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Le Maroc isolé ?
V
9 juillet 2005 19:41
Sans être cruel vis-à-vis de notre diplomatie, il est permis de lui rappeler qu'elle vient de subir des déboires qui dévoilent le caractère infondé de son optimisme puéril à propos de la place du royaume dans le concert des nations.

appelons à M. Benaïssa qu'il évolue dans une activité où il est impensable de bluffer tout le temps. Il était proprement inimaginable, il y a à peine quelques années, que le Maroc se trouve dans pareil isolement :

• En Afrique, après Pretoria, voilà le Kenya, avec lequel nombre d'affinités (dont la lutte contre le terrorisme islamiste…) nous rapprochent, qui reconnaît officiellement la fantomatique RASD. Signes des temps : l'ambassadeur du Royaume était, au moment où Nairobi explicitait la forfaiture, en congé au Maroc, dûment autorisé par la hiérarchie à passer des vacances en famille.

• Au Maghreb, l'Algérie, galvanisée par des revenus surévalués grâce à un baril de pétrole chaque matin plus cher, replonge dans les réflexes dominateurs de celui qui rafle la mise dans un casino.

• En Europe, le nouveau gouvernement espagnol qui prônait jusqu'à présent la sagesse d'une solution politique au Sahara fait un revirement tonitruant par la voix de son minister des Affaires étrangères qui vient de développer devant les députés des Cortès une thèse identique à celle d'Aznar et Bouteflika : l'organisation d'un référendum d'autodétermination.

Dans le vieux continent, seule la France de Chirac continue de soutenir la position de Rabat. Or rien ne garantit la pérennité d'un tel engagement après le départ de l'actuel locataire de l'Elysée.

• Les remontrances américaines à propos de l'affaire de Nadia Yassine dévoilent les limites de l'alliance avec Washington et la fragilité du rôle dévolu au Maroc dans la lutte contre l'islamisme.

Maintenant, la question qui se pose est la suivante : jusqu'où faudra-t-il payer l'inconséquence d'une politique étrangère qui collectionne les bourdes et marginalise, de jour en jour, les compétences que recèle le Royaume ? C'était proprement inimaginable, il y a à peine quelques années. Qui aurait pu prévoir qu'une négociation palestinoisraélienne se déroulerait un jour sans qu'elle ne prenne pour grand témoin le Maroc, l'intermédiaire et le recours des deux camps oeuvrant pour la paix pendant plus d'un quart de siècle ? C'est que notre diplomatie a cru bon d'opérer une rupture avec tout le Moyen- Orient, sous prétexte que nous en subissions de fâcheuses retombées, pour se tourner exclusivement vers ce qui constituerait notre avenir économique et sociétal : l'Europe et l'Amérique. Cela faisait partie évidemment de ces inconscients exorcismes de l'ère de Hassan II que le tandem Benaissa/Fassi Fihri brassèrent en s'inspirant de l'air du temps.

En fustigeant le legs diplomatique de l'ancienne ère, les fossoyeurs de l'héritage ont cru qu'il suffisait, pour être adoubés parmi les nations prestigieuses, de se plier au compas liberal euro-américain. Pourtant, les funérailles du monarque défunt apportaient la preuve, - de par la presence des grands de ce monde - que le Maroc ne tenait un tel rang que grâce à sa politique moyen-orientale.

Il était donc de bonne politique de maintenir le cap et d'approcher les nouvelles priorités euro-américaines, en conservant ce bon viatique. Le chemin le plus gratifiant, qui mènerait à l'Europe et l'Amérique, passe par le Moyen-Orient. Car ne l'oublions pas : si le Maroc a tenu bon plus d'un quart de siècle face à l'Algérie rentière et à l'Espagne arrogante, c'est grâce à sa diplomatie moyen-orientale. Si la France de Mitterrand s'est montrée, deux septennats durant, moins hostile à l'égard de notre pays qu'un Giscard, qui emboîtait alors allégrement le pas au messianique Carter peu soucieux du sort des alliés de la périphérie – le précédent de l'Iran en est la preuve - c'est aussi grâce à la politique moyenorientale du Maroc.

Depuis l'avènement à la tête de notre diplomatie de Benaïssa, les processus régressifs ne se comptent guère. Ceuxci sont révélateurs d'une provocante anémie de la pédagogie relationnelle.

Par ailleurs, on espérait, sans doute, d'une reconnaissance acquise sur le registre de la démocratisation, qu'elle nous aide à compenser nos deficiencies en politique extérieure. Mais est-ce bien sûr ? Car la transition démocratique n'a jamais été un long fleuve tranquille - les événements du 16 mai 2003 sont venus le rappeler - et les dividendes dilapidés en matière diplomatique au Maghreb (Algérie) en Afrique (Afrique du Sud, Kenya…) et en Europe (Espagne…) ne se reconstitueront pas de sitôt. Une politique étrangère est une entité faite à la fois d'idées, d'hommes et d'Histoire, et qui réclame, pour survivre, une coherence et une continuité.

