Ramadan 2024

Yabiladi

Annonces

Général

Actualité du Maroc et du Monde

Voyages & vacances

Culture, Histoire et régions du Maroc

Aide, astuces & bons plans

Formalités administratives & aide juridique

Sports

Halka : Blagues, poèmes, jeux, détente

Yabiladies

Mariage et administration

Organisation mariage # Maroc

Organisation mariage # International

Relations sentimentales

Problèmes de couple

Relations familiales et sociales

En attendant bébé...

Bébés, enfants, et éducation

Mode & beauté

Santé, psychologie & diététique

Ch'hiwates : Cuisine & gastronomie

Islam

Apprendre l'islam : prière, dou3a, hadith...

Islam & pensées religieuses

Ramadan 2024

Interprétation des rêves, roqya, djinn

MediaTIC

Informatique, téléphonie & multimédia

TV, Ciné, musique, people

International

Foro de Marruecos y de Marroquíes

Morocco # English board

منتدى المغرب و المغاربة حول العالم

Zakat Al-Fitr

Définition de la zakat al-fitr

La zakat al-fitr est une forme de charité (sadaqah), obligatoire au moment où l’on cesse le jeûne du Ramadan. Le mot zakat est lié au terme fitr (qui signifie « rompre le jeûne ») parce que la rupture du jeûne (le fait de ne pas jeûner ce jour-là) est la raison qui fait en sorte que la zakat devient obligatoire.

Les raisons d’être de la zakat al-fitr et ce que l’islam dit à son sujet

Ibn ‘Abbas a dit: « Le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a rendu la zakat al-fitr obligatoire car elle est un moyen de purifier la personne qui a jeûné des futilités et des mauvaises paroles qu’elle a prononcées durant son jeûne. Elle sert également à nourrir le pauvre. Quiconque la paye avant la prière verra sa zakat acceptée; mais quiconque la paye après la prière, elle ne sera considérée que comme une charité ordinaire (sadaqah). » (Rapporté par Abou Daoud, 1371. An-Nawawi a dit : « Abou Daoud l’a rapporté de Ibn ‘Abbas avec une chaîne de narration hassan.)

« Purifier », dans ce contexte-ci, fait référence à la purification de l’âme de celui qui vient de jeûner le Ramadan. Concernant les « mauvaises paroles », ibn al-Athir a dit : « « Mauvaises paroles » fait référence aux paroles obscènes. « Nourrir le pauvre » fait concrètement référence à de la nourriture. « Quiconque la paye avant la prière » signifie avant la prière de l’Eid. « Il verra sa zakat acceptée » : la zakat, ici, veut dire sadaqat al-fitr. « Une charité ordinaire » signifie une charité qui aurait pu être donnée à n’importe quel moment. » (‘Awn al-Ma’bood Sharh Abi Dawood).

Il a été rapporté que c’est là la signification du verset suivant que l’on trouve dans la sourah al-A’laa :

« Réussit, certes, celui qui se purifie et se rappelle le nom de son Seigneur, puis célèbre la Salat. » (Coran, 87:14-15)

On rapporte que ‘Omar ibn ‘Abd al-Aziz et Aboul-‘Aaliyah ont dit : « Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) payait d’abord la zakat al-fitr et sortait ensuite pour aller prier (i.e. la prière de l’Eid). » (Al-Jassaas, Ahkaam al-Qur’aan, vol.3, Soorat al-A’laa).

Waki’ ibn al-Jarrah a dit : « La zakat al-fitr à la fin du Ramadan peut être comparée aux deux prosternations de l’oubli à la fin d’une prière : elle compense pour tout manquement commis durant le jeûne comme les deux prosternations d’oubli compensent pour tout manquement ou erreur commis durant la prière. » (An-Nawawi, al-Majmoo’, vol.6).

