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Le lyrisme barbu
A
6 juin 2007 12:36
Maroc lundi 4 juin 2007

Pour casser les pieds du mouvement islamiste Justice et Bienfaisance, les autorités ont cru bon d’interdire une de ses conférences de presse le 24 mai dernier.


La guéguerre entre l’Etat marocain et les islamistes moyennement modérés du mouvement Justice et Bienfaisance a connu un nouvel épisode. Jeudi 24 mai, les barbus avaient prévu d’organiser une conférence de presse à Rabat, au Cercle des Avocats. Celle-ci devant se tenir dans un lieu privé, ils n’avaient — dixit les barbus — besoin d’aucune autorisation officielle. Les forces de l’ordre l’entendaient bien entendu d’une autre oreille. Dans une joyeuse pagaille, des cordons de policiers se sont dépêchés d’annoncer aux journalistes que la conférence était interdite avant de disperser tout ce beau monde (sans violences physiques).

Outre les déclarations de circonstance en pareille occasion, les responsables de Justice et Bienfaisance se sont fendus d’un communiqué assaisonné dès le lendemain matin. « Vous pouvez, si Dieu vous prédestine à accomplir ces basses besognes, remplir les geôles et les tombes, mais vous ne parviendrez jamais à éteindre la lumière de Dieu, ni à priver Ses fidèles de la victoire qu’Il leur a promise. Nous ne serions ni les premiers martyrs, ni les derniers opprimés pour la cause de Dieu, comme vous ne seriez pas les derniers bourreaux que la main divine punit des forfaits qu’ils ont accomplis », pouvait-on y lire, entre autres gentillesses à l’égard du « Makhzen ».

Voilà pour le folklore. Dans les faits, Justice et Bienfaisance se frotte les mains. L’objectif de sa conférence de presse était double. D’une part, fêter le premier anniversaire de la guéguerre que lui a déclaré le ministère de l’Intérieur il y a un an jour pour jour en interdisant ses Journées Portes Ouvertes (en réalité une campagne de recrutement de fidèles au niveau national). D’autre part, la conférence visait à expliquer à la presse que le mouvement islamiste était victime de persécutions en tous genres et de facto privé de s’exprimer. Ce que le ministère de l’Intérieur s’est empressé de confirmer…

Dans les faits, si les islamistes de Justice et Bienfaisance sont interdits de com’ externe, personne ne les empêche de continuer à labourer le terrain au travers de leur noria d’associations sociales ou de truster les mouvements estudiantins. Bien plus efficace qu’une conférence de presse pour distiller l’idée que ce « Makhzen » est décidément trop bête et que le meilleur moyen de le punir est de ne pas aller voter aux législatives du 7 septembre prochain !
o
6 juin 2007 13:41
je ne vois pas ce que vient faire la pilosité la dedans...la barbe fait partie de la sunna...donc dorenavant lorsque vous parlerez du prophete (S), dites aussi..."ce barbu de prophète"....dans le fond mis à part leur barbe, qu' est ce qu derange chez eux?....ils denoncent l' injustice, la corruption, la dégradation des moeurs, toutes des choses qui sont une réalité dans notre pays...et surtout, ils ont tiré des leçons des partis qui tout comme eux ne voulaient pas rentrer dans la politique au départ, et qui ont fini par y rentrer...le pouvoir dans son organisation actuel corrompe...
K
6 juin 2007 13:58
Le mouvement justice et bienfaisance n'a jamais été impliqué dans n'importe quel attentat, c'est un mouvement de revendications et de prédications clean...On a tendance à les diaboliser depuis des lustres alors qu'ils ne versent pas dans le crime et le terrorisme, ils ont des positions radicales certes, mais faudra savoir qu'ils se contentent de la parole et n'usent pas d'autres moyens, contrairement au cher Makhzen qui parle uniquement la langue du Matraque et ne veut pas écouter qui que ça soit..Et pour ces pourritures de média qui profitent de ce bras de fer entre l'état policier et le mouvement Justice et bienfaisance pour remplir leurs torchons, ils ont pas assez de courage pour aborder les sujets les plus épineux et dénoncer l'autocratie de l'état..Ils se nourrissent de petites histoires pour donner l'impression qu'ils font un travail abouti.

Après le Musulman modéré et le Musulman extrémiste, voici le Musulman moyennement modéré...On aurait tout vu

llay3fou 3Lina l'llah
M
6 juin 2007 15:01
Lharira islamiste: de gens qui veulent vivre des normes bedouines... perder son son temps à discuter des causeries religieuses et des discours des faux prophetes avec leurs prevoyances stupides ne vont pas avancer le Marocain... nous en 2007, pas dans la première de lhijra... et nous sommes au Maroc, pas dans un coin perdu (Robaá Lkhali)...
s
6 juin 2007 17:12
Citation
ouriaghel a écrit:

dans le fond mis à part leur barbe, qu' est ce qu derange chez eux?....ils denoncent l' injustice, la corruption, la dégradation des moeurs, toutes des choses qui sont une réalité dans notre pays...et surtout, ils ont tiré des leçons des partis qui tout comme eux ne voulaient pas rentrer dans la politique au départ, et qui ont fini par y rentrer...le pouvoir dans son organisation actuel corrompe...



Il existe deux courants au sein d’Al Adl Wal Ihssane:

Le premier se base sur l’imaginaire, le rêve, le virtuel…On peut dire que c’est le côté irrationnel du mouvement.


Mais, d’un autre côté, il existe un courant qui dispose d’un minimum de rationalité et de cohérence.


Le premier est celui dirigé par Abdessalam Yassine. Il se base sur tout ce qui est rêve, vision, miracles et pouvoirs paranormaux du Cheikh. Les exemples ne manquent pas. On peut citer le fait de faire croire aux adeptes que leur chef spirituel assiste à toutes leurs réunions où qu’elles soient. Il peut se trouver ainsi à Oujda et à Zagoura en même temps. Comme il peut partir à La Mecque, le soir faire sa prière et rentrer le matin chez lui.


Le deuxième est constitué de cadres qui veulent donner à leur mouvement un statut de formation politique porteuse d’un discours idéologique conservateur islamiste. C’est le cas notamment des jeunes cadres du cercle politique.
Cette dernière tendance était sur le point de prendre le dessus au sein du mouvement, il y a juste une année. Et tout s’acheminait vers une solution à la PJD, à savoir que le cercle politique se transforme en parti politique mais il reste adossé à un mouvement idéologique dirigé par les chefs spirituels.



Mais cette solution n’intéressait pas les supposés héritiers de Abdessalam Yassine, notamment sa fille et porte-parole Nadia Yassine qui voit dans cette solution la fin de sa carrière au sein d’Al Adl Wal Ihssane.
Mais le cas le plus flagrant, c’est l’histoire du fameux rêve du Cheikh préconisant une prise du pouvoir avant la fin de 2006. Un coup monté par l’entourage de Nadia Yassine profitant de la faiblesse de la santé du père qui, selon des sources informées, est dans l’incapacité de gérer quoi que ce soit et il est sous le monopole total de sa fille qui s’est transformée en interface entre lui et les autres.




Aussi, le seul espoir qui reste à Al Adl Wal Ihssane pour survivre, c’est d’entamer immédiatement sa transformation en parti politique. Sinon, tout se terminera comme pour le rêve de Yassine…





Par : Omar DAHBI



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