était politiquement sous la tutelle de l'Union nationale des forces populaires (UNFP, parti d'opposition, fondé en 1959 par Mehdi Ben Barka).

À la mi-mars, une délégation de l'Unem prend contact avec les lycéens et les encourage à réagir en toute indépendance à la circulaire ministérielle. Malgré ses rapports (étroits) avec les étudiants, le mouvement des lycéens avait souvent fait preuve d'autonomie. On lui reconnaissait une organisation, une certaine maturité politique, et il agissait par le biais de structures plus ou moins décentralisées : les amicales.

22 mars 1965 : les élèves se rassemblent sur le terrain de foot du lycée Mohammed-V. Il est à peine 10 heures et, déjà, le lieu du rendez-vous est noir de monde. « Il y avait au moins quinze mille lycéens. Je n'avais jamais vu un rassemblement d'adolescents aussi impressionnant », rapporte un témoin.

Pour protester contre la circulaire du ministre, les « lycéens avaient décidé d'organiser une marche, sans plus, jusqu'au siège de la délégation de l'enseignement... » Objectif : attirer l'attention des autorités sur ce qu'ils considèrent comme une atteinte à un « droit national » inaliénable : le droit à l'enseignement public.

Mais lorsque les élèves atteignent le Centre culturel français, au centre de Casablanca, les forces de l'ordre décident d'intervenir pour disperser les manifestants. « Nous voulions tout simplement marcher pour tenir un sit-in devant la délégation... », souligne un ancien élève qui a participé à la manifestation. « Les forces de l'ordre n'ont pas tiré sur la foule, il faut le reconnaître. Mais leur brutale répression a dispersé les lycéens, qui se sont dirigés vers les quartiers populaires et ont pu ainsi rallier les sans-emploi. » Chômeurs, lycéens et même simples passants se donnent rendez-vous le lendemain, sur le même terrain de foot.

23 mars : du lycée Mohammed-V, les manifestants se dirigent vers Derb Soltane (quartier emblématique de la classe ouvrière de Casablanca), puis vers Bab Marrakech, dans la vieille ville. Mais, contrairement à la journée du 22, la manifestation n'est pas « pacifique ». Autrement dit, il ne s'agit plus d'une « simple marche » : les magasins sont saccagés, les bus et les voitures brûlés par une foule de lycéens, de chômeurs, de passants et même de parents d'élèves. Ils se retrouvent rapidement face à l'armée. Les chars, amenés de Médiouna, ont traversé le grand boulevard qui coupe la ville en deux pour se déployer dans les grandes artères. À 15 heures, l'armée reçoit l'ordre de tirer sur les manifestants. « J'ai entendu un premier coup de feu, puis un deuxième et un troisième, mais je pensais qu'il s'agissait de balles de caoutchouc. Ce n'est qu'un peu plus tard que j'ai réalisé ce qui se passait... lorsque j'ai vu, autour de moi, tomber des camarades », poursuit le même témoin. Les slogans, ouvertement hostiles au roi Hassan II, le traitent d'« assassin », de « tyran »...

« Ce n'est pas une révolution au sens intellectuel ou idéaliste du terme. On ne peut pas la comparer à mai 1968, par exemple. Il s'agit à mon avis d'une révolte sociale, née d'un profond sentiment de désespoir et de déception. La foule pillait les magasins, et les édifices qui symbolisaient l'État étaient systématiquement détruits... Mais la répression de l'armée s'est exercée sans limites », rapporte ce témoin, qui vit aujourd'hui en France.

Le nombre exact des victimes ? Il n'a jamais été connu : une dizaine de morts selon les autorités marocaines. Mais le bilan rapporté par la presse étrangère et certains militants de l'UNFP, qui fait état d'un peu plus de 1 000 morts, paraît plus probable. La plupart des victimes ont été enterrées dans des fosses communes. Selon des témoignages concordants, l'ordre a été rétabli en quelques heures, mais au prix d'une répression sanglante menée le général Mohamed Oufkir, qui se verra conforté dans son statut d'homme de confiance du roi.

D'aucuns assurent avoir vu Oufkir sauter dans un hélicoptère, un Alouette II dont il a arraché la porte latérale et, à demi sorti de l'appareil, tirer par rafales sur les manifestants. D'autres racontent que le roi Hassan II avait installé son QG à proximité du port, et qu'il conduisait lui-même les opérations de répression.

Quoi qu'il en fût, au lendemain des événements du 23 mars, Hassan II décide d'agir à deux niveaux. D'un côté, il décrète une amnistie générale : Moumen Diouri et Fqih Basri, figures emblématiques de l'opposition, sont libérés en avril. Mais le roi ordonne, d'un autre côté, l'exécution des membres d'un commando qui a tenté de s'infiltrer au Maroc via la frontière algérienne. En même temps, il reçoit à Ifrane une délégation de l'UNFP composée, entre autres, d'Abderrahim Bouabid, Abdelhamid Zemmouri et Abderrahmane Youssoufi. Il leur propose, tout simplement, de constituer un gouvernement. Dans les Mémoires du philosophe Mohamed Abed Jabri, on peut lire un passage relatif à cette rencontre : « Le défunt souverain se serait exclamé : Mais pourquoi s'en sont-ils pris à Hassan II et non à Youssef Belabès, auteur de la circulaire ? - Probablement, Votre Majesté, parce qu'ils savent que nul au sein du gouvernement n'est à tenir pour responsable de quoi que ce soit ! » aurait alors répondu feu Bouabid.

