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Maroc: Les Kuttabs, écoles préscolaires mal aimées!!
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19 décembre 2006 16:42
Au Maroc, l'école coranique ou le kuttab est, sans aucun doute, l'une des principales institutions pédagogiques pour l'insertion de l'enfant dans la société musulmane et son intégration morale et culturelle.

A Casablanca seulement, il y a une vingtaine de kuttabs. On a rendu visite à l'une des plus anciennes et aussi des plus connues à Derb Sultan. A proximité de la prestigieuse «Place Bouchentouf» où on vend des produits alimentaires, se situe l'école coranique «kuttab al Coran». Au numéro 23 bis, rue 28, au rez-de chaussée d'un ancien immeuble, existe ce Kuttab qui date de 1984. A l'intérieur, se trouve une petite salle de 3 mètres carrés, équipée de 8 tables, un petit tableau noir collé au mur, et une sorte d'estrade couverte d'une peau de moutons. C'est l'essentiel, dans sa simplicité, notre école joue un rôle important, dispensant à ses écoliers un enseignement préscolaire peu commun.

Fréquentée par quelque 16 petites et petits élèves, tous du même quartier, ce kuttab revêt un aspect scolastique spécial, conçu pour leur donner une formation individuelle dans une classe collective. Le fkih, 72 ans, gestionnaire de l'école, supervise les cours que donne une jeune institutrice de 25 printemps. La tête couverte d'un voile, vêtue d'un tablier blanc, elle apprend aux écoliers à lire, à écrire, et à calculer en plus de quelques notions pratiques de la religion. Elle prend place sur une estrade lui donnant l'avantage de mieux dominer son auditoire. En face d'elle, les écoliers s'accroupissent par ordre de taille croissante, comme des vagues. Ils lisent leurs textes, à haute voix, tournant leurs ardoises vers elle, et répétant le contenu, par coeur, sans la moindre hésitation, ni confusion. On dirait un orchestre à plusieurs partitions, où les choristes s'évertuent à chanter sans accord, ni harmonie, sur des tons, des airs et des paroles différents. Dans ce cadre austère s'impose l'attitude de la jeune institutrice, dont les regards sont tous braqués vers elle comme pour puiser sa sagesse. Cette ambiance a quelque chose de spécial, qui éveille en chacun d'entre eux un écho particulier surtout quand ils y entrent pour la première fois. Sur le petit tableau noir, elle leur écrit des lettres d'alphabet et leur dessine des modèles à leur faire repasser sur leurs ardoises. Chaque jour, à l'exception du samedi et dimanche, le cours commence à 9h00 et ne s'achève qu'à 11h30 le matin, et de 14h30 à 17h l'après-midi.

La journée à «Kuttab al Coran» se partage entre trois temps et trois activités. Le moment de la récitation, l'heure de l'effaçage de l'ardoise et enfin l'heure de la dictée générale. Mais les leçons ne se limitent pas à la lecture ou à la récitation des sourates du Livre Sacré, elles comportent aussi de petits poèmes en arabe. Toute la matinée, des questions et des réponses, aussi variées que nombreuses se poursuivent. «C'est une sorte de gymnastique d'esprit et de mémoire dont je me sers en guise de méthode pédagogique», affirme l'enseignante en souriant.

Les parents de ces écoliers et écolières font confiance à ce Kuttab et son enseignement, depuis longtemps. Toutefois, ils versent quelque 80 dirhams par mois à la caisse de l'école. Donc, il n'est pas question de mettre deux poids deux mesures sur la qualité d'enseignement des kuttabs, rivalisant avec celle des maternelles.

Cependant, les châtiments corporels demeurent le point noir de l'enseignement aux kuttabs. «Pendant mon enfance, j'ai fréquenté le kuttab. Je me souviens encore de notre fkih, le crâne rasé, le regard redoutable, le ton dur. Il nous apprenait les lettres de l'alphabet arabe et les sourates coraniques. Quant à sa méthode, elle ne comprenait aucune notion pédagogique. Bien au contraire, il usait des châtiments corporels tels que des pincements ou des gifles à chaque fois qu'un écolier commettait une faute ou hésitait à réciter l'une des sourates. Mais, aujourd'hui, tout achangé pour le mieux», constate Ahlam Jouaïbi, 21 ans, étudiante.

On remarque que, malgré les changements positifs que connaissent les kuttabs, ils sont de moins en moins sollicités ces dernières années même s'ils ne nécessitent pas de gros investissements aux parents. Personnellement, je préfère la maternelle à l'école coranique même si j'ai, moi-même, fait mes études préscolaires au sein d'un Kuttab», souligne Lassfar Ahmed, 34 ans, attaché commercial.

Bien que l'enseignement en matière religieuse ne soit pas souvent synonyme de qualité pédagogique, les kuttabs ont toujours existé à travers les siècles. Depuis l'avènement de l'Islam, ils ont longtemps correspondu à nos écoles primaires. Ces écoles se multiplièrent dès le début de la période omeyyade (661-750) où il fallait arabiser les provinces au fur et à mesure des conquêtes, suivant le sillage des armées. Il y a eu un kuttab omeyyade, abasside, seldjoukide, ottomane... etc. Même aux époques coloniales et post-coloniales, le kuttab a toujours rivalisé avec l'école moderne calquée sur des modèles occidentaux. Jusqu'à une date récente, 800.000 enfants fréquentaient les écoles dont 80% faisaient leurs études au sein des écoles coraniques tandis que 20% seulement sollicitaient des écoles modernes.

Ayoub Akil
19 décembre 2006 21:11
Sans lire l'article, mais seulement le titre, je peux d'ores et déjà exprimer mon opinion si je ne me trompe pas sur le contenu de cet article:

-- A quoi servent de nos jours ces écoles coraniques ? à inculquer les préceptes de l'Islam à des enfants qui, une fois atteint l'âge adulte, pourraient fort bien demander à leurs parents et société : de quel droit vous m'avez islamisé ?

-- L'Etat même de nos jours a peur de la montée de ces islamistes , et pourquoi voulez vous qu'il investisse dans cet enseignement religieux ? des sortes de pépinières pour ....

-- Soyons pratiques et objectifs : actuellement toutes les familles aisées ( cultivées et ... disons le carrément : occidentalisées ) envoient leur progéniture aux écoles privées ( langues vivantes - technologie - sciences diverses ..) et non aux écoles coraniques.... je ferais la même chose ...
R
20 décembre 2006 23:42
Ces écoles servent a inculqué une moral, si une personne veut pas l'envoyé la bas soit.
Mais il faut que ces écoles évoluent a c'est un fait, mais manque de moyen.
 
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