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Malek Benabi, le géni algérien
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9 juin 2006 05:29
Il y a cent ans, Malek Benabi voyait le jour. L’année 2005 est donc l’année du centenaire de l’artisan de la pensée intellectuelle algérienne.

Malek Benabi est un éminent penseur algérien, un illustre – et habile – artisan de l’idée qui, par son œuvre, porta le combat contre le colonialisme et parla de l’Islam dans la mesure où cette religion ne devait pas servir à endormir davantage les peuples musulmans en leur parlant de leur passé glorieux, mais en en faisant une «idée travaillante» qui les arrimerait au destin commun de l’humanité. Il cherche par ses écrits, des réflexions d’une grande qualité et extrême sagacité, à orienter l’homme, notamment l’Algérien, vers une autre – et une nouvelle – renaissance, en tenant compte de la culture, y compris l’idée religieuse, comme étant un élément fondateur dans l’édification de la société.
Pour lui, la culture «n’est pas une science, mais une ambiance dans laquelle se meut l’homme qui porte une civilisation dans ses entrailles. C'est un milieu où chaque détail est un indice d’une société qui marche vers le même destin. (…) C’est cette synthèse d’habitudes, de talents, de traditions, de goûts, d’usages, de comportements, d’émotions, qui donnent un visage à une civilisation et lui donnent aussi ses deux pôles, le génie et l’âme».
Il y a un siècle que Malek Benabi voyait le jour. L’année 2005 est donc l’année du centenaire de l’artisan de la pensée intellectuelle. Né le 1er janvier 1905 à Constantine, ville de culture et de renaissance, il acquiert un double enseignement : le premier en arabe à l’école coranique, le second en français à l’école coloniale.
En 1930, Malek Benabi poursuit ses études en France. Il obtient son diplôme d’ingénieur en électricité en 1935 — c’est le premier Algérien dans ce cas.
1946 fut l’année où, doté d’une (solide) double culture, Malek Benabi, éveillé, intelligent et sensible à son environnement, débuta sa carrière intellectuelle en produisant Le Phénomène coranique, paru en 1946. il consacra sa vie à réfléchir aux «problèmes de la civilisation» et développe, en conséquence, sa propre pensée. Une pensée qui s’avérera originale et forte, imprégnée de deux influences musulmane et européenne.
Entre 1948 et 1955, Malek Benabi collabore avec la République algérienne et le Jeune musulman, où il écrira environ 200 articles de presse qui contiennent une partie de sa pensée.
Lorsque la Révolution du 1er novembre éclate, Malek Benabi est au Caire (Egypte), où il a animé, durant son séjour, de nombreux séminaires. Il demande à être envoyé aux frontières algériennes pour prendre part au combat de libération nationale, mais les responsables du FLN au Caire ne donnent pas de suite à sa demande.
Au lendemain de l’indépendance, Malek Benabi rentre en Algérie et occupe le poste de directeur de l’enseignement supérieur de 1964 à 1967 avant d’en démissionner pour se consacrer à son travail intellectuel. Il anime des conférences en Algérie comme à l’étranger, et collabore dans des hebdomadaires, dont Révolution africaine.
Le 31 octobre 1973 meurt à Alger celui qui fut le «plus grand penseur de l’Islam contemporain», laissant une œuvre que le XXIe siècle devrait exploiter pour trouver une voie qui mène au carrefour des civilisations afin de réaliser la «Civilisation humaine».
h
9 juin 2006 13:56
un grand homme, toute une école pour une multitude de penseur dans le monde.
D
9 juin 2006 21:07
Oui vraiment un auteur à lire, un intelctuel maghrebin comme constantine nous a habitué à produire. Un authentique représentant de la pensée musulmane moderne.

çi dessous qlq résumé extraits de ses ouvrages prix dans des journaux.

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Le Musulman dans le monde de l'économie
(Essai) - Éditions Alem El Afkar, Alger, 2005

El Watan 6 novembre 2005
Evocation
Le musulman dans le monde de l'économie
A l'occasion du centenaire de la naissance et la 32e commémoration de la mort de Malek Bennabi, les éditions Alem El Afkar viennent de publier, en langue française, un livre intitulé Le Musulman dans le monde de l'économie.

