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Au Maroc de 2005 on torture encore a mort.
H
11 octobre 2005 21:34
Abject. Il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce qui semble bien être le marchandage intervenu, ou plutôt le diktat imposé à la famille Zoubairi. Dans le cadre de l'enquête sur les objets volés dans les palais royaux, la police avait interrogé deux frères de la famille Zoubairi. Le premier n'est pas ressorti vivant du commissariat, le second a avoué, selon la police, les faits que celle-ci lui reprochait. La famille réagit en alertant la presse. L'un des frères en liberté accorde plusieurs interviews en compagnie de son avocat dans lesquelles il affirme que son frère a été torturé à mort. C'est même lors de ces rencontres que le rapport des médecins légistes est transmis aux médias. Quelques journaux en donnent un large écho. Le procureur du roi en charge de l'affaire invite une partie de la presse pour affirmer que Hassan Zoubaïri n'avait qu'un seul rein, était souffrant et serait donc mort « naturellement ». La famille refuse de se laisser faire. Elle raconte aux journaux qui veulent bien l'entendre que Hassan était bien portant. Le même procureur, qui avait dementi la thèse de la torture ayant entraîné la mort, décide quand même d'ouvrir une enquête. Et puis, coup de théâtre. Cette même famille qui avait sollicité la presse pour dénoncer les agissements de la police, se fend d'un communiqué condamnant la presse qui aurait fait un traitement sensationaliste de l'affaire. Elle ajoute qu'elle a confiance en Dieu et dans le roi pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Quasi simultanement, on apprend que le frère Zoubaïri, qui avait commencé par avouer, était libéré après s'être rétracté. La MAP qui avait ignoré les protestations de la famille contre la police, s'empresse de reprendre le communiqué contre la presse et de rapporter la libération du deuxième frère. L'histoire a tout l'air d'un donnant-donnant où la famille accepte d'abandonner la thèse concernant le traitement réservé au premier frère pour obtenir la libération du second. Qui peut en vouloir à une famille de sauver ce qui est sauvable ? D'assurer la liberté d'un de ses fils vivant en renoncant à mettre la pression sur l'Etat pour élucider le décès douteux d'un autre de ses enfants ? Mais que dire de l'attitude de l'Etat ? Avec cette affaire, nous atteignons des sommets de crapulerie. Elle illustre hélas les abysses de déchéance morale dans lesquelles certains « garants » de notre sécurite sont prêts à plonger. En parallèle, des conversations échangées par téléphone uniquement apparaissent dans les éditoriaux des journaux aux ordres. Preuve irréfutable que les écoutes pratiquées illégalement sont transmises aux publications « amies ». La MAP a projeté la notion de média de propagande à de nouveaux sommets. Elle a retrouvé ses accents de la pire période de l'ancienne ère. Ces pratiques doivent réveiller les consciences de ce pays. Est-il permis de laisser une telle liberté de manoeuvre entre les mains de la partie agissante de l'appareil sécuritaire ? Ne devons-nous pas être davantage aux aguets lorsque cette même nébuleuse s'équipe de systèmes de pointe qui peuvent tout aussi bien servir à « fliquer » d'honnêtes citoyens ? La léthargie des élites dont ont bénéficié les sécuritaires de la nouvelle ère doit cesser. Pour la sécurite de nos enfants, pour qu'aucun marocain ne vive plus le calvaire de la famille Zoubaïri.

Source : Le Journal.

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Je suis très curieux de savoir si quelqu'un va payer pour ce crime...
 
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