Jugement sur la zakat al-fitr

L’opinion la plus correcte est que cette zakat est obligatoire (fard), car Ibn ‘Omar a dit : « Le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a rendu obligatoire la zakat al-fitr » et aussi parce qu’il y a consensus des savants (ijmaa’) musulmans à ce sujet. (Al-Moughni, vol.2, Baab Sadaqat al-Fitr).

Le moment où elle doit être donnée

Elle devient obligatoire à partir du moment où le soleil se couche à la fin du dernier jour de Ramadan. Quiconque se marie, accueille un nouveau-né ou devient musulman avant que le soleil ne se couche ce jour-là doit payer la zakat al-fitr [il doit la payer en son propre nom et/ou au nom de sa femme et/ou au nom de son nouveau-né, comme tout autre musulman marié ou père de famille]. Mais s’il se marie ou accueille un nouveau-né ou devient musulman après le coucher du soleil, il n’a pas à la payer (et ne la paie que pour lui-même s’il est déjà musulman). Quiconque meurt après le coucher du soleil cette nuit-là, la zakat al-fitr doit être payée en son nom. C’est ce qu’a déclaré Ahmad. » (Al-Moughni, vol.2, Fasl Waqt Woujoob Zakat al-Fitr).

Qui sont ceux qui sont obligés de la payer?

La zakat al-fitr est obligatoire pour tous les musulmans. Ibn ‘Omar a dit : « Le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a rendu la zakat al-fitr (un saa’ de dattes ou un saa’ d’orge) obligatoire pour tous les musulmans, ceux qui sont esclaves comme ceux qui sont libres, hommes et femmes, jeunes et vieux. » (al-Boukhari, 1407)

Al-Shafi’i a dit : « Le hadith de Naafi’ indique que le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) ne l’a rendue obligatoire que pour les musulmans, ce qui est conforme au Livre d’Allah (qu’Il soit glorifié), car Il a fait de la zakat une purification pour les musulmans, et la purification ne peut être que pour les musulmans. » (Al-Oumm, vol.2, Baab Zakat al-Fitr)

Elle est obligatoire pour ceux qui sont capables de la payer. Al-Shafi’i a dit : « Tous ceux qui, au début du mois de Shawwal (premier jour suivant Ramadan, i.e. jour de l’Eid), ont suffisamment de nourriture pour eux-mêmes et ceux qui sont à leur charge pour cette journée en particulier, et qui ont suffisamment pour donner la zakat al-fitr en leur propre nom ainsi qu’au nom des gens à leur charge doivent la payer (i.e. leur part et celle des gens à leur charge). S’ils ne peuvent donner qu’au nom de certains d’entre eux, alors ils ne donnent qu’au nom de certains d’entre eux. S’ils ont tout juste assez de nourriture pour eux-mêmes et pour ceux à leur charge, alors ils ne sont pas obligés de payer la zakat al-fitr en leur propre nom ni au nom de ceux qui sont à sa charge. » (Al-Oumm, vol.2, Baab Zakat al-Fitr)

An-Nawawi a dit : « Celui qui éprouve des difficultés financières n’est pas obligé de donner la zakat al-fitr. Il n’y a aucun désaccord parmi les savants à cet égard. L’obligation est déterminée selon les moyens de la personne. Quiconque possède, le soir et le jour de l’Eid, un saa’ de plus que pour ses propres besoins et ceux des gens à sa charge peut payer la zakat (n’est pas considéré comme éprouvant des difficultés financières). Quiconque ne possède rien de plus que ce dont il a besoin pour lui-même et pour les gens à sa charge éprouve nécessairement des difficultés financières; il n’est donc pas obligé de payer la zakat. (Al-Majmoo’, vol.6, Shouroot Woujoob Sadaqat al-Fitr)

Le musulman doit donner en son propre nom et au nom de ceux qui sont à sa charge, i.e. son épouse, ses parents, ses enfants, etc, si ces derniers n’ont pas les moyens de donner la zakat. S’ils en ont les moyens, il est préférable qu’ils la donnent eux-mêmes parce que l’ordre de payer la zakat s’adresse d’abord aux individus.

