Exposition du 8 janvier au 2 fevrier 2008 à la galerie de l'institut français de Rabat.
MAOUAL, entre tradition et innovation L’atelier où officie Maoual, est tout en haut de cet immeuble classé du 16 siècle, ouvert sur le vieux port et sur la grande cour intérieure de l'ancien arsenal des galères. Il s'agit bien à la fois d'un passage dont la beauté nous invite à demeurer, et d'un entre-deux que l'on désire vite explorer.
A deux pas du Vieux Port, Maoual est la tout entier tout de suite, chaleureux, souriant, plein d'humour, d'anecdotes et de commentaires qui créent la complicité.
Dans l'atelier, des oeuvres anciennes, d'autres plus récentes, rappellent le chemin parcouru depuis les Beaux-Arts. De toutes parts, aux murs, sur de grandes pièces verticales s'inscrivent des silhouettes longilignes, héros mythiques que des signes relient aussi bien à la Grèce antique qu'aux fresques du Tassili. Vénus immenses, emportées dans la danse, porteuses de mondes a naître, corps esquissés enveloppant un réseau de tatouages, de graffiti que l'œil découvre peu a peu, étonné parfois de voir surgir dans ces fragments d'épopées des objets de notre temps : Kalachnikovs, chars, ordinateurs ou téléphones.
Maoual s'exprime avec conviction. d'une voix puissante, qui porte. Il raconte comment il réalise de la gravure sans les outils de la gravure . Explore des techniques inédites, trouve des supports inattendus. De vieux réfrigérateurs lui offrent des plaques surdimensionnées: il a longtemps fabriqué lui-même son papier et inventé ses outils de graveur.
Affirmant qu'il n'y a pas de véritable innovation sans une réelle maîtrise technique, il s'inscrit dans la tradition du travail bien fait, d'un métier en somme.
Après avoir découpé la carcasse d'un frigo, il martyrise la plaque avec ses outils, trace le dessin dans la peinture d'origine, crée des reliefs avec le syntofer des carrossiers qu'il grave, sculpte et polit.
Alors la plaque devient un objet précieux, une oeuvre par elle-même qu'il expose.
Maoual ne travaille pas le cuivre, trop précieux et trop inscrit a la fois dans l'histoire de la gravure et dans la tradition artisanale marocaine. S'il grave, il produit peu de multiples. Des gravures à deux exemplaires, parfois un . En somme des multiples uniques .
Tout l'entretien mettra en évidence la démarche d'un artiste qui sait d'où il vient et où il va, ce qu'il veut et ce qu'il refuse, démarche en même temps constituée d'une succession de décalages. Marquer mais aussi démarquer, se démarquer.
Son répertoire, prend en charge les motifs des gravures du Tassili, de l'Atlas, de la Vallée des Merveilles, de la Crète... de la Méditerranée .
Mais ces figures extrêmement stylisées, ne deviennent-elles pas de véritables signes ? Maoual ne veut pas qu'elles soient assimilées aux signes de l'écriture. Il travaille sur la trace: il marque ses plaques. Sa surface, ses creux et ses bosses, son relief, il utilise des motifs qui restent bien comme des traces. Mais qui ont d'abord été les marques volontaires qu'ont voulu faire et laisser des hommes qui nous ont précédés dans cette aire méditerranéenne.
Maoual n’est jamais dans la contradiction ni même le paradoxe. Bien plutôt trace-t-il son chemin, se tient-il dans l'affirmation, ce qui suppose de délaisser des possibilités qui ne l'intéressent pas , ce qui suppose des chemins refusés. Ce qui suppose aussi la création. Il est donc dans le va-et-vient , entre l'ici et l'ailleurs, entre le maintenant et le passé, entre la tradition et l'innovation, entre les chemins déjà ouverts et ceux à ouvrir. Le chemin qu'il doit ouvrir pour faire son oeuvre, se faire.
Pour en savoir plus sur l'artiste : [www.maoual.com] Atelier: 25, Crs d'Estienne d'Orves 13001 Marseille - France Tel: 00 33 4 91 33 34 45 GSM: 00 33 6 85 75 37 25
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