Question: qui fait la mise en scène au juste ? _______________________________________
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« Ce qui est clair, c’est que nous sommes déjà sous tutelle. Le gouvernement n’est pas libre de ses choix », affirme M. Akesbi ajoutant qu’un « message subliminal [adressé au Maroc] se cache derrière les actions de ces organismes : ‘vous devez appliquer la politique que nous vous dictons’ ». Il est à présent évident que « le premier jour où le gouvernement utilisera le premier dollar, il appliquera toutes ces recommandations », souligne l’économiste qui s’étonne que jamais personne ne prend en compte le fait que « le FMI, comme la banque mondiale passent le temps à se tromper » dans ses prévisions.
Le gouvernement responsable
La situation économique du Maroc économique d’aujourd’hui est le résultat des mauvaises décisions, selon M. Akesbi. Déficit budgétaire qui subsiste depuis des années, balance des paiements déficitaires depuis 2008, investissements de l’Etat non productifs, fiscalité marginalisée,…le bilan est lourd et sombre. « Le gouvernement précédent menait une politique fiscale suicidaire en accordant des réductions d’impôts aux plus riches et aux grosses sociétés, sans qu’il y ait une contrepartie économique », explique-t-il.
Parlant des réserves de changes, selon Najib Akesbi, il y a des limites : « vous ne pouvez pas puiser dans les réserves pour combler les déficits pendant des années. C’est logique qu’il arrive un moment où ces réserves s’épuisent ». En outre, « au moment où il fallait réformer la caisse de compensation, on ne l’a pas fait. Maintenant c’est l’explosion à tous les niveaux. 95% de ce qui arrive était prévisible et prévu ». Pour lui, l’on assiste aujourd’hui « à une mise en scène du drame », s'alarme-t-il.
« On est sur la pente et elle va continuer de descendre, pas parce que c’est une fatalité, mais juste parce que ce gouvernement, tout comme le précédent, n’a ni l’orientation, ni les options necessaires pour affronter la crise à bras le corps » conclut M. Akesbi.