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CPE : l'ultimatum des manifestants face à la fermeté du gouvernement
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19 mars 2006 18:30
CPE : l'ultimatum des manifestants face à la fermeté du gouvernement
LEMONDE.FR | 19.03.06 | 08h01 • Mis à jour le 19.03.06 | 13h19


Les syndicats brandissaient dimanche la menace d'une grève générale en France après avoir lancé un appel "solennel" au retrait du contrat-jeunes, que le gouvernement de Dominique de Villepin continue de refuser malgré une journée de manifestations massives émaillée de heurts. Toutes générations confondues, entre 530 000 et 1,5 million de personnes selon la police et les organisateurs sont descendues dans les rues samedi pour rejeter la "précarité" qu'incarne à leurs yeux le Contrat première embauche (CPE). Censé relancer l'emploi des jeunes, il permet au nom de la flexibilité de les licencier pendant deux ans sans motif.


JOURNÉE D'ACTION JEUDI 23 MARS


Unis et satisfaits, les syndicats, les étudiants et les lycéens attendent désormais que Dominique de Villepin retire le CPE. Ils en ont appelé samedi soir "solennellement au gouvernement" mais aussi "au président de la République" Jacques Chirac, qui portent selon eux "l'entière responsabilité des tensions sociales". Il n'est pas question de retirer le CPE mais de l'"améliorer", a répondu dans la foulée le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé. "Ce qui est attendu, c'est le retrait et en aucun cas des discussions pour mettre en oeuvre une mauvaise mesure", rétorquait dimanche le chef du syndicat CGT Bernard Thibault.

Plusieurs syndicats estiment avoir lancé un ultimatum au gouvernement et envisagent désormais, telle la CGT, une grève générale pour faire plier un exécutif accusé d'autisme. Une réunion intersyndicale est prévue lundi soir.Dominique de Villepin est "comme un pyromane qui aurait mis le feu à la vallée et qui monte ensuite en haut de la colline pour regarder sans rien faire", tempête le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly. L'organisation de lycéens Fidl prévoit une nouvelle journée d'action jeudi. Celle d'étudiants Unef a prévenu qu'elle appellerait de nouveau à battre le pavé.


DEUX TIERS DES 84 UNIVERSITÉS BLOQUÉES

La tension est vive après deux mois d'une contestation qui n'a cessé d'enfler : 68% des Français veulent désormais le retrait du CPE.Deux tiers des 84 universités du pays continuent d'être bloquées, comme la prestigieuse Sorbonne à Paris. Inquiets, les présidents d'université ont appelé vendredi soir Dominique de Villepin à la suspension du CPE, jusque-là en vain. Les étudiants s'affrontent sur les campus et dans les amphithéâtres pour ou contre la poursuite des cours. Et à chaque manifestation, des heurts sont à craindre. De nombreuses échauffourées ont eu lieu samedi, à Paris pendant six heures, mais aussi à Rennes, Lille, Marseille, Bordeaux, Grenoble, Clermont-Ferrand...

Plus de 160 interpellations ont eu lieu dans la capitale, aboutissant à 70 garde à vue, alors que 52 personnes ont été blessées (34 policiers et 18 manifestants).Entre 100 et 200 jeunes casseurs encagoulés sont à l'origine des heurts. Mais des étudiants, venus souvent des universités de Nanterre, Jussieu ou la Sorbonne, scandaient aussi "A bas l'Etat, les flics et les patrons" sur fond de vitrines brisées, voitures renversées et enflammées, et de barricade. Les forces de l'ordre ont chargé plusieurs fois, avec des canons à eau.

Persuadé des vertus du CPE, le premier ministre aux ambitions présidentielles refuse de reculer mais c'est au risque de jouer là son avenir.Sa cote de popularité fond : -15 points en deux mois, soit 6 millions d'électeurs passés de la satisfaction au mécontentement. Près de la moitié des Français (46 %) le jugent "trop autoritaire" et 62 % des moins de 30 ans "pas à la hauteur des événements" , dans un sondage CSA paru dimanche.

Avec AFP
 
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