Selon un témoin qui a préféré garder l'anonymat, Abderrahim Bouabid aurait communiqué à Mehdi Ben Barka la proposition royale, et celui-ci l'aurait acceptée : « On fera avec lui ce qu'on a fait avec son père », aurait répondu Ben Barka. Aussitôt, Hassan II envoie un émissaire à son ancien professeur de maths, réitérant son offre et l'invitant à rentrer au Maroc.

L'opposant est occupé à préparer le congrès de la Tricontinentale (mouvement regroupant les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud) qui devait se tenir à La Havane. Les contacts entre Ben Barka et l'émissaire royal n'aboutiront finalement à aucun résultat concret. En juin 1965, Hassan II déclare l'état d'exception, et, le 29 octobre de la même année, Mehdi Ben Barka est enlevé et assassiné à Paris.

l'intelligent.com
b
24 mars 2013 14:20
Une autre version de cette même histoire, vue sous l'angle de nationalistes qui n'ont pas pactisé avec les anciennes puissances colonisatrices :

Les années 60 ont été marquées par les décrets relatifs aux terres de colonisation, portant atteinte aux intérêts des colons, donnant lieu à nombre de tentatives de déstabilisation menées sur ordre des anciennes puissances coloniales.
Une succession d'évènements qui eut son apogée en 71/72, avec l'année blanche estudiantine en back-ground de tentatives de complots et de coup de force.

La gauche marocaine de l'époque a, depuis, reconnu avoir pris attache avec des puissances étrangères pour une opération à son insu, à double détente :
Volet civil : manifestations, politisations, revendications et déstabilisation civile.
Volet secret et militaire : tentatives d'attentats, coup d'états.

Malheureusement, cette guerre néo-coloniale de l'ombre, n'a pas été suffisamment analysée, ni décortiquée. Si les tenants et les aboutissants sont depuis connus et identifiés, en terme de mouvements, il reste à mettre des noms sur les véritables acteurs de l'ombre, leurs missions, leurs attaches, moyens et les engagements pris à l'époque avec les principaux instigateurs et acteurs étrangers...

Ces évènements ont contribué incontestablement à la libération du Maroc du joug néo-colonial, lui donnant les coudées franches pour marocaniser et réduire l'influence des intérêts étrangers, récupérer les terres coloniales, nationaliser les banques à hauteur de 51% etc ...
Le dahir du 02 Mars 1973, marqua un coup d'arrêt définitif aux ingérences étrangères, conduisant les uns à réviser leurs utopiques ambitions néo-coloniales et à les ramener à des dimensions plus "réalistes".

Depuis c'est sur le plan de notre intégrité territoriale que cette guerre de l'ombre s'est déplacée.

Enfin il est bon de rappeler que les utopistes révolutionnaires de l'époque, pensaient que le chemin de la révolution pouvait passer par un Sud libéré dans une première phase, servant de base logistique pour "libérer" le Nord, les amenant à soutenir les "séparatistes" inféodés aux puissances coloniales ...

"C'est contre ces dictats imposés de l'étranger, que la volonté et la liberté des peuples prend toute sa mesure" ....



Modifié 2 fois. Dernière modification le 24/03/13 14:26 par blagueur l.
24 mars 2013 15:38
Bonjour,
Morale de ce poste est de rappeler un autre visage du Maroc et des marocains.
Quand j'entends surtout de nos voisins avec un 'nif aussi gros et bouche la plupart du temps" dire sur les marocains
--baiseurs de mains
--serviles
--des beni oui oui
--analphabetes
--des opprimes
--des sans cervelles
--des sans 'nif"
--tous des soumis au roi
--des satisfaits de leurs sorts
....etc
La reponse:
Vous ne savez rien sur l'histoire du Maroc et de marocains ni l'ancienne ni la contemporaine
les marocains n'ont jamais baisser leurs frocs ni devant les colonisateurs etrangers
Le maroc est le dernier pays arabe a etre colonise meme si on considere le protectorat (le sultan qui a appele a l'aide
des puissances etrangeres pour le proteger contre les revoltes)ni devant
l'oppression du maghzen.Le Maroc est le seul pays arabe qui n'a jamais connu
la paix sociale ni la soumission au maghzen depuis son independance
Il y'a toujours des revoltes(des habitants des douars pour avoir de l'eau ou d'electricite etc)
et des manifestations contre toute injutice(les diplomes chomeurs,les asociations civiles les plus puisantes du monde arabe) et meme des separatistes sahraouis a la solde des algeriens
Des deja 1956 les marocains s'etaient revoltes contre se qu'on appele le gouvernement des fassis
Et apres les rifains se sont revoltes contre le maghzen en 1957
Et apres vinrent les annees de plomb ou les partis politiques de gauche se sont opposes a hassan II
dans une bataille sans merci.....puis la revolte des etudiants en 23 mars 1965.
C'est aujourd'hui le maroc connait une paix sociale relativement calme et pacifiste

c'est grace a la lutte et l'obnegation des marocains(les marocains contrairement a d'autres ne vantent leurs nifs"winking smileymerci
26 mars 2013 08:44
Le printemps arabe avait déjà commencé.
 
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