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Nous sommes un Dimanche par une belle et ensoleillée journée dans mon pays le Maroc.

Ma mère est occupée à mitonner un délicieux Couscous dont les aromes embaument toute la maison.

Très tôt ce matin, mon père est allé chercher un bon morceau de viande chez le boucher Ali excellent boucher devant l’éternel.

La famille est réunie pour partager ce met qui s’annonce succulent avant que nous autres les plus jeunes n’allions rejoindre nos amis pour la traditionnelle séance de Cinéma du Dimanche.

Nous savons que cette séance revêt un caractère exceptionnel et que les places seront difficiles à obtenir dans notre quartier où le marché noir fait fureur.

Cependant, le repas qui devait être une simple formalité pour nous les enfants ne l’est pas pour les adultes, ils pensent prendre tout leur temps pour apprécier cette réunion de famille.




Un Couscous de cette qualité ne se déguste pas à la va vite, sans une entrée en matière, le fameux APERITIF et quel apéritif !!! Le sacro saint THE A LA MENTHE.
Un moment de pur bonheur à apprécier comme il se doit avec patience et délicatesse.

Le maître de cérémonie pour une telle dégustation n’est autre que l’incontournable
HAMMOU, un homme serviable connu par toutes et tous.
Hammou était venue accompagné de son inséparable épouse.
Comme à l’accoutumée cette dernière avait sorti tous ces LOUIS d’Or sertis autour du coup et relié par un collier de perles noires appelées « LAAGUIG ».
Pour donner encore plus de solennité à ce jour, elle s’est vêtue de sa robe aux mille couleurs où le rouge vif dominait.

Hammou ne voulait être en reste et avait mis sa belle Djellaba Blanche et son Fez rouge, un habit royal pour la circonstance..
Hammou avait un talent fou, pour préparer le Thé, il sortait le grand jeu et exhibait un art en la matière inégalable.
Son Thé à la menthe était inimitable mais un thé de cet acabit, il fallait le mériter, il fallait savoir patienter, il fallait utiliser tous ses sens, contempler, sentir et humer avant de goûter.

Hammou démarrait systématiquement sa préparation selon un rite immuable.

En fait ,il exécutait son chef d’œuvre comme s’il jouait une vraie pièce de théâtre.
Tout le savoir devait être étalé

Oui une vraie pièce de théâtre que ce cérémonial du Thé.
Une pièce de théâtre jouée en plusieurs actes où tout devait être prétexte à faire de ce moment une fête, la fête des yeux, du goût et des sensations fortes…

Hammou, n’entamait jamais sa séance si le Majmar (Brasero) n’était installé à proximité, si le Fakher( le charbon de bois) et ses braises n’avaient atteint un degré de consumation respectable, à savoir une rougeur vive ne dégageant aucune fumée superficielle.

Sur ce Majmar (Brasero) un GHELLAY ou MOUKRAJ (Bouilloire) portait l’eau à ébullition.
Un signal sonore distinctif avertissait Hammou que l’eau était suffisamment bouillante, cela commençait par un bruit similaire à celui d’une machine à vapeur d’ailleurs le sifflement y était et la vapeur aussi.

Hammou utilisait un terme spécifique pour décrire cette étape, il disait « C’a y est EL GHELLAY ou Moukraj TLAKK SBOULTOU) la bouilloire a lâchée son épis d’or…

Une précision ce pendant qui a toute son importance, ce GHELLAY ou MOUKRAJ (Bouilloire) devait contenir une eau, par n’importe quelle eau, elle devait obligatoirement provenir d’une source ou d’un puit.
Cet eau bénite n’était portée à ébullition que lentement et délicatement afin de donner le meilleur des goûts au thé

Un verre de Thé, un vrai on ne le dira jamais assez, devra être désiré, mérité, oubliez la notion du temps, vivez ces moments avec une immense quiétude et détachement du monde matériel, laissez vous planer et respirer cet air si particulier autour d’une famille unie et joyeuse ou les Noukates se succèdent au noukkates.

A l’époque, nous autres jeunes, nous n’aimions pas tellement ce rituel qui retardait d’autant l’arrivée du repas et qui du coup nous mettait en retard sur la séance de cinéma.
Hélas les adultes n’en avaient que cure de nos revendications bassement superficielles, le spectacle le vrai était là devant eux, il faut le savourer afin de se désaltérer jusqu’à ne plus avoir soif ni au sens propre ni au sens figuré des vicissitude de cette vie bassement matérialiste..