Cet ouvrage de 180 pages a été publié pour la première fois à Beyrouth en langue arabe en 1972. Le Musulman dans le monde de l'économie est traduit de l'arabe au français par Nour Eddine Khendoudi et préfacé par Nour Eddine Boukrouh. Dans la présentation, il est signalé que le livre en question constitue l'ultime ouvrage de Malek Bennabi, inauguré en 1946, sous le thème général de " Problèmes de la civilisation ".
L'auteur y prend certaines idées qu'il a déjà exposées ailleurs, notamment " dans son livre L'Afro-asiatisme qu'il a, en tant que militant des causes du Tiers-Monde, rédigé comme une esquisse qui vise à cadrer théoriquement la conférence de Bandung et à jeter les premières bases d'un nouvel équilibre mondial ". Il est signalé que le thème abordé est traité comme un problème de civilisation fidèle à une approche dont Bennabi ne s'est jamais départi dans ses considérations sur le chaos du monde musulman contemporain et du Tiers-Monde en général.
Le Musulman dans le monde de l'économie est un ensemble de points de vue, arguments et illustrations économiques que Malek Bennabi a soutenus et utilisés, tout au long des conditions de la Renaissance (1948) et l'idée d'un Commonwealth islamique (1958) et de nombreux articles parus dans la presse algérienne entre 1964 et 1970, alors qu'à l'époque il échafaudait des thèses dépassant la seule perspective économique.

Nassima Chabani

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Problèmes de la civilisation, Malek Bennabi, La réalité et le devenir
(Textes) - Éditions Alem El-Afkar, Alger, 2004

El Watan 7 mars 2005
Malek Bennabi, la réalité et le devenir
Malek Bennabi avait averti en 1973 que des changements radicaux mondiaux et des évolutions dramatiques allaient se produire dans les trente années à venir et qu’une situation dangereuse menace le monde arabo-musulman.

Dans Problèmes de la civilisation, Malek Bennabi, La réalité et le devenir, on retrouve des textes traduits de l’arabe et préfacés par N. Khendoudi. Ce livre de poche englobe trois textes de Malek Bennabi, disparu en 1973. Ce grand écrivain disséquait les questions et autres idées, de la culture et de la civilisation. Les trois textes en question ont été réunis et publiés d’une façon sommaire dans un petit ouvrage paru pour la première fois en novembre 2003 à Alger, sous le titre :Témoignage et prospective. Le dernier dialogue de Malek Bennabi. En prenant en charge sa traduction en langue française, N. Khendoudi a préféré présenter le livre aux lecteurs francophones dans une nouvelle texture. L’ordre établi des textes a été revu, un nouveau titre a été proposé et une introduction a semblé nécessaire. « C’est Bennabi qui a non seulement imposé un sens rigoureusement scientifique au terme “culture” dans la pensée musulmane, mais lui a adjoint un contenu précis d’une clarté limpide. » Au sommaire de ce livret, trois chapitres dont « La culture et la crise culturelle dans le monde arabe », « Entretien avec Ibrahim Aassi » et « Changer ou disparaître ». La deuxième partie est un dialogue improvisé qui s’est tenu à Beyrouth, à la faveur d’une rencontre entre Bennabi et de nombreux intellectuels. L’écrivain avait accepté de se prêter au jeu des questions-réponses. Le troisième texte est une causerie prononcée devant des intellectuels arabes, venus rendre visite à Bennabi à Alger.

Problèmes de la civilisation, Malek Bennabi, La réalité et le devenir, textes traduits de l’arabe et préfacés par N. Khendoudi. Editions Alem El-Afkar. 109 pages. 2004.

Nassima Chabani

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Lebbeik, pèlerinage de pauvres
(Roman) - En-Nahda, Alger, 1948

Info Soir 19 mai 2005
Malek Bennabi, le romancier
Le penseur Malek Bennabi, dont on commémore le centenaire de la naissance – il est né en 1905 –, avait une expérience dans le domaine du roman. L'universitaire Ahmed Menouar précisera que le style narratif de Malek Bennabi, dans son œuvre Mémoires d'un témoin du siècle, a amené certains à dire que c'est un roman, mais le penseur, a-t-il dit, n'a écrit, en réalité, qu'un seul roman, en langue française, sous le titre de Lebbeïk. Paru en 1948, l'ouvrage raconte, en 105 pages, l'histoire de Brahim, un buveur invétéré rejeté par sa famille et son environnement qui, très marqué par l'accueil chaleureux réservé aux hadjis avant de prendre la mer vers les Lieux Saints, se vit, avec eux, en rêve. Ce rêve a été à l'origine du repentir de Brahim, qui décida de le réaliser et utilisa toutes ses connaissances pour rejoindre les hadjis avant le départ du bateau. Brahim put réaliser son rêve et regagna la Qaâba, d'où le titre du roman Lebbeïk.
Le roman évoque le phénomène d'accoutumance, sujet déjà traité par plusieurs romans et pièces théâtrales durant les années 1920, mais Malek Bennabi l’a traité beaucoup plus sous un angle social et lui a donné une portée spirituelle. Le penseur a, à son actif, plusieurs ouvrages, dont Le Phénomène coranique, La Naissance d'une société et Le Rôle du musulman et son message. Le Rôle du musulman dans le dernier tiers du XXe siècle fut le dernier ouvrage que le penseur a publié, en 1973, avant sa mort, le 31 octobre de la même année à Alger.


