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Mardi sanglant à Naplouse
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13 décembre 2005 23:24
Naplouse a subi mardi une nouvelle et sanglante descente de l’armée israélienne, qui a lâchement tiré sur des jeteurs de pierre, tuant deux adolescents et blessant par balles une vingtaine de résistants ou de simples passants dans cette ville palestinienne, martyre de l’occupation.

L’opération israélienne intervient à 48 heures des élections municipales de Naplouse. Elle participe d’une vaste stratégie d’agressions et de rafles, visant en premier lieu, mais pas seulement, les militants et sympathisants du mouvement islamique Hamas, et s’est traduite par plusieurs centaines d’arrestations, depuis le début de l’automne.

De nombreux habitants de Naplouse, solidaires de leur jeunesse qui résiste avec des pierres aux blindés de l’envahisseur, sont écoeurés par la sanglante comédie acceptée par l’Autorité Palestinienne. Autorisée par les Israéliens à porter à nouveau des armes, la police de l’Autorité Palestinienne se terre dès que l’occupant lui annonce une prochaine descente en ville. Les voix les plus sévères accusent même la police locale de connivence avec les Israéliens dans l’organisation de la terreur.

Notre ami Youssef Haji, coordinateur de la maison des associations Darna, à Naplouse, était témoin des nouvelles violences perpétrées par l’armée d’occupation mardi matin. Il raconte : UN RENDEZ-VOUS CHEZ LE DENTISTE A NAPLOUSE

(Par Youssef HAJI)

"Ce mardi 13 décembre 2005, j’avais un rendez-vous chez le dentiste, à 8 heures du matin, dans son cabinet du centre-ville.

Mais à la hauteur de l’hôpital Al-Watani, la circulation s’arrête. « Djaïch ! Djaïch ! (« les militaires ! les militaires ! »), crie un jeune. Le chauffeur du taxi collectif s’excuse de ne pas pouvoir continuer jusqu’à la station ; je descends pour me retrouver avec des centaines de jeunes, ceux qui devaient aller à l’école, au lycée ou à la fac.

J’essaie de me rapprocher du cabinet dentaire, le boulevard Soufiane est occupé par les jeunes qui jettent des pierres en direction des tanks, des ambulances arrivent et chargent des blessés.

Je ne suis qu’à trois cents mètres environ du cabinet dentaire, mais il n’y a rien à faire. Une connaissance m’invite à prendre un café. Des renforts de Humvee israéliennes arrivent alors, les tirs partent, on se baisse, les jeunes se dispersent comme des moineaux et reprennent position dans les rues adjacentes.

« Amou (oncle), tu restes ici ? » me demande l’un d’eux. Je confirme. « Tu veux bien garder nos cartables. Tiens, les voilà. On revient dans un quart d’heure. Et si on tarde, tu laisses le tout au marchand de falafel », disent-ils, avant de repartir, sans me laisser le temps de réagir.

A 10h, je parviens à rejoindre Darna, un kilomètre plus loin environ. Lise, directrice d’une école de dessin à Paris, est de passage a Naplouse pour un partenariat avec l’école des beaux-arts de la ville. Elle m’appelle de son hôtel pour me faire part de son inquiétude devant la tournure prise par les événements, mais insiste pour venir à Darna, où une rencontre avec des étudiants à été prévue.

Il est 10h 30 : finalement, une douzaine d’étudiants des beaux-arts et leur professeur ont pu rejoindre Darna, en même temps que Lise, et la réunion a quand même lieu : au menu, discussion sur la mise en valeur d’un objet grâce à son « packaging » et autres éléments d’aide à la commercialisation. Je raconte ma modeste expérience concernant la valorisation de l’image de Naplouse avec notre commercialisation du savon. Un peu plus loin en ville, on entend les tirs israéliens qui continuent, continuent.

12h, radio Najah annonce le retrait des vingt blindés du centre ville, la mort clinique d’un jeune et 25 blessés.

