Le Centre marocain de la mémoire commune et de l'avenir (CMCA, indépendant) a appelé à établir la vérité sur des dizaines de milliers de Marocains disparus pendant la guerre civile espagnole (1936-1939), lors de sa première conférence de presse lundi à Rabat.
"Nous réclamons la vérité sur la disparition de dizaines de milliers de Marocains dans la guerre civile, dont au moins 10.000 enfants", a déclaré Abdeslam Boutayeb, président du CMCA, créé en juin par des intellectuels et des militants des droits de l'Homme.
Le CMCA affirme dans un communiqué vouloir connaître le sort des engagés volontaires, des engagés de force, des enfants enrôlés ainsi que celui des victimes du régime franquiste lors de la présence coloniale espagnole dans le nord marocain: musulmans, Juifs, militants de gauche et franc-maçons.
Ce dossier a été choisi en premier parce qu'il a été soulevé en Espagne par le juge Baltasar Garzon qui a annoncé jeudi l'ouverture d'une instruction sur le cas de dizaines de milliers de disparus pendant la guerre civile et sous la dictature franquiste (1939-75), a indiqué le CMCA.
"Le dossier est actuellement ouvert en Espagne, nous ne devons pas laisser passer cette occasion", a déclaré le vice-président du CMCA, Mohamed Ayad.
Dans une lettre au chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero, le CMCA affirme qu'au delà de la vérité sur les disparitions, il s'agit de "revaloriser ces soldats (marocains) et corriger l'image tant négative du +moro+, persistante encore aujourd'hui dans l'imaginaire populaire espagnol". Les Espagnols qualifiaient de "moros" les soldats marocains enrôlés par Franco pendant la guerre civile.
Le CMCA compte également aborder "les bombardements aux gaz toxiques dans le Rif" pour réprimer la guérilla conduite dans les années 1920 par Abdelkrim Khattabi, et le statut des enclaves espagnoles Ceuta et Melilla dans le nord marocain.
Le passé colonial de la France devrait être également revisité. "Nous réfléchissons dès maintenant à la commémoration, en 2012, du centenaire du Traité du protectorat français au Maroc (30 mars 1912)", a déclaré Abdelfettah Zine, chef de la commission scientifique du CMCA.
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