Ibn ‘Omar a dit : « Le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a rendu la zakat al-fitr (un saa’ de dattes ou un saa’ d’orge) obligatoire pour tous les musulmans, qu’ils soient esclaves ou libres, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, et il a ordonné qu’elle doit donnée avant la prière de l’Eid. » (al-Boukhari, 1407)

Al-Shafi’i a dit : « Le tuteur d’un aliéné ou d’un mineur doit donner la zakat al-fitr en son nom et en celui des personnes de qui l’aliéné et le mineur est responsable, comme la personne mentalement normale doit donner en son propre nom. Si un homme a à sa charge un mécréant, il n’a pas à donner la zakat al-fitr en son nom parce que ce dernier ne peut être purifié par cette zakat. » (Al-Oumm, vol.2, Baab Zakat al-Fitr).

L’auteur de al-Mouhadhdhab a dit: « Al-Mousannif a dit : « Si un homme doit payer la zakat al-fitr en son propre nom et au nom de ceux qui sont à sa charge, s’ils sont musulmans et s’il possède plus que ce dont il a besoin pour lui-même et pour eux, alors la mère et le père, les grands-parents et les arrière-grands-parents, etc. peuvent devoir payer la zakat al-fitr au nom de leurs enfants et petits-enfants, etc ; et les enfants peuvent devoir payer la zakat al-fitr au nom de leurs parents, grands-parents et arrière-grands-parents, etc, s’ils se trouvent dans une position où ils sont obligés de les faire vivre. » (Al-Majma’, vol.6).

Un homme doit payer en son nom et en celui de sa femme, de ses enfants et de ses parents s’ils sont pauvres, et de sa fille si elle est mariée mais que son mariage n’a pas encore été consommé. Si son fils est riche, il n’est pas dans l’obligation de payer la zakat en son nom. Un mari doit payer la zakat al-fitr au nom de la femme qu’il vient de divorcer si le talaq n’est pas final (i.e. qu’elle est toujours en période de ‘iddah d’un premier ou d’un deuxième talaq), mais n’est pas obligé de la payer au nom d’une femme rebelle ou dont le divorce est irrévocable. Enfin, un fils n’est pas obligé de payer la zakat al-fitr au nom de la femme de son père si cette dernière est pauvre, car il n’a aucune obligation de la faire vivre.

Lorsque le musulman donne la zakat al-fitr au nom des personnes à sa charge, il doit commencer par les personnes qui sont les plus proches de lui ; il commence par lui-même, ensuite sa femme, ses enfants, puis ses autres parents, en suivant le même ordre d’importance que pour l’héritage.

Al-Shafi’i a dit : « Celui qui accueille un nouveau-né, celui qui prend possession d’un esclave et celui dont une personne devient dépendante de lui à n’importe quel moment au cours du dernier jour de Ramadan, et que le soleil se couche et que la lune de Shawwal apparaît, celui-là doit payer la zakat al-fitr au nom de ces personnes. » (Al-Oumm, Baab Zakat al-Fitr al-Thaani)

Il n’est pas obligatoire de donner la zakat al-fitr au nom d’un fœtus qui est toujours dans le ventre de sa mère, mais si quelqu’un souhaite le faire, cela n’est pas interdit.

Si une personne qui est obligée de donner la zakat al-fitr meurt avant de la donner, elle doit être prélevée de ses biens. Et même si la personne qui en avait la charge meurt, l’obligation demeure. (Al-Moughni, volume 2).

Si un serviteur reçoit des gages sur une base régulière, son employeur n’a pas à payer la zakat al-fitr en son nom parce qu’il a un statut d’employé et ne fait donc pas partie des personnes à charge de son employeur. (al-Mawsoo’ah, 23/339).

