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Maroc: Enseignement superieur, des difficultes insurmontables
F
12 novembre 2012 14:15
L’enseignement supérieur au Maroc connaît une crise sans précédent. La surcharge universitaire qui a marqué la rentrée 2012-2013 est la goutte qui a fait déborder le verre.

Les enseignants chercheurs ont exprimé leur mécontentement en organisant une grève, jeudi dernier, sous la houlette du SNESUP.

L’année universitaire 2012-2013 semble être difficile pour les étudiants de l’enseignement supérieur. Les multiples conditions défavorables qui marquent cette rentrée universitaire vont leur donner du fil à retordre. Des infrastructures délabrées et non conformes avec le nombre croissant de nouveaux étudiants, des ressources humaines en sous-effectif, une mauvaise gestion et une mauvaise gouvernance… Tant de raisons qui ont poussé le bureau du Syndicat national de l’enseignement supérieur «SNESUP» à dénoncer la situation désastreuse de l’université marocaine en organisant une grève, jeudi dernier. Une manière pour les enseignants chercheurs d’exprimer leur mécontentement face au manque de volonté politique du gouvernement d’améliorer ce secteur important pour le développement de la société. «Nous ne pouvons pas continuer à travailler dans de telles conditions.

Nous sommes tout le temps freinés par plusieurs obstacles qui nous empêchent de mener à bien notre mission de former les étudiants. Les infrastructures, les salles de cours, le matériel que nous utilisons pour les travaux pratiques… tout est insuffisant ! Il faut agir rapidement surtout que cette année, les universités ont accueilli un nombre impressionnant d’élèves», fustige un enseignant universitaire. En effet, la rentrée universitaire de cette année a été marquée par un surnombre dans l’effectif, qui dépasse de loin les 500 000 étudiants. Le nombre de lauréats du baccalauréat était estimé à 176 000 alors que l’effectif des inscrits à l’université a dépassé les 210 000 soit 34 000 étudiants de plus que prévu. Une situation qui a engendré une pression en ce qui concerne les places disponibles et l’effectif des enseignants. «Beaucoup de nouveaux étudiants se sont inscrits cette année dans notre université. Ceci nous cause plusieurs problèmes. Les étudiants de la première année ont envahi les amphithéâtres. Certes nous avons eu plus de chance qu’eux parce que nous avons passé notre première année paisiblement, mais la situation actuelle impacte tout le monde. Nous sommes souvent obligés d’aller à la faculté des lettres (dans le même quartier) pour pouvoir suivre nos cours puisqu’il n’y a pas assez de places dans notre université.

Le matériel est très insuffisant. Les travaux pratiques se déroulent dans des contions très défavorables. Nous sommes là pour étudier et apprendre de nouvelles choses, mais la situation actuelle de l’université ne nous aide pas du tout à atteindre notre objectif», se plaint Kawtar, étudiante en 2e année à la Faculté des sciences de Ben M’Sik. «Je n’aurais jamais imaginé que les études supérieures seraient aussi difficiles et désagréables. Le nombre d’élèves dans notre classe ne dépassait pas 35, alors que maintenant à l’université, nous sommes presque une centaine d’étudiants entassés dans une seule et même salle. Les professeurs ont souvent du mal à nous expliquer les cours dans ces conditions. Personnellement, je ne comprends rien du tout, ce qui m’inquiète beaucoup. En plus, nous devons jongler entre deux universités tout le temps. Et si seulement c’était une solution efficace. Les salles de cours sont toujours pleines à craquer, les bibliothèques des deux universités aussi. Il n’y a pas un moyen pour se concentrer. Il faut agir rapidement !», fustige Hanane, étudiante en 1re année dans la même université.

En effet, à Casablanca la Faculté des sciences de Ben M’Sik est l’une des plus touchées par cette surcharge. L’engouement pour cet établissement est dû d’une part au nombre élevé d’étudiants issus de formations scientifique et technique, et, d’autre part, à la couverture géographique de cette faculté qui englobe non seulement la ville, mais aussi la région de Benslimane selon le gardien de la faculté. Le transport est également un élément majeur. Pour plusieurs étudiants, l’accès à cette faculté est plus facile en comparaison avec les autres facultés.

À Rabat, la Faculté des sciences de l’Université Mohammed V Agdal et la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi sont les plus touchées par le phénomène de la surcharge universitaire. «Cela fait plusieurs années que je suis enseignant universitaire, mais je n’ai jamais assisté à une telle surpopulation dans les classes et amphithéâtres. Il est très difficile pour nous de donner les cours dans de telles conditions. Le nombre d’étudiants a pratiquement doublé, mais les infrastructures, le matériel ainsi que le nombre d’enseignants sont restés les mêmes. C’est illogique !», dénonce un professeur universitaire à Rabat.

Le Matin.ma


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