Lise repart avec les étudiants en ville pour rencontrer un maître savonnier. Moi, je reçois un coup de fil du cabinet dentaire pour me dire que les soldats sont partis et que je peux venir me faire soigner.

La ville est jonchée de pierres et les services de la chaussée commencent le nettoyage. Entre deux coups de fraise le dentiste me dit : « Dans deux jours il y a les élections municipales de Naplouse ; depuis un mois l’Autorité a joué le jeu des Israéliens, retrait de toutes les voiture volées, interdiction de toute présence d’hommes armés hormis les policiers, acceptation des ordres de l’Etat-major israélien de retrait des policiers palestiniens dès que les Israéliens veulent rentrer en ville. Malgré notre rage pour ces humiliations, nous nous taisons. On soupçonne même une partie de l’Autorité de collaboration dans la vague d arrestations de militants de l’opposition. L’incursion d’aujourd’hui en plein jour est une provocation pour que les groupes armés ripostent. Moi, je vais certainement riposter en votant jeudi pour les partis les plus honnis par Israël, c’est la seule façon de leur dire que nous ne serons jamais un peuple soumis."

Je règle la consultation et retourne à Darna. Amin, m’apporte une carte d’accréditation me donnant le droit d’être « Observateur International » pour les élections. Mais de quel droits et de quel contrôle parle-t-on ? De quel droit irais-je contrôler ces élections alors que le contrôle doit être fait par nos propres gouvernements qui laissent honteusement un peuple entier livré à la barbarie et l’impunité des criminels de guerre de Tel-Aviv. Au risque de ne pas être compris par Amin, je jette la carte dans la première corbeille trouvée."

Par CAPJPO-EuroPalestine

Publié le 13-12-2005

siryne
s
13 décembre 2005 23:25
darna est sur radio campus lille 106,6 www.campuslille.com


Ce mercredi 14 décembre à 18h30
C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct sur www.campuslille.com

Avec « ¼ d’heure en Palestine »

En direct de Naplouse, nous interrogerons Youssef HAJI, de l’association DARNA, sur les activités de DARNA mais aussi sur la situation des Palestiniens de Naplouse

( Ci-dessous le communiqué de DARNA du 5 juin dernier )

DARNA vient d’être créée pour répondre aux besoins des jeunes et des étudiants de Naplouse, qui rencontrent des difficultés à poursuivre leurs études, à se former, à se rencontrer, en raison de l’occupation israélienne qui multiplie les obstacles afin de les amener à quitter leur pays.

Un de nos amis, Youssef HAJI, a réussi à louer des locaux de 250 m2 près de l’université d’Al-Najah et veut y installer un restaurant social, des ordinateurs, une bibliothèque, une salle de réunion et procurer des formations aux jeunes de la ville. Les premiers financements accordés par la Guilde Européenne du Raid, le Ministère des Affaires Etrangères français et l’Union de la jeunesse palestinienne permettent de démarrer ces activités.

DARNA , c’est une humble et forte réponse aux agressions subies par les habitants de Naplouse, un moyen de résister à l’occupation A nous d’apporter une bouffée d’oxygène aux jeunes palestiniens. Ils ont besoin pour cela de notre aide, financière et physique.

Vous êtes les bienvenus sur place !

Vous souhaitez aider de manière concrète le peuple palestinien et plus particulièrement les adolescents et étudiants, ceux en qui réside l’avenir.

Nous vous invitons à nous rejoindre dans l’association "les Amis de DARNA", à l’adresse suivante :

Les Amis de DARNA
7 rue de l’Epée de Bois, 75005 Paris.
E-mail : [email protected]
Tel : 06 32 66 18 62 ou 06 78 31 10 52
DONS : CCP N° 020 5153400 C. Paris ou chèque à l’ordre "Les amis de Darna". Un justificatif avec un reçu fiscal vous seront envoyés, vous permettant de déduire de vos impôts 60 % du montant de votre don.

Si vous souhaitez vous rendre en Palestine pour donner un coup de main à Darna, vous pouvez nous appeler au 01 45 48 40 38.
Toutes les compétences sont bienvenues !
siryne
 
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