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Label marocanité : Symbole, un métier difficile
A
2 juin 2007 17:27
Le scénario est toujours le même. On déniche une figure, souvent fille ou fils d’ouvrier. On l’exhibe comme une icône. On la magnifie avant de la démystifier pour mieux la mortifier. On se rappelle comment en Belgique la première secrétaire d’Etat d’origine marocaine, Anissa Temssamani, démissionna, en 2003, très peu de temps après sa nomination.


Les pays européens qui ont connu, par le passé, de fortes immigrations ont vu, par la force des choses, leurs populations se bigarrer et se panacher. Cette réalité récente, puisqu’elle a une vingtaine d’années, est due aux effets conjugués d’une sédentarisation accrue des parents et des descendances qui ont fait souche en épousant le terroir. Si ce processus reste naturel pour tout phénomène migratoire, il pose, en Europe, des défis spécifiques s’agissant des immigrations maghrébines. Non seulement celles-ci évoquent le passé colonial et ses indigestions historiques, souvent non traitées, mais et surtout parce qu’elles portent en elles et dans leurs sillages cette religion qui a un nom pacifique et qui néanmoins est capable de véhiculer des idées belliqueuses.
L’espace européen et ses Etats vivent cette transformation comme une problématique inédite, sérieuse et surtout inquiétante puisqu’elle touche à des choses profondes, de l’ordre de l’identitaire.
Les classes politiques qui ont longtemps instrumentalisé, positivement ou négativement, la question de l’immigration tentent aujourd’hui de s’accommoder et de s’adapter à cette diversité inéluctable. Cette tendance s’est surtout accélérée avec la conversion, récente et donc tardive, des droites européennes à cette réalité. De fait, on a vu, sur les dix dernières années, dans des pays comme les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, maintenant la France, et bientôt ce sera le tour de l’Italie et de l’Espagne, des classes politiques qui tentent, parfois au forceps, de faire émerger quelques leaders, de les promouvoir et de les afficher comme des symboles d’intégration.
Le scénario est toujours le même. On déniche une figure, souvent fille ou fils d’ouvrier. On l’exhibe comme une icône. On la magnifie avant de la démystifier pour mieux la mortifier.
On se rappelle comment en Belgique la première secrétaire d’Etat d’origine marocaine, Anissa Temssamani, démissionna, en 2003, très peu de temps après sa nomination. Cette figure, littéralement disparue depuis, n’aurait jamais milité, ni en politique ni dans la vie associative avant d’être repérée dans le magasin qu’elle tenait. Après un bref passage dans un cabinet ministériel, elle fut promue sur le devant de la scène avec beaucoup de tintamarre. La presse belge, qui dans un premier temps l’avait encensée, va la flinguer pour cause de rajout ou d’omission dans son curriculum vitae.
La Hollande, d’habitude tellement discrète, s’est enflammée, il y a quelques semaines, sur le passeport marocain du secrétaire d’Etat Ahmed Boutaleb et sur le cas de mon amie, la députée Khadija Arib, suspectée, crime ô combien ignoble, d’avoir de la tendresse pour son pays d’origine, le Maroc.
Il est fort à parier que bientôt ce sera le tour de Rachida Dati. D’ailleurs, la machine à débiner est déjà en marche. Les méchantes langues la traitent déjà de ministre des sots, elle la gardienne des Sceaux. Et sa bio d’ancienne Cosette ambigüe commence à être sérieusement épluchée pour qu’en sortent les ingrédients nécessaires à la destruction d’une légende affectée.




Le 1-6-2007
Par : Driss Ajbali

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