Ce thé généralement très sucré mais qui à pareil moment allait parler de diabète ou d’effets indésirables ?

Là ici et maintenant ce n’est que le plaisir du moment exalté par tant de lumière et de couleurs, lumières reflétée par tous ces ustensiles exposés comme dans une exposition.
Le BERRAD trônait au milieu de verres multicolores (parfois carrément en cristal), au dessus d’une sinia étincelante près de laquelle siégeaient les boites à sucre, thé et menthe.

Le moment fatidique arrivait enfin, enfin le maître de cérémonie démarre son œuvre.
Dans un geste élégant , l’ai dégagé de son entourage près, il verse quelques gouttes d’eau chaudes dans la théière qu’il rejette aussitôt comme pour laver une enieme fois ce berrad, il prend dans le creux da sa main une quantité précise de thé qu’il plonge au fond du berrad.
Ensuite il prend tout doucement les branches de menthe entre ses doigts et les bats contre la paume de sa main.

Ce geste qui nous paraît inutile revêt un sens chez lui. La menthe est déjà lavée avant d'être mise dans l'ustensile adéquat. Mais, lui vous expliquera qu'avant de la plonger dans la théière il faut qu'elle dégage son arôme.

Enfin, il prend un verre qu’il retourne et casse avec le pain de sucre.

Prestement, il vous sort une serviette, je ne sais d'où pour protéger la théière comme si elle sortait du Skhoun, du Hammam, du bain maure. Et le voilà, en train de caresser sa serviette devant l'assistance qui bave et qui s'impatience.

Ouf, finalement, il dénude la théière, il enlève la serviette pour servir deux verres. Et tout le monde bouge pour être servi le premier. Non, il rouvre la coiffe de la théière et renverse le contenu des deux verres à l'intérieur de la théière.

Si vous vous amusez à lui demander le pourquoi de cette opération. Il vous répondra mais tu as fait la physique et la chimie et tu connais le phénomène des vases communicants ?

Mais qu'est-ce qu'il baragouine ?

Il vous répondra poliment comme s'il voulait encore aiguiser votre envie que le bec rempli d'eau n'avait pas pris l'arôme du thé et de la menthe. Il fallait procéder à ce "verser" et "renverser" (Klab / Chekleb) pour permettre à tout un chacun d'avoir le même goût.

Enfin, vous êtes servi. Attention, le verre est brûlant. Vous cherchez une place pour le déposer mais la personne qui est assise auprès de vous, allonge ses lèvres par une chuintante mêlée à une sifflante interminables Ouuuchhhttffffttt !

Un autre amateur de thé, plus excentrique celui-là finit par un Ahhh...voluptueux et finalement l'apothéose, ou du moins le coup de grâce est donné par celui qui fait un Tac gutturale, la langue coincée dans le plais.

Vous vous croyez dans une séance de bruiteurs.

Certains sont dérangés par ces petites onomatopées, (bruits insignifiants). Mais la personne ayant la chance de posséder le trophée, qui a décroché la timbale, en l'occurrence, le verre de thé et qui le tient jalousement entre les mains n'en a cure de vos regards...

Ne vous énervez pas, c'est une manière de ces buveurs de thé de manifester leur joie de dégustateurs chevronnés. Et ceci n'est pas donné à tout le monde.
Oui, le thé a ses rituels et la Sinia a ses secrets.
Mais attention, un verre ça va, deux verres ça va et trois verres c’est obligatoire car comme le répétait Hammou
Le premier verre est fort comme l’amour, le second verre est amer comme la vie, et le troisième verre est doux comme la mort.

Quel apéritif
Quel art et quel savoir vivre !

On se croirait presque dans une pub de l'office du tourisme marocain

Citation
salmones a écrit:
On se croirait presque dans une pub de l'office du tourisme marocain

Oui sauf que ça ressemble à de la pub , ça a le goût de la pub mais ce n'est pas de la pub , c'est la rèalité du terroir , sachons la garder intacte..

Salam

eh ya liyame wa lyame wanti malki 3awja

merci azl95 j aimer ce que tu a écrit j'avais les larmes au yeux dakrtina bima mada fra9e lhababe fine hiya silate rahim ou nasse mejmou3ine makne ni boukhe ni protocole goulha ou dhake 3eliha daba koulchi kayne ou 7etta 7aja makyna j aimer bien être parmi les gens deyale zemane 9elile ou medawme wala ktire ou me9tou3e





Iwa Rja fe moulana



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/05/09 22:40 par bent lablade.