En ce concerne le paiement de la zakat al-fitr au nom d’un orphelin, Imam Malik a dit : « Le tuteur doit donner la zakat al-fitr au nom de l’orphelin dont il a la responsabilité des biens, même s’il (l’orphelin) est mineur. (Al-Moudawwanah, vol.1).

Le montant de la zakat al-fitr

Le montant de la zakat al-fitr est équivalent à un saa’ de nourriture, conformément à la mesure utilisée par le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), en vertu du hadith suivant : Abou Sa’id al-Khoundri a dit : « À l’époque du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), nous donnions la zakat al-fitr sous forme d’un saa’ de nourriture. » (Rapporté par al-Boukhari, 1412)

Le poids d’un saa’ (qui est en fait une mesure de volume équivalente à quatre généreuses poignées, prises avec les deux mains ensemble) varie selon le type d’aliment; donc si une personne tient à donner la zakat al-fitr en fonction du poids, elle doit s’assurer que ce qu’elle donne est équivalent à un saa’ de cet aliment particulier. Un saa’ équivaut approximativement à trois kilos de riz.

Les aliments qui peuvent être donnés comme zakat

Parmi les aliments qui peuvent être donnés, il y a les dattes, le blé, le riz ou tout autre aliment qui fait partie de l’alimentation courante. Selon al-Sahihayn, Ibn ‘Omar a dit que le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a établi la zakat al-fitr de la façon suivante : un saa’ de dattes ou un saa’ d’orge, obligatoire pour tout musulman, qu’il soit esclave ou libre, homme ou femme. (À cette époque, l’orge était un aliment couramment consommé.) (Al-Boukhari, 1408)

Abou Sa’id al-Khoudri a dit : « À l’époque du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), nous donnions un saa’ de nourriture le jour de l’Eid al-fitr. » Puis il a ajouté : « Et notre nourriture était constituée d’orge, de raisins secs, d’aqat (yogourt déshydraté) et de dattes. » (Rapporté par al-Boukhari, 1408)

La zakat al-fitr doit être constituée d’aliments de base consommés par les gens locaux, que ce soit du blé, du riz, des dattes ou des lentilles…

Al-Shafi’i a dit : « Si la nourriture de base des gens est le maïs, le millet, l’orge mondé, le riz ou toute autre céréale sur laquelle la zakat est obligatoire, alors elle peut être donnée comme zakat al-fitr. » (Al-Shaafa'i, al-Oumm, vol.2, Baab al-Rajoul yakhtalifou qootouhou)

An-Nawawi a dit : « Nos compagnons ont dit : « La condition pour qu’un aliment puisse être donné comme zakat al-fitr est qu’il soit une des denrées sur lesquelles la zakat annuelle doit être payée au taux d’un dixième (i.e. la zakah sur les céréales et les fruits). Rien d’autre n’est acceptable, sauf le aqat (yogourt déshydraté), le fromage et le lait. »

Al-Mawardi a dit : « C’est le cas même si la nourriture de base de certaines personnes, comme celles qui vivent sur des îles par exemple, est le poisson et les œufs, car ces derniers aliments ne peuvent être donnés comme zakat al-fitr et il n’y a aucune différence d’opinion à ce sujet parmi les savants. Pour ce qui est de la viande, l’opinion la plus juste est celle émise par al-Shafi’i et confirmée par al-Mousannif et les compagnons : la viande n’est pas acceptable comme zakat al-fitr et tous les savants sont unanimes à ce sujet. Nos compagnons ont dit : « Même si leur nourriture de base est surtout constituée de fruits sur lesquels ils n’ont pas à donner un dixième de zakat, comme les figues, ces fruits ne peuvent être acceptés comme zakat al-fitr. » (Al-Majmoo’, vol.6: al-Waajib fi Zakat al-Fitr)

