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L'Islam peut-il être progressiste ?
f
3 avril 2007 13:30
La tribu contre le monde moderne





Article extrait du journal Eléments N° 113 (été 2004) - Alain Soral répond à Alain de Benoist :

- D'une façon plus générale, quel sentiment vous inspire le reproche couramment fait à ceux qui refusent de se couper de leur identité arabo-musulmane d'adhérer à une culture « arriérée », « moyen-âgeuse » ou tout simplement traditionnelle ?

- L'Hegeliano-marxisme m'a appris qu'aucune chose n'existait en soi. Donc quand vous me dites "arriérée", je réponds arriérée... par rapport à quoi ? Par rapport au long processus historique de notre humanisme occidental ? Ou par rapport à ce qui en constitue, à mon avis, la dégénérescence et la trahison absolue, à savoir notre actuelle et dominante idéologie libérale-libertaire ?

Ce que je constate, c'est que ceux qui s'excitent actuellement le plus contre "l'Islam rétrograde" sont ceux la même qui, depuis 68, ont sapé méthodiquement toutes les bases de notre humanisme héléno-chrétien, tantôt au nom du désir libérateur, tantôt au nom du métissage, pour en faire cet enfer où règne désormais en maître l'individualisme pulsionnel et consumériste
... Deux remarques face à ce dégoûtant paradoxe :

Un. À quel titre notre Occident petit bourgeois croit-il pouvoir donner des leçons de morale au monde arabo-musulman ? Au nom de la pornographie de masse, du loft, des serial-killers et de la Shoa ?

Deux. Quand on voit les dégâts produits ici par trente cinq ans de néo-matriarcat fusionnel, un retour à un peu de patriarcat traditionnel ne peut pas faire de mal !

Pour le dire autrement : en bonne dialectique, avoir deux coups de retard, parfois, c'est avoir un coup d'avance sur l'histoire, et l'Oumma des musulmans a peut-être plus à apporter qu'on pourrait le croire au combat progressiste !




Je partage l’essentiel des points de vue d’A. Soral. Quasiment seul, il a bien plus renouvelé le discours républicain que bien des penseurs et de plus ou moins officiels. Seul avec Chevènement à défendre une idée moderne et réaliste de l’identité républicaine, il se rapproche néanmoins (par antisionisme ?) de certains cercles musulmans (site oumma.com par exemple) qui hésitent encore entre intégration et « calvinisme » (qui cherche à adapter la religion au monde moderne en interprétant sans les nier les textes sacrés).

L’extrait ci-dessus d’un entretien avec A. de Benoist (animateur du "club" de la Nouvelle Droite GRECE) pour la revue Éléments montre bien non l'ambiguïté de ce repositionnement d’A. Soral, mais la contradiction discrète mais réelle de sa pensée.

En effet, le même polémiste nous affirme que les mouvements politiques musulmans peuvent apporter quelque chose au combat progressiste occidental. En effet, pour A. Soral le port du voile islamique est infiniment plus respectueux et digne que la généralisation du string chez les collégiennes. La première pratique vestimentaire (toujours selon A. Soral) débouchant sur une "humanisation" de la femme présentée comme une personne alors que la seconde polarise immédiatement le débat au niveau bassement physique pour ne pas dire sexuel. Ainsi la tenue islamique serait-elle un signe civilisationnel et moral, et le string un clignotant ultra-libéral puisque le libéralisme actuel tend à tout marchandiser, à commencer par le corps des femmes, voués, en système réellement libéral, à une concurrence précoce et générale, d’où l’abaissement de l’age moyen du port du premier string...



Voilà le constat d’A. Soral qui affirme (en assumant le paradoxe) que le voile et le patriarcat qui va avec (contrôle du pater familias sur le clan via le commerce des femmes) est un apport au combat progressiste
qui se doit de viser le totalitarisme libéral.

