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Maroc : Questions sur un complot déjoué
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8 septembre 2006 23:42
[www.nouvelobs.com]

Maroc : Questions sur un complot déjoué

Un entretien avec le professeur Mohammed Darif*

Arrêtés en juillet dernier, des militaires, des gendarmes et un officier de police figurent parmi les 56 membres d'un groupe islamiste accusé de préparer une série d'attentats contre le royaume. Quelle était l'ampleur de la conspiration ?

Le Nouvel Observateur. - L'ampleur du complot déjoué est-elle le signe d'une radicalisation des intégristes au Maroc ?

Mohammed Darif. - Le développement de ce que j'appelle le salafisme combattant n'est pas spécifiquement marocain. Il se développe dans tout le monde musulman sunnite. Au Maroc, le danger est grand et le pouvoir a raison de rester vigilant. Des cellules existent, c'est un fait. Mais il faut signaler que de nombreux experts s'interrogent sur cette affaire. D'abord, sur le nom du groupe prétendument démantelé. Car « Jamaat Ansar al-Mahdi », comme son nom l'indique, devrait être un groupe d'obédience chiite puisqu'il fait référence à l'imam caché. Or les autorités marocaines affirment qu'il regroupe des cellules de salafistes marocains liés à des agents d'Al-Qaida, ennemis mortels des chiites. Certains se demandent donc s'il ne s'agit pas là d'une appellation de convenance qui fait l'affaire des services de sécurité.


Des cellules ont bien été démantelées : on parle de six groupes dans six villes différentes. Mais il y a deux interprétations des faits. Les autorités assurent avoir déjoué un complot de grande ampleur, avec à la clé des attaques contre des ministères et des diplomates étrangers. Elles affirment que trois gendarmes avaient rejoint le groupe de fondamentalistes. Les avocats des accusés répètent, eux, que le dossier est vide et qu'il a été gonflé pour des raisons sécuritaires. Les trois gendarmes, qui étaient amis, fréquentaient la mosquée du cheikh Hamadi Khalidi. Ils avaient sans doute des convictions djihadistes. Mais ils démentent tout lien avec un groupe appelé « Ansar al-Mahdi »...

N. O. - L'imam Hassan Khattab a été présenté comme le chef des comploteurs. Qui est-il ?

M. Darif. - Cela fait six ans que je suis le parcours de Hassan Khattab. Depuis l'année 2000, cet imam de la mosquée de Salé prône la violence et défend les idées d'Oussama Ben Laden. Né à El-Jadida, au sud de Casablanca, il a obtenu une licence d'études islamiques à la faculté de Rabat. Devenu prédicateur, il a été tenu éloigné des mosquées par le pouvoir, puis arrêté après les attentats du 16 mai 2003.
Ce qui m'étonne, c'est qu'il n'ait été condamné qu'à deux ans de prison. C'est assez peu cher payé pour son implication dans des attentats qui ont mis en danger la stabilité du pays. Depuis sa libération, Hassan Khattab avait-il réussi à coordonner les cellules de djihadistes qui existent au Maroc ? Les informations superficielles et parfois contradictoires fournies par le gouvernement ne permettent pas de se faire une idée précise.

N. O. - Quelle est la stratégie de la monarchie devant la montée de l'intégrisme au Maroc ?

M. Darif. - La monarchie a changé : elle ne fait plus l'amalgame entre l'islamisme et le salafisme combattant. Bien au contraire, elle considère les islamistes modérés, notamment ceux du PJD, le Parti Justice et Développement, comme une soupape de sécurité pour le royaume. Et elle prône avec vigueur la création d'un front religieux national pour endiguer la montée du radicalisme religieux.

(*) Professeur de sciences politiques à la faculté de droit de Mohammedia, islamologue.

Sara Daniel
C
10 septembre 2006 23:39
N. O. - L'imam Hassan Khattab a été présenté comme le chef des comploteurs. Qui est-il ?

M. Darif. - Cela fait six ans que je suis le parcours de Hassan Khattab. Depuis l'année 2000, cet imam de la mosquée de Salé prône la violence et défend les idées d'Oussama Ben Laden. Né à El-Jadida, au sud de Casablanca, il a obtenu une licence d'études islamiques à la faculté de Rabat. Devenu prédicateur, il a été tenu éloigné des mosquées par le pouvoir, puis arrêté après les attentats du 16 mai 2003.
Ce qui m'étonne, c'est qu'il n'ait été condamné qu'à deux ans de prison. C'est assez peu cher payé pour son implication dans des attentats qui ont mis en danger la stabilité du pays. Depuis sa libération, Hassan Khattab avait-il réussi à coordonner les cellules de djihadistes qui existent au Maroc ? Les informations superficielles et parfois contradictoires fournies par le gouvernement ne permettent pas de se faire une idée précise.



L'imam Hassan Khattab
Est devenu un agent Double Mr Benmoussa est dans la merde!
 
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