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A Lyon, élus et entreprises s'engagent sur la couleur
4 octobre 2005 07:31

Le ministre a trouvé une formule pour emballer l'enjeu : «Il faut transformer le visage de la France, pour qu'elle soit le reflet d'elle-même.» Ecrivain lyonnais et ministre «de la République et de tous les Français» pour la Promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag assistait, hier, sur sa terre natale, à la signature par la ville de Lyon de la charte pour la diversité. Un texte lancé il y a un an pour faire reculer les discriminations dans le monde du travail, et qui s'adressait jusque-là aux entreprises (plus de 200 l'ont déjà paraphée). Lyon est la première collectivité à la signer.

L'idée de cette charte est née après un constat accablant dressé par Yazid Sabeg et Laurence Méhaignerie, dans leur livre les Oubliés de l'égalité des chances. Jean-Pierre Raffarin avait demandé dans la foulée à Claude Bébéar, président du conseil de surveillance d'Axa, de formuler des propositions. Dont cette charte, soutenue par l'Institut de mécénat et de solidarité, que préside Bébéar. «Il faut, résumait-il hier, que les chefs d'entreprise s'engagent pour que leurs sociétés soient aux couleurs de la France. Elles en tireront des avantages, tant sur le plan économique que social.» Ce qu'Azouz Begag résume autrement : «La diversité, ce n'est pas une charité. C'est une rentabilité.» Trente-cinq sociétés lyonnaises ont signé la charte, hier, en même temps que le maire.

Quotas évités. La signature permet d'éviter le débat sur les quotas, «qui ne veulent rien dire», selon Azouz Begag, et sont même «dangereux», selon Claude Bébéar. Plutôt que de favoriser Untel ou Untel en fonction de ses origines, afin d'inverser les discriminations qu'il rencontre, l'objectif de la charte est d'imposer l'idée que la diversité est profitable, qu'il faut éliminer les barrages, pour établir une égalité des chances. Une déclaration de bien bonnes intentions, sans contrainte. «Mais dans ce domaine, on ne peut plus se contenter de mots, souligne Gérard Collomb, maire socialiste de Lyon. Il faut prendre l'engagement de se revoir dans un an, dans deux ans, dans trois ans, pour voir ce que chacun aura fait de ce texte.»

La ville a mis en place, il y a une trentaine de mois, un groupe extra-municipal «d'initiative pour l'intégration dans la ville» (le Gipiv). Vingt-cinq chercheurs, agents et militants se réunissent par thème, et planchent pour formuler des propositions contre les discriminations au logement, à l'emploi, etc. La municipalité a décliné certaines de leurs idées. Elle met par exemple en place, avec les services de l'Etat et le conseil régional, une préparation spécifique aux concours de la fonction publique, pour les habitants des quartiers, en «politique de la ville». Un groupe s'occupe par ailleurs d'aider les élèves des quartiers difficiles à trouver des stages. Et la communauté urbaine a introduit aussi une clause en faveur de l'emploi des publics prioritaires dans les entreprises qui répondent à ses appels d'offres, ce qui aurait permis «25 mises à l'emploi». D'autres initiatives sont prévues, comme le speed dating (lire ci-contre).

Reste cependant à imposer la diversité au sein de la collectivité elle-même. La ville paie des formations sur la discrimination à ses agents chargés de recrutement ; elle prévoit de sensibiliser les élus. Mais Gérard Collomb avait promis d'aller plus loin, de rechercher une meilleure diversité par les recrutements, la promotion interne. Il avait même annoncé la création «rapide» d'une «commission égalité» au Grand Lyon et à la mairie. Vingt mois plus tard, il n'y a personne au Grand Lyon, et un chargé de mission a été installé à la ville... hier matin.

Les résistances restent fortes dans les services. Non pas que les responsables soient racistes, qu'ils refusent la diversité. Mais ils craignent de mettre en place des outils qui faciliteraient le recrutement ou la promotion de salariés en fonction de leurs origines.

Plafond de verre. «On sait nommer les femmes, les seniors, pour faire progresser leur représentativité, remarquait hier Azouz Begag. Mais on a un blocage pour parler de l'immigration. C'est terrible, les tabous. De qui parle-t-on ? On parle des Français issus de l'immigration qui, à cause de leur gueule ou de leur nom, sont victimes de discrimination.» Le fameux plafond de verre, qui maintient certains Français à l'étage inférieur, sans que rien ne soit jamais nommé. Une charte et des formules suffiront-elles à le briser ?

Par Olivier BERTRAND

Mardi 04 octobre 2005 (Liberation - 06:00)

Source : [www.liberation.fr]
4 octobre 2005 07:39
Salam

Cet article prouve bien que par cette démarche, les autotités publiques reconnaissent qu'il y a des descriminations dans beaucoup de domaines, dont celui de l'emploi. Leurs politiques de l'intégration (qui relève du myhte personnellement) sont des échecs... Puisque si elles avaient fonctionner, on en serait pas là aujourd'hui à parler de discriminations positives (qui produit des décrimations et les maintient d'un point de vue sociologique) et à signer ce genre de "torchon" qui sera pas respecter... Histoire de calmer encore les jobars... pour dire qu'on agit... D'autant qu'on peut pas nier la démarche "positive des pdg" mais il n'empêche que si le DRH (le recruteur de la grande PME) est raciste... on peut toujours écrire de belles lettres de motivations démotivés avec un beau curriculum vitae avec vingt diplômes dessus et 100 ans d'expérience.

Môh Tsu
4 octobre 2005 07:43
Par Olivier BERTRAND
mardi 04 octobre 2005 (Liberation - 06:00)

Allies à Lyon, rens. auprès de Patricia Servanin : 04 72 84 87 30.


La ville de Lyon va jouer l'entremetteuse entre des recruteurs et des demandeurs d'emplois issus de quartiers prioritaires. Les 14 et 15 novembre, la mairie accueillera le premier speed dating «zéro discrimination à l'emploi», dans l'atrium de l'hôtel de ville. Le principe est simple : comme pour les rencontres entre célibataires, les prétendants auront un quart d'heure pour séduire, et pourront multiplier les contacts durant ces deux jours. Quelque 130 offres d'emplois ont déjà été collectées, et les sociétés signataires, hier, de la charte pour la diversité, sont invitées à prendre une place importante dans cette initiative. Au moins 300 demandeurs d'emploi participeront, avec près de 20 % de bac +2.

L'Association lyonnaise pour l'insertion économique et sociale (Allies) prépare ces journées avec la ville, afin qu'elles soient profitables à tout le monde. Elle recueille notamment les besoins précis des entreprises, et aide les demandeurs à rédiger des «CV profil-compétences flash», qui permettront ensuite de ne pas perdre trop de temps en préliminaires. Entreprises et candidats arriveront aux journées avec des carnets de rendez-vous, et ces derniers se transformeront en autant d'entretiens de préembauche. Une fois le lien amorcé, les rendez-vous plus approfondis auront lieu aux sièges des entreprises, si affinités professionnelles. L'association Allies organisera ensuite un suivi des candidats recrutés durant six mois, afin que la relation dépasse le madrigal.

Source : [www.liberation.fr]
 
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