Merci azl95,

Très bonne description d'un art hérité de nos aïeux. Ceux qui comprennent les paroles de Guiwans vont apprécier davantage ton récit finement ciselé. Fin Alli Jtamaa Aleik Ahl Annya...Wa Sseneya...


Tu as su remuer un atavisme latent et rendre un vibrant hommage à tous les Marocains.

Je te remercie du fond du coeur.

mag3

Excellente description. D'aucuns accompagnaient, dit la légende , ces kissan dyal atay, d'un ch9af ou deux... ou de quelques bouchées d'un ma3joun de derrière les fagots...

Salam azl95 Waouh Il n’y a que toi qui saches parler du Maroc comme ça, merci beaucoup après le sujet hamam voila que tu me donne encore des pincements au cœur du a une nostalgie de bon moments que je n’ai plus retrouver depuis longtemps.
beaucoup de choses hélas on perdu leurs sens et même nos traditions se sont modernisée dans le mauvais sens
Je commencer a avoir des doutes sur mon amour pour ce pays depuis qu’une certaine personne sur yabiladi ma dit que je détester le Maroc et les Marocains
Mais depuis que j’ai lu "ta description d'un art hérité de nos aïeux" (merci mag3) je ne doute plus de mon amour pour ce pays.

Bonjour ,

avec tous ces mots o se croirait autour de la table surtout quand on a eu le plaisir
de vivre cela , reel.

Qui peut dire ce que les Marocains buvaient avant que l'eau soit traitée ? ,

et le thé vert de chine apporté par les anglais et la menthe , ajoutée apr les anglais dans ce breuvage fabuleux ??

Quelles sont les dates ?

Souira envoyait le sucre a le reine Elizabeth 1 d'Angleterre ,

merci à celui ou celle qui nous racontera la suite .........

ch9oufa et lmm3joune? hadike khsseha machi kasse atay ghaire telssi9a mach7ra hetta Rja3e lounha kehale ou moura

Citation
Hamid a écrit:
Excellente description. D'aucuns accompagnaient, dit la légende , ces kissan dyal atay, d'un ch9af ou deux... ou de quelques bouchées d'un ma3joun de derrière les fagots...

ch9oufa et lmm3joune? hadike khsseha machi kasse atay ghaire telssi9a mach7ra hetta oula lounha kehale ou moura

Merci et si cela vous a donnè l'occasion de faire un saut dans des souvenirs enfuis , j'en suis ravi.
Si un retour au bercail pour aicha s'est opèrè j'en suis heureux .
Si non georges, tes questions m'interpellent , une recherche dans ce sens why not?

Si non bent lablade Atay bi na3na3 OULA BI CHIBA?
Hamid , je ne sais si le maajoune se pratique encore???

Dans le temps à des moments prècis et surtout au cours des longues soirèes d'un certain mois de l'annèe c'etait un condiment plus que nècessaire.

Merci azl95 dife maytcharte ou moule dare mayfrate

Sa depend du la saison illa kante cheta je le préfére avec chiba lhbiba ouli kadire ghriba

lakane l'été ara liya atay be n3na3e l3abdi oulla tekhlita flio, salimya, .....

lakane le printemps atay be zehare

illa kane chewa oulla boulfafe ara hliya atay sec sans li9ama et moin du sucre


iwa la bghiti te7la glssa atay m9youme fe waste lbite ze3ma makyounche préparer fe couzina mais a l'intérieur du salon avec te3mira ou ana li njibe lmou9raje et je servir

Atay rah machi ghaire aji ou chrbou khssou lglssa ou moule sinya yroude lbale premièrement yehze lbrade 7etta lsma bach yedire reza et au même temps il doit ps salir siniya wahyyyyyyyyyya siniya


et comme la dit mg3 pour nasse lghiwane j'aime bien quand il disent

waya ndamti ou li3te b'radi ja bine jouje mjamare

Regrdez l'image machi ghaire aji oukoube atay

[b3.img.v4.skyrock.com]

Georges un lien sur un point de vue


[www.mr.refer.org]

Citation
georges a écrit:
Bonjour ,

avec tous ces mots o se croirait autour de la table surtout quand on a eu le plaisir
de vivre cela , reel.

Qui peut dire ce que les Marocains buvaient avant que l'eau soit traitée ? ,

et le thé vert de chine apporté par les anglais et la menthe , ajoutée apr les anglais dans ce breuvage fabuleux ??

Quelles sont les dates ?

Souira envoyait le sucre a le reine Elizabeth 1 d'Angleterre ,

merci à celui ou celle qui nous racontera la suite .........