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Les Maghrébins sous les feux de la rampe.
k
21 février 2007 16:53
En Israël, tracteur, grues, marteaux-piqueurs et échafaudages font partie du paysage quotidien. Depuis 59 ans, le pays ne cesse de se construire, ses routes de s’améliorer et les infrastructures de se développer. Pourquoi, dans ce contexte, la construction d’une rampe permettant un accès facilité au Mont du Temple suscite t-il autant de controverses ? Retour sur un scandale sans fondement, mais bien utile à la desinformation…


Le 6 février, l’Autorité israélienne des antiquités annonce le début de travaux destinés à bâtir une nouvelle passerelle conduisant à la porte des Maghrébins afin de remplacer la précédente, en bois, endommagée par une tempête en 2004.

L’institution indique parallèlement que des "fouilles archéologiques seront réalisées pendant plusieurs mois, avant la pose de poutres de soutènement renforçant la nouvelle rampe".

Les réactions ne se font pas attendre. "Les hauts dignitaires musulmans palestiniens, en charge de la mosquée, appellent les fidèles à se mobiliser et à organiser une 'journée de colère' le vendredi 9 février et des manifestations contre les travaux entamés le mardi 6 février. D’ailleurs, depuis ce jour, des manifestations se déroulent en Cisjordanie, notamment à Bethléem, ainsi qu’à Gaza", signale en première page, le quotidien palestinien Al-Hayat Al-Jadida.

"Des dignitaires musulmans et le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, affirment que les travaux entrepris par Israël près de l’une des entrées de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem menacent les fondations du site", rapporte de son côté le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
Le journal précise que "le chef des tribunaux islamiques dans les Territoires palestiniens, cheikh Tayssir Al-Tamimi, a lancé un appel à la mobilisation sur la chaîne arabe Al-Jazira, exhortant les Palestiniens à 'se rendre immédiatement' sur l’esplanade afin de la 'protéger' ". "Le mufti de Jérusalem, cheikh Mohammad Hussein, a dénoncé une 'agression lâche' contre le site".

Pour le Hamas, c’est évident, "ces destructions interviennent dans le cadre d’un plan sioniste visant à détruire complètement la mosquée, pour y construire à sa place leur prétendu 'Temple juif'. Al- Aqsa est en grand danger et nécessite un soutien actif des musulmans afin de faire échouer les complots de l’occupant et l’empêcher d’arriver à détruire ce lieu saint."

La Ligue arabe renchérit en faisant part de son "inquiétude extrême" face aux "atteintes continues contre les lieux saints musulmans". Le roi Abdallah de Jordanie, dont la famille est, selon la tradition arabe, en charge de la garde des lieux saints musulmans, n’hésite pas à condamner ces travaux, qualifiés d'"irresponsables".

Le 9 février, des heurts violent opposent la police israélienne, en état d’alerte, et des milliers de fidèles musulmans venus prier sur l’Esplanade des Mosquées. On enregistre 36 blessés, dont 17 manifestants et 19 policiers.

Très vite, les travaux qui paraissaient anodins jusque-là, font ressurgir des scénarios fantômes. Comme celui de la visite de Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées par exemple. Un événement que les médias tiennent pour directement responsable de la seconde Intifada, en dépit des rapports qui démontrèrent, a posteriori, que la guérilla palestinienne, préparée depuis fort longtemps, n’attendait qu’un prétexte valable pour être entamée.

Les responsables palestiniens n’hésitent pas à exploiter les vielles craintes en laissant entendre que ce conflit est susceptible de s’étendre à l’ensemble de la Judée Samarie.

Mohammed Hussein, le grand mufti de Jérusalem rappelle ainsi "que chaque fois qu’il y a eu des affrontements sur l’Esplanade, cela a enflammé les autres parties de la Cisjordanie et Gaza".

Et le président palestinien Mahmoud Abbas, inspiré par son voyage à La Mecque au cours duquel il a signé un accord d’union nationale avec le Hamas, annonce le 9 février au monde arabe : "Aujourd’hui, c’est un jour de colère en Palestine en raison des mesures de l’occupant à Jérusalem et de la répression de la part des autorités d’occupation".
Abbas, que l’on sentirait presque habité par l’esprit de son défunt prédécesseur déclare qu"en ce jour, je m’adresse à notre grand peuple palestinien pour le rassurer de la victoire, par la volonté de Dieu".

Du côté israélien la position semble claire et sans appel face à la grogne arabe. Le gouvernement décide de poursuivre les travaux et affirme qu’ils ne heurtent en aucun cas les croyances islamiques.
Et l’opposition de Amir Peretz, Youli Tamir et Raleb Majadleh n’empêche pas le Conseil des ministres de nommer le ministre chargé des affaires de Jérusalem, Yaacov Edri, responsable de ces travaux.

Histoire de donner l’exemple, le ministre de la Sécurité intérieure Avi Dichter, se rend sur le site controversé en accusant les leaders arabes israéliens et les députés opposés au projet de ne pas connaître l’emplacement exact des fameux travaux.
Rappelant qu’ils ont lieu en dehors de l’esplanade des mosquées et qu’ils ne porteront par conséquent pas atteinte à la sainteté de la mosquée d’Al Aqsa, comme les leaders musulmans voudraient bien le laisser croire, il affirme qu' "il n’y aura pas de troisième intifada''.

Et si dans l’entourage d’Amir Peretz on accuse le Premier ministre Ehoud Olmert, qui a validé la poursuite des travaux, d’avoir fait un " virage à droite" sur les traces du leader d’Israël Beitenou, Avigdor Lieberman, le Bureau du Premier ministre assure que depuis l’effondrement de la rampe d’accès à la porte des Maghrébins en 2004, de nombreuses discussions ont eu lieu entre les services de sécurité, de construction et des antiquités pour trouver une solution de remplacement.