Nous ne sommes pas très loin de la pensée du théologien et philosophe T. Ramadan qui théorise (lors du forum social européen de St Denis) l’antilibéralisme ontologique de l’Islam, là aussi, le combat de la vieille gauche républicaine occidentale (issue de la Révolution française) rencontre de façon très inattendue la résistance "culturelle" (en Europe) et "militaire" (en Irak) de certains musulmans.

Cette "rencontre" à contre-front peut-elle être durable ? Existe-t-elle au niveau théorique ? A-t-elle un avenir face aux menaces fondées de l’axe américano-libéralo-sioniste ?




qu'en pensez vous?
[b]N'occasionnent aucuns frais et ne requièrent aucune pile.Ils sont non taxables et à l'abri de l'inflation.[/b] Ils ne causent aucun effet secondaire déplaisant.Ils constituent, à mon avis, un remède digne de Merlin : [color=#FF00FF]Ce sont, Les CÂLINS ![/color]
p
3 avril 2007 16:58
l'article tiend des vérités lorsque Soral fait allusion à la décadence du système occidental autour du libéralisme.
j'y vois aussi un problème d'identité masculine chez lui:

"Quand on voit les dégâts produits ici par trente cinq ans de néo-matriarcat fusionnel, un retour à un peu de patriarcat traditionnel ne peut pas faire de mal !" Il peut rejoindre Eric zemmour et monter une association d'hommes dominés.

il est normal que la femme s'impose aujourd'hui et c'est une réaction tout à fait logique, la femme a étouffé pendant des siècles, aujourd'hui que le couvecle s'ouvre, toute l'énergie ressort, ce peut se faire dans le désordre, ce qui est normal, mais cela est nécéssaire, le rapport homme/femme se restabilisera, nous sommes face à cette chance de dialogue émergeant qui reliera les êtres, cela prendra du temps mais se fera. Les tenants d'un retour au patriarcat, au "c'était mieux avant" ont peur de l'avenir ou se disent que ce sont les anciens qui avaient raison lorsque chaque rôle était bien imparti.

Quant à l'aspect progressiste de l'Islam, je dirais que d'un point de vue idéologique comme le catholicisme d'ailleurs, il ne consent pas à l'évolution. D'un point de vue spirituel, il y consent largement, de même que le catholicisme, le bouddhisme et autres. pour l'instant, l'homme n'y est pas préparé mais il existe quelques balbutiements de la spiritualité appliquée à la vie. Ce n'est pas une pratique nouvelle non plus, les moines dans leurs cellules, s'y adonnait déjà il y a 1500 ans, les soufis l'on expérimenté, les bouddhistes et les alchimistes aussi. Ce sera le nouveau crédo de l'hûmanité, à mon avis bien sûr; et comme a dit le prophète :"Mourrez avant de mourir" : La mort spirituelle consiste dans le détachement vis à vis du monde matériel. Elle passe par la mort de l'ego, qui permet une seconde naissance, exprimant ainsi la possibilité d'une mort spirituelle avant la mort physique. La mort de l'ego ouvre la porte à la vie dans l'Absolu. c'est ce à quoi nous pouvons tendre, c'est le sens même profond de la religion "re-ligere", se relier à soi-même, à Dieu en nous et NON à l'extérieur de nous comme le présentent les religions institutionnelles.

De ce point de vue, l'Islam, le catholicisme, le bouddhisme, la pensée du psychanalyste Carl Gustav Jung dans leur profonde sagesse sont atemporels, ils ne sont ni progressistes, ni arriérés, ni réformateurs, ni...
ILS SONT. A nous d'être aujourd'hui JE SUIS.
s
4 avril 2007 18:02
Salam cat's eyes,

Merci pour cet article intéressant.
Je ne connais pas Alain Soral et Alain de Benoist.

