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Lettre à Abdelaziz
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15 juin 2005 22:20
voici un lettre interessante a abdelaziz elmarrakchi:


[weblog.lejournal-hebdo.com]

Lettre à Abdelaziz
Par yassine zizi, dimanche 12 juin 2005 à 01:30 :: chronique :: #40 :: rss

Chronique du 11 juin 2005

Permettez-moi de ne pas m’enquérir de votre santé et du temps qu’il fait là où vous êtes. Il y a deux raison à cela : La première, cela ne figure pas à l’ordre du jour. La seconde, j’ai pas assez de place pour ce que j’ai à vous dire. Je vous prierai aussi de ne pas perdre du temps, de votre côté, à essayer de déceler la moindre forme de respect dans le vouvoiement. Je ne tutoie que ceux que j’aime. Safi, maintenant je passe à l’essentiel.

J’ai lu la lettre que vous avez adressée par le biais d’un journal algérien à des personnalités, intellectuels et ONG marocains et dans laquelle vous leur demandez de se pencher sur la question du Sahara. Enfin, lue, lue, mais pas trop. Trop longue et assez ennuyante. Je ne retiens qu’un truc : Votre tentative de sensibiliser ces gens à votre cause. Je vois d’ici le topo : Bientôt vous allez nous la jouer « Inna Lpolisario ghafouroun’ rahim ». Attention man, ça a déjà été fait et il y a Copyright. Ne jouez pas à ça, personne ne vous suivra en tout cas. Entre autres, vous citez Nadia Yassine, Aboubakr Jamaï Ahmed Reda Benchemsi et Driss Bennani.

Pour Nadia Yassine je ne sais pas, mais tout porte à croire que le programme de son cheikh de père se résume à une khilafa qui ira de Tanger à El Gouira en passant par Tunis, Téhéran, Tripoli, Dakar, le Caire et Beyrouth. Alors patience, vos trois dunes son également au programme. Concernant Benchemsi, je pense que vous vous plantez grave. Peut-être que vous manquez d’électricité à Tindouf, peut-être qu’on dit de lui que c’est une petite lumière mais lisez bien, il s’appelle Ahmed Reda Banchemsi et non Ahmed REDAL Benchemsi.

Pour ce qui est de Aboubakr Jamaï, on voit bien que vous ne le connaissez pas. Son agenda est bourré pour ce siècle. Entre sa sensibilité pour les choses du monde, le marasme politique national et les conditions sociales du Marocain, il a pas le temps. Il rentre à peine de Yale, au Journal on voudrait bien le sensibiliser sur nos salaires, y a toujours pas moyen. Alors faites la queue.

Reste Driss Bennani. Lui je lui ai pas demandé son avis, mais comme on a sillonné le Sahara plusieurs fois ensemble, je sais déjà ce qu’il dira : « Pfff…. ». Et quand Bennani dit « Pfff… », ça veut dire qu’il est dégoûté. Tenez, une petite anecdote de voyage en parlant de Driss. Un jour, alors qu’on était lui et moi au milieu des dunes en compagnie de séparatistes engraissés par le Maroc, nous leur avons demandé ce qu’ils feraient en premier si un jour, leur république naissait. C’est pas pour vous faire du mal Abdelaziz, et là je suis sérieux, mais la réponse était : « Ce jour là, la première chose qu’on fera, c’est importer un président d’ailleurs. N’importe qui sauf Abdelaziz ». On a posé la même question ailleurs, on a eu la même réponse.

C’est vous dire… J’ai la nette impression que vous ignorez comment fonctionne le Marocain, mais je vais essayer de vous l’expliquer. Chez nous, pas mal de choses sont pourries. Nous avons une justice pourrie nous avons une Santé pourrie, nous avons une Education nationale pourrie, nous avons une économie pourrie, nous avons une misère pourrie, nous avons une bourgeoisie pourrie, nous avons un parlement pourri, bref, plusieurs secteurs sont pourris. Mais comme le dit si bien le proverbe Marocain que je viens de trouver : « Secteurs pourris wbikhiiiiiiiiiir ». Notre linge sale, ça se passe en famille mais dès qu’un étranger malveillant s’y mêle, hop ! on efface tout et tout redevient beau.

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point vous nous rendez service en ce moment. Ca fait longtemps qu’on s’est pas serré les coudes ici. Voyez-vous, nous sommes comme des enfants dans une cour de maternelle. Ils se divisent en plusieurs groupes, ils imaginent que les crayons de couleurs et les longs bouts de réglisse sont des pistolets et ils passent la journée à se tirer dessus. Mais il suffit que le 4 heures soit servi pour que les groupes n’en fassent plus qu’un et que les « morts » et les « blessés » laissés sur les champs de bataille se relèvent et se mettent à table. On est comme ça, nous. On passe notre temps à nous tirer dessus (pas pour nuire, mais pour faire avancer les choses) et puis, lorsque notre 4 heures est servi, on redevient Un. Notre 4 heures à nous, c’est lorsque le Maroc joue contre l’Egypte ou l’Algérie. Notre 4 heures, c’est aussi lorsque le drapeau national est brûlé.

Vos « sympathisants » mordent la main qui les gave. Ils ont des maisons gratuites, des salaires à vie sans bosser mais il sont « sensibles » votre cause. Ils font chanter le Maroc avec leur sensibilité. « Tu me donnes plus, sinon… ». Moi je voudrais bien qu’ils sautent le pas. « T’es pas content ici ? Alors va à Tindouf ! ». Des qui diraient « D’accord, je pars », vous pouvez en espérer combien, Abdelaziz ? Moi je dis zéro. On peut peut-être mordre la main qui nous nourrit, mais ne pourra jamais se permettre de trop s’en éloigner. Pour les autres, ne perdez pas votre temps à essayer de sensibiliser. Ils ont un morceau gros comme ça de kebda pour leur pays. Je ne vous souhaite pas bonne journée car, comme je vous l’ai dit, je n’ai pas assez de place.
f
15 juin 2005 22:24
j'apprecis beaucoup ce journaliste.
 
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