Le Bureau de E.Olmert indique que les services de la Défense ont été régulièrement tenus informés de l’évolution des discussions par le Mossad et les services du Shin Bet.

De leurs côtés, les responsables du Mur Occidental indiquent avoir incité le gouvernement à agir rapidement sur ce dossier, en raison du fait que la rampe temporaire d’accès à la Porte des Maghrébins a réduit la section des femmes devant le Kottel.
De surcroît expliquent-ils, depuis que des experts en sécurité ont prévenu des risques d’effondrement de la construction, la demande de construction d’une rampe définitive s’est faite encore plus pressante.

Autant de justifications qui confortent la position apparemment sans appel du gouvernement de poursuivre les travaux.

Pourtant la belle assurance des Israéliens semble se fissurer lorsque le 12 février au matin, le maire de Jérusalem annonce la suspension des travaux.

La décision prise, ô surprise, en accord avec le Rabbin du Kottel, fait suite à des discussions qui ont eu lieu avec le procureur général Menahem Mazuz, les autorités de planification de la capitale, les leaders de la communauté musulmane et d’autres représentants de la population arabe de Jérusalem est.

Selon Ouri Lupoliansky, cet arrêt que l’on qualifie de "momentané" sera accompagné de la mise à disposition de la population des plans de travaux de la rampe, et permettra ainsi à tout un chacun de faire enregistrer son opposition en toute légalité.

Cette mesure, explique le maire, reflète un désir de transparence, et a pour objectif d’intégrer les résidants dans le procédé de construction. Il veut par ailleurs éviter le sentiment grandissant au sein du public arabe que ce projet constitue une sorte de guet-apens tendu par les Israéliens.

Selon lui en effet, les travaux ont engendré une rumeur et des spéculations au sujet des intentions israéliennes concernant la mosquée d’Al-Aqsa.

Et bien que les fouilles archéologiques près du site de construction de la rampe ne soient pas suspendues, ce brusque retournement fait grincer quelques dents au sein du gouvernement.
Des proches du Premier ministre qualifient en effet de 'bizarre' la décision de Lupoliansky, ce dernier n’ayant pas cru bon de consulter Yacov Edery avant de publier son communiqué. Par ailleurs, le fait que le maire n’ait demandé à Olmert de valider sa décision qu’après sa divulgation aux médias, n’est pas jugé du meilleur effet.

Mais désormais qu’importe, Israël fait machine arrière.
Et en grand.

L’Autorité des antiquités indique ainsi qu’il sera possible de visionner les fouilles effectuées près de la Portes des Maghrébins grâce à un procédé de caméra on-line permettant de surveiller les travaux d’excavation sur son site internet.
Une vidéo sera également disponible pour expliquer au grand public les raisons de ces fouilles.

Un geste insuffisant à calmer les passions si l’on en croit les manifestations de mécontentement exprimé par les Turcs lors de la visite de E.Olmert en Turquie le 14 février.

Car si l’on se félicite globalement de l’interruption des travaux, la poursuite des fouilles irrite au plus haut point et est interprétée par le monde arabe comme une provocation israélienne.

Faut-il rappeler que celles-ci se déroulent sur le territoire israélien, dans la capitale israélienne, et qu’elles ne frôlent pas d’un poil de pinceau l’esplanade des Mosquées et encore moins la Mosquée d’Al Aksa ?

Par ailleurs, le directeur des recherches de l’Autorité israélienne des Antiquités, Docteur Gideon Avni rappelle qu’en prévision de la construction de la rampe définitive, ou de l’effondrement de la rampe provisoire (ce qui semble désormais le scénario le plus plausible) les fouilles archéologiques représentent une procédure tout à fait habituelle.
Il explique en effet qu’une loi prévoit que des fouilles soient menées sur tout site en construction, ou menacé, en raison des trésors historiques particulièrement nombreux cachés dans le sol israélien.

300 fouilles sont menées chaque année en Israël. Dans de rares cas, les découvertes archéologiques conduisent au changement des plans de construction.

C’est ce qui est arrivé sur le site de Meggido, sur lequel des fouilles avaient été entamées en prévision de l’agrandissement de la prison avoisinante. Un magnifique lieu de prière chrétien datant du IIIe siècle avait été mis à jour, faisant de ce lieu un site archéologique de la plus haute importance pour l’histoire des débuts de la chrétienté en Israël.

"Concernant les fouilles archéologiques effectuées près de la porte des Maghrébins", indique le docteur Avni, "seuls les endroits susceptibles d’être endommagés par la construction d’une rampe d’accès définitive ont été autorisés à la fouille".
"Plus important encore, contrairement aux accusations répétitives concernant les éventuels dangers que pourraient faire courir les excavations à l’enceinte du Mont du Temple ou aux structures religieuses et historiques qu’elle contient, la totalité des fouilles est prévue d’être conduite en dehors du Mont du Temple sans qu’elles ne touchent ou ne mettent jamais en danger la stabilité de l’enceinte, ou le Mont du Temple lui-même".

"Malheureusement, et ce n’est pas la première fois, il est très commode pour différentes entités de relier ces activités archéologiques professionnelles au conflit national et politique qui entoure Jérusalem et d’exploiter l’archéologie à leurs fins".

Une constatation alarmante pour l’image d’Israël, car quand la désinformation s’appuie sur de fausses bases archéologiques, telles que celles colportées par le monde musulman extrémiste, quel est le quidam susceptible de déjouer les pièges tendus par de prétendus experts ?
C
21 février 2007 17:51
Je note que les sources ne sont pas données.Ca se comprend.Sûrement un site sioniste...
 
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