Par rapport à ce qui est dit, il aborde deux points pour imager son propos : le voile et le patriarcat.
Pour le premier exemple, il montre que le voile a pour objectif d'humaniser la femme et prend l'extrême du string pour montrer vers quoi pousse nos sociétés actuelles.
Cependant, je crois qu'il ne faut pas aller dans ce sens. Défendre le voile contre le string n'est pas à mon sens la bonne approche.
Je crois qu'en occident, nous pouvons défendre des idées communes sans parler de la pratique musulmane. En Europe, nous pouvons insister sur le combat féministe qui vise à libérer la femme de son rôle d'objet sexuel.
Or, il est vrai que nos sociétés ont eu tendance à partir d'un point où la femme était totalement déconsidérée à un autre point qui est une autre forme de déconsidération par la marchandisation de son corps.
En tant que citoyens vivant des principes communs, le musulman peut défendre l'idée de réhabiliter la dignité de tous les êtres et donc des femmes qu'on rabaisse à l'état de poupées quand on ne cesse de diffuser, de propager, de diluer des images, des clichés, des attitudes la rabaissant à l'état d'être dépourvu de cervelle ne servant qu'à attiser les pulsions de l'homme.
Donc, là où je ne le rejoins pas, c'est dans le fait de renfermer cette approche sur la question religieuse alors qu'elle est une question citoyenne qui concerne les peuples et leur rapport avec les hommes et les femmes qui les composent.

Concernant le second exemple, l'islam n'est pas une religion patriarcale.
Dans le cadre d'un mariage, l'islam donne un cadre de vie où l'homme et la femme ont des responsabilités partagées et d'autres qui sont spécifiques. L'homme est ainsi responsable des dépenses et doit assurer l'intégrité de son foyer. Quand à la femme, elle est responsable des biens qui lui sont confiés et a une responsabilité particulière dans l'éducation des enfants.
Mais il ne s'agit pas d'un système patriarcal dans le sens où islamiquement parlant, la femme garde son indépendance même en étant marié. Ainsi, elle est indépendante financièrement, politiquement, religieusement (en adhérant à une autre école de pensée) que son mari, la femme n'est donc pas la propriété de son mari et l'inverse n'est pas vrai non plus.
Donc, parler de retour à une société partiarcale est peut être en décalage avec les réalités d'aujourd'hui. Je pense qu'il faudrait plutôt parler d'un retour aux valeurs familiales. La multiplication des divorces et des familles mono-parentales ne pourra qu'être dangereux pour le bien-être des enfants et donc leur évolution qui feront d'eux les futurs citoyens.
Aujourd'hui, l'insistance d'un mode de vie individuelle où l'on perd le sens du sacrifice et des qualités humaines fait qu'automatiquement les hommes et les femmes ne peuvent plus vivre ensemble. Qui veut se contenter d'une épouse? Qui sacrifiera son temps et son argents pour sa famille?
Bien sûr, il existe énormément de gens qui le font mais la tendance est de nombriliser les réflexes citoyens, chacun pour sa peau et je veux profiter un max. Cette attitude ne pourra pas être bénéfique sur le long terme.


smiling smiley
f
4 avril 2007 19:35
salemoaleykom

Je suis d'accord avec toi srnt concernant le patriarcat,personnellement,je ne crois pas en ces notions que se soit dans le cadre religieux ou non ,la femme et l'homme sont complementaires .personne ne domine l'autre socialement,religieusement,intellectuellement.
N'en deplaise à certains l'Islam ,en pratique,n ' est pas un symbole de ce systeme,d'autant plus qu'il met en valeur l'importance à la fois du role de l'homme et du role de la femme(en tant que mère,qu'epouse,que femme tout simplement).
[b]N'occasionnent aucuns frais et ne requièrent aucune pile.Ils sont non taxables et à l'abri de l'inflation.[/b] Ils ne causent aucun effet secondaire déplaisant.Ils constituent, à mon avis, un remède digne de Merlin : [color=#FF00FF]Ce sont, Les CÂLINS ![/color]
s
14 avril 2007 16:54
Salam haleikoum,

Ci-dessous, une vidéo où on retrouve les propos d'Alain Soral (ça commence vers la 7ème minute)

smiling smiley
 
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