Ibn al-Qayyim a dit : « Si quelqu’un disait : « On doit donner un saa’ de dattes, peu importe le lieu (le pays) où l’on se trouve, que ce soit une nourriture de base de la population locale ou non, c’est là un problème sujet au ijtihaad. Certains disent que c’est obligatoire, mais d’autres disent que dans chaque pays il est obligatoire de donner un saa’ de la nourriture de base du pays, quelle qu’elle soit, car le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a spécifié cinq types de nourriture qui peuvent être donnés comme zakat al-fitr; donc dans chaque pays, les gens peuvent donner l’équivalent. C’est là l’opinion la plus juste et celle qui rejoint le plus les principes de la shari’ah, car comment peut-on rendre obligatoire des dattes pour des gens dont la nourriture de base est le riz ou le millet. Et Allah sait mieux. (I’laam al-Mouwaqqa’een, vol.2, al-Qiyaas).

Il est également permis de donner des pâtes alimentaires faites à partir de blé, mais il faut s’assurer que le poids est équivalent au poids d’un saa’ de blé.

Pour ce qui est de donner la zakat al-fitr sous forme d’argent liquide, cela n’est pas du tout permis car le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a dit que la zakat al-fitr doit être donnée sous forme de nourriture. Il a dit très clairement qu’elle doit être donnée sous forme de nourriture; il n’est donc pas permis de la donner sous aucune autre forme. Elle doit également être donnée ouvertement et non secrètement. Les sahabah ont toujours donné la zakat al-fitr sous forme de nourriture; nous devons suivre leur exemple et nous abstenir d’innover. Le don de la zakat al-fitr sous forme de nourriture est réglementé par la mesure du saa’; si elle devait être donnée sous forme d’argent, elle ne pourrait être réglementée de la même façon. En effet, sur quel prix devrions-nous nous baser pour déterminer ce qui doit être donné? Il y a des avantages évidents à donner la zakat al-fitr sous forme de nourriture que les gens ont pour habitude de manger dans le pays où la zakat doit être distribuée; par exemple, en période de pénurie les commerçants stockent les denrées de base et en font monter artificiellement le prix. Tel est le cas également en cas de guerre ou d’inflation.

Si quelqu’un disait : « Mais l’argent est plus utile aux pauvres, car ils peuvent ainsi acheter ce qu’ils veulent et ils peuvent avoir besoin de choses autres que la nourriture. » La réponse à cela est qu’il y a d’autres moyens de subvenir aux besoins des pauvres comme le logement et les vêtements : la zakat annuelle (zakat al-maal) qui est prélevée sur les avoirs des gens, les dons de charité en général et d’autres formes de dons. Nous devons remettre les choses dans leur contexte islamique et nous conformer aux directives du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) qui nous a dit que donner un saa’ de nourriture au pauvre est obligatoire. Si nous donnons de la nourriture à un pauvre, il la mangera et en profitera tôt ou tard, surtout s’il s’agit du type de nourriture qu’il utilise normalement.

À la lumière de ce qui précède, il est donc clair qu’il n’est point permis, pour la zakat al-fitr, de donner de l’argent à une personne pour qu’elle paye ses dettes ou pour couvrir des coûts de traitements médicaux, ou encore pour payer ses études, etc. Il existe d’autres moyens de pallier à ces besoins, comme nous venons de le mentionner.

Le moment auquel la zakat al-fitr doit être donnée

Elle doit être donnée avant la prière de l’Eid, tel qu’indiqué dans le hadith qui dit que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) « a ordonné qu’elle soit donnée avant que les gens ne sortent pour aller prier. » (Al-Boukhari, 1407)

Il y a un moment où il est préférable (moustahab) de la donner et un moment où il est permis de la donner.

