Que doit attendre le Maroc de cela? Quelqu'un connait cet homme?
----- SUCCESSION DE KOFI ANNAN • Un Coréen à l'ONU
Diplomate de carrière et de vocation, le ministre des Affaires étrangères sud-coréen Ban Ki-moon pourrait prendre dès aujourd'hui la succession de Kofi Annan en tant que secrétaire général des Nations unies. Une perspective qui fait rêver tous ses compatriotes.
Ce lundi 2 octobre 2006, le Conseil de sécurité des Nations unies va se prononcer sur le nom du remplaçant du secrétaire général sortant, Kofi Annan. Après deux mandats, ce dernier quitte ses fonctions le 31 décembre 2006. Le Sud-Coréen Ban Ki-moon, 62 ans, est le mieux placé pour lui succéder si aucun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) ne lui oppose un veto lors de ce vote crucial.
Les trois premiers tours de scrutin des quinze membres du Conseil de sécurité ont été favorables à Ban Ki-moon, qui doit obtenir une majorité sans veto pour triompher de ses principaux adversaires, l'Indien Shashi Tharoor et la Lettone Vaira Vike-Freiberga. Cette dernière a de toute façon peu de chances de succès, car une règle tacite au sein de l'organisation internationale fait tourner le poste de secrétaire général entre les divers continents, et il devrait cette fois revenir à l'Asie. Le dernier Asiatique à avoir dirigé l'ONU est le Birman U Thant, et cela remonte aux années 1960.
Le Financial Times rappelle que "cet étrange processus de rotation s'est imposé par accident" depuis 1981, quand la Chine s'opposa à un troisième mandat de l'Autrichien Kurt Waldheim. Reste que "non seulement le processus est inéquitable, mais il est aussi tellement opaque qu'il s'achève alors que la plupart des gens ne savaient pas qu'il avait commencé".
Ce n'est sûrement pas le cas des Sud-Coréens. Car "la candidature de Ban n'est pas uniquement la campagne personnelle d'un homme ambitieux", observe l'International Herald Tribune, "elle a aussi le soutien de son pays". D'après le quotidien américain, "malgré les doutes pesant sur l'utilité des Nations unies, cette organisation a toujours fasciné les Sud-Coréens. Leur pays a été créé en 1948 par l'ONU et défendu par les troupes des Nations unies durant la guerre de Corée. Autrefois bénéficiaire de la charité des Nations unies, le pays a fait du 24 octobre, date de naissance de l'ONU, un jour férié depuis 1976. L'élection de Ban marquerait pour les Sud-Coréens l'affirmation symbolique de la pertinence de cette organisation globale."
"Ban, diplomate formé à Harvard qui a servi son pays pendant trente-six ans à New Delhi, à Washington et aux Nations unies, fait face à l'ultime défi d'une carrière diplomatique", note l'hebdomadaire américain Time. Ce serait "une grande victoire pour la Corée du Sud" et "c'est pourquoi les hommes politiques sud-coréens, qui sont volontiers frondeurs – les coups de poing entre adversaires ne sont pas rares dans l'enceinte du Parlement–, se sont unis derrière sa candidature."
L'International Herald Tribune rapporte une anecdote marquante du parcours de Ban. En 1962, il avait rencontré le président américain John F. Kennedy après avoir remporté un concours d'anglais organisé par la Croix-Rouge américaine. D'après Ban, cet épisode l'a renforcé dans son désir d'embrasser la carrière diplomatique.
La candidature presque sans faute de Ban a néanmoins été égratignée par la publication, vendredi 29 septembre 2006, d'un article du Times. Selon une enquête du quotidien britannique, les Sud-Coréens ont mené en faveur de Ban une campagne agressive et pas très légale. "Les pots-de-vin vont de l'octroi de dizaines de millions d'euros de fonds supplémentaires pour les pays africains à des accords commerciaux lucratifs en Europe, et même le don d'un piano à queue au Pérou."
"L'avantage de Ban aux Nations unies réveille ses détracteurs", titre le Chosun Ilbo. Le quotidien sud-coréen évoque ainsi les démentis du ministère des Affaires étrangères à propos de l'article du Times. Un journal londonien publie une lettre de réponse du ministre sud-coréen Choo Kyu-Ho, lequel réfute les accusations contre son pays et souligne que les programmes d'assistance comme les visites à l'étranger sont "planifiés plusieurs années à l'avance".
Les quinze Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont prononcés en faveur du ministre des affaires étrangères sud-coréen, Ban Ki-moon, pour succéder à Kofi Annan au poste de secrétaire général de l'organisation, lors d'un vote blanc organisé lundi 3 octobre.
Un candidat doit obtenir au moins neuf voix et aucun veto d'un des cinq membres permanents pour recueillir l'aval du Conseil.
M. Ban a obtenu quatorze voix en sa faveur et une abstention. Le romancier indien Shashi Tharoor s'est incliné, après avoir terminé deuxième du vote informel. La tradition de rotation entre les continents veut que le futur secrétaire général vienne d'Asie.
[www.lemonde.fr] [il y a une video a voir dans l'article aussi]
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