R. C.

El Watan 16 février 2005
A l’occasion du centenaire de la naissance de Malek Bennabi, les éditions Dar El Gharb viennent de rééditer son roman, « Lebbeik - Pèlerinage de pauvres », écrit en 1947.

Cette réédition est préfacée par Abdelkader Djeghloul qui avertit d’emblée le lecteur que cette réédition se veut être un hommage au grand penseur de l’Islam comme religion et comme civilisation que fut Malek Bennabi. « Lebbeik » est un texte important, écrit Abdelkader Djeghloul, car « il clôt un cycle, celui de l’entre-deux-guerres dont la dynamique est fondée sur la confrontation Islam-Modernisme. »
Au moment où le roman algérien, notamment avec Mouloud Feraoun et Mohamed Dib, se donne comme horizon les différentes déclinaisons de l’humanisme universaliste occidental, Malek Bennabi explore une autre piste avec vigueur, verdeur et douceur, celle de l’humanisme musulman qui n’est plus clôture défensive sur un « quant à soi grégaire », mais ouverture normée sur le monde. Grossièrement, Lebbeik est, en fait, l’histoire de deux héros, Brahim, alcoolique, qui, en décidant d’accomplir le pèlerinage, entame non seulement une sorte de cure de désintoxication mais renoue le lien d’affiliation à sa famille, à son épouse et à ses compagnons de voyage, et Hadi.
Dans son avant-lire, l’auteur écrit : « C’est l’histoire d’un charbonnier et d’un gosse de Bône qui ont réellement existé. La seule fiction consiste dans le lien que j’ai mis entre eux dans l’espace et le temps. »


Ahcene S.A.

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Le phénomène coranique
(Essai) - En-Nahdha, Alger, 1946

Discours sur les conditions de la renaissance algérienne. Le problème d’une civilisation
(Essai) - En- Nahdha, Alger, 1946

L'Expression 7 février 2005
CONSTANTINE
Malek Benabi le centenaire
C’est en présence du ministre du Commerce, Nouredine Boukrouh, et les autorités locales, civiles et militaires, que l’université islamique El Emir Abdelkader a rendu hommage à Malek Benabi à l’occasion du 100e anniversaire, mercredi dernier. La commémoration a concerné l’oeuvre intellectuelle islamique de ce penseur et réformateur musulman.
Malek Benabi fut l’un des premiers persécuteurs de l’islamisme en Algérie. La rencontre organisée, ce mercredi, à laquelle ont pris part également la famille du défunt, des chercheurs et universitaires algériens, syriens et libanais ainsi que des étudiants de différentes nationalités, a essentiellement porté sur des thèmes concernant la vie, l’oeuvre et le combat du penseur, durant la période coloniale et après l’indépendance. Ainsi, il a été porté à la connaissance de l’assistance, venue en force, que l’intellectuel, après avoir décroché un diplôme d’ingénieur en électricité, en 1935 à Paris, a publié dès 1946 son premier ouvrage en français et en arabe : Le phénomène coranique.
L’écrivain aura, jusqu’à 1973, date de sa disparition, réalisé 22 ouvrages. Le persécuteur de l’islamisme escaladera les échelons de la célébrité, surtout après 1962, par ses rencontres hebdomadaires organisées dans la clandestinité à son domicile, malgré les interdictions affichées de la «pensée unique», qui était à l’époque en parfaite contradiction avec son courant et ses idées. Le ministre du Commerce, l’un des fidèles disciples de Malek Benabi, qui prenait régulièrement part à ces rencontres, a tenu à souligner, dans un discours prononcé à l’occasion, «l’actualité des idées de l’intellectuel».
M.Boukrouh a signifié que les pensées de Malek Benabi avertissaient avec solennité le monde musulman des actuels problèmes. Car selon l’intervenant, l’écrivain avait constamment soutenu: «Si les musulmans ne changeaient pas par eux-mêmes, le changement leur serait certainement imposé de l’extérieur.» Cette phrase tout à fait signifiante et douée de sens a fortement inspiré l’actuel ministre du Commerce dans ses actions et positions publiques. D’ailleurs, il soutiendra dans son intervention que «ce qui a été prédit par Malek Benabi est en train de se produire actuellement».
L’écrivain, intellectuel et penseur, Malek Benabi, décédé à Alger, enfant de Constantine, reste encore à découvrir, d’autant plus que ses pensées et idées répondent nécessairement aux attentes du monde arabo-musulman. Il y a lieu de souligner que cette rencontre s’est poursuivie tard dans l’après-midi de mercredi.