Le moment où il est préférable de la donner est le jour même de l’Eid, à cause du hadith mentionné plus haut. C’est pour cette raison qu’il est sounnah de retarder la prière de l’Eid afin de laisser le temps à tout le monde de donner la zakat et de prendre le (petit) déjeuner avant de sortir pour aller prier. Par contre, il est sounnah de ne pas retarder la prière de l’Eid le jour de l’Eid al-Adha pour que les gens aient le temps d’aller offrir leur sacrifice, de cuisiner la viande et d’en manger.

Le moment où il est permis de donner la zakat al-fitr est un ou deux jours avant l’Eid. Dans Sahih al-Boukhari, il est rapporté que Naafi’ a dit : « Ibn ‘Omar donnait toujours au nom des jeunes et des plus âgés et donnait même au nom de mes fils. Il donnait à ceux qui le prenaient et le plus souvent, un jour ou deux avant l’Eid (al-fitr). »

(« Ceux qui le prenaient » fait référence aux personnes désignées par l’imam pour recueillir la zakat al-fitr.)

Naafi’ a dit : « Ibn ‘Omar envoyait la zakat al-fitr à celui qui était chargé de la recueillir deux ou trois jours avant l’Eid al-fitr. » (al-Moudawwanah, vol.1, Baab Ta’jeel al-Zakaah qabla houloolihaa).

Il est désapprouvé (makrouh) de la donner après la prière de l’Eid. Certains savants affirment même que c’est interdit (haram) et que c’est considéré comme qadaa’ (i.e. le fait de faire plus tard un devoir qui n’a pas été fait à temps par négligence), sur la base du hadith suivant : « Quiconque la paye avant la prière verra sa zakat acceptée; mais quiconque la paye après la prière, elle ne sera considérée que comme une charité ordinaire (sadaqah). » (Rapporté par Abou Daoud, 1371)

Dans ‘Awn al-Ma’bood Sharh Abi Dawood, il est écrit: « Manifestement, celui qui donne la zakat al-fitr après la prière est comme celui qui ne l’a pas donnée, car ils ont en commun le fait de ne pas avoir donné cette charité obligatoire. La plupart des savants croient que de la donner avant la prière de l’Eid est préférable (moustahab), mais ajoutent qu’il est acceptable de la donner à n’importe quel moment situé entre le début et la toute fin de la journée de l’Eid al-fitr. Cette opinion est cependant réfutée par le hadith. Pour ce qui est de la retarder jusqu’au lendemain de l’Eid, Ibn Rouslan a dit : « Tous les savants s’accordent pour dire que c’est haram, car celui qui retarde le moment de donner la zakah commet nécessairement un péché, comme celui qui retarde sa prière. »

Il est donc haram (interdit) de retarder le moment de la donner sans bonne raison car cela va à l’encontre du but de la zakah qui est d’épargner au pauvre le besoin de quêter un jour de célébration. Si une personne tarde à la donner sans excuse qui vaille, elle a commis un péché mais reste dans l’obligation de la donner.

La zakat al-fitr doit être remise à une personne qui y a droit ou à une personne qui a été désignée pour la recueillir et ce, à l’heure prescrite, i.e. avant la prière de l’Eid. Si quelqu’un veut la donner à une personne en particulier mais n’arrive pas à la trouver ni à trouver une personne qui pourrait la prendre pour elle et qu’il craint de ne plus avoir le temps de la donner avant la prière, il doit la donner à une autre personne sans tarder. Si quelqu’un veut donner la zakat al-fitr à un pauvre en particulier et qu’il craint de ne pas le trouver avant que le délai ne soit expiré, il devrait lui dire (au pauvre) de désigner une personne qui la prendra pour lui ou de le désigner, lui (le donneur), afin qu’il puisse ensuite la lui remettre. De cette manière, il peut la lui apporter plus tard ou la garder jusqu’à ce qu’il le voit.

Quiconque doit donner la zakat et désigne une autre personne pour la donner en son nom en demeure responsable jusqu’au moment où la personne désignée la remet à qui de droit. (Majaalis Shahr Ramadhan: Ahkaam Zakat al-Fitr, par Shaykh Ibn ‘Othaymin).

