Alors qu'elle s'apprête à présenter le bilan de sa stratégie de développement touristique "Vision 2010", la destination repart en campagne avec l'ambition de se positionner comme "la destination leader du Bassin méditerranéen".
Radio, TV, affichage et, bien sûr, réseaux sociaux, le Maroc sera sur tous les fronts en cette rentrée. Outre la diffusion de quelques 500 spots, la destination profitera de sa présence sur les ondes, jusqu'au 29 septembre, pour présenter le nouveau concept balnéaire du Maroc avec Agadir, Saïdia et Mazagan, par le biais d'une série de chroniques. Sur le petit écran, la destination a d'ores et déjà lancé la deuxième saison du programme court "A la rencontre de..." sur TF1, une galerie de portraits d'une trentaine de personnages marocains qui partageront le Maroc tel qu'ils le vivent au quotidien jusqu'au 13 décembre. Une vague d'affichage complètera le dispositif, et 2400 faces seront installées sur 10 villes "pour renforcer la régionalisation des dessertes aériennes point à point sur le Maroc". Un grand jeu concours est par ailleurs accessible sur la page Facebook de la destination. Enfin, plus de 100 professionnels du tourisme marocain seront présents sur l'IFTM-Top Resa, toutes les régions du Maroc y seront représentées. Du 6 au 10 octobre, 400 agents de voyages européens, dont 80 Français participeront à "L'Académie européenne des experts du Maroc", un "méga éductour" qui leur permettra de découvrir, entre autres, la nouvelle station Mogador Essaouira.
Quant à la campagne radio, qui court jusqu'au 30 septembre sur 6 stations (Chérie FM, MFM, Nostalgie, RTL, RTL2, RMC Info), elle vise à promouvoir les nouvelles destinations balnéaires du Maroc avec le slogan "plus que des plages, les plages du Maroc".
Pourvu que ca marche. Je me pose la question par rapport au chiffre de 10 millions. Et par rapport à la stratégie. D'abord parce qu'on sait que la moitié des 10 millions correspond aux MRE. Ces gens là, ne trouvent pas les sturctures appropriées. A part aller louer une maison, chez l'habitant, à côté de Sidi Bouzid, moulay yakoube, ou Saidia, aucune offre n'est réellement destinée à ces gens là. Aussi, il vaut mieux ne pas être touriste de l'intérieur du maroc, car, le touriste français aura 10 fois plus de chance d'avoir une offre "packagée" très peu chere comparée à ce que notre touriste interne payera pour la même chose. Donc, les MRE et le tourisme interne sont exclus de la stratégie touristique du pays. Peut-être que l'on considère ces gens comme acquis et nul besoin de s'occuper d'eux? Maintenant, pour les 5 millions de touristes français, espagnols, anglais et même chinois... la stratégie n'est pas bonne. Le maroc a tendance à se positionner comme la tunisie. L'offre tunisien est simple: Offre balnéaire, pas cher, pour des clients pas riches. C'est une offre qui convient à des petits budgets qui n'aspirent que faire bronzette au bord d'une piscine ou une "semi" plage, en buvant de l'eau fraiche coloriée et sucrée. Un touriste en tunisie doit dépenser moins de 300 eurors pour la semaine. Rien de mal avec cette offre. Mais que le maroc se positionne sur cette même offre, je ne trouve pas cela lucide. D'abord, de point de vue commercial, cette offre est à très faible marge et se base sur un remplissage permanent. Le maroc ne sera jamais assez compétitif que la tunisie sur cette offre. Ensuite, cette offre n'utilise pas les avantages compétitifs du maroc (offre culturelle, montagne + désert + plage, diversité des destinations (fes, meknes, tanger, oujda, rabat, casa, Laayoune, Dakhla, Errachidia, Ouarzazate, ...)). Bref, le maroc ferait mieux de se situer sur une offre à 1000€ la semaine (avec des marges respectables) se basant sur les parcours que peut offrir le maroc et réduire les 5 millions de touristes à 3 millions: Donc un positionnement sur une gamme supérieure (au lieu de 5 millions * 300€ = 1,5 Milliards d'euros, il fait 3 Millions * 1000€ = 3 Milliards d'euros, donc un gain sur le CA et un gain sur le profitabilité).
C'est parfait, les masses abruties de soleil se presseront sur les plages du Maroc, passeront une demi après-midi à Marrakech, iront voir une demi Kasbah reconstruite et repartiront déçues et saoulées de rabatteurs et autres sollicitations, en projetant leurs prochaines vacances en Turquie ou en Tunisie.
Pendant ce temps-là, le vrai Maroc, le beau Maroc, le Maroc berbère, celui des montagnes vertes ocre et bleues, celui des toits de terre et des sommets enneigés, celui des forêts de cèdre et des canyons de calcaire, restera à l'écart de ces circuits de masse dont il ne souffrira pas et restera le paradis du tourisme confidentiel et de l'évasion dans un autre monde à 6h de route de Casablanca. Ce Maroc, inconnu et méprisé des Marocains, n'est connu que par une poignée d'Occidentaux et quelques guides locaux. Qu'il le reste.
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