Ikram GHIOUA

Info Soir 17 janvier 2005
Un siècle déjà !
Par Yacine Idjer
Il y a cent ans, Malek Benabi voyait le jour. L’année 2005 est donc l’année du centenaire de l’artisan de la pensée intellectuelle algérienne.

Malek Benabi est un éminent penseur algérien, un illustre – et habile – artisan de l’idée qui, par son œuvre, porta le combat contre le colonialisme et parla de l’Islam dans la mesure où cette religion ne devait pas servir à endormir davantage les peuples musulmans en leur parlant de leur passé glorieux, mais en en faisant une «idée travaillante» qui les arrimerait au destin commun de l’humanité. Il cherche par ses écrits, des réflexions d’une grande qualité et extrême sagacité, à orienter l’homme, notamment l’Algérien, vers une autre – et une nouvelle – renaissance, en tenant compte de la culture, y compris l’idée religieuse, comme étant un élément fondateur dans l’édification de la société.
Pour lui, la culture «n’est pas une science, mais une ambiance dans laquelle se meut l’homme qui porte une civilisation dans ses entrailles. C'est un milieu où chaque détail est un indice d’une société qui marche vers le même destin. (…) C’est cette synthèse d’habitudes, de talents, de traditions, de goûts, d’usages, de comportements, d’émotions, qui donnent un visage à une civilisation et lui donnent aussi ses deux pôles, le génie et l’âme».
Il y a un siècle que Malek Benabi voyait le jour. L’année 2005 est donc l’année du centenaire de l’artisan de la pensée intellectuelle. Né le 1er janvier 1905 à Constantine, ville de culture et de renaissance, il acquiert un double enseignement : le premier en arabe à l’école coranique, le second en français à l’école coloniale.
En 1930, Malek Benabi poursuit ses études en France. Il obtient son diplôme d’ingénieur en électricité en 1935 — c’est le premier Algérien dans ce cas.
1946 fut l’année où, doté d’une (solide) double culture, Malek Benabi, éveillé, intelligent et sensible à son environnement, débuta sa carrière intellectuelle en produisant Le Phénomène coranique, paru en 1946. il consacra sa vie à réfléchir aux «problèmes de la civilisation» et développe, en conséquence, sa propre pensée. Une pensée qui s’avérera originale et forte, imprégnée de deux influences musulmane et européenne.
Entre 1948 et 1955, Malek Benabi collabore avec la République algérienne et le Jeune musulman, où il écrira environ 200 articles de presse qui contiennent une partie de sa pensée.
Lorsque la Révolution du 1er novembre éclate, Malek Benabi est au Caire (Egypte), où il a animé, durant son séjour, de nombreux séminaires. Il demande à être envoyé aux frontières algériennes pour prendre part au combat de libération nationale, mais les responsables du FLN au Caire ne donnent pas de suite à sa demande.
Au lendemain de l’indépendance, Malek Benabi rentre en Algérie et occupe le poste de directeur de l’enseignement supérieur de 1964 à 1967 avant d’en démissionner pour se consacrer à son travail intellectuel. Il anime des conférences en Algérie comme à l’étranger, et collabore dans des hebdomadaires, dont Révolution africaine.
Le 31 octobre 1973 meurt à Alger celui qui fut le «plus grand penseur de l’Islam contemporain», laissant une œuvre que le XXIe siècle devrait exploiter pour trouver une voie qui mène au carrefour des civilisations afin de réaliser la «Civilisation humaine».

Y. I.
 
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