À qui peut-elle être donnée?

La zakat al-fitr peut être donnée aux huit catégories de personnes à qui la zakat al-maal peut être donnée. C’est là l’opinion de la majorité des savants. Selon les Malikis, l’une des opinions d’Ahmad et l’opinion de Ibn Taymiyyah, elle ne doit être donnée qu’aux pauvres et personnes dans le besoin exclusivement.

Al-Shafi’i a dit : « La zakat al-fitr doit être distribuée parmi ceux qui ont normalement droit à la zakat al-maal et elle ne doit être donnée à personne d’autre… Elle doit être partagée entre les pauvres et nécessiteux, les esclaves qui ont signé un contrat pour racheter leur liberté à leur maître, les personnes endettées, celles qui combattent dans le sentier d’Allah et les voyageurs. » (Kitaab al-Oumm: Baab Day’ah Zakat al-Fitr qabla Qasmihaa)

An-Nawawi a dit, après avoir cité le hadith de Ibn ‘Abbas qui affirme que le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a dit à Mou’adh : « Dis-leur qu’ils doivent donner la sadaqah (charité), qui est prélevée de leurs biens, aux pauvres. » : « Il n’est permis de donner aucune partie de la zakah à un kafir (mécréant), que ce soit la zakat al-fitr ou la zakat al-maal… Maalik, al-Layth, Ahmad et Abou Thawr ont dit : « Ils (les mécréants) ne doivent pas la recevoir.

La zakah doit donc être donnée aux pauvres, à ceux qui sont lourdement endettés et à ceux dont le salaire n’est pas suffisant (par rapport à leurs besoins) pour durer jusqu’à la fin du mois.

Il n’est pas permis à celui qui donne la zakat al-fitr de la racheter de celui à qui il l’a donnée. (Fataawaa al-Shaykh Ibn ‘Othaymin).

Paiement et distribution

Il est préférable que la personne qui se voit dans l’obligation de payer la zakah la distribue elle-même. Al-Shafi’i a dit : « Je préfère distribuer moi-même la zakat al-fitr plutôt que de la donner à celui qui est chargé de la recueillir. »

An-Nawawi a dit : « Al-Shafi’i a dit, dans al-Moukhtasar : « La zakat al-fitr doit être distribuée parmi ceux à qui la zakat al-maal est distribuée. Je préfère qu’elle soit donnée aux membres de la famille envers qui il n’y a pas d’obligation financière. » Et an-Nawawi de poursuivre : « S’il préfère la donner à celui qui la recueille, il n’y a rien de mal à cela, incha’Allah… Mais il est préférable de la distribuer soi-même. S’il la donne au leader des musulmans ou à un collecteur, ou encore à celui qui est chargé de la recueillir et qu’il en a la permission, il n’y a pas de mal à cela; mais la distribuer lui-même est préférable à toutes ces autres solutions. » (al-Majmoo’, vol.6).

Il est permis de désigner une personne de confiance pour remettre la zakat al-fitr à ceux à qui elle est destinée; mais s’il y a un doute quelconque sur l’honnêteté de la personne, alors ce n’est pas permis. ‘Abdallah ibn al-Mou’ammal a dit : « Lorsqu’un homme est venu dire à Ibn Abi Moulaykah : « Untel m’a dit de simplement laisser ma zakat al-fitr dans la mosquée », il lui a répondu : « Il ne sait pas de quoi il parle. Prends-la et va la distribuer toi-même, sinon Ibn Hisham (le gouverneur qui recueillait la zakah dans la mosquée) risque de la donner à ses gardes ou à qui il voudra. » (i.e. qu’il l’aurait donnée à des gens qui n’y ont pas droit.). (Al-Oumm: Baab day’at Zakat al-Fitr qabla Qasmihaa).