En naviguant entre doutes et espérances, et en connaissant des hauts et des bas, cette entité ne doit jamais, pour préserver ses équilibres et gérer ses contradictions, perdre son moteur secret. Celui-ci permet d'organiser cette extraordinaire alchimie d'une nation qui veut faire partie du monde en restant soi-même sans heurter les autres. Ce régime singulier, qui lie comme nul autre les droits du Maroc et ses devoirs régionaux et internationaux, a été imprimé par Hassan II à la diplomatie marocaine. Il exige une vigilance permanente.

Or, à quoi avions-nous assisté ces dernières années ? A une succession d'actes qui constituent autant de ratages que de manque de vision stratégique. En ceci qu'ils présentaient un Maroc qui dit ce qu'il ne fait pas. Ce qui est une grande faute : il n'est pas resté fidèle jusqu'au bout à son engagement vis-à-vis du dialogue israélopalestinien et s'est proposé de tourner le dos à tout le Moyen-Orient pour construire une politique étrangère alternative, intégralement dédiée au rapprochement avec l'Europe et l'Amérique.

Il a choisi une attitude méprisante à l'égard du parti vaincu en Espagne, comme si le PP d'Aznar ne reviendrait jamais au pouvoir. Il a multiplié des signaux en direction des Etats-Unis sans chercher à atténuer l'irritation des alliés historiques en Europe, dont la France.

Les résultats de cette politique kadhafienne furent, comme on le sait, lamentables : des rapports tensionnels et exécrables avec le voisinage du nord et de l'est.

Les derniers développements de l'affaire du Sahara et les déficits abyssaux dans nos relations avec le voisinage, et les pays qui comptaient dans le continent africain, sont l'illustration d'un gâchis qui a coûté aux Marocains des décennies de sacrifices en vies humaines et moyens financiers.

Marginalisé face aux nouveaux enjeux, le Maroc paraît baisser pavillon contre les nouveaux conquérants de la scène internationale et envoie au casse-pipe des doublures de diplomates qui, pour être vaillants, n'en demeurent pas moins l'ombre des Benhima et Balafrej. L'ombre d'une ombre.

Abdallah El Amrani


source : [www.lobservateur.ma]
r
9 juillet 2005 19:49
Tout est dit...
Notre diplomatie est le moins qu'on puisse dire LAMENTABLE.
La question qui se pose est comment corriger toutes ces erreurs?
V
9 juillet 2005 19:57
pour commencer , virer tout le monde au ministére des affaires étrangéres (meme les secrétaires)

aprés on verra
D
9 juillet 2005 20:17
Vador a écrit:
-------------------------------------------------------
> pour commencer , virer tout le monde au ministére
> des affaires étrangéres (meme les secrétaires)
>
> aprés on verra


Salam,



je suis d'accord avec toi, je dirai meme plus la femme de ménage.

Il ne faut pas rennover, mais rennouveler
r
9 juillet 2005 20:20
Ou bien penser à une vraie stratégie diplomatique.
-Dresser d'abord l'inventaire des erreurs commises
-Essayer de les corriger sans tomber dans une position de faiblesse (phase de seduction et de reconquete d'alliances)
-Se doter de pouvoirs de négociation (quelles sont nos forces, comment les exploiter au niveau international)
-Apprendre à tous les membres (ou futurs nouveaux membres) du ministère des affaires etrangeres l'anglais, l'espagnol, l'italien et le MANDARIN (smiling smiley c serieux c la langue du futur)
-Faire de nos ambassades des espaces de lobbying et arreter de cracher de l'argent dans des diners mondains qui ne rapportent rien au Maroc (sauf pour ceux qui les organisent).
-Essayer de trouver une réelle solution au probleme du Sahara marocain, sensibiliser l'opinion publique internationale et penser à une politique qui nous sortirait de ce statu quo qui est loin de nous arranger
-Arreter de vendre l'image du Maroc comme étant une terre de tolérance et un havre de paix
L'implication des marocains dans différents actes terroristes discréditent l'image qu'on veut donner du pays et ceux qui véhiculent cette image.
-Devenir humble et réalistes face à nos problèmes: Ne pas faire semblant de ne pas les voir renforcerait notre crédibilité et nous ferait entrer dans une phase de real politik.
-Redevenir actif par rapport au probleme israelo-palestinien en partenariat avec quelques pays du Moyen Orient
-Réintegrer l'UMA (on ne peut pas continuer à tourner le dos à l'Afrique)

Voila qques points (y'en a bien sur bcp d'autres) qui pourraient nous sortir un peu de notre isolement
r
9 juillet 2005 20:22
petit lapsus ce n'est pas l'UMA mais l'OUA winking smiley
D
9 juillet 2005 20:25
Salam,





changer notre matos militaire, quitte a s'endetter, des f15K, des rafale, des leclerc, quand on a des gros bras notre parole a du poids.



pour la diplomatie, envoyer à la retraites les improductifs, khdem oula degage!!

repenser nos relation, raffermir ceux avec les pays du commonwealth, eviter les grosse bourdes si possible.
mettre des ambassadeur issue des MRE, ce srais une force je pense.
Lutter contre le clientelisme qui j'en suis sur et present dans celle ci




Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/07/05 21:54 par Donatello.
N
9 juillet 2005 20:40
La 1ere grande erreur du maroc, c'est de rester derriere le Quai d'Orsai.

