Le suspense aura été insoutenable jusqu’au bout. Après un premier tour de scrutin sans réponse en février, les Zurichois ont enfin appris hier le nom de celle qui dirigera leur ville dès le 1er mai. Elle s’appelle Corine Mauch. A 48 ans, la socialiste l’emporte avec 41 745 voix sur la radicale Kathrin Martelli (30 851 voix). Si la mairie reste ainsi entre les mains de la gauche, elle sera désormais représentée par une femme… lesbienne et rock’n’roll!
De quoi ravir Elmar Ledergerber, maire démissionnaire. «Madame la présidente de la ville, chère Corine Mauch, je te félicite de tout cœur pour ton élection», a-t-il lancé tout sourire, avant d’embrasser sa camarade de parti. Cette dernière affichait un certain soulagement: «Je me réjouis de ce formidable résultat!»
Car elle s’attendait à un score plus serré. Il y a à peine quelques mois, cette diplômée de l’EPFZ en agroéconomie était inconnue au bataillon. Après la démission surprise d’Elmar Ledergerber en octobre, les socialistes ont été pris au dépourvu et ont cherché un candidat au pied levé. En décembre, leur choix s’est finalement porté sur Corine Mauch, cheffe du groupe socialiste du Conseil communal, plus connue pour son jeu de basse dans un groupe pop-rock des années 1990 que pour son rôle de politicienne.
Du coup, certains craignaient que cette néophyte, travaillant au service de l’Assemblée fédérale, ne fasse pas le poids face à Kathrin Martelli (57 ans). Son adversaire radicale siège en effet à la Municipalité depuis 1994 et son expérience était considérée comme un atout capable de rafler la mairie, en mains socialistes depuis dix-huit ans.
Au premier tour, les deux candidates ne comptaient que 1300 voix d’écart, à l’avantage de Kathrin Martelli. L’UDC a manifestement fait pencher la balance en appelant au boycott du scrutin. Une attitude condamnée tant par le PS que par le Parti radical. «Je n’ai reçu aucune voix des démocrates du centre», déclarait la candidate malheureuse.
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