Imam Ahmad a déclaré qu’il était permis de partager un saa’ entre plusieurs personnes ou encore de donner plusieurs saa’ à une seule personne.

Maalik a dit : « Il est permis à un homme de donner sa zakat al-fitr et celles de tous les membres de sa famille à un seul nécessiteux. » (al-Moudawwanah, vol.1, Baab fi Qasm Zakat al-Fitr).

Si quelqu’un donne moins d’un saa’ à un pauvre, il doit le lui dire; car le pauvre pourrait l’utiliser pour payer sa propre zakat al-fitr (en croyant que le saa’ entier y est).

Il est permis à un nécessiteux, s’il reçoit la zakat al-fitr et que la quantité dépasse ses besoins, de la donner en son nom ou au nom d’une des personnes à sa charge s’il est certain que la nourriture est bonne (i.e. que c’est une nourriture avec laquelle il est permis de payer la zakah et que la quantité est suffisante.)

Où remettre la zakat al-fitr?

Ibn Qoudaamah a dit : « En ce qui concerne la zakat al-fitr, elle doit être distribuée dans le pays de résidence de la personne qui la donne, car c’est la raison pour laquelle la zakat a été rendue obligatoire. » (al-Moughni, part 2, Fasl idhaa kaana al-mouzakki fi balad wa maalouhou fi balad)

Il est rapporté, dans al-Moudawwanah Fiqh al-Imaam Ahmad : « J’ai demandé : quelle est l’opinion de Maalik sur quelqu’un qui vient d’Afrique mais se trouve en Égypte le jour de l’Eid – où doit-il donner sa zakat al-fitr? » Maalik a dit : « Il doit la donner là où il se trouve. Mais si sa famille en Afrique la donne en son nom, c’est acceptable. » (Vol.1, Baab fi Ikhraaj al-Mousaafir Zakat al-Fitr)

Nous demandons à Allah d’accepter nos prières à tous et de nous réunir avec les pieux. Qu’Allah bénisse notre prophète Mohammed, ainsi que sa famille et ses compagnons.

Source : islam-qa.com

[www.whymuhammad.com]

ici pour zakat al fitr

Salam
j'ai une question, je vis seule mais j'ai passé le mois du ramadan chez ma mere , comment ca se passe pour la zakat? ca m'inquiete je trouve des réponses différentes
merci

chaque musulman devrait normalement sortir zakat al fitr pour lui tout seul

Citation
a écrit:
Le musulman doit donner en son propre nom et au nom de ceux qui sont à sa charge, i.e. son épouse, ses parents, ses enfants, etc, si ces derniers n’ont pas les moyens de donner la zakat. S’ils en ont les moyens, il est préférable qu’ils la donnent eux-mêmes parce que l’ordre de payer la zakat s’adresse d’abord aux individus.

Citation
habiiib75 a écrit:
chaque musulman devrait normalement sortir zakat al fitr pour lui tout seul

Citation
a écrit:
Le musulman doit donner en son propre nom et au nom de ceux qui sont à sa charge, i.e. son épouse, ses parents, ses enfants, etc, si ces derniers n’ont pas les moyens de donner la zakat. S’ils en ont les moyens, il est préférable qu’ils la donnent eux-mêmes parce que l’ordre de payer la zakat s’adresse d’abord aux individus.

barak allahoufik ca me rassure, mais j'ai une autre question car j'ai peur de mal faire excuse
je voulais savoir si j'ai aucune personne pauvre autour de moi comment faire? est ce que je peux donner à une personne agée qui est dans la maison de retraite ou va une personne que je connais , sachant que du coup ca sera cette personne qui lui remettra mais en mon nom?

Salam,

Un ami qui travaillais ce matin m'a demandé de remettre zakat el fitr pour lui à la mosquée (donc j'ai deposé la mienne + la sienne).

Il va me rembourser dans la semaine inchallah.

Est-ce que sa zakat el fitr est valable ?

Barakala oufikoum