Le maroc aurait mieux gagner en militant sa cause en Afrique.


Une fois de plus, la solution de Sahara repose au sein de l'Afrique, plus precisement à l'UA (Union Africaine). Si cette organisation marche avec le maroc, les Nations Unies accepteront les faits.

Le maroc avec des pays africains amis dont il dispose, peut convaincre sans trop de difficulter les autres pays africains qui sont pour le RASD.

D'abord, avaler sa fierté et resserrer les liens avec l'Afrique du Sud qui le vrai puissant du continent.

L'erreur de la diplomatie marocaine a ete de se fier a la France. Actuellement, meme la France, sois-disante, puisance mondiale, est diplomatiquement isolée par le monde Anglo-saxon. La derniere preuve, la perte des JO a Londres.





Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/07/05 20:41 par Najib_Canada.
D
9 juillet 2005 20:48
Salam,


exactement, c'est cette dependance qui nous coute cher aujourd'hui, quand meme les commerçant le savent ne jamais dependre d'un seul fournisseur, et nous on fait cette erreur minable.

C'est clair, il faut seduire les pays africains, les pays du commonwealth, pour avoir un max de soutiens, meme khadafi a reussi a faire cela.
V
9 juillet 2005 22:05
un foisonemment d'idées , impressionnant

allez voilà vops postes les gars :

Donatello - Ministre des affaires étrangeres

RedCloud - Ambassadeur du maroc au Nations Unies

je me mettrais bien ambassadeur du maroc auprés de L'UA (si bien sur notre roi bien aimé decide d'y faire réintégrer le maroc)
r
9 juillet 2005 22:16
Vador a écrit:
-------------------------------------------------------
> un foisonemment d'idées , impressionnant
>
> allez voilà vops postes les gars :
>
> Donatello - Ministre des affaires étrangeres
>
> RedCloud - Ambassadeur du maroc au Nations Unies
>
>
> je me mettrais bien ambassadeur du maroc auprés de
> L'UA (si bien sur notre roi bien aimé decide d'y
> faire réintégrer le maroc)


Ca me va Vador, à condition que le Maroc integre l'UA comme ça on pourra bosser tous les trois ensembles smiling smiley
D
9 juillet 2005 22:42
Vador a écrit:
-------------------------------------------------------
> un foisonemment d'idées , impressionnant
>
> allez voilà vops postes les gars :
>
> Donatello - Ministre des affaires étrangeres
>
> RedCloud - Ambassadeur du maroc au Nations Unies
>
>
> je me mettrais bien ambassadeur du maroc auprés de
> L'UA (si bien sur notre roi bien aimé decide d'y
> faire réintégrer le maroc)



Salam,


ça me va moi aussi, mais faudra que je me fasse à l'idée que vous allez vous mettre sous mes ordres, et que tous ensemble sous les ordres de ce que veut notre pays
o
9 juillet 2005 23:25
je m'incline devant votre patriotisme les gars.


chapot bas.

2
9 juillet 2005 23:41
C’est cela la parité ? smiling smiley


Vador a écrit:
-------------------------------------------------------
> un foisonemment d'idées , impressionnant
>
> allez voilà vops postes les gars :
>
> Donatello - Ministre des affaires étrangeres
>
> RedCloud - Ambassadeur du maroc au Nations Unies
>
>
> je me mettrais bien ambassadeur du maroc auprés de
> L'UA (si bien sur notre roi bien aimé decide d'y
> faire réintégrer le maroc)


La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
V
9 juillet 2005 23:56
tiens pour toi 2loubna : ministre responsable des marocains résidant à l'etranger

Nezha Chekrouni ......out , elle est nul celle là grinning smiley
2
10 juillet 2005 00:09
Je préfère le ministère de l’information si ça ne vous dérange pas.
Comme ça vous vous travaillez et moi je tchatche un peu smiling smiley
Tout est dans la COM !!



Vador a écrit:
-------------------------------------------------------
> tiens pour toi 2loubna : ministre responsable des
> marocains résidant à l'etranger
>
> Nezha Chekrouni ......out , elle est nul celle là


La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
N
10 juillet 2005 21:48
Si seulement si le makhzem ecoutait....ne serait-ce-que cet echange ci-haut donnerait des idees a qlq'1 d'intelligent.
 
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